Katikat a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024 08:10
Bonjour,
Nous apportons notre témoignage à ce sujet, meme si les messages datent de plusieurs mois, si ça peut aider quelqu’un …
Nous sommes actuellement à la fin de notre demande d’agrément (passage devant la commission d’agrément prévu en novembre d’après ce qu’on nous a dit).
Nous sommes dans le cas d’une demande d’adoption alors que nous n’avons aucun problème biologique. La raison de base était très simple : j’ai toujours, depuis mon enfance, dit que je voulais adopter. A la base je n’étais même pas capable d’expliquer pourquoi, c’était juste comme ça, d’une façon absolument certaine et sans le moindre doute.
Quand on s’est lancés dans les démarches j’étais absolument terrorisée par les jugements et mauvaises reactions qui pourraient nous tomber dessus lors des entretiens. J’avais peur de ne pas arriver à me justifier, peur qu’on me juge, qu’on nous prenne pour des fous, que ça foire direct des le premier rdv, qu’on nous dise qu’on veut « prendre » égoïstement l’enfant d’un couple stérile …
Au final, les entretiens se sont beaucoup mieux passés que prévus… l’assistante sociale, au 1er rdv, ne nous a même pas posé la question ! Elle s’est intéressée à notre parcours, nous a posé la question sur les différences qu’on voyait entre adoption et parentalité biologique. Et comme c’est vraiment un choix pour nous, on a été hyper clairs et concrets sur ces réponses et elle avait l’air très contente justement de se trouver en face d’un couple qui a déjà fait le fameux « deuil de l’enfant biologique ». Elle ne nous a posé aucun question sur nos raisons de vouloir adopter, tout l’entretien visait à vérifier qu’on avait bien compris ce qu’impliquait l’adoption comme différences par rapport à une parentalité classique.
Le rdv avec la psy a été plus délicat car elle, elle a tout de suite mis les pieds dans le plat en posant la question redoutée « pourquoi l’adoption ? ».
Et au final, comme ça faisait déjà plusieurs mois qu’on était lancés dans cette démarche, et qu’on en parlait, qu’on regardait des films, lisait des bouquins etc nos réponses sont venues assez naturellement. Mon conjoint a dit direct que ça le mettait plus à l’aise car il a déjà 46 ans (moi j’en ai 35) et qu’il se sentait plus en capacité d’être un bon père pour un bambin à partir de 2 ou 3 ans ou un enfant un peu plus grand que pour un bébé avec tout ce que ça implique de fatigue, de nuits blanches, etc… en parallèle, il avait déjà dit plus tôt dans l’entretien qu’il était en revanche totalement conscient des difficultés psychologiques qui pouvaient nous attendre et qu’il se sentait plus apte à les accueillir. On en a beaucoup parlé, et la psy a vu, je crois, que c’était très concret pour nous, parce qu’on a vraiment creusé le sujet (même si bien sûr on sait que dans la réalité, ça ne sera jamais comme dans la théorie, mais mon conjoint a été longtemps éducateur dans un foyer d’adolescents en difficulté donc on va dire que c’est déjà plus concret pour lui même si être parent c’est différent évidemment).
De mon côté j’ai dit à la psy que dans ma famille il y a une maladie génétique que je ne souhaite pas prendre le risque de transmettre (ce qui est la vérité mais qui n’est pas du tout la raison de base car je ne le savais pas encore à l’époque où j’ai commencé à penser à l’adoption). Elle a demandé pourquoi on n’avait pas commencé par une PMA dans ce cas.
J’ai dit que je n’avais aucune envie de tout ça, que le médical, les traitements hormonaux et les hôpitaux c’est un cauchemar pour moi et que je le vivrai beaucoup plus mal qu’une adoption.
En définitive elle n’a pas posé plus de question. J’ai réalisé aussi pendant l’entretien avec elle que la question écologique était clairement aussi devenue une des raisons de mon choix. J’ai vécu à l’étranger dans différents continents pendant toute mon enfance, je suis très sensible aux enjeux planétaires, et je me sentirai coupable aujourd’hui de « créer un être humain de plus » (mais je ne juge pas du tout ceux qui le font bien sur, chacun son chemin).
Je n’ai pas parlé de ce dernier argument à la psy car je sentais qu’il serait mal reçu voire mal interprété.
Au final, je dirai donc que nos entretiens se sont très bien passés au vu de mes appréhensions de départ.
L’assistante sociale nous a fait comprendre à la fin du 2nd entretien (même si elle n’avait pas le droit de nous le dire clairement) que son rapport et celui de la psy allaient être favorables…
Nous verrons bien, on reste sur la réserve, on attend les rapports, on a pas encore l’agrément, quant à savoir si notre dossier sera prioritaire ou non c’est encore une autre histoire donc une chose après l’autre, mais en tout cas pour le moment, on a l’impression que la question de notre « non infertilité » n’était pas une question. La vraie question pour eux était surtout de vérifier qu’on avait bien compris qu’une parentalité adoptive est différente d’une parentalité biologique et sur ce point ils avaient l’air rassurés par nos réponses …
Je précise que notre projet est assez ouvert (enfant de 2 à 7 ans, toutes origines, Fraterie bienvenues). Peux être que si on avait demandé un nourrisson de type européen, ç’aurait été une autre histoire …