Bonsoir,
Nous avons adopté un grand garçon (il venait d'avoir 9 ans pour notre rencontre) en Avril 2019.
Comme vous l'avez dit, chaque enfant et chaque parent est différent, je vais donc vous donner mon ressenti.
Nous avons adopté à l'international, et notre fils ne parlait aucun mot de français, et inversement pour nous. Contrairement à ce que je pensais, la communication n'a posé aucun problème : on a beaucoup mimé, usé des imagiers (et rigolé).
Notre fils s'est très bien adapté à son nouveau mode de vie (prénom, famille, langue, climat, gastronomie...). L'adaptation à l'école s'est faite progressivement : visite avec le directeur et rencontre de la maîtresse et des futurs-copains, puis 3 matinées avec maman (fin Juin), et entrée progressive à l'école (étalée sur tout le mois de septembre). Il est entré en CE2 (1 an sous son âge), avec toutes les matinées en CP pour l'apprentissage de la lecture, et 2 créneaux/semaine avec un enseignant spécialisé. Il a beaucoup travaillé, et l'équipe pédagogique était très à l'écoute.
Pour la rentrée de Septembre 2020, les enseignants et nous, avons décidé de le maintenir en CE2, car l'écart est trop grand avec les autres élèves. Il a eu beaucoup de mal à accepter cette décision, ayant l'impression d'être avec des "bébés", mais sur le fond, il comprenait. Depuis, un nouvel élève est arrivé des Etats-Unis, et est devenu son meilleur copain. Ils s'aident tous les 2 pour le français
Pour le côté émotionnel, il a de temps en temps, un trop plein d'émotions qu'il n'arrive pas à canaliser. Ces crises se sont bien espacées, elles n'arrivent presque plus aujourd'hui. Ces crises violentes étaient toujours dirigées contre lui, jamais contre les autres. Nous avions commencé un suivi EMDR, mais avec le covid (+ grossesse de la psy), les rendez-vous ont été stoppés. Ca avait l'air de lui faire du bien, donc nous espérons reprendre au plus vite.
Je pense qu'un enfant grand est acteur de son adoption. La présidente de notre OAA lui a personnellement demandé s'il voulait une famille avec des frère et soeur, et il a accepté. A partir de ce moment-là, il savait qu'il était Entendu, qu'on ne décidait plus pour lui. Même si nous ne parlions pas la même langue, il a toujours su se faire comprendre sur ses sentiments, ses craintes... Il s'est confié très vite sur sa vie d'avant, ce qu'il avait vécu. Grâce à ça, la complicité entre nous s'est installée de manière naturelle, comme s'il avait toujours été parmi nous.
J'espère avoir répondu à vos questions, n'hésitez pas si vous en avez d'autres !
Bonne soirée,
Ness