Mes craintes
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Mes craintes
Bonjour,
Alors voilà, mon mari et moi sommes en procédure d'agrément, tous les rdv sont terminés, l'AS et la PSY ont semblées être favorables. Nous attendons la lecture des comptes rendus et le passage en commission. Nous sommes jeunes (moi 26 et lui 31), sommes mariés depuis 4 ans, et souhaitons adopter un pupille de l'état, de moins de 1 an.
Jusqu'à present j'étais très optimiste sur l'adoption en elle-même, l'attachement etc, étant certaine que le plus dur était "avant" l'adoption, mais qu'ensuite tout roulerai. J'étais très sur de moi, et de notre capacité à mon mari et moi a être de bons parents et a aider notre enfant a bien vivre avec son histoire, son arrivée particulière dans notre famille. Bref j'étais sur que tout irai bien dans le meilleur des mondes, car nous attendons avec une telle impassience et une telle envie cet enfant, nous ne pouvons pas immaginer que cela se passe mal.
Depuis quelques temps je me renseigne, lis beaucoup, et je me rend compte que ce n'est pas si évident que ça. Il y a parfois (et trop souvent) des échecs d'adoption, principalement d'enfants grands, mais aussi bébés, à l'étranger mais aussi en France. Si on ne fais pas des recherches sois-même, cet aspect de l'adoption reste flou, les AS et PSY en parlent très peu (pour mon cas en tout cas) et les médias laissent à penser que l'adoption est toujours une histoire merveilleuse. Apparament ce n'est pas toujours le cas. Sans forcement en arriver à un "echec", c'est à dire que l'enfant est abandonné une deuxième fois, il y a parfois des troubles de l'attachement. J'ai lue des temoignages qui me montrent que même avec toute la volonté du monde des parents, un enfant que "refuse" l'affiliation à une nouvelle famille ( bien souvent car il n'a pas fais le deuil de sa famille d'origine, préfère croire qu'il a été enlevé et que ces parents biologique ne sont pas responsables de l'abandon mais "victimes", etc..) , aura beaucoup de mal à vivre son adoption, et ferra "payer" inconsciemment son abandon à ses parents adoptifs. De la même manière que certains parents adoptifs ne parviennent pas à se faire "papa" et 'maman" de cet enfant. Pour des raisons diverses et variées.
Je suis bien loin de comprendre ces situations mais ces nombreux temoignages (notament dans le livre "MOISE OEDIPE SUPERMAN, de l'abandon à l'adoption" ) me laissent entrevoire la difficulté de la situation.
Bref, je sais que mon post du jour est assez pessimiste, et j'ai bien conscience que tout ne se passe pas comme cela, et bien heureusement, mais je ressent le besoin de dire mes craintes. Car quand cela se passe mal, c'est l'horreur au quotidien, et pour tout le monde.
Merci beaucoup de m'avoir lue. Mettre des mots sur un mal le rend moins gros.
Bon courage a vous dans vos parcours respectifs.
Elodie
Alors voilà, mon mari et moi sommes en procédure d'agrément, tous les rdv sont terminés, l'AS et la PSY ont semblées être favorables. Nous attendons la lecture des comptes rendus et le passage en commission. Nous sommes jeunes (moi 26 et lui 31), sommes mariés depuis 4 ans, et souhaitons adopter un pupille de l'état, de moins de 1 an.
Jusqu'à present j'étais très optimiste sur l'adoption en elle-même, l'attachement etc, étant certaine que le plus dur était "avant" l'adoption, mais qu'ensuite tout roulerai. J'étais très sur de moi, et de notre capacité à mon mari et moi a être de bons parents et a aider notre enfant a bien vivre avec son histoire, son arrivée particulière dans notre famille. Bref j'étais sur que tout irai bien dans le meilleur des mondes, car nous attendons avec une telle impassience et une telle envie cet enfant, nous ne pouvons pas immaginer que cela se passe mal.
Depuis quelques temps je me renseigne, lis beaucoup, et je me rend compte que ce n'est pas si évident que ça. Il y a parfois (et trop souvent) des échecs d'adoption, principalement d'enfants grands, mais aussi bébés, à l'étranger mais aussi en France. Si on ne fais pas des recherches sois-même, cet aspect de l'adoption reste flou, les AS et PSY en parlent très peu (pour mon cas en tout cas) et les médias laissent à penser que l'adoption est toujours une histoire merveilleuse. Apparament ce n'est pas toujours le cas. Sans forcement en arriver à un "echec", c'est à dire que l'enfant est abandonné une deuxième fois, il y a parfois des troubles de l'attachement. J'ai lue des temoignages qui me montrent que même avec toute la volonté du monde des parents, un enfant que "refuse" l'affiliation à une nouvelle famille ( bien souvent car il n'a pas fais le deuil de sa famille d'origine, préfère croire qu'il a été enlevé et que ces parents biologique ne sont pas responsables de l'abandon mais "victimes", etc..) , aura beaucoup de mal à vivre son adoption, et ferra "payer" inconsciemment son abandon à ses parents adoptifs. De la même manière que certains parents adoptifs ne parviennent pas à se faire "papa" et 'maman" de cet enfant. Pour des raisons diverses et variées.
Je suis bien loin de comprendre ces situations mais ces nombreux temoignages (notament dans le livre "MOISE OEDIPE SUPERMAN, de l'abandon à l'adoption" ) me laissent entrevoire la difficulté de la situation.
Bref, je sais que mon post du jour est assez pessimiste, et j'ai bien conscience que tout ne se passe pas comme cela, et bien heureusement, mais je ressent le besoin de dire mes craintes. Car quand cela se passe mal, c'est l'horreur au quotidien, et pour tout le monde.
Merci beaucoup de m'avoir lue. Mettre des mots sur un mal le rend moins gros.
Bon courage a vous dans vos parcours respectifs.
Elodie
Après 3 ans d'essai bébé infructueux et de PMA, c'est tout naturellement que nous nous sommes tourné vers l'adoption, en Juin 2009. Aujourd'hui nous sommes plein d'espoir dans ce nouveau projet de vie
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Re: Mes craintes
mais vous savez parfois ça se passe "mal" avec ses propres enfants 
peut être ne faut-il pas idealiser votre enfant..... je sais, nous ne sommes pas dans la même situation... mais nous tenions déjà ce discours avant
il sera comme il est, avec son caractère... ses défauts et ses particularités...
après ce sera à vous de l'accompagner.... vous savez déjà beaucoup de choses, vous vous êtes renseignés... donc désormais laissez les choses venir et agissez en temps voulu.

peut être ne faut-il pas idealiser votre enfant..... je sais, nous ne sommes pas dans la même situation... mais nous tenions déjà ce discours avant

il sera comme il est, avec son caractère... ses défauts et ses particularités...
après ce sera à vous de l'accompagner.... vous savez déjà beaucoup de choses, vous vous êtes renseignés... donc désormais laissez les choses venir et agissez en temps voulu.
cel et alban,
heureux parents de 2 puces
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Re: Mes craintes
Bonjour,
Merci pour votre intervention. Il est vrai qu'il peu y avoir des difficultés avec un enfant "bio" de la même manière, mais d'après les statistiques, les consultations chez les pedo-pdy sont beaucoup plus representés chez les enfants adoptés.
Sans tomber dans le pessimisme je souhaite simplement avoir les yeux ouverts, ne pas me cacher derrière une naïvetée qui risquerai de me faire tomber de très haut.
Vous avez raison qu'il ne fait pas trop idéaliser cet enfant, mais j'avoue que pour l'instant, non seulement dans mon esprit il est idéalisé mais je dirai même plus, il est parfait !!!
Et surtout il nous aime. Et c'est ce qui me fais peur, ne pas être aimée de cet enfant.
Bref je suis dans une periode de questionnement, de recherche sur mes propres désirs et capacités, et j'en verrai surement d'autres !
Bonne route
Merci pour votre intervention. Il est vrai qu'il peu y avoir des difficultés avec un enfant "bio" de la même manière, mais d'après les statistiques, les consultations chez les pedo-pdy sont beaucoup plus representés chez les enfants adoptés.
Sans tomber dans le pessimisme je souhaite simplement avoir les yeux ouverts, ne pas me cacher derrière une naïvetée qui risquerai de me faire tomber de très haut.
Vous avez raison qu'il ne fait pas trop idéaliser cet enfant, mais j'avoue que pour l'instant, non seulement dans mon esprit il est idéalisé mais je dirai même plus, il est parfait !!!

Bref je suis dans une periode de questionnement, de recherche sur mes propres désirs et capacités, et j'en verrai surement d'autres !
Bonne route
Après 3 ans d'essai bébé infructueux et de PMA, c'est tout naturellement que nous nous sommes tourné vers l'adoption, en Juin 2009. Aujourd'hui nous sommes plein d'espoir dans ce nouveau projet de vie
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Re: Mes craintes
Je trouve quand meme aberrant que ces questions n'aient pas ete evoquees lors de l'agrement et qu'il ne depende que de votre bonne volonte d'etre au courant de ces difficultes! Cela veut dire que d'autres futurs parents sont encore dans une conception totalement idealisee de l'adoption quand l'enfant arrive! Qu'ils n'ont peut-etre rien lu, ni de la part d'adoptants, ni de la part d'adoptes, qui leur fasse penser que les choses puissent etre difficile au debut ou plus tard.
Le livre dont vous parlez a l'air tres bien, il y a aussi "comprendre la blessure primitive", "au risque de l'adoption" et Souffrances dans l'adoption" qui sont tres bien si on veut garder les yeux ouverts comme vous et moi. J'ai eu aussi une periode tres sombre apres ces lectures, mais il faut aussi savoir prendre du recul par rapport a ces visions tres pessimistes, et se rappeler que pour beaucoup, l'adoption est une possibilite de grandir aime dans une famille qui vous a attendu longtemps et qui fera tout pour vous. C 'est un second depart. Je ne dis pas "une chance" car les adoptes ont horreur d'entendre cela.
Vous vous etes informee, vous avez fait tout ce qu'il fallait, maintenant il faut se preparer avec joie a l'arrivee de son enfant.
Bon courage dans votre attente, et pas de panique, tous les adoptes qui vont bien, plutot bien, ne viennent pas temoigner et vivent simplement leur vie sans faire de bruit.
Et surtout il nous aime. Et c'est ce qui me fais peur, ne pas être aimée de cet enfant.
En effet vous idealisez beaucoup, mais ca fait aussi partie de l'attente de son enfant, bio ou adopte, mais on voit bien qu'a cote de cela vous etes realiste et les pieds sur terre.
Vous pourrez ne pas aimer cet enfant immediatement comem vous semblez le penser, parfois on apprend a aimer son enfant biologique ou adopte, le coup de foudre n'est pas toujours au RV mais cela n'augure en rien de l'amour qui viendra par la suite.
Du cote de l'enfant, c'est pareil. Meme pour un nouveau-ne, je ne suis pas sure qu'il "aime" ses parents, il est dans le mode survie et pour cela il a besoin d'affection, de nourriture, d'avoir chaud, etre au propre, au calme. L'amour ca se construit avec la confiance, il faut se laisser du temps (des deux cote parfois).
Pour l'instant c'est l'idee de cet enfant que vous aimez, apres il faudra apprendre a aimer l'enfant reel, tel qu'il sera vraiment. Mais ca on passe tous, parents biologique et adoptif, par cette etape...
Le livre dont vous parlez a l'air tres bien, il y a aussi "comprendre la blessure primitive", "au risque de l'adoption" et Souffrances dans l'adoption" qui sont tres bien si on veut garder les yeux ouverts comme vous et moi. J'ai eu aussi une periode tres sombre apres ces lectures, mais il faut aussi savoir prendre du recul par rapport a ces visions tres pessimistes, et se rappeler que pour beaucoup, l'adoption est une possibilite de grandir aime dans une famille qui vous a attendu longtemps et qui fera tout pour vous. C 'est un second depart. Je ne dis pas "une chance" car les adoptes ont horreur d'entendre cela.
Vous vous etes informee, vous avez fait tout ce qu'il fallait, maintenant il faut se preparer avec joie a l'arrivee de son enfant.
Bon courage dans votre attente, et pas de panique, tous les adoptes qui vont bien, plutot bien, ne viennent pas temoigner et vivent simplement leur vie sans faire de bruit.
Et surtout il nous aime. Et c'est ce qui me fais peur, ne pas être aimée de cet enfant.
En effet vous idealisez beaucoup, mais ca fait aussi partie de l'attente de son enfant, bio ou adopte, mais on voit bien qu'a cote de cela vous etes realiste et les pieds sur terre.
Vous pourrez ne pas aimer cet enfant immediatement comem vous semblez le penser, parfois on apprend a aimer son enfant biologique ou adopte, le coup de foudre n'est pas toujours au RV mais cela n'augure en rien de l'amour qui viendra par la suite.
Du cote de l'enfant, c'est pareil. Meme pour un nouveau-ne, je ne suis pas sure qu'il "aime" ses parents, il est dans le mode survie et pour cela il a besoin d'affection, de nourriture, d'avoir chaud, etre au propre, au calme. L'amour ca se construit avec la confiance, il faut se laisser du temps (des deux cote parfois).
Pour l'instant c'est l'idee de cet enfant que vous aimez, apres il faudra apprendre a aimer l'enfant reel, tel qu'il sera vraiment. Mais ca on passe tous, parents biologique et adoptif, par cette etape...
mariée, trois enfants
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Re: Mes craintes
"Cela veut dire que d'autres futurs parents sont encore dans une conception totalement idealisee de l'adoption quand l'enfant arrive!"
Effectivement, je me suis rendue compte en parcourant les forums, et lors des réunions de l'EFA, que beaucoup préfère ne pas penser aux possibles difficultés et se voiler la face. Perso cela a été mon cas jusqu'à aujourd'hui. Etait-ce pour fermer les yeux, ou simplement de l'ignorance ? toujours est-il que je ne m'attendais pas à des chiffres si alarmants dans ce bouquin, et dans les recherches que j'ai fais sur Internet.
J'ai conscience que je suis dans une periode de questionnement, qui laissera de nouveau, je l'éspère, bientôt la place à la joie d'adopter un petit bout.
Je trouve qu'il est difficile d'avoir une vision tout à fait objective sur son souhaite d'adopter. Il ne faut pas le nier c'est avant tout pour nous, on peu appeler ça de l'égoïsme, en tout cas ce n'est pas humanitaire. Et parfois j'en ressent de la culpabilité. Même si je ne suis aucunement responsable de l'abandon de l'enfant que nous adopterons, j'ai un peu le sentiment de "profiter" de son malheur. Nous en sommes presque a esperer que cette année il y ai plus d'abandon dans notre département. Si on y reflechi bien c'est ignoble de souhaiter cela.
Bref je suis un peu perdue. En tout cas en pleine reflexion !!
Et si je prennais le temps je pourrai écrire des pages de tout ce que je ressent sur notre projet d'adoption !
On pourrai se demander ce qu'a fait la psy ? Elle nous a dit que tout allait bien et que notre projet était bien pensé. Je pense effectivement qu'il est bien pensé. Mais au fur et a mesure de la démarche nous évoluons, de nouvelles interrogations voient le jour, et je trouve que l'on est pas vraiment soutenus dans nos reflexion. Adopter est un acte très important, qu'il ne faut pas prendre a la légère. Auparavant je voyais l'adoption comme une "autre" façon de devenir parents, sans vraiment avoir réelement conscience de la différence. Aujourd'hui je mesure qu'il n'en est rien. L'adoption une une affiliation toute à fait particulière, dont tous les aspects doivent être mûris, comme la question des origines, l'approche de l'abandon etc.. Bref je croie vraiment que, si chacun ne fais pas des recherches pas sois-même, les futurs adoptants ne sont pas assez préparés.
Bon ce n'est pas tout mais je suis au boulot !!
Voilà merci de m'avoir lue
Elodie.
Effectivement, je me suis rendue compte en parcourant les forums, et lors des réunions de l'EFA, que beaucoup préfère ne pas penser aux possibles difficultés et se voiler la face. Perso cela a été mon cas jusqu'à aujourd'hui. Etait-ce pour fermer les yeux, ou simplement de l'ignorance ? toujours est-il que je ne m'attendais pas à des chiffres si alarmants dans ce bouquin, et dans les recherches que j'ai fais sur Internet.
J'ai conscience que je suis dans une periode de questionnement, qui laissera de nouveau, je l'éspère, bientôt la place à la joie d'adopter un petit bout.
Je trouve qu'il est difficile d'avoir une vision tout à fait objective sur son souhaite d'adopter. Il ne faut pas le nier c'est avant tout pour nous, on peu appeler ça de l'égoïsme, en tout cas ce n'est pas humanitaire. Et parfois j'en ressent de la culpabilité. Même si je ne suis aucunement responsable de l'abandon de l'enfant que nous adopterons, j'ai un peu le sentiment de "profiter" de son malheur. Nous en sommes presque a esperer que cette année il y ai plus d'abandon dans notre département. Si on y reflechi bien c'est ignoble de souhaiter cela.
Bref je suis un peu perdue. En tout cas en pleine reflexion !!
Et si je prennais le temps je pourrai écrire des pages de tout ce que je ressent sur notre projet d'adoption !
On pourrai se demander ce qu'a fait la psy ? Elle nous a dit que tout allait bien et que notre projet était bien pensé. Je pense effectivement qu'il est bien pensé. Mais au fur et a mesure de la démarche nous évoluons, de nouvelles interrogations voient le jour, et je trouve que l'on est pas vraiment soutenus dans nos reflexion. Adopter est un acte très important, qu'il ne faut pas prendre a la légère. Auparavant je voyais l'adoption comme une "autre" façon de devenir parents, sans vraiment avoir réelement conscience de la différence. Aujourd'hui je mesure qu'il n'en est rien. L'adoption une une affiliation toute à fait particulière, dont tous les aspects doivent être mûris, comme la question des origines, l'approche de l'abandon etc.. Bref je croie vraiment que, si chacun ne fais pas des recherches pas sois-même, les futurs adoptants ne sont pas assez préparés.
Bon ce n'est pas tout mais je suis au boulot !!
Voilà merci de m'avoir lue
Elodie.
Après 3 ans d'essai bébé infructueux et de PMA, c'est tout naturellement que nous nous sommes tourné vers l'adoption, en Juin 2009. Aujourd'hui nous sommes plein d'espoir dans ce nouveau projet de vie
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Re: Mes craintes
[quote="ElodieGrenobleEt parfois j'en ressent de la culpabilité. Même si je ne suis aucunement responsable de l'abandon de l'enfant que nous adopterons, j'ai un peu le sentiment de "profiter" de son malheur. Nous en sommes presque a esperer que cette année il y ai plus d'abandon dans notre département. Si on y reflechi bien c'est ignoble de souhaiter cela.
[/quote]
Oui, on peut etre amenee a penser cela, surtout a la lecture de certains sites contre l'adoption qui choisissent avec soin tous les articles ou on a le sentiment que c'est la "demande" des adoptants qui a cree "l'offre" (je reprends les termes utilises, souvent traduits de sites en anglais, eux ouvertement anti-adoption). Il faut respirer un coup, et sans se voiler la face sur certains abus, ne pas oublier que les abandons ont toujours existe, et existent sur tous les continents et a toutes les epoques, dans tous les milieux, que les causes d'un abandon sont tres diverses et pas seulement economiques.
Votre pensee "ignoble" ne changera rien au nombre de bebes confies a l'ASE, rassurez-vous.
Quant a nous nous avons fait la demarche que vous faites avant les entretiens pour l'agrement, mais je n'ai pas l'impression que cela nous rend forcement service, apparemment il faut "assumer" le passe de l'enfant, etre fort pour lui, aller droit de l'avant, ne pas etre trop emue par ses souffrances passees...
A bientot Elodie, je suis passee par les meme affres il y a peu... et puis je suis assez sereine aujourd'hui sur l'adoption en general, et la notre en particulier. Elodie, meme s'il existe des cas tres difficiles, il faut voir qu'avec le temps beaucoup de situations trouvent une issue satisfaisante et les adoptes ont une vie normale, un travail, des amis, des enfants, avec leurs hauts et leurs bas. Et derriere la colere apparente de certains adoptes, il faut voir l'amour cache qui s'y trouve malgre eux. Enfin il faut savoir que souvent cette colere n'est pas au fond dirigee contre les parents adoptifs.
Oui devenir parent c'est egoiste, on veut aimer et etre aime, mais ca se merite aussi, et c'est un don, je pense qu'on peut accepter d'aimer sans retour un certain temps, et ca ce n'est pas egoiste, c'est etre parent aussi. Aimer est deja une satisfaction, il faudrait pouvoir s'en contenter le temps de construire la confiance chez notre enfant, de prouver qu'on est la pour de bon.
[/quote]
Oui, on peut etre amenee a penser cela, surtout a la lecture de certains sites contre l'adoption qui choisissent avec soin tous les articles ou on a le sentiment que c'est la "demande" des adoptants qui a cree "l'offre" (je reprends les termes utilises, souvent traduits de sites en anglais, eux ouvertement anti-adoption). Il faut respirer un coup, et sans se voiler la face sur certains abus, ne pas oublier que les abandons ont toujours existe, et existent sur tous les continents et a toutes les epoques, dans tous les milieux, que les causes d'un abandon sont tres diverses et pas seulement economiques.
Votre pensee "ignoble" ne changera rien au nombre de bebes confies a l'ASE, rassurez-vous.
Quant a nous nous avons fait la demarche que vous faites avant les entretiens pour l'agrement, mais je n'ai pas l'impression que cela nous rend forcement service, apparemment il faut "assumer" le passe de l'enfant, etre fort pour lui, aller droit de l'avant, ne pas etre trop emue par ses souffrances passees...
A bientot Elodie, je suis passee par les meme affres il y a peu... et puis je suis assez sereine aujourd'hui sur l'adoption en general, et la notre en particulier. Elodie, meme s'il existe des cas tres difficiles, il faut voir qu'avec le temps beaucoup de situations trouvent une issue satisfaisante et les adoptes ont une vie normale, un travail, des amis, des enfants, avec leurs hauts et leurs bas. Et derriere la colere apparente de certains adoptes, il faut voir l'amour cache qui s'y trouve malgre eux. Enfin il faut savoir que souvent cette colere n'est pas au fond dirigee contre les parents adoptifs.
Oui devenir parent c'est egoiste, on veut aimer et etre aime, mais ca se merite aussi, et c'est un don, je pense qu'on peut accepter d'aimer sans retour un certain temps, et ca ce n'est pas egoiste, c'est etre parent aussi. Aimer est deja une satisfaction, il faudrait pouvoir s'en contenter le temps de construire la confiance chez notre enfant, de prouver qu'on est la pour de bon.
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Re: Mes craintes
coucou elodie,
juste une observation dans mon entourage proche....
2 enfants bio avec des soucis qui mériteraient un accompagnement par un psy et qui n'en ont jamais vu
1 enfant adopté avec des soucis qui a vu un psy.
3 enfants adoptés sans aucun soucis.
1 pupille de la nation tres bien dans sa peau (bon quand on était petit et qu'une AS lui avait dit qu'il ne devait pas appeler sa maman de coeur "maman" mais madame... il a eu du mal mais il est passé par dessus)
alors, n'est-ce pas parceque nous sommes conscient de la particularité de l'adoption que nous nous tournons plus facilement vers les psy?
nous recherchons plus facilement de l'aide...
Nous cherchons à mettre des mots médicaux sur les maux qui touchent nos proches...
nous sommes dans une parentalité différente et nous cherchons à ce que nos enfants soient "biens".
pour tout te dire, je n'ai pas aimé ma fille au premier regard. Je ne pense pas qu'elle m'ait Aimé non plus au sens noble du terme. Nous avons construit une relation.... une relation maman-fille. Cette relation grandit et l'amour est né entre nous... mais je suis consciente elle me dira "merde" un jour.... elle me dira qu'elle me déteste un jour... elle me reprochera peut être de ne pas connaître ses grands-parents... qu'elle sera différente de moi... qu'elle ne reagira pas comme moi.... Elle est ELLE!
adopter, c'est evidemment une autre façon de devenir parents..... mais ne vous le reprochez pas. Vous avez dans votre coeur la place pour un petit d'homme... laissez lui cette place...
si je devais écouter tout ce qui se dit, je n'adopterai pas.. et pourtant notre projet est toujours là....
juste une observation dans mon entourage proche....
2 enfants bio avec des soucis qui mériteraient un accompagnement par un psy et qui n'en ont jamais vu
1 enfant adopté avec des soucis qui a vu un psy.
3 enfants adoptés sans aucun soucis.
1 pupille de la nation tres bien dans sa peau (bon quand on était petit et qu'une AS lui avait dit qu'il ne devait pas appeler sa maman de coeur "maman" mais madame... il a eu du mal mais il est passé par dessus)
alors, n'est-ce pas parceque nous sommes conscient de la particularité de l'adoption que nous nous tournons plus facilement vers les psy?
nous recherchons plus facilement de l'aide...
Nous cherchons à mettre des mots médicaux sur les maux qui touchent nos proches...
nous sommes dans une parentalité différente et nous cherchons à ce que nos enfants soient "biens".
pour tout te dire, je n'ai pas aimé ma fille au premier regard. Je ne pense pas qu'elle m'ait Aimé non plus au sens noble du terme. Nous avons construit une relation.... une relation maman-fille. Cette relation grandit et l'amour est né entre nous... mais je suis consciente elle me dira "merde" un jour.... elle me dira qu'elle me déteste un jour... elle me reprochera peut être de ne pas connaître ses grands-parents... qu'elle sera différente de moi... qu'elle ne reagira pas comme moi.... Elle est ELLE!
adopter, c'est evidemment une autre façon de devenir parents..... mais ne vous le reprochez pas. Vous avez dans votre coeur la place pour un petit d'homme... laissez lui cette place...
si je devais écouter tout ce qui se dit, je n'adopterai pas.. et pourtant notre projet est toujours là....
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Re: Mes craintes
Dans la vie, si on devait refuser de faire tout ce qui présente un risque de "mal tourner", on ne ferait RIEN
On peut très bien oser se lancer dans de multiples projets, tout en étant parfaitement conscients des risques, c'est une attitude qui me paraît assez saine. Plus saine que d'avoir peur de tout et de rester sans rien faire à attendre que la vie passe...
Donc je pense également que l'adoption est un risque qui vaut TRES largement la peine qu'on le prenne ! Il n'y a pas de chiffre "officiel" mais on peut affimer sans crainte (confirmé par les TS elles-mêmes) qu'une majorité des histoires d'adoption ont une "happy end" alors allons-y, prenons le risque de chercher à être heureux et, peut-être, de rendre heureux un ou des enfants.
Ceci dit, je suis étonnée que tous les problèmes éventuels de l'adoption n'aient pas été abordés pendant les entretiens car voir comment nous sommes préparés (autant qu'on peut l'être tant qu'on n'y est pas réellement confrontés) à réagir face aux éventuelles difficultés, petites et grosses, m'a semblé être une part importante de l'évaluation faite par les TS pour beaucoup d'entre nous.
Nos derniers entretiens avec la psy ont même été très instructifs, elle nous a donné son opinion, qques conseils, selon son expérience... ça peut aider à se sentir "prêts". Mais l'essentiel est d'être conscients que tout n'est pas toujours tout "rose" (avec des enfants "fait-maison" non plus !) et d'être prêts à se faire aider si besoin.
D'ici là, nous rêvons de nos futurs enfants... Et ce sont de doux rêves même si on sait bien au fond de nous qu'entre rêve et réalité il y a souvent un grand fossé

On peut très bien oser se lancer dans de multiples projets, tout en étant parfaitement conscients des risques, c'est une attitude qui me paraît assez saine. Plus saine que d'avoir peur de tout et de rester sans rien faire à attendre que la vie passe...
Donc je pense également que l'adoption est un risque qui vaut TRES largement la peine qu'on le prenne ! Il n'y a pas de chiffre "officiel" mais on peut affimer sans crainte (confirmé par les TS elles-mêmes) qu'une majorité des histoires d'adoption ont une "happy end" alors allons-y, prenons le risque de chercher à être heureux et, peut-être, de rendre heureux un ou des enfants.

Ceci dit, je suis étonnée que tous les problèmes éventuels de l'adoption n'aient pas été abordés pendant les entretiens car voir comment nous sommes préparés (autant qu'on peut l'être tant qu'on n'y est pas réellement confrontés) à réagir face aux éventuelles difficultés, petites et grosses, m'a semblé être une part importante de l'évaluation faite par les TS pour beaucoup d'entre nous.
Nos derniers entretiens avec la psy ont même été très instructifs, elle nous a donné son opinion, qques conseils, selon son expérience... ça peut aider à se sentir "prêts". Mais l'essentiel est d'être conscients que tout n'est pas toujours tout "rose" (avec des enfants "fait-maison" non plus !) et d'être prêts à se faire aider si besoin.
D'ici là, nous rêvons de nos futurs enfants... Et ce sont de doux rêves même si on sait bien au fond de nous qu'entre rêve et réalité il y a souvent un grand fossé

Parents de 5 enfants biologiques, agrément le 9/02/2010 pour un enfant ou une fratrie jusqu'à 95 mois qui sera ou seront nés au Brésil !
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- Profil adoption : ♥ S née en juin 2004
♥ E née en Éthiopie en sept. 2005, adoptée en sept. 2006 via OAA
♥ A né en avril 2013
♥ L née en Chine en sept. 2013, adoptée en nov. 2015 via l'AFA - emailpersonnel : del.deputter@gmail.com
Re: Mes craintes
Bonjour,
j'ai suivi cette discussion avec grand intérêt.
Et j'ai envie de demander : et si, comme vous le redoutez, ça se passe mal, pensez-vous que vous en viendrez à regretter cette adoption ?
Mon mari et moi avons adopté une petite fille de 11 mois. Une toute-petite, donc... mais qui ne s'est pas laissée adopter si facilement.
Plus de 2 ans avant de pouvoir sentir qu'elle nous "aime" à son tour.
Plus de 2 ans sans câlin, sans mot doux... des cris stridents à longueur de journée, des crises de colère sans raison apparente...
Et surtout, surtout, voir son enfant malheureux et ne rien pouvoir faire pour apaiser ses souffrances...
Ce n'est qu'après 2 ans et demi de vie ensemble que j'ai enfin senti un "déclic", et que j'ai découvert une autre petite fille, bavarde, gaie, curieuse et tellement intelligente... Mais qui a encore des périodes noires, des journées entières où rien ne va, où le moral est à zéro et la mauvaise humeur à fleur de peau... (on pourrait croire une ado ! À 4 ans, c'est un peu précoce...
)
Résultat pour nous, les parents : nous sommes en cours d'agrément, vers un 3ème enfant.
Nous sommes prêts à repasser par les mêmes étapes (et même plus dur), simplement parce que nous aimons déjà cet enfant, que nous le désirons plus fort que la crainte de ces difficultés.
Et d'ailleurs, nous pensons que nous saurons mieux les gérer aujourd'hui, maintenant que nous avons mieux étudié le sujet...
j'ai suivi cette discussion avec grand intérêt.
Et j'ai envie de demander : et si, comme vous le redoutez, ça se passe mal, pensez-vous que vous en viendrez à regretter cette adoption ?
Mon mari et moi avons adopté une petite fille de 11 mois. Une toute-petite, donc... mais qui ne s'est pas laissée adopter si facilement.
Plus de 2 ans avant de pouvoir sentir qu'elle nous "aime" à son tour.
Plus de 2 ans sans câlin, sans mot doux... des cris stridents à longueur de journée, des crises de colère sans raison apparente...
Et surtout, surtout, voir son enfant malheureux et ne rien pouvoir faire pour apaiser ses souffrances...
Ce n'est qu'après 2 ans et demi de vie ensemble que j'ai enfin senti un "déclic", et que j'ai découvert une autre petite fille, bavarde, gaie, curieuse et tellement intelligente... Mais qui a encore des périodes noires, des journées entières où rien ne va, où le moral est à zéro et la mauvaise humeur à fleur de peau... (on pourrait croire une ado ! À 4 ans, c'est un peu précoce...

Résultat pour nous, les parents : nous sommes en cours d'agrément, vers un 3ème enfant.
Nous sommes prêts à repasser par les mêmes étapes (et même plus dur), simplement parce que nous aimons déjà cet enfant, que nous le désirons plus fort que la crainte de ces difficultés.
Et d'ailleurs, nous pensons que nous saurons mieux les gérer aujourd'hui, maintenant que nous avons mieux étudié le sujet...
maman de 4 enfants : S. 16 ans, E. 15 ans (née en Ethiopie), A. 7 ans et L. 7 ans (née en Chine)
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- Enregistré le : lun. 2 févr. 2009 10:46
Re: Mes craintes
Bonjour,
Ces échanges sont effectivement très intéressants, parce qu'ils reflètent l'essentiel des réflexions par lesquelles nous passons tous à un moment donné.
Personnellement, mon mari et moi avons notre agrément et sommes en contact avec l'AFA et 2 OAA pour tenter de concrétiser notre projet.
Bien sûr, on arrive dans l'univers de l'adoption avec des idées préconçues, largement influencées par les médias et parfois bien naïves. Progressivement, on prend conscience des réalités ; elles nous bousculent, nous choquent, nous donnent parfois envie de renoncer. Puis, avec le temps, on étaie ses réflexions sur des éléments sérieux.
Quand le pessimisme m'envahit, je fais ce petit exercice : comparer les difficultés des enfants "bios" que je connais ou dont j'ai entendu parler avec celles des enfants adoptés : un garçon "bio", très désiré et entouré par ses parents, qui pique des colères effrayantes pendant sa petite enfance ; une fillette "bio", dont les parents ne s'en laissent pourtant pas conter, qui manque de respect à sa mère (insultes, agressivité) durant des mois ; un fils "bio" qui, devenu grand, bat sa mère ; etc, etc, etc. Et on sait que toutes les mères qui mettent au monde leur enfant ne l'aiment pas forcément de façon spontanée.
Les statistiques seraient mauvaises. N'est-ce pas simplement parce que les parents adoptifs sont plus vigilants, plus en alerte, que les autres ? On leur fait dire ce qu'on veut aux stats.
Quant au fait qu'adopter un grand serait plus risqué qu'adopter un petit, c'est une idée reçue. D'abord, parce que le petit subit l'adoption alors que le grand y participe. Ensuite, parce que rien n'est totalement écrit d'avance. Le mental de l'enfant, celui des parents, l'environnement social, tout influence l'évolution de la relation. Tel enfant posera problème dans tel mode de vie et pas dans tel autre.
Relativisons. Devenir parent - adoptif ou non - est une aventure risquée. Il ne faut se lancer qu'après avoir bien mesuré ses capacités et ses limites. Mais le fait d'être troublé par des doutes, des questions sans réponse, me paraît plutôt un signe de bonne santé mentale...
Merci Delphine pour votre précieux témoignage. Je dis toute mon admiration aux parents qui osent, maintenant, parler des difficultés qu'ils rencontrent avec leur enfant. Ils dédramatisent le sujet et nous déculpabilisent de nos faiblesses et impuissances. Il n'y a ni enfant parfait, ni parent parfait. Faut-il pour cela renoncer à ce beau geste d'amour ?
Ces échanges sont effectivement très intéressants, parce qu'ils reflètent l'essentiel des réflexions par lesquelles nous passons tous à un moment donné.
Personnellement, mon mari et moi avons notre agrément et sommes en contact avec l'AFA et 2 OAA pour tenter de concrétiser notre projet.
Bien sûr, on arrive dans l'univers de l'adoption avec des idées préconçues, largement influencées par les médias et parfois bien naïves. Progressivement, on prend conscience des réalités ; elles nous bousculent, nous choquent, nous donnent parfois envie de renoncer. Puis, avec le temps, on étaie ses réflexions sur des éléments sérieux.
Quand le pessimisme m'envahit, je fais ce petit exercice : comparer les difficultés des enfants "bios" que je connais ou dont j'ai entendu parler avec celles des enfants adoptés : un garçon "bio", très désiré et entouré par ses parents, qui pique des colères effrayantes pendant sa petite enfance ; une fillette "bio", dont les parents ne s'en laissent pourtant pas conter, qui manque de respect à sa mère (insultes, agressivité) durant des mois ; un fils "bio" qui, devenu grand, bat sa mère ; etc, etc, etc. Et on sait que toutes les mères qui mettent au monde leur enfant ne l'aiment pas forcément de façon spontanée.
Les statistiques seraient mauvaises. N'est-ce pas simplement parce que les parents adoptifs sont plus vigilants, plus en alerte, que les autres ? On leur fait dire ce qu'on veut aux stats.
Quant au fait qu'adopter un grand serait plus risqué qu'adopter un petit, c'est une idée reçue. D'abord, parce que le petit subit l'adoption alors que le grand y participe. Ensuite, parce que rien n'est totalement écrit d'avance. Le mental de l'enfant, celui des parents, l'environnement social, tout influence l'évolution de la relation. Tel enfant posera problème dans tel mode de vie et pas dans tel autre.
Relativisons. Devenir parent - adoptif ou non - est une aventure risquée. Il ne faut se lancer qu'après avoir bien mesuré ses capacités et ses limites. Mais le fait d'être troublé par des doutes, des questions sans réponse, me paraît plutôt un signe de bonne santé mentale...
Merci Delphine pour votre précieux témoignage. Je dis toute mon admiration aux parents qui osent, maintenant, parler des difficultés qu'ils rencontrent avec leur enfant. Ils dédramatisent le sujet et nous déculpabilisent de nos faiblesses et impuissances. Il n'y a ni enfant parfait, ni parent parfait. Faut-il pour cela renoncer à ce beau geste d'amour ?