Bonjour,
Nous sommes un couple marié sans enfant, lui jeune (29 ans) et moi moins jeune (41 ans).
Nous avons obtenu l'agrément en 2023 et comptabilisons une ancienneté de presque 5 ans (j'avais précédemment obtenu l'agrément en tant que célibataire en 2019). Notre notice porte sur un enfant ou des jumeaux de 0 à 4 ans, pouvant présenter des particularités assez nombreuses, à condition qu'elles n'entravent pas l'autonomie à l'âge adulte.
Bien que le Conseil Départemental nous ait dit que notre profil les intéressait, cela fait maintenant plusieurs mois que nous attendons l'appel tant attendu, voyant des couples avec moins d'ancienneté et une notice semblable être apparentés, et pas nous. L'ASE refuse strictement de nous dire si notre dossier a déjà été présenté à un Conseil de Famille et nous dit ignorer totalement les critères de décision des Conseils de famille, n'avoir aucun contact/retour de ses membres.
Cette absence d'information, couplée au temps qui passe nous fait envisager d'autres voies d'accès à la "parentalité", et celle du parrainage de proximité nous intéresse. Il est généralement présenté par l'ASE et EFA comme une alternative à envisager, mais nous manquons d'informations sur ce sujet, et en particulier sur les évolutions possibles du parrainage vers le tiers digne de confiance, voire l'adoption.
Nous nous disons qu'il y a tellement d'enfants placés, obligés de vivre longtemps en institution avant qu'une adoptabilité soit possible, qu'un parrainage évoluant vers le tiers digne de confiance (puis vers une adoption, éventuellement) pourrait pallier au manque de familles d'accueil et permettre à un enfant de limiter le temps passé en institution tout en créant le plus tôt possible des liens d'attachement et une sécurité affective, même sans adoption.
Connaissez-vous des expériences semblables, de parrainage ayant pu évoluer vers une adoption?
Merci d'avance pour vos réponses.
Parrainage de proximité: une voie d'entrée vers l'adoption?
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- Profil adoption : Maman de deux adorables puces : l'une de 17 ans, arrivée d'Ethiopie à l'âge de 15 mois 1/2 via Passerelle, et l'autre, 14 ans, arrivée du Vietnam via Médecins du Monde en avril 2010 (chacune avec leur particularité : TDAH-dyspraxie-dysphasie pour la grande, hép B pour la petite) ; membre active EFA01
- emailpersonnel : patphil01@yahoo.fr
Re: Parrainage de proximité: une voie d'entrée vers l'adoption?
Je n'ai pas connaissance de parrainage ayant évolué vers une adoption (ce qui ne veut pas dire que ça n'existe pas). L'obstacle principal est à mon avis juridique : les enfants confiés à l'ASE sont, pour la plupart, non adoptables, car ils ont une famille, certes qui n'est pas capable de s'occuper d'eux, mais qui ne s'en est pas totalement désintéressée. Mais j'ai déjà vu des parrainages évoluer vers l'accueil durable et bénévole par tiers digne de confiance.
Pour moi, si l'objectif est d'adopter, partir sur du parrainage est une illusion. Si l'objectif est de créer un lien durable avec un enfant sans pour autant en être les parents, alors c'est une très bonne voie.
Et effectivement, il est probable que l'ASE n'ait pas les raisons exactes qui font que le conseil de famille n'ait pas retenu votre candidature (et ils ne sont pas tenus de dire s('ils vous ont déjà présentés au conseil de famille, mais ils le savent puisque c'est eux qui choisissent les dossiers en respectant les critères du conseil de famille).
Vous pouvez éventuellement réfléchir à une modification de votre notice (concernant l'âge notamment), à des fratries autre que jumeaux... et restez bien en contact, montrez que vous êtes toujours motivé et actif.
Après, un an d'attente, ce n'est pas grand-chose... dans mon département c'est plutôt 4-5 ans ! Mais on y tient compte en partie de l'ordre chronologique, ce qui ne semble pas le cas chez vous.
Pour moi, si l'objectif est d'adopter, partir sur du parrainage est une illusion. Si l'objectif est de créer un lien durable avec un enfant sans pour autant en être les parents, alors c'est une très bonne voie.
Et effectivement, il est probable que l'ASE n'ait pas les raisons exactes qui font que le conseil de famille n'ait pas retenu votre candidature (et ils ne sont pas tenus de dire s('ils vous ont déjà présentés au conseil de famille, mais ils le savent puisque c'est eux qui choisissent les dossiers en respectant les critères du conseil de famille).
Vous pouvez éventuellement réfléchir à une modification de votre notice (concernant l'âge notamment), à des fratries autre que jumeaux... et restez bien en contact, montrez que vous êtes toujours motivé et actif.
Après, un an d'attente, ce n'est pas grand-chose... dans mon département c'est plutôt 4-5 ans ! Mais on y tient compte en partie de l'ordre chronologique, ce qui ne semble pas le cas chez vous.
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
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Re: Parrainage de proximité: une voie d'entrée vers l'adoption?
Hello !
Pour le coup je vais contredire Patricia : il semble que quelques ASE commencent à orienter les postulants ouverts (âge et/ou particularité) au parrainge de proximité, pouvant évoluer vers le tiers bénévole de confiance puis vers une adoption (plutôt simple dans ce cas effectivement). J'ai lu au moins un témoignage concret dans ce sens récemment sur un groupe Facebook ayant abouti à une adoption (pour un enfant grand).
Pour l'instant cela reste assez rare et donc pas simple de trouver des témoignages en revanche
Bonnes recherches !
Delphine
Pour le coup je vais contredire Patricia : il semble que quelques ASE commencent à orienter les postulants ouverts (âge et/ou particularité) au parrainge de proximité, pouvant évoluer vers le tiers bénévole de confiance puis vers une adoption (plutôt simple dans ce cas effectivement). J'ai lu au moins un témoignage concret dans ce sens récemment sur un groupe Facebook ayant abouti à une adoption (pour un enfant grand).
Pour l'instant cela reste assez rare et donc pas simple de trouver des témoignages en revanche
Bonnes recherches !
Delphine
Delphine (47 ans) maman d'une puce de 19 ans (Haïti, 2009), d'un grand gars de 14 ans (RDC, 2016), et d'un mini gars de 9 ans (France, 2019).
Re: Parrainage de proximité: une voie d'entrée vers l'adoption?
Je vous remercie pour vos réponses, Patricia et Delphine. Ce qui en ressort c'est qu'il n'est pas rare que le parrainage aboutisse à un placement durable de type tiers bénévole ou digne de confiance, et que grâce à ce dispositif des enfants puissent être plus facilement placés en famille, même sans adoption.
Patricia, quand vous dites qu'en vue d'un apparentement, l'ASE choisit les profils de candidats potentiels en fonction des critères du Conseil de Famille, s'agit-il de critères spécifiquement définis par lui pour cet apparentement particulier?
En vous souhaitant une agréable journée.
Patricia, quand vous dites qu'en vue d'un apparentement, l'ASE choisit les profils de candidats potentiels en fonction des critères du Conseil de Famille, s'agit-il de critères spécifiquement définis par lui pour cet apparentement particulier?
En vous souhaitant une agréable journée.
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Re: Parrainage de proximité: une voie d'entrée vers l'adoption?
Oui, normalement, pour chaque dossier d'enfant, le conseil de famille établit des critères, et hiérarchise ce qui est important en fonction du dossier de l'enfant : la disponibilité, l'ouverture à certaines problématiques, à certaines différences, au handicap, le lieu d'habitation, l'âge, forcément un couple ou pas, avec ou sans enfant, etc...
Si vous êtes présenté par l'ASE à un conseil de famille pour un enfant, c'est que vous correspondez aux critères pour cet enfant ; si vous n'êtes pas retenu cela signifie que lorsque le conseil de famille a étudié les dossiers présentés par l'ASE, un autre dossier leur a semblé mieux convenir.
Concernant le parrainage, pour que ça aboutisse à une adoption, il faut que l'enfant soit juridiquement adoptable, or les enfants adoptables sont minoritaire parmi les dossiers de l'ASE (mais ça peut arriver ; notamment il peut arriver que l'enfant devienne adoptable à moyen terme).
Il est possible que certains départements "contournent" les délais de la justice en proposant un parrainage qui pourra évoluer vers l'adoption si l'enfant devient adoptable plus tard. Ça avait été fait à une période dans mon département puis c'est devenu plus rare (mais c'était directement en accueil durable et bénévole sans passer par la case parrainage). D'un point de vue éthique, cela pose la question du rôle du CdF, qui se retrouve alors une simple chambre d'enregistrement du parrain choisi par l'ASE qui devient parent adoptif (et qui aura du mal à dire "non" si l'enfant vit déjà chez la personne, même si ça se passe pas très bien : les liens sont là et c'est délicat de les rompre, même s'ils ne sont pas bons...) ; cela pose aussi la question de faire miroiter une adoption qui peut-être ne se réalisera pas (si l'enfant ne devient jamais pupille).
Ce sont des questions éthiques complexes, d'un autre côté on gagne du temps sur la justice...
Mais donc, oui, ça peut évoluer vers l'adoption si l'enfant devient adoptable...
Si vous êtes présenté par l'ASE à un conseil de famille pour un enfant, c'est que vous correspondez aux critères pour cet enfant ; si vous n'êtes pas retenu cela signifie que lorsque le conseil de famille a étudié les dossiers présentés par l'ASE, un autre dossier leur a semblé mieux convenir.
Concernant le parrainage, pour que ça aboutisse à une adoption, il faut que l'enfant soit juridiquement adoptable, or les enfants adoptables sont minoritaire parmi les dossiers de l'ASE (mais ça peut arriver ; notamment il peut arriver que l'enfant devienne adoptable à moyen terme).
Il est possible que certains départements "contournent" les délais de la justice en proposant un parrainage qui pourra évoluer vers l'adoption si l'enfant devient adoptable plus tard. Ça avait été fait à une période dans mon département puis c'est devenu plus rare (mais c'était directement en accueil durable et bénévole sans passer par la case parrainage). D'un point de vue éthique, cela pose la question du rôle du CdF, qui se retrouve alors une simple chambre d'enregistrement du parrain choisi par l'ASE qui devient parent adoptif (et qui aura du mal à dire "non" si l'enfant vit déjà chez la personne, même si ça se passe pas très bien : les liens sont là et c'est délicat de les rompre, même s'ils ne sont pas bons...) ; cela pose aussi la question de faire miroiter une adoption qui peut-être ne se réalisera pas (si l'enfant ne devient jamais pupille).
Ce sont des questions éthiques complexes, d'un autre côté on gagne du temps sur la justice...
Mais donc, oui, ça peut évoluer vers l'adoption si l'enfant devient adoptable...
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an