Avant même d'en avoir le projet

[Victoire1994]

Bonjour,
Je vous contacte ici sans aucune expérience et avec peu d'informations sur le sujet de l'adoption. En effet, je commence tout juste à me renseigner sur la réalité de l'ambition qu'est d'adopter un enfant. Mon conjoint me parle depuis des années de son souhait d'adopter un enfant (alors que nous n'avons pas de problème de fertilité). En effet, est considéré qu'il y a déjà bien trop d'enfants sur Terre nécessitant des parents pour en concevoir de nouveaux. Cette réflexion fait sens. Cependant, ma position est la suivante : j'ai l'idée que le nombre d'enfants sans parents est énorme, mais également qu'il est très difficile pour les "candidats" à l'adoption d'arriver à devenir parents par ce biais. Je ne parviens pas à trouver des chiffres actualisés sur le nombre de candidats par rapport aux nombre d'enfants adoptables. Il semblerait que le nombre d'enfants "adoptables" soit en baisse compte tenu de la convention de la Haye adoptée dans de plus en plus de pays. Mais il semblerait également que le nombre de candidats soit en baisse également ? Je crains par dessus tout de risquer de passer devant / de prendre la place de candidats n'ayant que l'adoption comme recours pour devenir parents, alors que nous pouvons en concevoir. J'ai peur qu'un jour notre dossier avance au détriment d'un couple ou d'un célibataire désespéré à l'idée de ne jamais parvenir à devenir parent. J'ai peur que cette volonté de bien faire ne soit finalement une mauvaise action.
Quelqu'un peut-il me renseigner sur les chiffres actuels ? Quel est le ratio entre le nombre de candidats et le nombre d'enfants réellement adoptables? Pouvez-vous également me donner votre avis sur le fait de vouloir adopter par conviction sans problème de fertilité ? Mes mots sont peut-être indélicats, je vous prie de m'en excuser dans ce cas.

[Framboise]

Bonjour Victoire
Pour les chiffres, en France les derniers publiés sont ceux de 2021 : 9350 agréments en cours
621 adoptions nationales d’enfants français
252 adoptions internationales cette année là et 232 en 2022.
Le parcours est très long désormais… et le profil des enfants adoptables a changé.( enfants plus grands avec particularités ou handicap)
La période d’agrément va vous permettre de cheminer sur ce parcours .
Vous ne prenez la place de personne, chaque projet est différent et chaque famille a son histoire.
Françoise

[Fifoune]

Effectivement comme l'indiquent les chiffres de Framboise, l'adoption internationale est en voie de disparition. Il faut avoir en tête que les enfants qu'on perçoit comme malheureux ou abandonnés ne le sont pas forcément, et ne sont en tous cas pas pour autant adoptables, et quand ils le sont, ils sont de + en + souvent adoptés dans leur pays d'origine. Donc l'argument "il y a trop d'enfants malheureux sur terre, autant en adopter" ne fonctionne pas (sans compter que l'adoption ne doit pas être un acte humanitaire).

En France, le nombre de naissance sous le secret est stable depuis des années (autour de 400 ans), donc vu le nombre d'agréments en cours, autant dire qu'il y a beaucoup plus de candidats que de bébés à adopter ; Les enfants plus grands sont moins adotapbles (même si la loi a changé en 2016 et facilite désormais leur adoptabilité), et ceux que le sont trouvent très rapidement des parents. Ceux qui attendent réellement des parents sont les enfants grands (+ de 10 ans) et/ou porteurs de handicap - et ces projets-là demandent une préparation spécifique de la part des parents.

Pour le reste effectivement si vous vous lancez, vous ne prendrez la place de personne : l'adoption est une mesure de protection de l'enfance, il n'y a pas de droit ou de priorité à l'enfant. Les équipes cherchent des parents pour un enfant, et non l'inverse, donc ce qui compte c'est l'adéquation entre le profil de l'enfant adoptable et le projet et la préparation des parents.

Bonne réflexion,
Delphine

[greg_balbo]

Bonjour,

Je peux vous garantir que si vous avancez l'argument humanitaire lors des entretiens, ce sera un refus assuré.

[Patricia01]

Bonjour,

Je peux vous garantir que si vous avancez l'argument humanitaire lors des entretiens, ce sera un refus assuré.

Je ne suis pas si affirmative. Dans certains cas particuliers, par exemple l'adoption d'enfant avec handicap lourd, l'aspect humanitaire est présent et n'est pas un frein. Mais ce sont des cas très particuliers.

Le gros point noir dans la motivation humanitaire, c'est que cela sous-entend que l'enfant serait redevable à ses parents, et ça, clairement, c'est une mauvaise chose pour la construction du lien, l'estime de soi de l'enfant,... C'est ce qui explique pourquoi un tel dossier, où est mis en avant l'aspect humanitaire, a de très fortes chances d'essuyer un refus d'agrément.
Il est possible d'avoir en tête l'idée "il y a plein d'enfants sans famille, pourquoi vouloir en mettre un au monde" (c'était un peu notre cas, on préférait adopter plutôt que la PMA), mais ce qui doit primer c'est d'avoir un réel désir d'enfant, fort, profond.