Bonjour à tous, ceci est un texte que j'ai écrit quand j'étais au plus mal. Donc il y a sûrement des fautes d'orthographes, les idées exprimées ne sont pas forcément dans l'ordre, je géneralie énormément... Bref c'est loin d'être parfait.
Un grand merci à ceux qui auront le courage de lire ce texte, un peu long.
Petit conseil: Écoute une playlist d'une heure, installe toi confortablement, prends un truc à grignoter, des mouchoirs si jamais t'as envie de pleurer car je suis un grand écrivain larmoyant, t'inquiètes pas ça va bien se passer.
Petit tips pour la musique:https://youtu.be/GvDCIx-1BZE
Bonjour à tous, je m'appelle X moi aussi et je suis né au Cambodge à Phnom Penh en 2000, sans réelle date précise. De toute façon que je sois née le 17 le 13 ou le 25 personne ne pourra jamais me dire la vérité.
En ce moment, je souffre terriblement de mon adoption.
Entre France et Cambodge, je ne sais pas à quel pays j'appartiens...
J'ai le sentiment d'être une plante qui a été déraciné du Cambodge pour pouvoir grandir dans une serre en France où les conditions de vie y sont bien meilleures.
Ainsi, personne ne me ressemble physiquement dans ma famille (ou dans la serre si on fille la métaphore) et je ne peux parler a personne de mon mal-être car j'ai peur de les deçevoir.
Et en parler à mes parents adoptifs serait une sorte de trahison envers eux, selon moi...
Je suis sûr à 1000% qu'ils comprendraient parfaitement ma quête de naissance et de recherche de mes parents biologiques mais je ne peux pas.
(Je ne vous demande pas de comprendre ce que je viens d'écrire au-dessus car même moi je ne saurais l'expliquer clairement. Je me sens perdu.)
Et même quand j'essaye d'oublier que j'ai été adopté, la société à toujours été là pour me rappeller ma difference, et juste avec des questions banales telles que:
"Tu viens de quel pays?"
"Tu ressembles plus à ta mère ou à ton père?"
Ou bien le fameux
"Avez-vous des antécédents familiaux?"
Je pense que c'est en partie à cause l'accumulation de toutes ces questions que j'ai cessé d'être moi-même, ne voulant pas mettre dans l'embarras les gens en leur disant que je ne suis pas un enfant "légitime" et surtout pour fuir mes problèmes.
Jusqu'a mes 8-10 ans environ je posais des questions à mes parents (pas tous le temps) sur mon adoption. Après plus rien.
Je me suis renfermé sur moi même, à jamais. Surtout qu'en plus ce fut l'adolescence qui n'a pas été facile je dois le dire où je me suis posé énormément de questions sur moi, mon rapport aux autres et à mes parents.
Je considère mon adoption comme une honte. Sûrement car certains ressentent de la pitié et de la compassion dont je me passerais bien, tandis que d'autres m'ont pris de haut car ils étaient nés de "vrais parents" eux. Mais ils ne peuvent pas s'imaginer une seule seconde ce que j'ai dut subir pour en arriver là. Et j'en souffre au quotidien. A force de me repéter les mêmes choses
"Qui m'a mit au monde?"
"Est ce que mes parents biologiques m'ont ils un jour aimé?"
"Est ce que je pourrais enfin les revoir un jour?"
J'ai developpé une haine et une rancoeur profonde dans les abysses de mon coeur.
Contre qui? Me diriez-vous. Je ne le sais pas moi-même, dans cette histoire, il me fallait un coupable mais accusé qui?
Mes parents biologiques? Ils n'avaient pas le choix de m'abandonner (je suppose) par manque d'argent.
Et mes parents adoptifs, que voulez-vous que je leur dise...
Au final sans le vouloir je suis devenu mon propre bouc emissaire.
Ainsi je ne mutile pas, j'ai encore du respect pour ma personne. Mais je me drogue au cannabis, c'est très mal selon les codes societales mais c'est le SEUL moyen que j'ai découvert pour arrêtez de penser à toutes ces idées atroces que je pouvais avoir. Ça m'evite de trop reflechir a ma condition et a mes problemes.
Je me suis alors enfermer dans un paradis artificiel et pour l'instant je me trouve si bien dedans.
(Oui je sais c'est pas comme ça que je vais résoudre mes problèmes mais qu'est ce que ça me fais plaisir de savoir qu'au moins une fois dans ma journée je pourrais arrêter de penser à moi et juste profiter de la vie que je mène).
De plus, il faudrait que je sois reconnaissant envers mes parents adoptifs car sans eux je n'en serai pas là. C'est ce que l'on m'a reproché un jour, de ne pas être assez reconnaissant envers ceux qui m'avaient "sauvé". Alors oui et non, puisque je leur doit la vie que je mène mais pas ma naissance. En ce sens, ce ne pourront jamais être mes "vrais" parents et quand on objective les faits nous n'aurons jamais de réelles connexions (propos extrêmement ingrat et j'en suis désolé pour moi et ceux qui lisent le texte mais, je le pense réellement même si cela me brise le coeur)
Tout ce que je voulais c'est être comme les autres, pouvoir me promener dans la rue avec mes parents tranquillement sans être dévisagés par les gens comme si j'etais une merde, sans avoir a me justifier sur ma couleur de peau qui n'ait évidemment pas la même que mes parents adoptifs, sans avoir des remarques blessantes dès la primaire ou bien même juste le fait de se poser des questions qui n'ont aucun sens. Du style, si j'avais passé ma vie au Cambodge aurais-je été plus heureux qu'ici en France.
La reponse je la connais mieux que personne mais je ne veux pas voir la réalité en face...
Il est évident que j'aurais été encore plus malheureux, mon coeur n'aurait pas souffert mais j'aurais eu de la peine d'être pauvre et j'aurai envié les enfants adoptés.
Tandis qu'actuellement, mon coeur souffre terriblement de ce manque mais je suis heureux de pouvoir dormir dans un lit et pouvoir subvenir à tous mes besoins.
Je n'en veut pas à ceux qui veulent découvrir l'adoption.
Mais par pitié ne me posez plus jamais de questions.
90% du temps vous me blessez plus qu'autre chose. Sans le vouloir certes, mais vous me blessez tellement.
Et s'il-vous-plaît n'essayez plus, au grand JAMAIS plus de comprendre ma psychologie, mon passé ou bien mon schéma de pensé. Vous allez vous retrouvez dans quelque chose qui vous dépasse et vous verrez une partie de moi que vous n'avez très clairement pas envie de voir et moi aussi je ne peux plus voir cette partie de moi-même. Personne à part une personne adoptée ne peut comprendre ce que j'ai réellement vécu et la déchirure au niveau de mon coeur.
Et encore, car chacun à une histoire qui lui est propre et donc une autre personne adoptée n'aura pas la même vision de la vie que moi.
J'ai l'impression que mon coeur sera marqué à vie par cette blessure qui ne veut pas se refermer et qui s'agrandit au fil du temps. L'amour est le seul remede face cette peine je suppose, je ne dis pas que je n'en ai pas reçu, loin de là mais je pense qu'il m'en fallait beaucoup plus.
Je me sens comme une horrible personne, c'est très très dur à l'écrire mais ma famille à été si gentille avec moi. Pour tout le monde, je suis comme les autres faisant partie intégrante de cette famille, ils m'ont tous acceptés comme je suis, sans se soucier une seule seconde de ma couleur de peau ou du lien de sang. (C'est si beau l'amour)
Alors putain de bordel de merde, pourquoi je ne peux plus ressentir ça moi aussi. C'est immonde de plus se sentir appartenir au groupe famillial; mes grands-parents me voient comme leur prope petit-fils alors que pour moi ce sont presques des inconnus.
Et cela ne s'arrange pas avec l'âge, je refuse de m'attacher à des gens car j'ai peur de les perdre, le raisonnement est débile mais c'est ce qui me fait haïr ma soeur et ma mère adoptive. J'essaye de ne pas trop leur montrer car en soit elles n'ont rien fait si ce n'est me donner l'amour que je n'ai pas reçu.
Mais je n'y arrive plus, s'il ne m'offrait pas un toit je serais déjà parti depuis longtemps, au sens propre ou figuré.
Les femmes qui abandonnent leurs enfants ne sont pas mal vus dans la société alors que pour moi c'est l'un des actes les plus infames qu'il soit. Mais on ne leur en veut pas car elles l'ont fait avec amour...
Je peux comprendre ce geste du dernier recours. J'entends très bien qu'elles ne font pas cela par plaisir et ces mères doivent être plus boulversées que je ne le suis mais au moins laissez une trace de vous pour votre enfant. J'en sais rien une adresse, un mail, un numéro de télephone... Que l'enfant pourrait voir à ses 18 ans (majorité dans le pays où reside l'enfant, ici France) et pourrait ensuite décider s'il veut reprendre contact avec sa mère.
Assumez vos actes sinon votre enfant ne s'assumera jamais.
Devoir fêter mon anniversaire me degoûte de plus en plus année après année. On pourrait se dire que je suis juste quelqu'un qui ne sait pas se contenter de ce qu'il à déjà, alors oui mais au début, je dois dire que je voyais mon anniversaire comme un moment à partager en famille où je reçevais des cadeaux.
Mais maintenant, je me rends compte qu'on fête un jour qui n'est même pas le bon déjà.
Et en plus je suis censé fêter quoi?
Car c'est ce même jour où nous avons été séparés dans les larmes et les cris dans ce lieu si sombre, obscur et glacial. C'est tellement bizarre je n'ai aucun souvenir de ma naissance (normal
Bref conclusion, je ne veux plus fêter ce jour maudit, si c'est pour célebrer ce genre de naissance, cela n'en vaut vraiment pas la peine.
Un enfant adopté à, le plus souvent, été ABANDONNÉ à la naissance par sa propre mère. Il a manqué d'amour au tout début de sa vie et à l'orphelinat il y avait trop d'enfants pour qu'on l'aime correctement. L'enfant adopté que je suis, aurait voulu une figure fraternelle forte capable de le guider. Mais bon, j'ai dû me guider tout seul dans ces ténèbres qui n'ont cessé de me suivre et me hantent encore aujourd'hui.
Je crois que j'ai refoulé pendant trop longtemps cette tristesse, pendant la primaire, le collège et le lycée j'ai TOUT encaissé, de la première blague à la dernière insulte et vous savez ce que j'ai fais à tous ces gens eh ben je leur ai souri pour leur montrer que j'étais plus fort que ça et que cela ne me toucherait jamais mais je pleurais chaque soir où j'y pensais.
Et pour remedier à cette douleur je souriais tout en me serrant fort dans mes bras pendant que je me morfondais sur mon sort.
C'est lors de mon voyage au Cambodge, pour mes 18 ans, que tout est réapparu:
ENFIN je retrouvais un veritable chez moi et c'est réellement triste mais j'étais chez moi.
Avec des gens qui me ressemblaient physiquement, des odeurs qui m'étaient je ne sais pourquoi famillières et une joie monstrueuse de me lever le matin.
Pendant 3 semaines je fus l'enfant le plus heureux du monde, heureux d'apprendre, de découvrir, de voir, de sentir, de toucher, d'expérimenter...
Je me sentais presque comme un bébé qui découvrirais la vie.
J'essayais de rattraper le temps comme je le pouvais, et j'essayais de me projeter un maximum sur ce qu'aurait pût être ma vie ici, mais je crois qu'il s'agissait là d'une très mauvaise idée que j'ai eu.
C'était deux jours avant le retour en France, j'étais dans ma chambre d'hôtel le soir vers 2h du matin. Je me dis que par un miracle venu du ciel, comme dans les films j'aurais le temps de retrouver ma mère avant le retour (j'étais très optimiste à l'époque
Je regarde toutes sorte d'articles de journaux, sur l'adoption à l'international, plus particulièrement en Asie du Sud-Est. Mais aussi des vidéos d'enfants adoptés qui ont retrouvé leurs parents, des témoignages sur des blogs. Et c'est à la fin d'une vidéo quand je prends conscience de ce que je vis.
Sans prevenir d'un coup, d'un seul.
Je pleure.
Tout remonte a la surface, comme un corps immergé dans l'eau qui chercherait de l'oxygène, tous ce que j'ai toujours voulu cacher au plus profond de moi-même est entrain de jaillir de tous les côtés. Les larmes ruissèllent au creux de mes joues, chaque seconde me semble comme une éternité, avec à chaque fois tout ces souvenirs qui reapparraissent dans ma mémoire et qui sont comme des lames qui me transperssent de pars en pars. Je ne sais plus quoi faire alors comme un enfant terrorisé, je me recroqueville dans ma couverture, mon coeur bat à la chamade, j'ai l'impression qu'il peut me lacher à tout moment.
Je me sers alors très fort dans mes bras tout en me promettant de ne plus jamais accuser ma mère biologique de quoi que ce soit.
Puis je me dis qu'une seule chose:
"Je veux mourrir pour arrêter cette douleur" je me tord de douleur en deux tout en pensant à tout ce que j'aurais put vivre ici et tout ce que ma mère biologique avait dût enduré dans cet enfer sur Terre.
Puis je me calme, je reviens à ma réalité au bout de 20 minutes. Et afin de remedier à tout cela, je fais ce que je sais de mieux: Fuir.
Je roule, je fume et je dors afin d'oublier ce que mon cerveau lui ne pourra plus jamais effacé.
Et c'est ce même jour que j'ai compris une chose ma mère biologique m'aimait plus que tout au monde et que si elle a décidé de me confier à d'autres personnes plus compétentes qu'elle, c'était pour m'offrir une vie meilleure que ce qu'elle pouvait me donner là-bas et ainsi pouvoir réaliser mes rêves et ainsi poursuivre les siens.
Menfin... J'ai toujours la haine d'avoir été abandonné même en sachant cela et en l'ayant compris.
Ainsi se continue ma vie et chaque soir ou presque je pleure et j'ai une envie de tout détruire car mon malheur et ma haine sont si grandes que je ne peux les contenir éternellement dans mon coeur et il faut que j'exeteriorise. Je pense qu'il s'agit de la premiere fois que je suis aussi honête avec moi même, et c'est peut-être la premiere fois que j'ecris ce que je pense réellement.
J'ai l'impression que je suis entrain juste de retarder ma mort. Ma vie n'a aucun sens, je mens à tout le monde pour ne pas qu'ils me blessent à leur tour mais au final c'est moi qui souffre le plus ( je peux les rendre heureux aussi mais la plupart du temps je les blesse).
Quand j'étais petit on m'a demandé si j'avais 3 voeux ce que j'en ferai, j'ai repondu que le premier ce serait devenir super riche, le deuxième devenir super beau et/ou intelligent et le troisieme j'ai dit que je ne savais pas et que je trouverai quand je serai plus grand.
Alors qu'au plus profond de mon coeur, il n'y avait qu'une seule chose qui merriterait que je fasse un voeu, revoir mes parents biologiques.
A l'epoque je leur aurait sûrement demandé pourquoi ils m'avaient abandonné etc...
Mais aujourd'hui tout ce que je veux c'est pouvoir les serrer très fort dans mes bras et juste leur dire un simple:
<< Je vous aime >>.
La vie n'est pas facile surtout pour les adoptés, j'imagine que je ne suis pas le seul sur cette planète à souffrir de cette manière.
Mais comment vouloir conter une histoire sans début?
Je n'ai pas de début dans ma vie mais j'en connais déjà la fin.
Je n'aime pas être fataliste et penser que toute notre vie est décidé et qu'on ne peut changer le destin cependant, avec le peu d'informations que j'ai sur ma naissance. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais avancer comme les autres.
Pour finir j'aimerai adresser à un dernier petit message aux enfant adoptés et surtout à mon moi petit s'il pouvait entendre:
- J'aurai tellement aimé te prendre dans mes bras quand tu étais si seul dans cette obscurité qui t'as tant traumatisé, ne pleure plus car tu penses que la vie est dure. Elle l'a été mais si tu peux lire ce message c'est qu'on t'a donné la force de ne pas céder à la mort qui t'étais destinée avant même que tu naisses.
- Ne blâme pas les autres pour ce que tu n'es pas, ils ne pourront certes jamais avoir une infime idée de ce que tu as subi, mais ne leur en veut pas s'ils ne te comprennent pas car eux aussi ont leurs blessures.
- Ait toujours confiance en toi, souris pour toi et ton prochain car c'est la seule chose qui te restera à la fin. Tu mérites tout ce qui t'arrives, au fond tu es la plus belle personne que les autres pourront connaître.
- Tu n'es que vraiment responsable que de 10% des choses qui t'arrivent, le reste provient de l'injustice et du destin donc pardonne toi comme tu pardonnes aux autres.
- Sache que la vie des adoptés n'a jamais été une vie facile mais ça tu dois très bien le savoir et même mieux que moi. Entre ce que les gens te disent d'être et ce que tu es, il te sera difficile de trouver des repères. Ainsi, n'oublie jamais d'où tu viens car quand tu reverras ce pays magnifique, tu verras la beauté de chez toi. Mais n'oublie pas que tu es le roi car dans le pays où tu vis, la seule chose qui compte, c'est de savoir que ce sera toujours chez toi.
- Et pour finir... Je ne sais pas vraiment comment finir il y a encore tellement tellement de choses que j'ai envie que tu saches et que j'ai envie de t'apprendre. Tellement de gens que tu vas devoir affronter pour t'en sortir, tellement d'obstacles que la vie va te mettre sur ta route et tellement d'impasses que tu vas rencontrer. Mais ne perds jamais espoir, car même si tu as longtemps été seul, tu finiras par comprendre le veritable sens du mot "bonheur" car la vie te le doit puisque tu n'as jamais connu la joie d'être un enfant.
J'espere que ça arrivera a me calmer, je vais essayer de completer cette histoire a ma maniere. J'espere juste que je les reverrai un jour, et peu importe les embûches je les surpasserai. Je n'ai jamais perdu espoir et c'est pas demain la veille que je perdrai cette envie de savoir.
Voilà, voilà, mon témoignage est loin d'être parfait et je suis attaquable sur de multiples points. Mais c'est ce que je voulais partager avec vous.
Merci encore d'avoir pris la peine de lire ce TRÈS TRÈS TRÈS gros pavé qui ne parle que de moi qui me plains.