Echec de l'adoption : préparation réaliste à l’adoption

[sand33]

Je pense que les entretiens pour l'obtention de l'agrément sont aussi faits pour permettre aux adoptants de réfléchir à l'adoption et à ses implications pour l'enfant adopté. Certains couples ne reçoivent pas cet agrément car les travailleurs sociaux sentent que le couple n'est pas allé assez au fond des choses, il ne s'est pas posé toutes les questions sur le ressenti de l'enfant et n'a donc pas de réponse, son projet demande à être creusé. C'est bien sur mal vécu par le couple mais il faut penser aux besoins de son futur enfant, réfléchir aux bouleversements qu'il va vivre, au déracinement, à la douleur de l'abandon. Mais il est indispensable de garder une part de naturel et de spontanéité quand notre enfant arrivera, histoire de ne pas voir en lui tous les maux dont peut souffrir un enfant dans l'adoption et de s'enfermer dans une attitude de psy plutôt que de parent.
Sandrine

[gagatte]

Marylin il ne faut surtout pas culpabiliser, j'ai eu ce sentiment a un moment donne de mes recherches, mais plus maintenant, une famille est vraiment la plus belle chose qui peut arriver a un enfant abandonne.

Je ne m'interesse pas qu'a la psychologie, a l'ethique de l'adoption aussi.

C'est quand meme incroyable qu'on puisse reprocher a quelqu'un de trop s'informer, peut-on etre trop informe d'ailleurs?
En quoi la connaissance s'oppose-t-elle a l'emotion et a la spontaneite?

Si mon enfant a un petit handicap, je vais tout lire sur cette maladie, ou est le probleme? On va me dire que je vais plus me comporter en medecin qu'en maman, que je vais le stigmatiser dans son role de malade, voir en lui toutes les formes de la maladie qu'il n'a pas contracte... Ce n'est pas serieux enfin.

Ce sont ceux qui sont le mieux informes qui disent que ce n'est pas important, etonnant...

[Maryline33]

Merci Gagatte pour tes encouragements
Je ne culpabilise pas et je pense aussi qu'elle a raison il faut aussi savoir relativiser et c'est vrai que lors de ses entretiens on en parle beaucoup, d'ailleur nous les aprécions de plus en plus, car plus on les vois plus on apprendre a se connaître, les discutions sont devenues, en tout cas dans notre cas plus familières on discute librement.

[gagatte]

Nous : premier entretien psy dans 15j, j'ai hate! Et un peu peur... Le psy a l'air super, on verra, j'espere encore approfondir toutes ces questions.

Bonne continuation

[Maryline33]

Alors plein de courage pour votre rendez-vous, pas d'inquiétude a avoir, on est parfois un peu bousculé mais c'est leur travail, il n'est pas toujours évident de se dévoiler, surtout au début... Mais lorsqu'on aborde notre futur enfant tout va beaucoup mieux !!
A bientôt

[arche35]

Chacun fait comme il le sent bien entendu mais selon mon expérience (en tant que parent) avec les enfants les difficultés surgissent souvent là (et quand) on ne les attend pas. Et qu'on pense être bien préparé à tout affronter n'y changera rien. Ce qui est important dans la pratique c'est de savoir reconnaitre et admettre quand il y a un véritable problème et d'avoir à ce moment-là l'énergie nécessaire pour chercher une solution appropriée y compris une aide extérieure.

Le problème de "trop" s'informer (chacun, j'en suis sûre, a besoin d'une "dose" différente d'information selon sa façon d'avancer dans la vie) serait qu'on finisse par vivre dans la crainte de difficultés qui peuvent survenir ou pas. Avoir "tout" lu avant l'adoption peut en rassurer certains et en angoisser profondément d'autres. Or les enfants ressentent nos angoisses et nos peurs.

Rester attentif et s'informer au fur et à mesure est une option qui me semble tout aussi "lucide", cela ne veut pas dire que les gens souhaitent ignorer qu'il existe parfois des histoires douloureuses et compliquées.

Bon courage pour les entretiens. Pour ma part, je dois avouer les appréhender pas mal (pas encore commencés pour nous).

[Maryline33]

Merci, Arche33 pour vos conseils, c'est aussi ce que m'a dit la psy du conseil général.
Vous avez raison, un enfant doit d'abord sentir que l'on peut le soutenir, nos craintes seront certainement mal ressenties par notre enfant. Nous devons être des parents attentifs et non des parents qui ont peur.
Pour nous les entretiens étaient assez difficiles, il faut se dévoiler et c'est pas toujours facile de parler de soi, mais les personnes qui s'occupent de nous nous ont beaucoup rassurées. Leur travail est seulement de savoir si l'on a vraiment réfléchi pour notre démarche d'adoption (le deuil de l'enfant biologique, nos motivations, comment notre enfant sera accueilli par nos familles,...) et si nous sommes conscients des difficultés (l'attachement, le refus de l'abandon, les recherches d'origines...). Le principal est de répondre avec notre coeur et de rester naturel, on ne peut avoir une réponse à toutes les questions mais on peut essayer de d'imaginer comment l'on réagirait, si par exemple notre enfant nous dit "vous êtes pas mes parents", "je ne vous aimes pas".
Bon courage.

[gagatte]

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Rester attentif et s'informer au fur et à mesure est une option qui me semble tout aussi "lucide", cela ne veut pas dire que les gens souhaitent ignorer qu'il existe parfois des histoires douloureuses et compliquées.

Bon courage pour les entretiens. Pour ma part, je dois avouer les appréhender pas mal (pas encore commencés pour nous).

Il n'existe pas parfois des histoires douloureuses, il y a toujours une histoire douloureuse et complique chez un enfant abandonne. Apres chacun vit avec plus ou moins bien, selon ses propres capacites de resilience et la qualite d'ecoute, de comprehension et d'empathie des parents adoptifs.

Bon courage et bonne chance pour la fin de vos entretiens a toutes les deux Arche et Marylin;)

[arche35]

Il n'existe pas parfois des histoires douloureuses, il y a toujours une histoire douloureuse et complique chez un enfant abandonne. Apres chacun vit avec plus ou moins bien, selon ses propres capacites de resilience et la qualite d'ecoute, de comprehension et d'empathie des parents adoptifs.

Bon courage et bonne chance pour la fin de vos entretiens a toutes les deux Arche et Marylin;)

Je ne pensais pas à l'histoire de l'enfant forcément douloureuse (abandon, deuil...) sinon nous ne serions pas là à en parler, je pensais à l'histoire de la famille après l'adoption puisque c'est ici la (très longue) suite de la discussion au titre très triste de "notre adoption est un échec". Je connais fort heureusement des familles avec enfants adoptés où tout le monde est très heureux... Je sais aussi que parfois ça se passe très mal. Ce que je veux dire c'est que sans se voiler la face, on ne peut pas non plus concentrer toute notre attention uniquement sur les adoptions qui se passent mal. Il est humainement impossible d'affirmer s'être préparé à tout, pas plus qu'on ne peut savoir d'avance quelle serait notre capacité de réaction face à l'histoire très douleureuse d'un enfant biologique atteint d'un handicap, par exemple.

J'ai un peu de mal à exprimer mon idée mais il ne faudrait pas que l'adoption soit l'arbre qui nous cache la forêt, qu'on se focalise en fait tellement sur l'adoption que cela nous empêche de voir les autres facteurs (extérieurs et/ou liés à leur caractère, personnalité, santé...) qui peuvent causer malaise et difficultés à nos enfants. Chaque enfant, adopté ou biologique construit au fil des années sa propre histoire constituée de multiples évènements. L'adoption et des débuts difficiles dans la vie sont seulement une partie de cette histoire et cela me semble vital, au moment où nous commençons ce long parcours, de croire que les chapitres suivants ont de grandes chances d'être plus heureux. C'est cet espoir qui nous porte vers l'adoption.

Merci pour les encouragements et le soutien !

[Genevieve]

Comment se préparer de manière réaliste à l'adoption, question difficile et vaste programme...
Je comprends assez bien - même si je me doute que l'accusation ne peut qu'être mal vécue - le reproche de l'intellectualisation. L'ennui est que comment faire autrement quand l'enfant n'est pas encore là?
Pour ma part je ne vois que deux choses efficaces à faire, qui sont: d'une part des rencontres, en essayant de ne pas être dans le jugement mais d'ouvrir grand ses yeux et ses oreilles et, d'autre part, un travail sur soi. Car en effet, l'enfant qui arrive nous piège par où ça fait mal, fait de nous un mauvais parent par où nous avons justement une faille... alors que cette faille, elle aurait justement pu être notre force, parce que c'est ce qu'on partage avec lui...
Je ne sais pas si je m'explique bien mais je veux dire que lorsque l'enfant est là, ce n'est pas qu'il n'est plus temps, mais notre principal problème, c'est l'enfant. Donc aller voir un psy pour parler de soi, bof. Aller en voir un en thérapie familiale, ça peut être bien, mais encore faut il en trouver un qui soit réceptif à la problématique de l'adoption et même en trouver un, tout simplement - il y a peu de psy qui mènent ce type de travail. Tant que l'enfant n'est pas là, on a le temps. On a le temps de réfléchir à ce que seront les blessures de l'enfant, certes, mais n'est-ce pas au risque de trop y réfléchir, de ne plus penser à lui que de cette manière? Moi, j me dis qu'on a aussi le temps de réfléchir sur soi-même et ses propres blessures - ça pourrait être fait pendant l'agrément mais nous savons tous que ce n'est pas le cas. Avec ou sans psy, c'est à voir pour chacun, mais il me semble que c'est important. Non?