Un peu perdue...

Postez ici vos réflexions sur des sujets d'actualités ou vos questions d'ordre général.
ZaraTara

Un peu perdue...

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Bonjour/Bonsoir,
J'ai 26 ans, je suis mariée depuis 3 ans, et en couple depuis 5. Après 2 fausses-couches successives, on m'a récemment diagnostiqué une translocation robertsonnienne ; c'est une anomalie chromosomique qui n'affecte pas ma santé, mais fait que mes ovocytes sont "anormaux" et ne permettent pas d'obtenir un embryon viable après fécondation.
En fait, la seule chance, pour mon mari et moi, d'avoir un enfant est une FIV avec DPI.

Sauf que... Ce n'est pas vraiment une voie qui nous parle, en tout cas moins que l'adoption.
On y a pensé assez rapidement après le diagnostic, et plus on y pense, plus ça nous semble être le parcours qui nous correspond le mieux.

Nous n'avons commencé aucune démarche, mais nous avons déjà une grosse question :
- Est-ce que le refus de la PMA peut-être mal vu lors des entretiens ? Je sais que pas mal de couples dans notre situation choisissent l'adoption à la place de la PMA pour des raisons religieuses ; puisque ce n'est pas notre cas, est-ce que ça peut faire paraître notre démarche comme moins légitime, ou même "humanitaire" ? (sauver un petit malheureux plutôt que d'enfanter égoïstement, ce qui ne correspond pas vraiment à notre état d'esprit)
- Dans la même idée, est-ce que ça peut passer pour une adoption "de confort", juste pour ne pas abîmer son corps avec les traitements ?

En fait, c'est peut-être bête, mais on a peur que les psys/TS que nous pourrions rencontrer aient les mêmes réactions que notre entourage et le corps médical (mon gynéco) lorsqu'on leur a parlé de ce projet.
En fait, pas mal d'entre eux ont trouvé ça "bizarre", ou"décalé", de choisir une démarche aussi complexe et incertaine alors que le parcours FIV-DPI est assez prometteur, surtout à notre âge.

On a même eu droit à des réflexions assez rudes :
" Pourquoi vous embêter à aller chercher un enfant alors que vous êtes encore jeunes ; l'adoption c'est pour les gens en fin de parcours, les cas désespérés"
"Si vous aboutissez, c'est que vous aurez pris la place d'un couple vraiment stérile"
"Cet enfant ne vous aimera jamais ; regarde, X a adopté et son enfant lui fait la misère"
"Vous allez vraiment attendre que quelqu'un d'autre abandonne son enfant ?"

En bref, pas mal de mots qui pour certains ont juste fait mal, et pour d'autres ont fait naître de vraies réflexions.
Sans oublier que je connais 2 personnes adoptées sensiblement au même âge qui sont le jour et la nuit ; l'une le vit très bien et en parle sans gêne, l'autre a traversé une énorme crise à l'adolescence.
De quoi ne pas y voir très clair...

Du coup, je souhaiterais principalement échanger avec des gens qui ont décidé d'adopter sans faire d'AMP, ou après "peu" d'essais, mais tous les témoignages sont évidemment les bienvenus.

Désolé pour ce message un peu fouillis.

Bonne soirée/Bonne journée
CéRoPix
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Enregistré le : lun. 7 mars 2022 13:46

Re: Un peu perdue...

Message non lu par CéRoPix »

Bonsoir,

De notre côté nous avons aussi fait le choix de l'adoption sans passer par la case PMA. Le problème est de mon côté (endométriose et adénomyose), donc j'aurais du passer par une procédure opération + FIV pour tenter une grossesse. Et ni mon mari ni moi ne voulions de ça. Nous souhaitions être parents mais pas obligatoirement vivre une grossesse.
La question a effectivement été posée en entretien, sur le pourquoi de ce choix. Nous étions très clairs dans notre choix, dans notre souhait de ne pas se défoncer la santé et le moral dans une procédure PMA qui ne nous correspondait pas. Clairement aucun aspect religieux de notre côté, nous sommes de fervents athées!
Les travailleurs sociaux l'ont très bien compris. Cela fait aussi partie du chemin vers l'adoption de savoir se poser des limites. Ne pas vouloir abimer son corps avec les traitements est une justification légitime. Elle ne signifie pas que vous être "prêts" à l'adoption pour autant, mais cela reste un choix justifié.
L'important est d'être au clair sur ce que vous souhaitez, sur les spécificités de cette parentalité, sur ce que ça implique effectivement dans la vie de cet enfant et de la votre. Prenez le temps de vous documenter, de lire, de visionner des documentaires et d'en parler ensemble. Plus votre réflexion sera avancée mieux ce sera pour vous, pour l'agrément et pour votre éventuel futur enfant.
Madmioute
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Enregistré le : ven. 8 juil. 2022 11:19
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Re: Un peu perdue...

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Au contraire !

l'adoption comme "vrai" choix pour établir une filiation est, je pense une vraie force !
je pense que les TS sont beaucoup plus soucieux quand c'est un choix "par défaut" en fin de parcours comme tu dis.

je pense qu'au vu de la multiplicité des profil des enfants, les TS ont tout intérêt à accueillir des parents et leurs multiples raisons/choix.

Quand aux réflexions de l'entourage. Souvent il s'agit de maladresse + curiosité + méconnaissance. Il y a beaucoup de croyances sur l'adoption et c'est difficile des les déconstruire sans être directement impliqué.

Ici nous avons fait le choix d'adopter notre deuxième enfant (en attente de la décision d'agrément) sans avoir de problème de conception et en ayant un enfant biologique.

Tout projet est justifié et justifiable s'il résulte d'une démarche et d'un projet bien construit et pensé
Pélagique
Messages : 6
Enregistré le : mar. 17 nov. 2020 14:55

Re: Un peu perdue...

Message non lu par Pélagique »

Bonjour,
Nous non plus n'avons pas souhaité passer par une technique PMA qui se serait avérée lourde (FIV avec don d'ovocyte). Nous l'avons expliqué à notre AS (sans même rentrer dans les détails médicaux) comme un choix assumé : nous ne souhaitions pas passer par la PMA, ça ne lui a pas posé de problèmes, tant que nous étions au clair sur notre projet.

Nous avons indiqué que nous nous étions renseignés mais que nous n'avions pas souhaité aller plus loin. Après les premières surprises de sa part (car elle a commencé par une question : "depuis combien de temps êtes vous en essai d'enfant ?" qui nous a semblée bizarre vu qu'on "essaye" via l'adoption et pour laquelle notre réponse : "on a fait la réunion d'information le xxx" semblait tomber à plat ^^), elle a semblé très bien comprendre notre choix après nos clarifications.

Nous n'avons pas fait face à autant d'interrogations que vous sur notre choix, de la part de nos proches ou du milieu médical. Ce sont des mots difficiles et je suis désolée que vous ayez dû y faire face. votre choix est tout à fait légitime. bon courage dans vos démarches.
ZaraTara

Re: Un peu perdue...

Message non lu par ZaraTara »

CéRoPix a écrit : dim. 19 mars 2023 22:40 Bonsoir,

De notre côté nous avons aussi fait le choix de l'adoption sans passer par la case PMA. Le problème est de mon côté (endométriose et adénomyose), donc j'aurais du passer par une procédure opération + FIV pour tenter une grossesse. Et ni mon mari ni moi ne voulions de ça. Nous souhaitions être parents mais pas obligatoirement vivre une grossesse.
La question a effectivement été posée en entretien, sur le pourquoi de ce choix. Nous étions très clairs dans notre choix, dans notre souhait de ne pas se défoncer la santé et le moral dans une procédure PMA qui ne nous correspondait pas. Clairement aucun aspect religieux de notre côté, nous sommes de fervents athées!
Les travailleurs sociaux l'ont très bien compris. Cela fait aussi partie du chemin vers l'adoption de savoir se poser des limites. Ne pas vouloir abimer son corps avec les traitements est une justification légitime. Elle ne signifie pas que vous être "prêts" à l'adoption pour autant, mais cela reste un choix justifié.
L'important est d'être au clair sur ce que vous souhaitez, sur les spécificités de cette parentalité, sur ce que ça implique effectivement dans la vie de cet enfant et de la votre. Prenez le temps de vous documenter, de lire, de visionner des documentaires et d'en parler ensemble. Plus votre réflexion sera avancée mieux ce sera pour vous, pour l'agrément et pour votre éventuel futur enfant.
Oui, bien sûr, nous faisons au mieux pour nous renseigner sur le sujet ; ce forum et le site d'efa sont d'ailleurs des mines d'or en terme de renseignements et de réflexion. On s'est également abonnés au compte instagram @etreadopte, qui parle surtout des réalités pas très jouasses autour de l'adoption. On chemine, peut-être un peu lentement, mais sûrement.
Si ce n'est pas indiscret, vous, où en êtes-vous dans votre parcours ?
ZaraTara

Re: Un peu perdue...

Message non lu par ZaraTara »

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CéRoPix
Messages : 12
Enregistré le : lun. 7 mars 2022 13:46

Re: Un peu perdue...

Message non lu par CéRoPix »

ZaraTara a écrit : mar. 21 mars 2023 20:16
CéRoPix a écrit : dim. 19 mars 2023 22:40 Bonsoir,

De notre côté nous avons aussi fait le choix de l'adoption sans passer par la case PMA. Le problème est de mon côté (endométriose et adénomyose), donc j'aurais du passer par une procédure opération + FIV pour tenter une grossesse. Et ni mon mari ni moi ne voulions de ça. Nous souhaitions être parents mais pas obligatoirement vivre une grossesse.
La question a effectivement été posée en entretien, sur le pourquoi de ce choix. Nous étions très clairs dans notre choix, dans notre souhait de ne pas se défoncer la santé et le moral dans une procédure PMA qui ne nous correspondait pas. Clairement aucun aspect religieux de notre côté, nous sommes de fervents athées!
Les travailleurs sociaux l'ont très bien compris. Cela fait aussi partie du chemin vers l'adoption de savoir se poser des limites. Ne pas vouloir abimer son corps avec les traitements est une justification légitime. Elle ne signifie pas que vous être "prêts" à l'adoption pour autant, mais cela reste un choix justifié.
L'important est d'être au clair sur ce que vous souhaitez, sur les spécificités de cette parentalité, sur ce que ça implique effectivement dans la vie de cet enfant et de la votre. Prenez le temps de vous documenter, de lire, de visionner des documentaires et d'en parler ensemble. Plus votre réflexion sera avancée mieux ce sera pour vous, pour l'agrément et pour votre éventuel futur enfant.
Oui, bien sûr, nous faisons au mieux pour nous renseigner sur le sujet ; ce forum et le site d'efa sont d'ailleurs des mines d'or en terme de renseignements et de réflexion. On s'est également abonnés au compte instagram @etreadopte, qui parle surtout des réalités pas très jouasses autour de l'adoption. On chemine, peut-être un peu lentement, mais sûrement.
Si ce n'est pas indiscret, vous, où en êtes-vous dans votre parcours ?
L'important est de cheminer, lentement ou pas il n'y a pas d'autre norme que la votre. Nous avons mis 2 ans entre la première évocation de l'adoption dans notre couple et le début des démarches. C'est le temps qu'il nous a fallu pour intégrer ce projet à nos vies et pouvoir s'y consacrer complètement.
De notre côté nous avons été apparentés en ce début d'année, notre fils est avec nous depuis 2 mois.
ZaraTara

Re: Un peu perdue...

Message non lu par ZaraTara »

@CéRoPix En fait, on a un peu peur qu'un délai jugé trop "court" ou trop "long" entre la première évocation et le début des démarches soit mal vu lors des entretiens (dans le deuxième cas, qu'on le voie comme un signe d'hésitation)

@Pélagique Je crois que ce qui nous stresse le plus, c'est que notre autre argument sur le DPI paraisse bancal ; on veut également éviter d'avoir à se poser certaines questions, par exemple à devoir choisir entre un embryon viable et sain et un embryon viable mais porteur d'une anomalie/maladie. Or, dans l'adoption, puisqu'une notice d'agrément est restreinte, on va d'emblée exclure certains enfants en raison de leur âge ou de leur état de santé, donc ça crée une sorte de paradoxe.

En tout cas, pour l'instant, et avant tout, on compte se focaliser sur le fameux "deuil de l'enfant biologique", et nos histoires familiales.

PS : Désolée d'avance si certaines questions/réflexions paraissent alambiquées ou maladroites... Je crois qu'on voit que je suis anxieuse haha ^^
ririx
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Profil adoption : Parents de 3 enfants nés en 2015, 2017 et 2019, originaires de Hongrie (rencontre le 2 février 2022).

Re: Un peu perdue...

Message non lu par ririx »

De notre côté nous n'avons pas fait de PMA non plus. Le diagnostic d'infertilité totale d'un de nous est tombé après un an environ d'essais pour avoir un enfant biologique. La PMA aurait forcément été avec donneur de gamètees extérieur au couple, avec des délais très longs et sans aucune garantie d'aboutir un jour et cela ne correspondait pas à notre projet de famille... d'autant qu'on ne se voyait pas avec un seul enfant et la perspective de n'avoir notre famille "idéale" avec au moins 2 enfants que dans un délai très long, en admeettant que ça aboutisse, ne nous convenait pas. On a écarté la PMA très vite et lancé la procédure d'agrément dans la foulée, tout en se renseignant beaucoup. Il y a eu quelque chose comme un mois entre le diagnostic et le premier courrier, et un an entre le diagnostic et l'obtention de l'agrément. Cela n'a pas posé de problème car je pense que nous étions très au clair avec tout ça...
Fifoune
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Re: Un peu perdue...

Message non lu par Fifoune »

Pas de PMA ici non plus : nous n'avions pas envie de nous engager dans ce parcours douloureux (surtout pour les femmes) et médicalisé.
L'adoption nous est donc apparue rapidement comme une évidence et nous nous sommes lancés rapidement : nous avons eu notre premier agrément jeunes (à 27 et 28 ans), ce qui nous a permis de mener 3 procédures et d'adopter 3 enfants (ce que nous n'aurions jamais pu faire si nous nous étions lancés à 40 ans passés, usés par des années de PMA).

Donc non, la PMA n'est pas du tout une case obligée à cocher, et du moment que vous êtes au clair sur ce qui vous amène à l'adoption et que vous savez l'expliquer, il n'y a pas de raison que ça ne soit pas compris.
Ce qui va compter beaucoup (plus), c'est votre préparation, et votre compréhension des spécificités de la parentalité adoptive et du profil des enfants adoptés.

Pour le reste, vous risquez d'entendre beaucoup de clichés sur l'adoption (les gens ont beaucoup d'a prioris sur les sujets qu'ils ne connaissent pas) que vous allez déconstruire vous-mêmes au fur et à mesure que vous allez avancer dans les démarches.

Bonne réflexion !
Delphine
Delphine (46 ans) maman d'une puce de 18 ans (Haïti, 2009), d'un grand gars de 14 ans (RDC, 2016), et d'un mini gars de 8 ans (France, 2019).
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