Troubles de l'attachement
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Troubles de l'attachement
Parents d'un enfant de 7 ans, adopté il y a deux ans, nous nous retrouvons dans la situation si bien décrite par Pétales (lien ci-dessous).
http://www.metis-europe.eu/wp-content/u ... -7-mai.pdf
Le trouble de l'attachement d'un de nos enfant à des impacts sur tous les aspects de notre vie : notre couple, notre vie professionnelle, le reste de la fratrie, la vie sociale...
Nous souhaiterions savoir si d'autres parents, vivant dans le puy de dôme, de préférence, vivent une situation similaire afin d'échanger avec eux.
Tout témoignage, de familles de la région ou d'ailleurs, visant à apporter d'autres regards sur cette problématique, ou des trucs, des astuces, des adresses d'associations ou de spécialistes, ou pour partager, tout simplement, un vécu pourra nous aider et aider d'autres parents confrontés à un enfant souffrant de troubles de l'attachement.
Premier extrait
"l'indispensable alliance parents/professionnels »
Attachement et troubles de l'attachement
Pour construire la sécurité interne :
L'indispensable alliance parents /professionnels
L'indispensable alliance parents/professionnels ! Mais pourquoi une telle alliance serait-elle indispensable ?
C'est nous, les parents qui avons besoin d'aide. Nous nous adressons à ceux qui ont le savoir, qui ont
étudié pour cela, qui ont une pratique.
En quoi la relation traditionnelle aidants/aidés devrait-elle être différente pour nous ?
Revenons à la conférence d'ouverture de ce colloque : la sécurité interne, la confiance de base. C'est ce qui
manque à nos enfants pour des raisons très diverses.
Tous nos enfants ont perdu leur mère à un moment très fragile du début de leur vie. Tous nos enfants, et
pas seulement nos enfants adoptés ou en famille d'accueil mais aussi ceux que nous avons portés, mis au
monde et attendus avec toutes les préparations d'un bon accueil. Tous ceux de nos enfants qui présentent
des troubles de l'attachement ont à un moment du début de leur vie perdu leur mère, même si nous étions
là.
Même si nous étions très présentes, quelque chose a fait que pour eux, nous étions absentes. Et ils n'ont
pas pu faire le lien entre celle qu'ils ont perdue et celle qu'ils retrouvent. Trop petits pour cela, trop fragiles.
C'est ce qu'ils ont ressenti.
Pour les enfants abandonnés puis adoptés, pour les orphelins adoptés ou en foyer d'accueil, la raison de
leurs difficultés aurait pu sembler claire. Mais même pas. Certains très bons psychologues affirment encore
avec force qu'un enfant adopté, c'est un enfant comme les autres. C'est partiellement vrai.
Il manque un mot important : un enfant adopté, c'est un enfant abandonné comme les autres, comme les
autres enfants abandonnés. C'est de là qu'ils partent. Et il ne leur suffit pas d' avoir « la chance » d'être
recasé dans une très bonne case pour que cette perte n'ait pas eu lieu. Avec ses conséquences.
Mais voilà, comme les enfants adoptés arrivent dans des familles adoptives évaluées par des psy
spécialisés en adoption, et que l'idée convenue « qu' une bonne famille a des enfants qui vont bien »
résiste à l'épreuve de la réalité, ce sont eux, les enfants adoptés qui ont tiré la sonnette d'alarme.
« Il y a un problème : l'adoption ne résout pas tous les dégâts de l'abandon ». Certains y vont même très
fort pour le crier.
Pour colmater la brèche on a parlé de difficultés familiales, de mauvais apparentement, de cas particuliers.
Les dégâts de l'abandon ont donc été mis sur le côté, niés pendant longtemps et ils continuent à l'être dans
bien des lieux. Malgré les formidables connaissances sur la vie prénatale et l'importance des relations au
début de la vie.
Pourtant il s'est passé quelque chose de terrible dans la vie du tout petit. Et des outils pour comprendre
existent depuis longtemps.
Ces outils, la plupart des parents ordinaires ne les possèdent pas. Nous ne les possédions pas. Ils ne
font pas partie de l'enseignement de base donné à tout jeune de nos pays. C'est une grave lacune pour une
mission aussi importante qui échoit à presque tout le monde : être parent.
Ces outils, la toute grande majorité des professionnels ne les possèdent pas non plus. Je ne m'attarderai
pas sur les raisons, mais sur les conséquences de ce manque.
La théorie de l'attachement existe depuis des décennies, bien étayée par de nombreuses contributions
théoriques et cliniques et dans un nombre suffisamment important de pays et de cultures diverses pour
qu'elle puisse être considérée comme la base du psychisme humain.
« Nous avons tous besoin pour survivre et advenir à l'humanité d'un être qui nous protège, sans conditions,
dès avant notre naissance et nous apporte tous les soins nécessaires sans remise en cause possible. »
Cet être s'appelle « la figure d'attachement principale ». C'est généralement la mère, celle qui a donné la vie
et à qui le petit nouveau est au début fusionné comme à une part de lui même, son origine.
Et c'est là qu'il y a un problème chez chacun de nos enfants. Ceux qui ont perdu leur mère de naissance,
ont perdu leur repère fondamental, ceux que nous avons mis au monde nous ont aussi perdue un temps trop
long pour eux pour qu'ils puissent faire le lien et qu'ils sentent en eux, sans hésitation ni angoisse que nous
sommes bien la même, d'avant maladie, d'avant dépression, d'avant couveuse, ou d'avant fuite pour
échapper à une guerre ou toute autre forme de séisme et que nous ne risquons pas de disparaître à
nouveau. C'est bien trop complexe pour un si petit cerveau en pleine formation.
Nous débarquons donc chez les professionnels quand il devient clair pour nous qu'il y a un problème, que
cet enfant ne veut pas de nous, ne nous fait pas confiance et que nous n'en sortons pas avec lui.
Et c'est terrible de venir avouer que l'enfant qu'on aime, qu'on a désiré, on est incapable de l'élever, qu'il ne
veut pas de nous, qu'il n'a pas confiance en nous et même... qu'il nous veut du mal. "
Second extrait
De quoi a-t-il besoin alors cet enfant ? D'un meilleur éducateur ? d'un psy ? d'un juge ?
Non, il a besoin de construire sa figure d'attachement principale. Dans des difficultés très grandes
puisqu'elle ne s'est pas construite spontanément, au bon moment, comme la nature le lui devait.
Et sans la construction de cette figure d'attachement principale, le meilleur éducateur, le meilleur psy, ou le
meilleur juge ne pourra rien de plus pour l'enfant que ses parents n'ont pu faire.
Ils l'expérimentent cependant rarement parce que bien souvent, la période de séduction de l'intervenant par
l'enfant est à peine passée que cet intervenant n'est déjà plus le même ou l'enfant est déjà ailleurs.
Le cycle de « séduction/destruction du lien » recommencera donc ailleurs, avec d'autres sans
nécessairement que la période de destruction du lien soit perçue par les intervenants. Un enfant, même très
petit peut développer des moyens de persuader tous les intervenants qu'il faut prendre une autre direction
pour lui sans qu'il n'y ait même un conflit. Mais la rupture aura lieu. Et bien des équipes d'institutions
reconnaîtront ici des situations connues.
Pour construire cette figure d'attachement principale à un moment de la vie de l'enfant qui n'est plus
adéquat, où son cerveau n'est plus aussi réceptif pour cela, nous avons besoin d'aide.
C'est là qu'intervient la complexité du rapport parents/professionnels.
Aucun professionnel si compétent soit-il ne deviendra la figure d'attachement principale d'un enfant dont il
doit s'occuper, qu'il doit accompagner ou pour qui il doit prendre une décision.
Ce sera presque toujours un des parents qui aura ce rôle, même si ce père ou cette mère sont très fragiles.
Et tous les jugements vis-à-vis des parents seront des messages d'insécurité transmis à l'enfant. Au lieu de
l'aider à construire cette sécurité interne en s'appropriant une figure d'attachement principale en qui il pourra
mettre toute sa confiance et à qui il déléguera la responsabilité de sa sécurité, l'enfant va percevoir que sa
mère, ou son père, ou les deux ne sont pas reconnus comme fiables par la société et les professionnels qui
y interviennent.
Il trouvera donc chez eux des éléments supplémentaires pour se conforter dans son sentiment d' insécurité
et pour développer ses troubles d'attachement dans toutes leurs dérives comportementales et psychiques.
C'est ce que les parents continuent de vivre, c'est ce que les enfants continuent à subir.
C'est pourtant dans cette complexité des rôles que professionnels et parents doivent trouver leur place pour
faire leur travail avec leurs compétences et leurs responsabilités spécifiques.
Je vais donc tenter, avec toute la délicatesse possible d'expliquer un certain nombre de situations où les
points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas.
Mon but n'est pas de blesser une seule personne. La présence ici de nombreux professionnels dans un
colloque initié par des parents de tels enfants prouve bien la volonté et l'ouverture de beaucoup d'entre eux
pour faire du chemin avec nous. Mais pour avancer vraiment il nous faut expliquer un certain nombre de
situations où les points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas parce que de leurs
angles de prises de vue différents, ils ne voient ni le même problème ni le même enfant.
En général donc, les parents arrivent devant les professionnels sans cette base théorique qui leur fait défaut.
Ils n'ont pas les outils pour analyser ce qu'ils sentent de la réalité de leur enfant. Ils peuvent juste raconter
les comportements, les symptômes.
Ces professionnels n'ont pas souvent non plus cette base théorique, mais ils ont par leur formation et leur
pratique d'autres bases théoriques et des grilles de lectures qui correspondent à d'autres situations
psychiques ou sociales, mais pas au mode d'attachement ni aux troubles de l'attachement. Et les
symptômes qui leur sont présentés ressemblent comme des frères aux symptômes de pathologies ou
situations qu'ils connaissent bien et qui de plus, existent peut-être aussi dans cette situation. La confusion
est vite faite.
La rencontre risque alors de n'être qu'un face à face fermé sans relation possible où le jeu de pouvoir est en
faveur du professionnel, légitimé pas ses études (même si elles ne correspondent pas au sujet), légitimé
aussi par les difficultés de l'enfant. Dans un tel contexte, ce sont donc les parents qui amènent le problème.
Eux, les intervenants en sont convaincus : les parents ne savent pas.
Pourtant, chacun a sa part de savoir. Et plus on connaît l'enjeu d'un attachement secure, mieux on
comprend comment ces deux sortes de savoirs qui ont des angles de prises de vues bien spécifiques,
doivent se rencontrer et se compléter pour aider l'enfant.
Les parents sentent leur enfant. Souvent même des parents très fragiles. Je mettrai cependant sur le côté
les parents qui souffrent eux-mêmes de troubles de l'attachement graves et pour qui l'Autre, n'existe pas
réellement. Même si cet autre est leur enfant. Mais pour la majorité des parents, c'est une connaissance
quotidienne, de jour et de nuit, au long des années. Cette perception est importante. Mais on peut être un
parent qui sent bien son enfant et ne pas pouvoir répondre à ses problèmes et ne pas être capable
d'affronter des professionnels pour expliquer tout ce qu'ils ressentent.
Etre un bon parent, ne demande pas d'être un bon tribun, ni un bon avocat capable de défendre une cause.
C'est pourtant souvent sur ces capacités que nos qualités de parents sont jugées.
Nous arrivons aussi avec un bagage de fatigue, d’émotion, de désespoir et d'incompréhension. Nous ne
trouvons pas de sens à ce que nous vivons et avant d'avouer que nous avons besoin d'aide, que nous n'y
arrivons pas et surtout que nous n'y comprenons rien...vivent une situation similaire afin d'échanger avec eux.
Tous témoignage, de famille de la région ou d'ailleurs, visant à apporter d'autres regards sur cette problématique, ou des trucs, des astuces, des adresses d'associations ou de spécialistes, ou pour partager, tout simplement, un vécu pourra nous aider et aider d'autres parents confrontés à un enfant souffrant de troubles de l'attachement.
Premier extrait
"l'indispensable alliance parents/professionnels »
Attachement et troubles de l'attachement
Pour construire la sécurité interne :
L'indispensable alliance parents /professionnels
L'indispensable alliance parents/professionnels ! Mais pourquoi une telle alliance serait-elle indispensable ?
C'est nous, les parents qui avons besoin d'aide. Nous nous adressons à ceux qui ont le savoir, qui ont
étudié pour cela, qui ont une pratique.
En quoi la relation traditionnelle aidants/aidés devrait-elle être différente pour nous ?
Revenons à la conférence d'ouverture de ce colloque : la sécurité interne, la confiance de base. C'est ce qui
manque à nos enfants pour des raisons très diverses.
Tous nos enfants ont perdu leur mère à un moment très fragile du début de leur vie. Tous nos enfants, et
pas seulement nos enfants adoptés ou en famille d'accueil mais aussi ceux que nous avons portés, mis au
monde et attendus avec toutes les préparations d'un bon accueil. Tous ceux de nos enfants qui présentent
des troubles de l'attachement ont à un moment du début de leur vie perdu leur mère, même si nous étions
là.
Même si nous étions très présentes, quelque chose a fait que pour eux, nous étions absentes. Et ils n'ont
pas pu faire le lien entre celle qu'ils ont perdue et celle qu'ils retrouvent. Trop petits pour cela, trop fragiles.
C'est ce qu'ils ont ressenti.
Pour les enfants abandonnés puis adoptés, pour les orphelins adoptés ou en foyer d'accueil, la raison de
leurs difficultés aurait pu sembler claire. Mais même pas. Certains très bons psychologues affirment encore
avec force qu'un enfant adopté, c'est un enfant comme les autres. C'est partiellement vrai.
Il manque un mot important : un enfant adopté, c'est un enfant abandonné comme les autres, comme les
autres enfants abandonnés. C'est de là qu'ils partent. Et il ne leur suffit pas d' avoir « la chance » d'être
recasé dans une très bonne case pour que cette perte n'ait pas eu lieu. Avec ses conséquences.
Mais voilà, comme les enfants adoptés arrivent dans des familles adoptives évaluées par des psy
spécialisés en adoption, et que l'idée convenue « qu' une bonne famille a des enfants qui vont bien »
résiste à l'épreuve de la réalité, ce sont eux, les enfants adoptés qui ont tiré la sonnette d'alarme.
« Il y a un problème : l'adoption ne résout pas tous les dégâts de l'abandon ». Certains y vont même très
fort pour le crier.
Pour colmater la brèche on a parlé de difficultés familiales, de mauvais apparentement, de cas particuliers.
Les dégâts de l'abandon ont donc été mis sur le côté, niés pendant longtemps et ils continuent à l'être dans
bien des lieux. Malgré les formidables connaissances sur la vie prénatale et l'importance des relations au
début de la vie.
Pourtant il s'est passé quelque chose de terrible dans la vie du tout petit. Et des outils pour comprendre
existent depuis longtemps.
Ces outils, la plupart des parents ordinaires ne les possèdent pas. Nous ne les possédions pas. Ils ne
font pas partie de l'enseignement de base donné à tout jeune de nos pays. C'est une grave lacune pour une
mission aussi importante qui échoit à presque tout le monde : être parent.
Ces outils, la toute grande majorité des professionnels ne les possèdent pas non plus. Je ne m'attarderai
pas sur les raisons, mais sur les conséquences de ce manque.
La théorie de l'attachement existe depuis des décennies, bien étayée par de nombreuses contributions
théoriques et cliniques et dans un nombre suffisamment important de pays et de cultures diverses pour
qu'elle puisse être considérée comme la base du psychisme humain.
« Nous avons tous besoin pour survivre et advenir à l'humanité d'un être qui nous protège, sans conditions,
dès avant notre naissance et nous apporte tous les soins nécessaires sans remise en cause possible. »
Cet être s'appelle « la figure d'attachement principale ». C'est généralement la mère, celle qui a donné la vie
et à qui le petit nouveau est au début fusionné comme à une part de lui même, son origine.
Et c'est là qu'il y a un problème chez chacun de nos enfants. Ceux qui ont perdu leur mère de naissance,
ont perdu leur repère fondamental, ceux que nous avons mis au monde nous ont aussi perdue un temps trop
long pour eux pour qu'ils puissent faire le lien et qu'ils sentent en eux, sans hésitation ni angoisse que nous
sommes bien la même, d'avant maladie, d'avant dépression, d'avant couveuse, ou d'avant fuite pour
échapper à une guerre ou toute autre forme de séisme et que nous ne risquons pas de disparaître à
nouveau. C'est bien trop complexe pour un si petit cerveau en pleine formation.
Nous débarquons donc chez les professionnels quand il devient clair pour nous qu'il y a un problème, que
cet enfant ne veut pas de nous, ne nous fait pas confiance et que nous n'en sortons pas avec lui.
Et c'est terrible de venir avouer que l'enfant qu'on aime, qu'on a désiré, on est incapable de l'élever, qu'il ne
veut pas de nous, qu'il n'a pas confiance en nous et même... qu'il nous veut du mal. "
Second extrait
De quoi a-t-il besoin alors cet enfant ? D'un meilleur éducateur ? d'un psy ? d'un juge ?
Non, il a besoin de construire sa figure d'attachement principale. Dans des difficultés très grandes
puisqu'elle ne s'est pas construite spontanément, au bon moment, comme la nature le lui devait.
Et sans la construction de cette figure d'attachement principale, le meilleur éducateur, le meilleur psy, ou le
meilleur juge ne pourra rien de plus pour l'enfant que ses parents n'ont pu faire.
Ils l'expérimentent cependant rarement parce que bien souvent, la période de séduction de l'intervenant par
l'enfant est à peine passée que cet intervenant n'est déjà plus le même ou l'enfant est déjà ailleurs.
Le cycle de « séduction/destruction du lien » recommencera donc ailleurs, avec d'autres sans
nécessairement que la période de destruction du lien soit perçue par les intervenants. Un enfant, même très
petit peut développer des moyens de persuader tous les intervenants qu'il faut prendre une autre direction
pour lui sans qu'il n'y ait même un conflit. Mais la rupture aura lieu. Et bien des équipes d'institutions
reconnaîtront ici des situations connues.
Pour construire cette figure d'attachement principale à un moment de la vie de l'enfant qui n'est plus
adéquat, où son cerveau n'est plus aussi réceptif pour cela, nous avons besoin d'aide.
C'est là qu'intervient la complexité du rapport parents/professionnels.
Aucun professionnel si compétent soit-il ne deviendra la figure d'attachement principale d'un enfant dont il
doit s'occuper, qu'il doit accompagner ou pour qui il doit prendre une décision.
Ce sera presque toujours un des parents qui aura ce rôle, même si ce père ou cette mère sont très fragiles.
Et tous les jugements vis-à-vis des parents seront des messages d'insécurité transmis à l'enfant. Au lieu de
l'aider à construire cette sécurité interne en s'appropriant une figure d'attachement principale en qui il pourra
mettre toute sa confiance et à qui il déléguera la responsabilité de sa sécurité, l'enfant va percevoir que sa
mère, ou son père, ou les deux ne sont pas reconnus comme fiables par la société et les professionnels qui
y interviennent.
Il trouvera donc chez eux des éléments supplémentaires pour se conforter dans son sentiment d' insécurité
et pour développer ses troubles d'attachement dans toutes leurs dérives comportementales et psychiques.
C'est ce que les parents continuent de vivre, c'est ce que les enfants continuent à subir.
C'est pourtant dans cette complexité des rôles que professionnels et parents doivent trouver leur place pour
faire leur travail avec leurs compétences et leurs responsabilités spécifiques.
Je vais donc tenter, avec toute la délicatesse possible d'expliquer un certain nombre de situations où les
points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas.
Mon but n'est pas de blesser une seule personne. La présence ici de nombreux professionnels dans un
colloque initié par des parents de tels enfants prouve bien la volonté et l'ouverture de beaucoup d'entre eux
pour faire du chemin avec nous. Mais pour avancer vraiment il nous faut expliquer un certain nombre de
situations où les points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas parce que de leurs
angles de prises de vue différents, ils ne voient ni le même problème ni le même enfant.
En général donc, les parents arrivent devant les professionnels sans cette base théorique qui leur fait défaut.
Ils n'ont pas les outils pour analyser ce qu'ils sentent de la réalité de leur enfant. Ils peuvent juste raconter
les comportements, les symptômes.
Ces professionnels n'ont pas souvent non plus cette base théorique, mais ils ont par leur formation et leur
pratique d'autres bases théoriques et des grilles de lectures qui correspondent à d'autres situations
psychiques ou sociales, mais pas au mode d'attachement ni aux troubles de l'attachement. Et les
symptômes qui leur sont présentés ressemblent comme des frères aux symptômes de pathologies ou
situations qu'ils connaissent bien et qui de plus, existent peut-être aussi dans cette situation. La confusion
est vite faite.
La rencontre risque alors de n'être qu'un face à face fermé sans relation possible où le jeu de pouvoir est en
faveur du professionnel, légitimé pas ses études (même si elles ne correspondent pas au sujet), légitimé
aussi par les difficultés de l'enfant. Dans un tel contexte, ce sont donc les parents qui amènent le problème.
Eux, les intervenants en sont convaincus : les parents ne savent pas.
Pourtant, chacun a sa part de savoir. Et plus on connaît l'enjeu d'un attachement secure, mieux on
comprend comment ces deux sortes de savoirs qui ont des angles de prises de vues bien spécifiques,
doivent se rencontrer et se compléter pour aider l'enfant.
Les parents sentent leur enfant. Souvent même des parents très fragiles. Je mettrai cependant sur le côté
les parents qui souffrent eux-mêmes de troubles de l'attachement graves et pour qui l'Autre, n'existe pas
réellement. Même si cet autre est leur enfant. Mais pour la majorité des parents, c'est une connaissance
quotidienne, de jour et de nuit, au long des années. Cette perception est importante. Mais on peut être un
parent qui sent bien son enfant et ne pas pouvoir répondre à ses problèmes et ne pas être capable
d'affronter des professionnels pour expliquer tout ce qu'ils ressentent.
Etre un bon parent, ne demande pas d'être un bon tribun, ni un bon avocat capable de défendre une cause.
C'est pourtant souvent sur ces capacités que nos qualités de parents sont jugées.
Nous arrivons aussi avec un bagage de fatigue, d’émotion, de désespoir et d'incompréhension. Nous ne
trouvons pas de sens à ce que nous vivons et avant d'avouer que nous avons besoin d'aide, que nous n'y
arrivons pas et surtout que nous n'y comprenons rien...
http://www.metis-europe.eu/wp-content/u ... -7-mai.pdf
Le trouble de l'attachement d'un de nos enfant à des impacts sur tous les aspects de notre vie : notre couple, notre vie professionnelle, le reste de la fratrie, la vie sociale...
Nous souhaiterions savoir si d'autres parents, vivant dans le puy de dôme, de préférence, vivent une situation similaire afin d'échanger avec eux.
Tout témoignage, de familles de la région ou d'ailleurs, visant à apporter d'autres regards sur cette problématique, ou des trucs, des astuces, des adresses d'associations ou de spécialistes, ou pour partager, tout simplement, un vécu pourra nous aider et aider d'autres parents confrontés à un enfant souffrant de troubles de l'attachement.
Premier extrait
"l'indispensable alliance parents/professionnels »
Attachement et troubles de l'attachement
Pour construire la sécurité interne :
L'indispensable alliance parents /professionnels
L'indispensable alliance parents/professionnels ! Mais pourquoi une telle alliance serait-elle indispensable ?
C'est nous, les parents qui avons besoin d'aide. Nous nous adressons à ceux qui ont le savoir, qui ont
étudié pour cela, qui ont une pratique.
En quoi la relation traditionnelle aidants/aidés devrait-elle être différente pour nous ?
Revenons à la conférence d'ouverture de ce colloque : la sécurité interne, la confiance de base. C'est ce qui
manque à nos enfants pour des raisons très diverses.
Tous nos enfants ont perdu leur mère à un moment très fragile du début de leur vie. Tous nos enfants, et
pas seulement nos enfants adoptés ou en famille d'accueil mais aussi ceux que nous avons portés, mis au
monde et attendus avec toutes les préparations d'un bon accueil. Tous ceux de nos enfants qui présentent
des troubles de l'attachement ont à un moment du début de leur vie perdu leur mère, même si nous étions
là.
Même si nous étions très présentes, quelque chose a fait que pour eux, nous étions absentes. Et ils n'ont
pas pu faire le lien entre celle qu'ils ont perdue et celle qu'ils retrouvent. Trop petits pour cela, trop fragiles.
C'est ce qu'ils ont ressenti.
Pour les enfants abandonnés puis adoptés, pour les orphelins adoptés ou en foyer d'accueil, la raison de
leurs difficultés aurait pu sembler claire. Mais même pas. Certains très bons psychologues affirment encore
avec force qu'un enfant adopté, c'est un enfant comme les autres. C'est partiellement vrai.
Il manque un mot important : un enfant adopté, c'est un enfant abandonné comme les autres, comme les
autres enfants abandonnés. C'est de là qu'ils partent. Et il ne leur suffit pas d' avoir « la chance » d'être
recasé dans une très bonne case pour que cette perte n'ait pas eu lieu. Avec ses conséquences.
Mais voilà, comme les enfants adoptés arrivent dans des familles adoptives évaluées par des psy
spécialisés en adoption, et que l'idée convenue « qu' une bonne famille a des enfants qui vont bien »
résiste à l'épreuve de la réalité, ce sont eux, les enfants adoptés qui ont tiré la sonnette d'alarme.
« Il y a un problème : l'adoption ne résout pas tous les dégâts de l'abandon ». Certains y vont même très
fort pour le crier.
Pour colmater la brèche on a parlé de difficultés familiales, de mauvais apparentement, de cas particuliers.
Les dégâts de l'abandon ont donc été mis sur le côté, niés pendant longtemps et ils continuent à l'être dans
bien des lieux. Malgré les formidables connaissances sur la vie prénatale et l'importance des relations au
début de la vie.
Pourtant il s'est passé quelque chose de terrible dans la vie du tout petit. Et des outils pour comprendre
existent depuis longtemps.
Ces outils, la plupart des parents ordinaires ne les possèdent pas. Nous ne les possédions pas. Ils ne
font pas partie de l'enseignement de base donné à tout jeune de nos pays. C'est une grave lacune pour une
mission aussi importante qui échoit à presque tout le monde : être parent.
Ces outils, la toute grande majorité des professionnels ne les possèdent pas non plus. Je ne m'attarderai
pas sur les raisons, mais sur les conséquences de ce manque.
La théorie de l'attachement existe depuis des décennies, bien étayée par de nombreuses contributions
théoriques et cliniques et dans un nombre suffisamment important de pays et de cultures diverses pour
qu'elle puisse être considérée comme la base du psychisme humain.
« Nous avons tous besoin pour survivre et advenir à l'humanité d'un être qui nous protège, sans conditions,
dès avant notre naissance et nous apporte tous les soins nécessaires sans remise en cause possible. »
Cet être s'appelle « la figure d'attachement principale ». C'est généralement la mère, celle qui a donné la vie
et à qui le petit nouveau est au début fusionné comme à une part de lui même, son origine.
Et c'est là qu'il y a un problème chez chacun de nos enfants. Ceux qui ont perdu leur mère de naissance,
ont perdu leur repère fondamental, ceux que nous avons mis au monde nous ont aussi perdue un temps trop
long pour eux pour qu'ils puissent faire le lien et qu'ils sentent en eux, sans hésitation ni angoisse que nous
sommes bien la même, d'avant maladie, d'avant dépression, d'avant couveuse, ou d'avant fuite pour
échapper à une guerre ou toute autre forme de séisme et que nous ne risquons pas de disparaître à
nouveau. C'est bien trop complexe pour un si petit cerveau en pleine formation.
Nous débarquons donc chez les professionnels quand il devient clair pour nous qu'il y a un problème, que
cet enfant ne veut pas de nous, ne nous fait pas confiance et que nous n'en sortons pas avec lui.
Et c'est terrible de venir avouer que l'enfant qu'on aime, qu'on a désiré, on est incapable de l'élever, qu'il ne
veut pas de nous, qu'il n'a pas confiance en nous et même... qu'il nous veut du mal. "
Second extrait
De quoi a-t-il besoin alors cet enfant ? D'un meilleur éducateur ? d'un psy ? d'un juge ?
Non, il a besoin de construire sa figure d'attachement principale. Dans des difficultés très grandes
puisqu'elle ne s'est pas construite spontanément, au bon moment, comme la nature le lui devait.
Et sans la construction de cette figure d'attachement principale, le meilleur éducateur, le meilleur psy, ou le
meilleur juge ne pourra rien de plus pour l'enfant que ses parents n'ont pu faire.
Ils l'expérimentent cependant rarement parce que bien souvent, la période de séduction de l'intervenant par
l'enfant est à peine passée que cet intervenant n'est déjà plus le même ou l'enfant est déjà ailleurs.
Le cycle de « séduction/destruction du lien » recommencera donc ailleurs, avec d'autres sans
nécessairement que la période de destruction du lien soit perçue par les intervenants. Un enfant, même très
petit peut développer des moyens de persuader tous les intervenants qu'il faut prendre une autre direction
pour lui sans qu'il n'y ait même un conflit. Mais la rupture aura lieu. Et bien des équipes d'institutions
reconnaîtront ici des situations connues.
Pour construire cette figure d'attachement principale à un moment de la vie de l'enfant qui n'est plus
adéquat, où son cerveau n'est plus aussi réceptif pour cela, nous avons besoin d'aide.
C'est là qu'intervient la complexité du rapport parents/professionnels.
Aucun professionnel si compétent soit-il ne deviendra la figure d'attachement principale d'un enfant dont il
doit s'occuper, qu'il doit accompagner ou pour qui il doit prendre une décision.
Ce sera presque toujours un des parents qui aura ce rôle, même si ce père ou cette mère sont très fragiles.
Et tous les jugements vis-à-vis des parents seront des messages d'insécurité transmis à l'enfant. Au lieu de
l'aider à construire cette sécurité interne en s'appropriant une figure d'attachement principale en qui il pourra
mettre toute sa confiance et à qui il déléguera la responsabilité de sa sécurité, l'enfant va percevoir que sa
mère, ou son père, ou les deux ne sont pas reconnus comme fiables par la société et les professionnels qui
y interviennent.
Il trouvera donc chez eux des éléments supplémentaires pour se conforter dans son sentiment d' insécurité
et pour développer ses troubles d'attachement dans toutes leurs dérives comportementales et psychiques.
C'est ce que les parents continuent de vivre, c'est ce que les enfants continuent à subir.
C'est pourtant dans cette complexité des rôles que professionnels et parents doivent trouver leur place pour
faire leur travail avec leurs compétences et leurs responsabilités spécifiques.
Je vais donc tenter, avec toute la délicatesse possible d'expliquer un certain nombre de situations où les
points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas.
Mon but n'est pas de blesser une seule personne. La présence ici de nombreux professionnels dans un
colloque initié par des parents de tels enfants prouve bien la volonté et l'ouverture de beaucoup d'entre eux
pour faire du chemin avec nous. Mais pour avancer vraiment il nous faut expliquer un certain nombre de
situations où les points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas parce que de leurs
angles de prises de vue différents, ils ne voient ni le même problème ni le même enfant.
En général donc, les parents arrivent devant les professionnels sans cette base théorique qui leur fait défaut.
Ils n'ont pas les outils pour analyser ce qu'ils sentent de la réalité de leur enfant. Ils peuvent juste raconter
les comportements, les symptômes.
Ces professionnels n'ont pas souvent non plus cette base théorique, mais ils ont par leur formation et leur
pratique d'autres bases théoriques et des grilles de lectures qui correspondent à d'autres situations
psychiques ou sociales, mais pas au mode d'attachement ni aux troubles de l'attachement. Et les
symptômes qui leur sont présentés ressemblent comme des frères aux symptômes de pathologies ou
situations qu'ils connaissent bien et qui de plus, existent peut-être aussi dans cette situation. La confusion
est vite faite.
La rencontre risque alors de n'être qu'un face à face fermé sans relation possible où le jeu de pouvoir est en
faveur du professionnel, légitimé pas ses études (même si elles ne correspondent pas au sujet), légitimé
aussi par les difficultés de l'enfant. Dans un tel contexte, ce sont donc les parents qui amènent le problème.
Eux, les intervenants en sont convaincus : les parents ne savent pas.
Pourtant, chacun a sa part de savoir. Et plus on connaît l'enjeu d'un attachement secure, mieux on
comprend comment ces deux sortes de savoirs qui ont des angles de prises de vues bien spécifiques,
doivent se rencontrer et se compléter pour aider l'enfant.
Les parents sentent leur enfant. Souvent même des parents très fragiles. Je mettrai cependant sur le côté
les parents qui souffrent eux-mêmes de troubles de l'attachement graves et pour qui l'Autre, n'existe pas
réellement. Même si cet autre est leur enfant. Mais pour la majorité des parents, c'est une connaissance
quotidienne, de jour et de nuit, au long des années. Cette perception est importante. Mais on peut être un
parent qui sent bien son enfant et ne pas pouvoir répondre à ses problèmes et ne pas être capable
d'affronter des professionnels pour expliquer tout ce qu'ils ressentent.
Etre un bon parent, ne demande pas d'être un bon tribun, ni un bon avocat capable de défendre une cause.
C'est pourtant souvent sur ces capacités que nos qualités de parents sont jugées.
Nous arrivons aussi avec un bagage de fatigue, d’émotion, de désespoir et d'incompréhension. Nous ne
trouvons pas de sens à ce que nous vivons et avant d'avouer que nous avons besoin d'aide, que nous n'y
arrivons pas et surtout que nous n'y comprenons rien...vivent une situation similaire afin d'échanger avec eux.
Tous témoignage, de famille de la région ou d'ailleurs, visant à apporter d'autres regards sur cette problématique, ou des trucs, des astuces, des adresses d'associations ou de spécialistes, ou pour partager, tout simplement, un vécu pourra nous aider et aider d'autres parents confrontés à un enfant souffrant de troubles de l'attachement.
Premier extrait
"l'indispensable alliance parents/professionnels »
Attachement et troubles de l'attachement
Pour construire la sécurité interne :
L'indispensable alliance parents /professionnels
L'indispensable alliance parents/professionnels ! Mais pourquoi une telle alliance serait-elle indispensable ?
C'est nous, les parents qui avons besoin d'aide. Nous nous adressons à ceux qui ont le savoir, qui ont
étudié pour cela, qui ont une pratique.
En quoi la relation traditionnelle aidants/aidés devrait-elle être différente pour nous ?
Revenons à la conférence d'ouverture de ce colloque : la sécurité interne, la confiance de base. C'est ce qui
manque à nos enfants pour des raisons très diverses.
Tous nos enfants ont perdu leur mère à un moment très fragile du début de leur vie. Tous nos enfants, et
pas seulement nos enfants adoptés ou en famille d'accueil mais aussi ceux que nous avons portés, mis au
monde et attendus avec toutes les préparations d'un bon accueil. Tous ceux de nos enfants qui présentent
des troubles de l'attachement ont à un moment du début de leur vie perdu leur mère, même si nous étions
là.
Même si nous étions très présentes, quelque chose a fait que pour eux, nous étions absentes. Et ils n'ont
pas pu faire le lien entre celle qu'ils ont perdue et celle qu'ils retrouvent. Trop petits pour cela, trop fragiles.
C'est ce qu'ils ont ressenti.
Pour les enfants abandonnés puis adoptés, pour les orphelins adoptés ou en foyer d'accueil, la raison de
leurs difficultés aurait pu sembler claire. Mais même pas. Certains très bons psychologues affirment encore
avec force qu'un enfant adopté, c'est un enfant comme les autres. C'est partiellement vrai.
Il manque un mot important : un enfant adopté, c'est un enfant abandonné comme les autres, comme les
autres enfants abandonnés. C'est de là qu'ils partent. Et il ne leur suffit pas d' avoir « la chance » d'être
recasé dans une très bonne case pour que cette perte n'ait pas eu lieu. Avec ses conséquences.
Mais voilà, comme les enfants adoptés arrivent dans des familles adoptives évaluées par des psy
spécialisés en adoption, et que l'idée convenue « qu' une bonne famille a des enfants qui vont bien »
résiste à l'épreuve de la réalité, ce sont eux, les enfants adoptés qui ont tiré la sonnette d'alarme.
« Il y a un problème : l'adoption ne résout pas tous les dégâts de l'abandon ». Certains y vont même très
fort pour le crier.
Pour colmater la brèche on a parlé de difficultés familiales, de mauvais apparentement, de cas particuliers.
Les dégâts de l'abandon ont donc été mis sur le côté, niés pendant longtemps et ils continuent à l'être dans
bien des lieux. Malgré les formidables connaissances sur la vie prénatale et l'importance des relations au
début de la vie.
Pourtant il s'est passé quelque chose de terrible dans la vie du tout petit. Et des outils pour comprendre
existent depuis longtemps.
Ces outils, la plupart des parents ordinaires ne les possèdent pas. Nous ne les possédions pas. Ils ne
font pas partie de l'enseignement de base donné à tout jeune de nos pays. C'est une grave lacune pour une
mission aussi importante qui échoit à presque tout le monde : être parent.
Ces outils, la toute grande majorité des professionnels ne les possèdent pas non plus. Je ne m'attarderai
pas sur les raisons, mais sur les conséquences de ce manque.
La théorie de l'attachement existe depuis des décennies, bien étayée par de nombreuses contributions
théoriques et cliniques et dans un nombre suffisamment important de pays et de cultures diverses pour
qu'elle puisse être considérée comme la base du psychisme humain.
« Nous avons tous besoin pour survivre et advenir à l'humanité d'un être qui nous protège, sans conditions,
dès avant notre naissance et nous apporte tous les soins nécessaires sans remise en cause possible. »
Cet être s'appelle « la figure d'attachement principale ». C'est généralement la mère, celle qui a donné la vie
et à qui le petit nouveau est au début fusionné comme à une part de lui même, son origine.
Et c'est là qu'il y a un problème chez chacun de nos enfants. Ceux qui ont perdu leur mère de naissance,
ont perdu leur repère fondamental, ceux que nous avons mis au monde nous ont aussi perdue un temps trop
long pour eux pour qu'ils puissent faire le lien et qu'ils sentent en eux, sans hésitation ni angoisse que nous
sommes bien la même, d'avant maladie, d'avant dépression, d'avant couveuse, ou d'avant fuite pour
échapper à une guerre ou toute autre forme de séisme et que nous ne risquons pas de disparaître à
nouveau. C'est bien trop complexe pour un si petit cerveau en pleine formation.
Nous débarquons donc chez les professionnels quand il devient clair pour nous qu'il y a un problème, que
cet enfant ne veut pas de nous, ne nous fait pas confiance et que nous n'en sortons pas avec lui.
Et c'est terrible de venir avouer que l'enfant qu'on aime, qu'on a désiré, on est incapable de l'élever, qu'il ne
veut pas de nous, qu'il n'a pas confiance en nous et même... qu'il nous veut du mal. "
Second extrait
De quoi a-t-il besoin alors cet enfant ? D'un meilleur éducateur ? d'un psy ? d'un juge ?
Non, il a besoin de construire sa figure d'attachement principale. Dans des difficultés très grandes
puisqu'elle ne s'est pas construite spontanément, au bon moment, comme la nature le lui devait.
Et sans la construction de cette figure d'attachement principale, le meilleur éducateur, le meilleur psy, ou le
meilleur juge ne pourra rien de plus pour l'enfant que ses parents n'ont pu faire.
Ils l'expérimentent cependant rarement parce que bien souvent, la période de séduction de l'intervenant par
l'enfant est à peine passée que cet intervenant n'est déjà plus le même ou l'enfant est déjà ailleurs.
Le cycle de « séduction/destruction du lien » recommencera donc ailleurs, avec d'autres sans
nécessairement que la période de destruction du lien soit perçue par les intervenants. Un enfant, même très
petit peut développer des moyens de persuader tous les intervenants qu'il faut prendre une autre direction
pour lui sans qu'il n'y ait même un conflit. Mais la rupture aura lieu. Et bien des équipes d'institutions
reconnaîtront ici des situations connues.
Pour construire cette figure d'attachement principale à un moment de la vie de l'enfant qui n'est plus
adéquat, où son cerveau n'est plus aussi réceptif pour cela, nous avons besoin d'aide.
C'est là qu'intervient la complexité du rapport parents/professionnels.
Aucun professionnel si compétent soit-il ne deviendra la figure d'attachement principale d'un enfant dont il
doit s'occuper, qu'il doit accompagner ou pour qui il doit prendre une décision.
Ce sera presque toujours un des parents qui aura ce rôle, même si ce père ou cette mère sont très fragiles.
Et tous les jugements vis-à-vis des parents seront des messages d'insécurité transmis à l'enfant. Au lieu de
l'aider à construire cette sécurité interne en s'appropriant une figure d'attachement principale en qui il pourra
mettre toute sa confiance et à qui il déléguera la responsabilité de sa sécurité, l'enfant va percevoir que sa
mère, ou son père, ou les deux ne sont pas reconnus comme fiables par la société et les professionnels qui
y interviennent.
Il trouvera donc chez eux des éléments supplémentaires pour se conforter dans son sentiment d' insécurité
et pour développer ses troubles d'attachement dans toutes leurs dérives comportementales et psychiques.
C'est ce que les parents continuent de vivre, c'est ce que les enfants continuent à subir.
C'est pourtant dans cette complexité des rôles que professionnels et parents doivent trouver leur place pour
faire leur travail avec leurs compétences et leurs responsabilités spécifiques.
Je vais donc tenter, avec toute la délicatesse possible d'expliquer un certain nombre de situations où les
points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas.
Mon but n'est pas de blesser une seule personne. La présence ici de nombreux professionnels dans un
colloque initié par des parents de tels enfants prouve bien la volonté et l'ouverture de beaucoup d'entre eux
pour faire du chemin avec nous. Mais pour avancer vraiment il nous faut expliquer un certain nombre de
situations où les points de vue des parents et des professionnels ne se rencontrent pas parce que de leurs
angles de prises de vue différents, ils ne voient ni le même problème ni le même enfant.
En général donc, les parents arrivent devant les professionnels sans cette base théorique qui leur fait défaut.
Ils n'ont pas les outils pour analyser ce qu'ils sentent de la réalité de leur enfant. Ils peuvent juste raconter
les comportements, les symptômes.
Ces professionnels n'ont pas souvent non plus cette base théorique, mais ils ont par leur formation et leur
pratique d'autres bases théoriques et des grilles de lectures qui correspondent à d'autres situations
psychiques ou sociales, mais pas au mode d'attachement ni aux troubles de l'attachement. Et les
symptômes qui leur sont présentés ressemblent comme des frères aux symptômes de pathologies ou
situations qu'ils connaissent bien et qui de plus, existent peut-être aussi dans cette situation. La confusion
est vite faite.
La rencontre risque alors de n'être qu'un face à face fermé sans relation possible où le jeu de pouvoir est en
faveur du professionnel, légitimé pas ses études (même si elles ne correspondent pas au sujet), légitimé
aussi par les difficultés de l'enfant. Dans un tel contexte, ce sont donc les parents qui amènent le problème.
Eux, les intervenants en sont convaincus : les parents ne savent pas.
Pourtant, chacun a sa part de savoir. Et plus on connaît l'enjeu d'un attachement secure, mieux on
comprend comment ces deux sortes de savoirs qui ont des angles de prises de vues bien spécifiques,
doivent se rencontrer et se compléter pour aider l'enfant.
Les parents sentent leur enfant. Souvent même des parents très fragiles. Je mettrai cependant sur le côté
les parents qui souffrent eux-mêmes de troubles de l'attachement graves et pour qui l'Autre, n'existe pas
réellement. Même si cet autre est leur enfant. Mais pour la majorité des parents, c'est une connaissance
quotidienne, de jour et de nuit, au long des années. Cette perception est importante. Mais on peut être un
parent qui sent bien son enfant et ne pas pouvoir répondre à ses problèmes et ne pas être capable
d'affronter des professionnels pour expliquer tout ce qu'ils ressentent.
Etre un bon parent, ne demande pas d'être un bon tribun, ni un bon avocat capable de défendre une cause.
C'est pourtant souvent sur ces capacités que nos qualités de parents sont jugées.
Nous arrivons aussi avec un bagage de fatigue, d’émotion, de désespoir et d'incompréhension. Nous ne
trouvons pas de sens à ce que nous vivons et avant d'avouer que nous avons besoin d'aide, que nous n'y
arrivons pas et surtout que nous n'y comprenons rien...
Re: Troubles de l'attachement
Vous devriez contacter Pétales France qui a des relais et une ligne d'écoute.
Je vous suggère également de voir le documentaire réalisé par Andréa Negrelli sur les troubles de l'attachement.
Voici des liens:
http://www.petalesfrance.fr
http://www.negrelli.fr/p11_ma_derniere_realisation.html
Bon courage, car nous avons vécu des situations analogues.
Je vous suggère également de voir le documentaire réalisé par Andréa Negrelli sur les troubles de l'attachement.
Voici des liens:
http://www.petalesfrance.fr
http://www.negrelli.fr/p11_ma_derniere_realisation.html
Bon courage, car nous avons vécu des situations analogues.
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- Enregistré le : ven. 17 janv. 2014 16:39
- emailpersonnel : coiffard.bertrand@wanadoo.fr
Re: Troubles de l'attachement
Merci Cloclo,
Nous sommes adhérents à Pétales France et avons déjà testé leur écoute (excellente . Ils nous ont apporté un vrai soutien.
Quant au film, nous venons de le commander. Il n'y a hélas pas de relais Pétales proche de chez nous.
Sans indiscrétion, avez vous trouvé des "trucs" "astuces" qui vous ont aidés pour faire face à cette situation?
C'est très compliqué pour nous d'expliquer ce que nous vivons à notre entourage (on a beau expliquer on ne se sent pas compris), très compliqué aussi pour gérer les rapports dans la fratrie pour éviter qu'un enfant ne perturbe trop les 2 autres...Un vrai casse tête!
Nous sommes adhérents à Pétales France et avons déjà testé leur écoute (excellente . Ils nous ont apporté un vrai soutien.
Quant au film, nous venons de le commander. Il n'y a hélas pas de relais Pétales proche de chez nous.
Sans indiscrétion, avez vous trouvé des "trucs" "astuces" qui vous ont aidés pour faire face à cette situation?
C'est très compliqué pour nous d'expliquer ce que nous vivons à notre entourage (on a beau expliquer on ne se sent pas compris), très compliqué aussi pour gérer les rapports dans la fratrie pour éviter qu'un enfant ne perturbe trop les 2 autres...Un vrai casse tête!
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- Localisation : Evreux (27)
- Situation familliale : Marié, 2 enfants
- Profession, activité : Analyste (informatique)
- Profil adoption : 2 enfants adoptés au Brésil via Mdm en 1998 (6 et 4 ans à l'époque), membre EFA 27, modérateur groupe Yahoo Adoption Brésil, contributeur du wiki de l'adoption
Re: Troubles de l'attachement
Bonjour,
avez-vous contacté l'antenne locale l'EFA ? Leur AG est le 26/01 ( http://www.efa63.fr/?p=494 ) et c'est peut-être l'occasion de rencontrer des personnes "dans la vraie vie" qui auraient un parcours similaire. Le partage des difficultés se fait en général mieux "de visu" que par téléphone ou mail.
Bruno
avez-vous contacté l'antenne locale l'EFA ? Leur AG est le 26/01 ( http://www.efa63.fr/?p=494 ) et c'est peut-être l'occasion de rencontrer des personnes "dans la vraie vie" qui auraient un parcours similaire. Le partage des difficultés se fait en général mieux "de visu" que par téléphone ou mail.
Bruno
Bruno, papa de 2 garçons nés au Brésil, adoptés en 1998
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- Enregistré le : ven. 17 janv. 2014 16:39
- emailpersonnel : coiffard.bertrand@wanadoo.fr
Re: Troubles de l'attachement
Merci pour ta réponse Brunodlb.
Nous allons depuis 6 ans aux AG de EFA où nous retrouvons des familles avec certaines desquelles nous sommes aujourd'hui amis. Nous échangeons et c'est plaisant. Mais hélas (ou tant mieux pour elles!) aucune n'est dans une situation similaire.
La seule famille croisée dont l'enfant s'était avéré manipulateur, agressif, violent avait du (et ce fut complexe) trouver une institution pour le protéger de sa violence et s'en protéger. Je me souviens qu'ils souffraient de ne pas avoir su/pu mettre le cadre pour endiguer la violence de leur enfant.
Nous sommes dans une problématique très proche et comme eux, et comme tant d'autres familles, nous vivons dans un climat d'hostilité permanente, de menace avec la crise de violence (qui peut durer des heures, avec hurlements non stop) comme une épée de Damoclès au dessus de notre famille.
Les pédopsychiatres qui la suivent (depuis plus d'un an) semblent dire qu'il faut prendre notre mal en patience.Que ça va durer...On attend une place pour des groupes de paroles dans un CMP.
Notre situation ressemble de très près à celle qui est décrite dans le texte de Pétale que j'ai copié coller.
Avec les thérapeutes, et la famille elle montre un autre visage.Lors d'un entretien ou d'un repas (si il n'y a pas eu de frustration) elle se maîtrise, se "conforme".Et ces parenthèses ne sont pas révélatrices de l'étendu de ses troubles.
Alors on cherche des trucs, pour tenir, faire au mieux, s'organiser...éviter à tout prix de rentrer dans sa spirale de violence, se protéger, la protéger...
En attendant.
Voili, voilou.
Nous allons depuis 6 ans aux AG de EFA où nous retrouvons des familles avec certaines desquelles nous sommes aujourd'hui amis. Nous échangeons et c'est plaisant. Mais hélas (ou tant mieux pour elles!) aucune n'est dans une situation similaire.
La seule famille croisée dont l'enfant s'était avéré manipulateur, agressif, violent avait du (et ce fut complexe) trouver une institution pour le protéger de sa violence et s'en protéger. Je me souviens qu'ils souffraient de ne pas avoir su/pu mettre le cadre pour endiguer la violence de leur enfant.
Nous sommes dans une problématique très proche et comme eux, et comme tant d'autres familles, nous vivons dans un climat d'hostilité permanente, de menace avec la crise de violence (qui peut durer des heures, avec hurlements non stop) comme une épée de Damoclès au dessus de notre famille.
Les pédopsychiatres qui la suivent (depuis plus d'un an) semblent dire qu'il faut prendre notre mal en patience.Que ça va durer...On attend une place pour des groupes de paroles dans un CMP.
Notre situation ressemble de très près à celle qui est décrite dans le texte de Pétale que j'ai copié coller.
Avec les thérapeutes, et la famille elle montre un autre visage.Lors d'un entretien ou d'un repas (si il n'y a pas eu de frustration) elle se maîtrise, se "conforme".Et ces parenthèses ne sont pas révélatrices de l'étendu de ses troubles.
Alors on cherche des trucs, pour tenir, faire au mieux, s'organiser...éviter à tout prix de rentrer dans sa spirale de violence, se protéger, la protéger...
En attendant.
Voili, voilou.
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- Enregistré le : lun. 26 janv. 2009 10:26
- emailpersonnel : marianne_zanettin@yahoo.fr
Re: Troubles de l'attachement
Je n'ai pas beaucoup d'aide concrète à apporter mais je voulais exprimer un petit mot de sympathie. EFA ne peut pas vous donner de tuyaux au sujet des associations et des professionnels ? Si vous étiez par chez moi j'aurais des adresses à vous donner mais hélas nous sommes bien loin. Formulez des demandes précises : un psy pour vous, un thérapeute de tel type, un groupe de parole, et faites passer éventuellement au CA par mail, ça inspirera peut-être quelqu'un.
Je suppose que vous avez déjà pensé à tout, mais au cas où, il y a de très bons livres sur l'attachement, notamment dans la collection de boeck, notamment Enfant qui a mal, enfant qui fait mal de Caroline Archer, ainsi que La normalité adoptive de Johanne Lemieux qui donnent des pistes concrètes. Il y a aussi un livre de Niels Peter Rygaard sur les troubles de l'attachement qui est très ardu à lire, traite des troubles vraiment graves et s'adresse principalement à des professionnels mais peut donner je pense un éclairage à des parents dans votre cas.
Voir enfin éventuellement du côté des thérapeutiques alternatives, qui peuvent apaiser ; par exemple l'emdr pour les traumatismes, la kinésiologie pour apaiser des souffrances ancrées dans la mémoire du corps (notamment souffrances vécues avant l'acquisition du langage, avant 2 ans). Là j'avoue que mes connaissances sont limitées, mais je vois passer des tuyaux qui semblent fonctionner pour certains sur le groupe yahoo "créer des liens", que je vous invite à rejoindre si ce type d'approche vous parle.
J'aimerais bien vous dire aussi de prendre soin de vous, peut-être même en priorité, afin de tenir le coup. Même lorsque le problème vient manifestement de l'enfant, une psychothérapie (avec quelqu'un de vraiment compétent) peut aider les parents tout de même, dans la gestion du quotidien.
Je suppose que vous avez déjà pensé à tout, mais au cas où, il y a de très bons livres sur l'attachement, notamment dans la collection de boeck, notamment Enfant qui a mal, enfant qui fait mal de Caroline Archer, ainsi que La normalité adoptive de Johanne Lemieux qui donnent des pistes concrètes. Il y a aussi un livre de Niels Peter Rygaard sur les troubles de l'attachement qui est très ardu à lire, traite des troubles vraiment graves et s'adresse principalement à des professionnels mais peut donner je pense un éclairage à des parents dans votre cas.
Voir enfin éventuellement du côté des thérapeutiques alternatives, qui peuvent apaiser ; par exemple l'emdr pour les traumatismes, la kinésiologie pour apaiser des souffrances ancrées dans la mémoire du corps (notamment souffrances vécues avant l'acquisition du langage, avant 2 ans). Là j'avoue que mes connaissances sont limitées, mais je vois passer des tuyaux qui semblent fonctionner pour certains sur le groupe yahoo "créer des liens", que je vous invite à rejoindre si ce type d'approche vous parle.
J'aimerais bien vous dire aussi de prendre soin de vous, peut-être même en priorité, afin de tenir le coup. Même lorsque le problème vient manifestement de l'enfant, une psychothérapie (avec quelqu'un de vraiment compétent) peut aider les parents tout de même, dans la gestion du quotidien.
Marianne (+ Xavier), maman de Charlie, 7 ans, arrivé d'Ethiopie en juillet 2010 grâce à EAT
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- Enregistré le : ven. 17 janv. 2014 16:39
- emailpersonnel : coiffard.bertrand@wanadoo.fr
Re: Troubles de l'attachement
Merci beaucoup Marianne pour votre petit mot qui nous a touché.
On prend bonne note des livres et des thérapies alternatives (on avait pensé à la micro kiné et à l'emdr, à voir).
Actuellement, on ne crie pas « victoire » mais on a l'impression d'avancer.
Avec le temps et la régularité des rendez-vous chez le pédopsychiatre il nous semble que notre aînée est moins réactive, agressive, en colère.Sa violence était devenue très difficile à gérer, là depuis un mois il y a comme un apaisement.
De notre coté, à force de chercher, de demander, de réfléchir (de se planter aussi parfoi s) on a trouvé quelques petits trucs qui fonctionnent.
En cas de crises au lieu de lui dire d'aller se calmer en haut (dans une petite pièce qui fait office salle de jeux) lorsqu'elle commençait une colère, ce qu'elle refusait systématiquement (et c'était le début de l'escalade...) l'un de nous va avec elle, s'assoit à ses cotés et tente de trouver avec elle une autre façon d'exprimer sa violence que les cris ou les coups. On lui parle, lui tend une feuille de papier ou un livre (elle adore dessiner et lire) ...En bref on ne la laisse plus seule avant de trouver avec elle un moyen de canaliser sa colère.
L'autre fois on a parlé d'une petite chanson trouvée sur le net « ni hérisson, ni paillasson » qui encourage a exprimer clairement ce que l'on ressent …au lieu de réagir comme un animal sauvage et violent.Elle connaît maintenant les paroles presque par cœur !
On utilise aussi en prévention dès que possible les choix type « tu choisis c'est maintenant ou dans 5 minutes » « tu peux dessiner et ramasser ensuite ce qu'il y a parterre ou tu commences par ranger et tu dessines ensuite... ».
On échange + avec les adultes qui s'en occupent.Dès que possible, on participe aux sorties.
Quand lors de loisirs ou à l'école on apprend par les encadrants qu' elle a eut un comportement agressif ou a fait une bêtise on en parle brièvement, on dit ce que l'on en pense mais dans la mesure où elle a déjà été punie on ne la sanctionne pas une fois de plus.Au plus, si ça le mérite, on fait une confrontation et rediscute tous ensemble de ce qui s'est passé.
A travers l'école, le sport et les activités collectives, avec le temps, elle apprend aussi les règles du vivre ensemble.Et la répétition des mêmes règles semble fonctionner.Tout doucement, après s'être battue bec et ongles contre, au prix d'un immense effort, probablement, elle semble les intégrer.
On essaye aussi de multiplier les moments en tête à tête avec elle quand on la sent fatiguée, « belliqueuse ».
D'un autre coté, on essaye effectivement de penser à nous, de nous ressourcer afin de garder notre calme et de ne surtout pas réagir impulsivement.Dans l'idéal il faudrait même ne montrer aucun agacement...on essaye... pas toujours avec succès !
En espérant que ces « petits trucs » puissent être utiles à d'autres familles.
Et si vous en avez d'autres n'hésitez pas!
On prend bonne note des livres et des thérapies alternatives (on avait pensé à la micro kiné et à l'emdr, à voir).
Actuellement, on ne crie pas « victoire » mais on a l'impression d'avancer.
Avec le temps et la régularité des rendez-vous chez le pédopsychiatre il nous semble que notre aînée est moins réactive, agressive, en colère.Sa violence était devenue très difficile à gérer, là depuis un mois il y a comme un apaisement.
De notre coté, à force de chercher, de demander, de réfléchir (de se planter aussi parfoi s) on a trouvé quelques petits trucs qui fonctionnent.
En cas de crises au lieu de lui dire d'aller se calmer en haut (dans une petite pièce qui fait office salle de jeux) lorsqu'elle commençait une colère, ce qu'elle refusait systématiquement (et c'était le début de l'escalade...) l'un de nous va avec elle, s'assoit à ses cotés et tente de trouver avec elle une autre façon d'exprimer sa violence que les cris ou les coups. On lui parle, lui tend une feuille de papier ou un livre (elle adore dessiner et lire) ...En bref on ne la laisse plus seule avant de trouver avec elle un moyen de canaliser sa colère.
L'autre fois on a parlé d'une petite chanson trouvée sur le net « ni hérisson, ni paillasson » qui encourage a exprimer clairement ce que l'on ressent …au lieu de réagir comme un animal sauvage et violent.Elle connaît maintenant les paroles presque par cœur !
On utilise aussi en prévention dès que possible les choix type « tu choisis c'est maintenant ou dans 5 minutes » « tu peux dessiner et ramasser ensuite ce qu'il y a parterre ou tu commences par ranger et tu dessines ensuite... ».
On échange + avec les adultes qui s'en occupent.Dès que possible, on participe aux sorties.
Quand lors de loisirs ou à l'école on apprend par les encadrants qu' elle a eut un comportement agressif ou a fait une bêtise on en parle brièvement, on dit ce que l'on en pense mais dans la mesure où elle a déjà été punie on ne la sanctionne pas une fois de plus.Au plus, si ça le mérite, on fait une confrontation et rediscute tous ensemble de ce qui s'est passé.
A travers l'école, le sport et les activités collectives, avec le temps, elle apprend aussi les règles du vivre ensemble.Et la répétition des mêmes règles semble fonctionner.Tout doucement, après s'être battue bec et ongles contre, au prix d'un immense effort, probablement, elle semble les intégrer.
On essaye aussi de multiplier les moments en tête à tête avec elle quand on la sent fatiguée, « belliqueuse ».
D'un autre coté, on essaye effectivement de penser à nous, de nous ressourcer afin de garder notre calme et de ne surtout pas réagir impulsivement.Dans l'idéal il faudrait même ne montrer aucun agacement...on essaye... pas toujours avec succès !
En espérant que ces « petits trucs » puissent être utiles à d'autres familles.
Et si vous en avez d'autres n'hésitez pas!
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- Messages : 2
- Enregistré le : mer. 27 févr. 2019 12:30
Re: Troubles de l'attachement
le lien que crée une mère avec son enfant, tous ce processuce naturelle qui se passe naturellement entre une mère et son bébé.
Car comme nous le savons bien
pour qu'un bébé se dèvelope correctement pendant ces premier année les plus importante de ça vie ,
Ce sera cette structure solide que la mère va donner à cette emfants .
Comme celà à été prouvé par des chercheurs médecin phsycologues ,
Lenfant adopté montrera des troubles .
Des carrances physique comme tantôt ce lien avec la mère permettra que l'enfant ce dèvelope correctement pour son âge.
Que cette enfant adopté ne sera pas développer comme il le devrait il aurra un aspect bien plus petit de qu'il doit hêtre vue que le tromatisme de l'abandon vécue
Stop le schéma de lenfant.
Trouble de l'attachement trouble sociables emosionel affective.
Lenfant fera l'expérience tous à fait inconsiante,
de tester la limite de cette structure qui l'entoure
Se sentiment bizard de destruction de tous ce qui l'entoure.
Je détruit vue que je suis moi même détruit
un enfant ne poura pas m'être cette souffrance profonde inconnue en parole
seul moyen d'en faire part sera son moyen a luit
de crier casser violence sur personne ou de se faire mal soie même.
Pour le parents étant exposer à cette période de l'enfant
Se comportera normalement ou entandra cette appel Au secours que l'enfant fait part .
Pour faire son possible pour aider l'enfant il est bon de garder une structure familiales même augmenter la solidité de cette structure .
Limite posé doit hêtre stable
Oui le parents le parent sera déboussolé du à cette limite mise
mais cela est important de ne pas céder devant l'enfant cette enfant aura une réaction violente à cette limite posé.
comme auparavant pleure crier défoulement physique,
tout en Cherchant la faille de cette limite .
Je m'explique un enfant génétique aura aussi cette pulsion de franchir cette stabilité familiale les limites.
Au contraire d'un enfant adopté cette enfants ne connais pas cette faille que l'enfant adopté a connu dans sa jeune enfance...
mais cette structure doit rester posé cela fera comprendre à l'enfant que cette limite et solide et sera toujours la et ne bougera pas et sera toujours la quoi qu'il arrive.
Ses limites posées fond aussi ce travail de l'attachement.
Cela prendra du temps que le lien se fasse avec cette nouvelle famille cela ne se fait pas en un claquement de doigts ce que la famille aimerait bien sûr.
Ce travail se fera des 2 côtés.
N'oublions pas que dans l'avenir de cet enfant il y aura des passages douloureux .
Cette fameuse question d'où je viens où suis-je né quelles sont mes racines mes origines qui suis-je.
Cette phase traumatique de l'identité à un moment de leur vie. L'enfant observera autour de lui que d'autres enfants ressemble à leurs parents cette ressemblance ne sera pas ressenti Anvers ses parents.
Les parents au préalablement aura expliquer à l'enfant a été adopté que cet enfant viens d'une autre mère et père. L'enfant adopté peu souvent refoulé ses origines qui plupart referont surface cela peut prendre énormément de temps comme peu de temps.
Inconnu pour le parent de ces questionnements de son enfant.
Parents mais nous sommes ta famille c'est ici chez toi c'est ici que tu grandis tu es notre enfant.
Combien de fois j'ai entendue ca
tu es notre fille tu seras toujours et tu resteras notre fille
Ah oui je ne vous ai pas dit mais moi-même je suis adopté
j'ai été adopté à l'âge de 2 ans édmi.
Mes parents ont connu cette situation de l'attachement comme pour les origines dans mon enfance.
l'on m'a raconté que cela me poser problème cet attachement que je n'avais pas envers eux
chance extraordinaire d'avoir un père psychologue
Cela pu m'aider dans cette préparation à l'acceptation de refaire partie d'une Familles qui métais totalement inconnu.
Cela m'a pris 3 bonnes années pour que cet attachement se fasse avec ma famille cela a été fait avec ses limites posées tout au long de mon apprentissage humaine futur.
En espérant avoir été compréhensible je vous souhaite une excellente journée
si quelqu'un est intéressé ou demande de l'aide concernant les phases émotionnelle de l'abandon je suis tout ouïe à faire mon possible pour vous aider
Au plaisir
Car comme nous le savons bien
pour qu'un bébé se dèvelope correctement pendant ces premier année les plus importante de ça vie ,
Ce sera cette structure solide que la mère va donner à cette emfants .
Comme celà à été prouvé par des chercheurs médecin phsycologues ,
Lenfant adopté montrera des troubles .
Des carrances physique comme tantôt ce lien avec la mère permettra que l'enfant ce dèvelope correctement pour son âge.
Que cette enfant adopté ne sera pas développer comme il le devrait il aurra un aspect bien plus petit de qu'il doit hêtre vue que le tromatisme de l'abandon vécue
Stop le schéma de lenfant.
Trouble de l'attachement trouble sociables emosionel affective.
Lenfant fera l'expérience tous à fait inconsiante,
de tester la limite de cette structure qui l'entoure
Se sentiment bizard de destruction de tous ce qui l'entoure.
Je détruit vue que je suis moi même détruit
un enfant ne poura pas m'être cette souffrance profonde inconnue en parole
seul moyen d'en faire part sera son moyen a luit
de crier casser violence sur personne ou de se faire mal soie même.
Pour le parents étant exposer à cette période de l'enfant
Se comportera normalement ou entandra cette appel Au secours que l'enfant fait part .
Pour faire son possible pour aider l'enfant il est bon de garder une structure familiales même augmenter la solidité de cette structure .
Limite posé doit hêtre stable
Oui le parents le parent sera déboussolé du à cette limite mise
mais cela est important de ne pas céder devant l'enfant cette enfant aura une réaction violente à cette limite posé.
comme auparavant pleure crier défoulement physique,
tout en Cherchant la faille de cette limite .
Je m'explique un enfant génétique aura aussi cette pulsion de franchir cette stabilité familiale les limites.
Au contraire d'un enfant adopté cette enfants ne connais pas cette faille que l'enfant adopté a connu dans sa jeune enfance...
mais cette structure doit rester posé cela fera comprendre à l'enfant que cette limite et solide et sera toujours la et ne bougera pas et sera toujours la quoi qu'il arrive.
Ses limites posées fond aussi ce travail de l'attachement.
Cela prendra du temps que le lien se fasse avec cette nouvelle famille cela ne se fait pas en un claquement de doigts ce que la famille aimerait bien sûr.
Ce travail se fera des 2 côtés.
N'oublions pas que dans l'avenir de cet enfant il y aura des passages douloureux .
Cette fameuse question d'où je viens où suis-je né quelles sont mes racines mes origines qui suis-je.
Cette phase traumatique de l'identité à un moment de leur vie. L'enfant observera autour de lui que d'autres enfants ressemble à leurs parents cette ressemblance ne sera pas ressenti Anvers ses parents.
Les parents au préalablement aura expliquer à l'enfant a été adopté que cet enfant viens d'une autre mère et père. L'enfant adopté peu souvent refoulé ses origines qui plupart referont surface cela peut prendre énormément de temps comme peu de temps.
Inconnu pour le parent de ces questionnements de son enfant.
Parents mais nous sommes ta famille c'est ici chez toi c'est ici que tu grandis tu es notre enfant.
Combien de fois j'ai entendue ca
tu es notre fille tu seras toujours et tu resteras notre fille
Ah oui je ne vous ai pas dit mais moi-même je suis adopté
j'ai été adopté à l'âge de 2 ans édmi.
Mes parents ont connu cette situation de l'attachement comme pour les origines dans mon enfance.
l'on m'a raconté que cela me poser problème cet attachement que je n'avais pas envers eux
chance extraordinaire d'avoir un père psychologue
Cela pu m'aider dans cette préparation à l'acceptation de refaire partie d'une Familles qui métais totalement inconnu.
Cela m'a pris 3 bonnes années pour que cet attachement se fasse avec ma famille cela a été fait avec ses limites posées tout au long de mon apprentissage humaine futur.
En espérant avoir été compréhensible je vous souhaite une excellente journée
si quelqu'un est intéressé ou demande de l'aide concernant les phases émotionnelle de l'abandon je suis tout ouïe à faire mon possible pour vous aider
Au plaisir