nous2 a écrit :J'ai envie de réagir aux deux précédents messages:
... Et si la procédure d'agrément, par les réflexions qu'elle réclame, fait finalement bouger les personnes et les choses, pourquoi ne pas s'en réjouir??? Je comprends tout-à-fait l'idée que tu exprimes, Cloclo, mais dire à la simple lecture d'un témoignage qu' "il réunit toutes les conditions pour un échec de l'adoption", c'est peut-être un peu exagéré, non?!
Plume
Comme famille d'accueil de postulants, nous avons rencontré des couples où la procédure d'agrément et nos discussions avec ces postulants ont amené à faire bouger les choses selon deux voies :
- soit la réflexion confortait un désir totalement partagé d'adoption et il fallait les encourager
- soit elle dégageait que l'un se soumettait au désir de l'autre pour ne pas lui faire de la peine et il fallait, avec tact, soumettre à leur réflexion un risque possible dans le futur.
Par exemple, nous avons connu le cas d'une femme qui a entrepris les démarches d'adoption uniquement parce qu'elle était persuadée que son mari désirait absolument un enfant. Chacun était parti dans le désir d'enfant "supposé" de l'autre, craignant de dire à l'autre qu'en réalité l'enfant n'était pas un objectif nécessaire et indispensable à la solidité de leur couple.
Maintenant, je peux citer au moins 3 cas dans mes connaissances où l'adoption (et non pas une autre raison) a provoqué le divorce, avec ce que cela implique comme nouveau traumatisme et rupture pour l'enfant adopté. Pourquoi ? Parce que l'un a accepté l'adoption pour faire plaisir à son conjoint. Mais au fur et à mesure des années et avec les difficultés croissantes de l'adolescence (là où il aurait fallu se solidariser encore plus), le maillon faible à lâcher. L'enfant étant très sensible et souvent exploitant ces faiblesses à son avantage en favorisant les disputes entre conjoints. C'est à ce moment, et non pas au début de l'adoption, que l'on met à l'épreuve la solidité du désir partagé de l'autre.
Parmi ces 3 cas, un représente celui d'une mère, pourtant initiatrice de l'adoption, qui a craqué et c'est le père adoptif qui a dû assumer la suite, avec une enfant qui se prostituait au domicile paternel .
Non, je n'exagère pas. J'ai simplement un regard qui se porte plus sur la post-adoption que sur la pré-adoption.
Mon expérience personnelle d'échec, à cause de TA non détecté, ne repose pas sur la faiblesse d'un couple, mais au contraire, le désir partagé et solide d'adopter, nous a permis de faire face et de ne pas nous détruire ou laisser détruire.
Pour terminer, je dirais que des couples se consolident dans l'adoption et tant mieux
