Echec de mon adoption.

Vos témoignages d'adoption, heureux ou malheureux, d'adoptant ou d'adopté.
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Jemappelle
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Enregistré le : mar. 5 sept. 2023 21:20

Re: Echec de mon adoption.

Message non lu par Jemappelle »

Bonjour à vous,
Mon adoption n'est pas en soit un échec. J'ai eu des parents adoptifs merveilleux que je respecte énormément.
Etant adoptée à l'âge de 12 ans, j'ai toujours conservé en mémoire mon kidnapping dans mon pays de naissance vers j'avais 3-4 ans.Très tôt, dès que j'ai pu m'exprimer en Français,j'ai informé mes parents adoptifs de mon histoire.
Or, ils n'ont jamais donné crédit à mon discours.
De tel sorte que j'ai foncé dans ma vie en laissant mon passé derrière.
Et malgré moi, mon passé à ressurgi m'obligeant à regarder en face mon passé.
Quant aux adoptions illégale,le premier responsable est le pays de naissance de l'enfant.
Bonne journée à vous tous.
Cordialement.
Laura
Messages : 20
Enregistré le : jeu. 12 juin 2008 20:29

Re: Echec de mon adoption.

Message non lu par Laura »

Presea17 a écrit : ven. 1 sept. 2023 11:40 Bonjour Lorenzo,

Bien des années après, je tombe sur votre témoignage en parcourant le forum (j’ai aussi lu le post après les 5 ans) et j’ai envie de vous apporter aussi le mien, s'il vous arrive encore parfois de traîner dans le coin.

A 48 ans, mon mari et moi avons adopté une fratrie de deux enfants grands de 6 et 7 ans. Ils n’ont pas la même couleur de peau que nous mais ils sont français et la différence avec vous c’est qu’en plus d’être une fratrie on connaît les prénoms et noms de famille de leurs parents biologiques, lesquels se sont purement et simplement évaporés dans la nature quand mon fils adoptif a eu 3 ans.

Si plus tard ils veulent les retrouver, il va de soi que je les soutiendrai et les aiderai volontiers. On a aussi des photos, ça peut aider.

Je trouve que vous avez raison de dire que les raisons d’adopter sont bancales. Dans le fond, c’est comme avoir un enfant biologique, pour quoi faire, finalement ? Et, pire encore, n’est-ce pas le comble de l’égoïsme que de mettre exprès au monde un enfant quand on voit comme la vie peut être parfois dure ? Pire encore que l’adoption, finalement ? (Je ne juge pas les gens qui ont des enfants mais je soulève une réflexion pour aller un peu au bout des choses).

Pourquoi ai-je adopté ? Peut-être par masochisme 😊 J’avais une vie parfaite avant. Vous dites 5 ans plus tard qu’il faut déjà être heureux seul. C’était mon cas. Quand on me demandait pourquoi nous voulions adopter, je répondais, et pourquoi pas ? Faut-il absolument avoir une raison ? Demande-t-on aux gens qui ont des enfants naturellement pourquoi ils en veulent ? Et encore, je n’étais pas sûre d’en vouloir. Simplement, j’ai eu une enfance très difficile et à présent que la roue de la fortune avait tourné, j’avais envie de le partager.

Mes enfants adoptifs m’appellent « maman ». Pour autant, je ne me sens pas leur mère, même si je les aime à ma façon. Je les vois comme des êtres à part entière, des compagnons de route dont il va falloir prendre soin jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes.

A mon fils adoptif qui me disait récemment que je n’étais pas gentille parce que je lui avais refusé un truc, j’ai répondu que ça tombait bien car je n’étais pas là pour être gentille mais pour l’éduquer.

Je leur explique que la famille, biologique ou non, on la subit parfois plus qu’on ne la choisit mais que l’intérêt, à froid, c’est qu’elle s’inscrit dans une continuité et est un garde-fou en cas de galère pour qui veut bien, que l’adoption se fait dans les deux sens.

Si j’ai besoin d’affection, j’ai mon mari, mes amis, mon chat. De mes enfants adoptifs je n’attends absolument rien, si ce n’est de se comporter convenablement et avec respect envers moi. Peut-être est-ce une erreur ? Toujours ont-ils appris que je peux être très gentille mais qu’il ne faut pas me chercher. Hors de question de leur servir de puching ball. Au pire ils récolteront ma froideur et mon indifférence. Mais s’ils le souhaitent, ils pourront aussi obtenir le meilleur de moi. A eux de choisir. Je n’ai pas besoin d’eux mais je suis prête à leur ouvrir mon cœur.

C’est ce qui se passe avec ma fille adoptive, le lien se crée, on commence à ressentir de l’amour. Pour mon fils qui est absolument insupportable, je ne ressens rien encore et quand il me pète une crise ça ne me fait ni chaud ni froid.

Quand je lis votre témoignage, je me dis qu’heureusement que je suis comme je suis, sinon je me serais fait bouffer toute crue !

Quand je vous lis lorsque vous aviez 22 ans, je me reconnais dans certains propos. J’ai toujours pensé que l’âge n’a rien à voir avec l’expérience et qu’on peut apprendre des plus jeunes, et inversement car, paradoxalement, quand on est jeune avec un certain vécu on a tendance à oublier que les plus vieux ont peut-être une vie pas facile derrière.

Je suis navrée, mais à un moment vous m’avez gentiment donné envie de sourire… Je me suis dit… pauvre petit chou ! Parce que oui, vous avez été abandonné et oui, vous ne savez pas d’où vous venez, mais en attendant vous avez été choyé comme un petit bijou. Moi, vous voyez, je n’ai pas été abandonnée lorsque j’étais enfant mais j’ai été sévèrement maltraitée, placée pendant une année à l’âge de 6 ans en institution pour être protégée car mon beau-père avait fait des menaces de mort à mon encontre, rejetée car soi-disant que je ne faisais pas partie de la famille. J’ai vécu les violence, l’alcoolisme des adultes, pendant que vous, vous vous morfondiez dans votre petite vie d’enfant trop gâté sous le prétexte que vous avez été abandonné. Alors, j’ai beaucoup de mal à ressentir la moindre empathie envers vous.

Moi, la mère adoptive que mes enfants adoptifs jugeraient sans doute aussi immature, naïve et bisounours que vous le faites si je ne remettais pas les pendules à l’heure. Parce qu’en chier, je crois savoir ce que ça fait, même si ce n’est pas la même histoire et qu’on ne peut pas quantifier la souffrance et que ce n’est pas non plus un concours.

En tout cas, ils n’ont pas intérêt d’essayer de m’en faire baver car ce n’est pas à moi de payer les conneries de leurs parents bio. D’ailleurs, leurs parents bios, si j’y pense vraiment, je ne peux pas les juger. Je ne sais pas ce qu’ils ont vécu et pourquoi ils ont dû en arriver là. Ce n’était certainement pas par plaisir. Pour autant, ce n’est pas parce que je ne souhaite pas les juger que je vais tomber dans l’inverse et les idéaliser. Je préfère garder une position neutre à leur sujet, en espérant qu’un jour nous aurons des réponses si les enfants le souhaitent.

Pour l’instant, aux enfants, je leur offre la possibilité de faire un bout de route ensemble, d’avoir un héritage, je considère qu’ils ne me doivent rien mais je ne leur dois rien non plus. Je les respecte en tant qu’individus et je ne me sens pas leur bienfaitrice. Ce serait une insulte à leur encontre ! Juste, la vie a fait que voilà, on en est là, on est ensemble, pour le meilleur et pour le pire.

Ils ont le choix, je ne leur forcerai pas la main. Je n’ai pas besoin de me sentir mère. Mais s’ils en veulent une, je serai capable de remplir ce rôle. Pour moi, ce n’est pas une question de ressenti mais d’actes. Ils ont survécu sans moi jusqu’à 6 et 7 ans, je ne mets pas en doute leur capacité de résilience, ni le fait que ce sont de petits warriors, ni le fait qu’ils garderont toujours une blessure ouverte. Mais moi aussi, et j’espère simplement leur montrer qu’on peut vivre avec et se retourner. Que le bonheur est un choix et un mauvais départ de vie pas une fatalité.

Voilà Lorenzo, j’espère de tout cœur que vous trouverez l’apaisement et regarderez ce que vous avez plutôt que ce qui est perdu à jamais. C’est simplement comme ça qu’on avance. Et peut-être aussi avec la foi car, même si cela ne transparaît pas dans mes propos et que je suis tout le contraire d’une personne parfaite et exemplaire, je crois en Dieu.

Bien cordialement.
Merci Presea17 pour ce message si inspirant. J'aimerais avoir votre force et votre distance, et sans doute aussi votre foi, pour ne pas être tentée de baisser les bras. Notre fils adoptif de 17 ans, adopté il y a 17 ans, semble aujourd'hui nous considérer son père et moi, comme ses ennemis. Quoi que nous disions ou fassions, nous sommes en tort et fautifs. S'il est en échec scolaire total, s'il nous ment constamment, s'il sort la nuit sans nous dire où il va, si nous ne connaissons aucun de ses "potes", la faute nous en incombe, nous avons, selon lui, tout raté... Nous sommes de mauvais parents. Aujourd'hui la confiance est rompue, le dialogue l'est aussi. C'est extrêmement dur. Bien à vous
benatoti
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Enregistré le : mer. 13 mars 2024 13:15

Re: Echec de mon adoption.

Message non lu par benatoti »

C’est quoi ce commentaire de gogole, je suis adopté et je ne pense absolument pas ainsi. Que de généralité qui me donne envie d etre vulgaire, je me demande meme si vous etes vraiment adopté !

Edit modération : chacun son ressenti, mais la manière de l'exprimer doit rester polie et respectueuse, qualités qui manquent à votre message...
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