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par papotage » ven. 5 avr. 2019 09:05
Bonjour,
Super nouvelle Delphine! Maintenant que l'aventure commence! Je vous souhaite de trouver votre chemin.
Je rebondis sur le description de Kaakook29 sur l'ouverture aux histoires lourdes. C'est une remarque générale, pas forcément applicable ici.
Il m'est arrivé plusieurs fois en parlant avec des postulants ouverts à l'accueil d'enfant avec un passé douloureux qu'ils ne projettent pas les conséquences de ce passé douloureux dans le présent et le futur. Cette partie était souvent pensée par eux comme l'accompagnement de l'enfant à mettre du sens et accepter le passé, mais que ça allait bien rester le passé. Par exemple, en cas de maltraitance, ils projettaient difficilement que l'enfant puisse être violent (avec lui-même, avec les autres), destructeur (des objets, des lieux, des relations que chacun peut leur proposer) car la maltraitance en tant que telle était arrêtée à l'arrivée dans leur famille.
En en parlant avec eux, je leur proposais plutôt que de penser à un enfant issu d'un inceste, viol, avec histoire familiale compliquée..., de penser à un enfant avec un comportement violent, dangereux, apathique voir dépressif, inhibé ou déshinibé (de façon pathologique), ne résistant pas à la frustration, avec des relations sociales inappropriées, avec de grandes difficultés scolaires (concentration, mémorisation, repérage dans le temps et l'espace...)... Bref, pas juste se dire par exemple qu'un jour, ils auraient à annoncer à l'enfant que sa génitrice n'était pas consentante.
Dans cette ouverture aux histoires lourdes telles que l'entendent les travailleurs sociaux, je crois que c'est une ouverture à un présent et un quotidien complexes et potentiellement très difficiles, que même une vie familiale et des prises en charge n'arrivent pas forcément à calmer, d'ou une ouverture aussi à un futur incertain.
Bonne journée à tous