questionnement de nouveaux parents

Questions relatives aux premières démarches et à la procédure d'agrément
gagatte
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par gagatte »

sand a écrit :Je viens de terminer (très bonne lecture d'ailleurs!) le livre de Delphine Rouquiès, L'adoption, Comprendre l'enfant, accompagner les parents. L'auteur est mère adoptive, ancienne directrice d'un institut pour enfants handicapés, psychologue, clinicienne bénévole à Médecins du Monde. Voici ce qu'elle dit :
"Il serait bon en fait que les couples qui ont déjà des enfants laissent aux couples stériles les bambins les plus jeunes. Mais personne n'arrivera à les convaincre! Chacun trouve des raisons pour justifier son désir : les couples qui ne peuvent pas avoir d'enfant "se rabattent" sur l'adoption, "Pour nous, disent ceux qui en ont déjà, l'adoption n'est pas une solution de repli mais une décision bien mûrie". La seule position altruiste pour des couples non stériles serait d'accueillir un enfant que personne ne réclame. "

et plus loin "S'ils [les parents ayant déjà des enfants biologiques] envisagent l'accueil d'un enfant à petit plus ou d'un bambin de plus de six ou sept ans, leur candidature sera en effet bienvenue puisque, pour accueillir ces enfants, les demandes sont très inférieures aux besoins. Encore faut-il que l'arrivée de ce garçon ou de cette fille ne perturbe pas l'équilibre de la fratrie déjà présente à la maison"

L'auteur va même plus loin, en exhortant les parents de 2 enfants adoptés voulant adopter un 3e bébé de "penser à ceux qui n'ont pas la chance d'être parents". Elle indique d'ailleurs pour ces couples qu'il faudrait développer l'adoption de fratrie de 3 ou 4 enfants dès le départ.

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On est la typiquement dans une vision qui privilegie le droit a l'enfant.
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sand
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par sand »

"Je suis désolée si j'ai froissé certaines personnes avec mon message précédent" : euh, non non Sanalomi, je ne suis pas du tout froissée! Je répondais juste à Bénoni en fonction de mes lectures et de ma réflexion.

"Je voudrais également dire que ça ne sert à rien de dire qu'il faut laisser la place aux autres." Je ne suis pas aussi catégorique justement, je ne sais pas... Le livre de Delphine Rouquiès que j'ai cité m'a fait réfléchir. Et ce sont justement les questions que se posaient justement Bénoni. Je trouvais justement ses interrogations tout à fait fondées.

"Je maintiens que des enfants à adopter, il y en a." Tous les rapports récents le disent : Le nombre d'enfants adoptables ne cessent de baisser, tant au niveau national qu'international et le nombre de postulants est largement supérieur au nombre d'enfants. C'est la première chose qui est dite aux candidats lors de la 1ere réunion de la procédure d'agrément! Et je ne pense pas que c'est juste un mensonge politique pour ne pas permettre aux parents adoptants de voir leur projet aboutir : c'est un principe de réalité. Les chiffres 2007 (cf Le guide de L'adoption de Janice Peyré) sont : 8000 agréments délivrés chaque année/ 28000 titulaires de l'agrément/ 690 adoptions de Pupilles de l'Etat/ 3162 adoptions internationales). Il faut bien faire avec ...

"Ca ne sert à rien de se tirer dans les pattes" : euh.. vous voyez du conflit là où il y a de la différence. Je crois qu'il est bien de voir que l'adoption est pour chacun un chemin différent et qu'on ne peut envisager les choses de la même façon, selon qu'on ait des enfants ou pas.

"je n'aime pas du tout l'idée de clan : ceux qui peuvent avoir des enfants, et ceux qui ne le peuvent pas. Nous sommes TOUS des parents en attente d'un ou de plusieurs enfants, et c'est tout. Si cette "petite guerre" était légitime, pourquoi les conseil généraux donneraient-ils l'agrément aux parents ayant déjà des enfants biologiques ?".
Je ne crois pas avoir émis l'idée de clan" et encore moins de "guerre"! Où va t-on à employer ces termes sur un tel forum?
Il me semble qu'un couple avec enfants biologiques envisage l'adoption d'un enfant d'une façon différente qu'un couple sans enfant biologique. Parce qu'il lui faut réfléchir à la place de l'enfant adopté dans la fratrie. Parce qu'il lui faut s'adapter avec la réalité des OAA qui, pour beaucoup (mais pas tous..), refusent les parents de familles déjà composées. Parce que les pays se ferment peu à peu aux adoptions individuelles, parce que des pays refusent les couples avec enfants. Pour ces couples, la porte pour l'adoption est plus étroite. Il ne sert à rien de décourager, mais il ne sert à rien non plus de se leurrer.
Et malheureusement l'agrément donné par les Conseils Généraux n'est pas une garantie que l'adoption va se réaliser. On pourrait d'ailleurs discuter parfois sur les agréments délivrés et leur non conformité avec le paysage de l'adoption internationale.

"Pour répondre personnellement à l'auteur que sand cite :"Ainsi, comme Emmanuelle le dit dans la discussion, de nombreux couples ayant déjà des enfants bio, vont beaucoup plus loin dans leur réflexion et leur projet en s'ouvrant à des enfants à petits plus ou plus grands. En ce sens, leur projet cherche à faire coïncider la réalité de l'adoption avec leur désir d'enfant. "
Euh, ce n'était pas une citation de Delphine Rouquiès, mais de moi! En effet, au fil des lectures, des rencontres et des témoignages entendus, je me rends compte que les parents ayant des enfants biologiques ou des parents ayant déjà 2 enfants adoptés par exemple, font souvent le choix d'un enfant plus grand ou à petit plus et ainsi, la porte de l'adoption leur est plus facilement ouverte. C'était juste un constat, pouvant peut-être aider Benoni à réfléchir sur son projet.

Bonne soirée
Delphine
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par Delphine »

J'ai également lu le livre de Delphine Rouquès, et ce passage m'avait laissé une drôle d'impression... je peux entendre le point de vue qu'elle défend, quand il s'agit du discours d'un couple stérile en attente pour adopter... mais en tant que psychologue, elle semble manquer totalement d'objectivité !

Un autre passage surprenant :
à propos des couples non stériles désirant adopter des nourrissons (ce qui est le cas de "presque tous", selon l'auteur) :
"Leur détermination ne fléchira pas si on leur explique que certains couples stériles seraient heureux d'accueillir de tels enfants et, imperméables à toute notion de justice et d'injustice, ils affirment être plus aptes qu'eux à être de bons parents."
Je me demande pourquoi elle s'est acharnée ainsi...
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sand
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par sand »

Peut-être sa position est-elle celle de MDM (et d'ailleurs de nombreux OAA)? L' expérience de cet auteur psychologue au sein de l'OAA Diaphanie puis de MDM l'a peut-être fait rencontrer de nombreux couples avec enfants bio postulant pour un bébé sans pb de santé?

En tout cas, la page que vous citez, que je viens de retrouver, montre très clairement ses réserves quant à l'élargissement des familles, même d'ailleurs aux familles ayant déjà des enfants adoptés. Certains arguments que donne Delphine Rouquiès et témoignages qu'elle raconte sont intéressants, même si pour mon mari et moi, ils ne vont pas du tout dans le sens de la famille nombreuse qu'on aimerait construire!
Mais je trouve quand même intéressant de voir les choses par un autre point de vue, qui parfois, comme ic, donne matière à réfléchir.

Sur ces interrogations, bonne nuit!
Sand
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par Sanalomi »

Désolée, sand, mais ce sont les passages du livre que vous citez qui m'ont assez bouleversée en fait, je m'en rends compte ce matin :?
je n'ai absolument pas voulu être désagréable dans mes propos, et s'ils ont été vus en tant que tel, je m'en excuse.

Les propos de cette psychologue me surprennent, me choquent également. mais ce n'est que mon avis, et comme vous l'avez dit, c'est une différence et non une déclaration de guerre ;) .

Quand je parlais de "clan", c'était pour vous renvoyer mon impression après lecture de votre message. C'est quelque chose qui me fait peur cette rivalité parfois que l'on peut rencontrer dans le monde de l'adoption. Je ne pensais pas m'y confronter un jour. Je le répète : je pense que nous sommes tous dans l'attente et que les propos de cette psychologue sont très durs envers les parents ayant déjà des enfants.
En chemin vers notre petite puce de Colombie...
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par bénoni »

J'ai également l'impression en lisant tout cela que l'on fait des différences et des passe-droits, sur des critères un peu légés quand même.
Oui, pourquoi ne pas effectivement préviligier des parents stériles pour l'adoption de bébé?
Mais en étant également peut-être égoïste, il y a aujourd'hui à leur porté d'autres moyens que l'adoption, la FIV...c'est bien aussi long parfois mais au moins les parents vivent "leur grossesse".

Alors que nous parents biologiques, la démarche n'est pas la même...et c'est sans doute pour ça que l'on se voit proposer que des bébés "petit plus" ou de grands enfants.
Je ne suis pas psy, mais je crois que à cause de l'administratif on oublie ce côté là.
Il me semble plus perturbant le parachutage d'un grand enfant (parfois du même âge ou plus que les enfants bios) dans une famille déjà bien installée dans son histoire et lui dans la sienne.
Dans le désir d'enfant doit il y avoir forcément le "poupinage", si on a pas d'enfant? L'âge doit il vraiment avoir de l'importance?
Car dans le fond un enfant lorsqu'il arrive seul, il devient l'attention unique, il a donc sa place toute trouvée et sans doute plus simple. C'est ce que je pense en tout cas.
On le voit déjà très bien dans une famille biologique la difficulté qu'on parfois les cadets ou les benjamins à prendre leur place au sein de la famille, tout en étant arrivé à J1.

Même s'il est vrai que le temps de l'adoption, mes enfants seront plus grand, je pense avant tout à l'intégration de cet enfant à venir, de lui donner toutes les chances d'y parvenir en douceur.

Pour ce qui est du chiffre d'enfant adoptable ou pas, les gouvernements peuvent nous dirent n'importe quoi, comme pour d'autres choses d'ailleurs.
Sans oublier qu'il est pour certain comme par magie beaucoup plus facile d'adopter (souvent très médiatisés).
Il faut être réaliste sur un point : nous sommes des pions et l'on joue avec nous.
La seule chose qu'il ne maîtrise pas c'est cette volonté et cette patience qu'on les gens dans le désir profond d'adopter.
maman et papa de deux garçons "zèbres" qui envisagent l'adoption pour agrandir la famille
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par Delphine »

bénoni a écrit :J'ai également l'impression en lisant tout cela que l'on fait des différences et des passe-droits, sur des critères un peu légés quand même.
Oui, pourquoi ne pas effectivement préviligier des parents stériles pour l'adoption de bébé?
Mais en étant également peut-être égoïste, il y a aujourd'hui à leur porté d'autres moyens que l'adoption, la FIV...c'est bien aussi long parfois mais au moins les parents vivent "leur grossesse".
Il faut savoir que beaucoup de couples infertiles qui se tournent vers l'adoption sont auparavant passés par la "case PMA", ont subi autant de FIV que la loi le permet, avec le traumatisme physique et psychique que cela comporte... et ont perdu de nombreuses années avant de se tourner vers l'adoption...
Critères un peu légers ? Pour bon nombre de couples, l'adoption est le seul moyen (légal) de devenir parents !
Alors oui, je comprends que des couples stériles grincent des dents en voyant des couples ayant choisi l'adoption après avoir eu des enfants biologiques, et désirant adopter un bébé en bonne santé. (ce qui est de toute façon très improbable vue la réalité de l'adoption !)
Pour ce qui est du chiffre d'enfant adoptable ou pas, les gouvernements peuvent nous dirent n'importe quoi, comme pour d'autres choses d'ailleurs.
C'est un fait avéré que dans beaucoup de pays d'origine (de plus en plus), les abandons diminuent et l'adoption nationale est en expansion... donc il y a donc de moins en moins d'enfants proposés à l'adoption internationale... restent les enfants grands (souvent en fratries) ou porteurs de handicaps plus ou moins lourds.
Car dans le fond un enfant lorsqu'il arrive seul, il devient l'attention unique, il a donc sa place toute trouvée et sans doute plus simple. C'est ce que je pense en tout cas.
Je le pense aussi, ça a d'ailleurs été le cas de notre deuxième fille, adoptée à 1 an : il était flagrant qu'elle aurait préféré être toute seule... (mais aujourd'hui, quelle complicité dans la fratrie !!)
Mais pour certains enfants, ça peut être l'inverse. D'ailleurs, pour les pupilles déjà grands, le choix de la famille est fait en conséquence.
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par gagatte »

Il y a aussi beaucoup plus d'enfants delaisses que d'enfants adoptables, des pays fermes a l'adoption...

Je trouve les propos de cette psychologue bien peu nuances, sans nier les difficultes d'integration d'un enfant adopte dans une fratrie (des deux cotes de la fratrie d'ailleurs). Je pense, dans un autre ouvrage, a ce temoignage d'un enfant venant d'un orphelinat plein de vie, qui trouvait bien triste son nouveau foyer ou il etait l'enfant unique d'un couple deja age. Je pense aussi aux enfants adoptes qui demandent un petit frere ou une petite soeur. Je me souviens aussi de temoignages de parents ayant eu un bebe apres adoption, evenement qui a fait beaucoup de bien a l'enfant adopte en le "reparant" d'une certaine facon (bien sur l'arrivee d'un bebe peut-etre aussi catastrophique pour l'enfant adopte au foyer, les deux reactions existent).
L'arrivee d'un frere ou d'une soeur (bio ou adopte) chamboule tout dans une famille, cependant fort heureusement on rencontre beaucoup d'adoptes qui adorent leurs freres et soeurs (adoptes ou non). Apres il ne faut pas idealiser la relation fraternelle, elle est difficile dans toutes les familles, je n'ai pas l'impression que ce soit en plus grande proportion dans les fratries avec adoption.
Car dans le fond un enfant lorsqu'il arrive seul, il devient l'attention unique, il a donc sa place toute trouvée et sans doute plus simple. C'est ce que je pense en tout cas.
Justement, etre l'objet de toutes les attentions, de tous les reves et les espoirs de parents qui n'auront qu'un enfant, (peut-etre qui ne sera pas en mesure de repondre a toutes leurs attentes, de par son passe et ses carences), peut etre lourd a porter aussi. La encore je me souviens d'un temoignage d'une maman qui, grace a l'amour visible et gratifiant de ses grands deux bio, a pu trouver la distance necessaire avec son enfant adoptee, qui n'etait pas prete a recevoir tout l'amour que cette maman avait pourtant envie de donner ("souffrances dans l'adoption" p 72).

Dans mon entourage je connais des couples qui ont renonce a tout projet d'adoption avec l'arrivee inesperee d'un bebe bio (puis deux), cela peut aussi faire reflechir sur les motivations des uns et des autres. Mais je vois aussi des couples sur les forums qui, a l'inverse, ne renoncent pas a leur projet en apprenant une grossesse.

La souffrance de parents adoptifs, non depassee, peut etre un element important dans leur relation avec leur enfant adopte, c'est pour cela que les TS insistent peut-etre autant sur le "deuil" de l'enfant bio. Finalement dans une adoption, chacun arrive avec son bagage de souffrance, on peut le voir comme un facteur d'egalite, ou une difficulte supplementaire.

J'ai l'impression que les couples avec enfants bio adoptent plus jeunes que les autres, c'est juste une impression bien sur. S'il faut donner des priorites, penser d'abord au bonheur des couples, pourquoi l'auteur ne demande-t-elle pas aux couples ages de laisser leur place aux couples jeunes pour les bebes? Je ne comprends pas bien ou elle veut en venir de facon si categorique, surtout que je discute surtout avec des couples avec bio qui ouvrent leur coeur a des enfants plus grands et a particularite, parfois meme lourdes.

Pour moi idealement, meme si je suis tres sensible a la douleur des parents en attente (on en connait tous dans nos proches), dans l'adoption il s'agit de trouver la meilleur famille pour un enfant, et pas l'inverse. Et les qualites d'ouverture, d'empathie, de don de soi, de patience, ne se mesurent ni au nombre d'enfants, ni a quantite de souffrance, ni au nombre d'annees d'attente etc.

J'ai souvent trouve beaucoup d'entraide entre tous les adoptants, comme ici ou on s'encourage, on echange les informations...
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par bénoni »

Bonjour Delphine et autres,

Je ne voulais pas donner l'impression que je dénonçais la priorité aux parents stériles, loin de là, car comme je l'exprime plus haut, je trouve justifiable leur désir d'un bébé.
Mais ce sont les propos de cette psy dont parle Sand qui me font penser qu'elle s'appuit sur des critères un peu légés.

Mon raisonnement est basé sur le fait que peu importe la raison pour laquelle on est dans la demande de l'adoption, ce ne peut pas être un caprice de l'instant, simplement parce que comme on le dit tous : on a tous une histoire et cet enfant à son ou ses enfants ont leur histoire et l'on doit combiner avec tout ça, pour vivre heureux du mieux qu'on le peut. Recomposer une famille.

Je comprends tout à fait que les parents stériles se demandent pourquoi on souhaite adopter alors que l'on peut faire un enfant soit même.
Mais là aussi, je reviens sur mon sentiment du culpabilité vis à vis d'eux.
Et pourtant ce désir intérieur n'"est pas de prendre la place de quelqu'un d'autre, ni de lui retirer "son bonheur", mais simplement un désir sincère et profond avec la conscience de la difficulté de ce qu'implique l'arrivé d'un enfant avec son vécu.

Je reste néanmoins convaincues que les chiffres ne reflètent pas toujours la vérité et ce pour d'autres cas que l'adaptabilité des enfants. On nous dit ce que l'on veut bien nous dire ou nous faire croire, et ça c'est une certitude qui m'est propre (expérience personnelle) et pourtant beaucoup me rejoignent.
C'est un prétexte pour justifier certainement la difficulté et la longueur d'adoption.
Enfin, ce n'est que mon point de vu et il n'engage que moi.
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sand
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Re: questionnement de nouveaux parents

Message non lu par sand »

En citant le livre de Delphine Rouquiès, je suis forcément incomplète sur cet ouvrage ! Son ouvrage est pourtant très intéressant, notamment dans sa partie "Accompagnement après une adoption" et "Quelques exemples d'accompagnements parental". Donc, ne croyez pas que cet auteur est à proscrire de votre bibliothèque du fait de sa prise de position sur les les parents adoptants!

Personnellement, je trouve intéressant de savoir sa position sur ce sujet (avoir un enfant quand on a déjà plusieurs enfants bios ou d'ailleurs quand on a déjà plusieurs enfants adoptés) car il me semble que sa position est la position souvent suivie par de nombreuses OAA ( et peut-être d'ailleurs particulièrement MDM?) et mieux vaut être averti.
Dans les pages citées par Delphine et par moi, elle développe ainsi toute une analyse sur le fait qu'un enfant adopté "s'attache mieux" dans une famille peu nombreuse ; je la cite "Il faut savoir que l'inclusion dans une famille trop nombreuse ne semble pas favorable à un garçon ou à une fille qui a commencé à être bien peu pris en compte par ses parents de naissance. Les orphelins sont très exigeants". Elle donne ensuite des exemples de familles qu'elle a accompagnées. Hypothèse : peut-être cette opinion est-elle la raison de la "priorité" donnée aux couples stériles sans enfant pour les enfants petits?
Je me m'offusque pas d'entendre cela, même si cela va au contraire de mon désir personnel, je trouve que cela met en garde, cela oblige à suivre ( ou pas) son choix en connaissance de cause, en sachant que cela peut se produire ou pas. Voilà en quoi je trouve ce livre intéressant.

Gagatte,

En ce qui concerne ton interrogation "pourquoi l'auteur ne demande-t-elle pas aux couples ages de laisser leur place aux couples jeunes pour les bebes?"
Si, si elle le fait, et sans prendre de gants encore une fois! Voici ce qu'elle en dit "L'âge - Là aussi, les demandeurs doivent prendre leurs responsabilités : ou bien ils demandent un enfant très jeune et ils n'ont aucune garantie de voir leur projet aboutir. Ou bien, tout en respectant leurs limites personnelles, ils prennent en compte les besoins des enfants privés de famille. [... ] De toute façon, pour déterminer les limites à fixer concernant l'âge de l'enfant qu'ils se proposent d'accueillir, il serait utile que les demandeurs s'interrogent sur l'âge qu'ils auront eux-mêmes quand l'enfant qu'ils désirent aura une quinzaine d'années. La question est cruelle pour tous, mais plus encore dans les couples où une différence d'âge importante existe entre les 2 partenaires. Bien-sûr, ceux-ci voudraient qu'on tienne compte de l'âge du plus jeune. En réalité, c'est du plus âgé qui devrait emporter la décision. Les adoptants sont souvent meurtris par de telles remarques, faisant observer que la médecine permet maintenant que les femmes quadragénaires voire quinquagénaires soient enceintes. Surtout, ils affirment qu'il n'y a pas d'âge pour aimer un enfant. C'est vrai, mais s'ils veulent devenir des parents adoptifs acceptables par leurs enfants, il est utile qu'ils comprennent que, souffrant de n'avoir pas eu, dès leur naissance, des parents suffisamment bons pour les garder auprès d'eux, les personnes adoptées sont très sensibles aux qualités de leurs parents. [...] Puisque, pour les jeunes enfants enfants, on peut choisir parmi de très nombreux candidats, n'est-il pas aussi compréhensible que les responsables pensent plutôt à les confier à une famille comportant encore plusieurs générations d'ascendants?"
Oui ce paragraphe fait mal pour certains, je crois que l'auteur n'a pas tort, et que là, on doit plus se situer dans le désir d'enfant mais du point de vue de l'intérêt et des sentiments de l'enfant.

Enfin Gagatte,
"Je ne comprends pas bien ou elle veut en venir de facon si categorique, surtout que je discute surtout avec des couples avec bio qui ouvrent leur coeur a des enfants plus grands et a particularite, parfois meme lourdes."
Vous m'avez mal lu! Au fil des rencontres, discussions, témoignages, je vois comme vous que les couples avec plusieurs enfants( bio ou adoptés) sont souvent plus ouverts sur l'âge et les particularités médicales. Delphine Rouquiès parle dans son ouvrage de parents adoptants avec plusieurs enfants bios désirant agrandir leur famille avec un bébé ou un petit sans pb de santé particulier; elle dit que la candidature de ces parents-là seraient bien accueillis s'ils se tournaient vers des enfants plus âgés ou à besoins spécifiques, pour qui on recherche de tels parents mais où les candidatures font défaut. Comme dit Delphine (celle du forum!), on a l'impression qu'elle a souvent rencontré des couples avec enfant voulant un bébé sans pb de santé et elle ne parle jamais de ces couples ayant un projet plus ouvert alors qu'il me semble, comme vous, que les couples avec déjà plusieurs enfants, sont nombreux à être plus ouverts dans leur projet.
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