Houlà !
Vraiment désolée, en fait en me relisant je me rends compte que j'ai été vraiment très sèche, mais en fait je voulais juste éclaircir certains points, donner des infos qui peuvent aider à la réflexion et à la prise de conscience de la dure réalité de l'adoption en ce moment... mais sûrement pas juger !
Quand je disais
"prendre le risque" d'avoir un garçon
, c'était du second degré, juste pour vous faire réfléchir... si votre enfant rêvé est exclusivement une fille (ce que je peux comprendre), ou si un garçon serait tout autant bienvenu !
Nous on nous demande régulièrement si pour notre prochain agrément nous allons demander un garçon... ben non, on n'a pas de préférence. Mais si on en avait une, vraiment très importante, on le dirait.
Si ça peut te rassurer, voici notre parcours, un parcours qui fait envie !
Nous avons déposé notre demande d'agrément en octobre 2004, nous étions très jeunes (22 et 24 ans) et nous étions parents de notre aînée (bio) qui n'avait que 3 mois. A cette époque nous étions pleins de douces illusions...
Nous avons eu l'agrément alors que notre aînée avait 11 mois, notre agrément était pour un seul enfant, sans préférence de sexe ni d'origine, et pouvant être porteur d'un handicap léger et réversible (pieds bots, fente labio-palatine, cardiopathie).
En fait, nous avions demandé l'agrément pour "un enfant ou des jumeaux", mais lors de la commission ils n'ont accordé l'agrément que pour UN enfant... Vu les difficultés rencontrées avec notre fille, nous avons pleinement pris conscience qu'ils avaient eu raison et que nous idéalisions un peu trop l'adoption... avant d'y être vraiment plongés.
Bref ; une fois l'agrément obtenu, la difficulté a été de trouver un OAA.
Vu qu'on voulait adopter un enfant plus jeune que notre fille, qui n'avait que 11 mois à l'époque, ça n'a pas été si simple que ça... mais nous avons eu la chance d'être acceptés par un petit OAA qui oeuvre en Éthiopie, et notre seconde fille est arrivée en septembre 2006, soit moins de 2 ans après notre tout premier courrier.
Parallèlement à notre recherche d'OAA, nous avions recherché des pistes en France, en proposant notre candidature à différents départements. Cela n'a pas abouti, puisque les particularités que nous acceptions étaient trop légères.
Donc finalement, nous avons eu un parcours "idyllique", malgré notre profil atypique...
C'était il y a plus de 3 ans, aujourd'hui c'est beaucoup plus long, même pour l'Éthiopie...
Pour en revenir à vos motivations, en fait je les comprends tout à fait, encore une fois ma remarque avait pour but de vous faire réfléchir et mettre des mots sur votre désir d'adopter...
Notre désir d'adoption, pour nous, c'est une évidence. C'est "concilier l'agréable à l'agréable" : agrandir notre famille, tout en permettant à un enfant d'avoir des parents ! Puisque nous sommes sûrs que nous ne ferons aucune différence, que les liens du sang n'ont pas d'importance.
Quand on se prend en pleine figure des remarques du style : "
Mais pourquoi vous adoptez alors qu'il y a tant de couples qui ne peuvent pas avoir d'enfant ? Vous trouvez pas ça égoïste ?", ça fait mal... Mais c'est une réalité...
Quant à la fratrie, oui j'ai bien conscience que tu élèves déjà trois enfants, mais l'adoption d'une fratrie ça n'a rien de comparable : déjà, l'adoption d'un seul enfant, même un tout-petit, n'est pas comparable à une naissance... en plus, le mot "fratrie" implique que l'aîné des enfants aura sans doute plus de 3/4 ans. Et qu'il aura pu jouer un rôle de parent de substitution vis à vis du plus jeune... donc relation pas évidente vis à vis des parents adoptifs... et puis, il faut gérer l'adaptation de 2 enfants d'âges différents, qui vivent leur adoption différemment... et qui vivent leur abandon ou le décès de leurs parents différemment.
Ceci dit, c'est une grande chance pour une fratrie d'être adoptée !
Il faut également réfléchir à comment une fratrie adoptée s'intègrerait dans une fratrie déjà constituée, et comment les enfants déjà au foyer le vivraient...