Surprise des réactions

[EugénieJM]

Bonjour,

J'ai lu les échanges précédents entre gagatte, Yvonne et d'autres et je suis très surprise de certaines déclarations.

En effet, croyant être là pour des échanges constructifs concernant l'adoption d'enfants (quelqu'ils soient d'ailleurs), je m'aperçois que certaines personnes ne sont pas, selon leurs dires même "du côté des adoptants".

Quel mal y-a-t'il a vouloir donner de l'amour, à vouloir faire partager les choses que nous connaissons à des enfants. Quel mal de vouloir aider un enfant à grandir tout simplement. Alors parce-que nous ne pouvons "engendrer" (ce terme me semble absurde tellement il fait rapport au côté technique et médical de la chose), nous n'avons pas le droit d'offrir une famille à un enfant sous prétexte que nous le déracinons.

Mais que veulent dire ces paroles. SI certains d'entre vous peuvent m'aider à comprendre parce-que là je trouve que c'est très dur à entendre et que malheureusement ce genre de propos est le lot quotidien de beaucoup de parents adoptifs.

Pour en finir, nous ne sommes ni charitables, ni des monstres. Nous sommes juste des personnes avec des choses à partager et je ne voit encore une fois rien de mal à vouloir le faire. Quant à dire que nous "choisissons" l'âge, le sexe de nos enfants comme si nous allions au supermarché, c'est du grand n'importe quoi. Les personnes qui disent cela ne se rendent pas compte justement que c'est pour l'équilibre de nos enfants que nous ne nous engageons pas à la légère avec des enfants trop âgés ou autre. C'est juste une façons d'équilibrer les choses et de se sentir à l'aise avec l'enfant adopté. Eh oui, si nous parents ne le sommes pas cela pourrait être catastrophique pour les enfants.

Voilà je voulais juste partager un peu ma vision des choses.

Bonne journée à tous.

Eugénie

[Delphine]

Bonjour Eugénie,

Cette question est assez délicate.

un des problèmes que soulèvent les personnes auxquelles vous faites allusion, c'est que l'adoption n'est pas une solution, et peut au contraire provoquer plus de problèmes qu'elle n'en résout.
Enfin, disons, plus exactement, que l'adoption peut être vue comme une solution, mais une solution individuelle et à court terme.

Prenons le cas d'un enfant abandonné ou orphelin dont l'unique chance est l'adoption internationale.
Cette solution est unique car auparavant il n'y a pas eu assez d'aide au pays d'origine, par exemple le parrainage -et ainsi l'accès à l'éducation et à la formation professionnelle- de familles, ce qui peut permettre d'éviter des abandons ; ou le financement de petits centres d'accueil voire de familles d'accueil, qui permettraient à des enfants de grandir dans leur pays d'origine (donc pas de déracinement, mais en contrepartie pas de véritables "parents rien qu'à eux").
Si en amont toutes ces actions étaient faites, à long terme moins d'enfants seraient adoptables.


Or, il ne faut pas se voiler la face, désirer adopter un enfant revient à désirer qu'un enfant soit abandonné ou orphelin, quelque part, afin d'avoir une chance de pouvoir devenir parents (et même me concernant, moi qui ai adopté "par choix", je pense que le raisonnement est le même). Mais ce désir est normal, puisqu'un projet d'adoption ne doit surtout pas venir d'une envie "d'aider un petit malheureux", mais simplement d'un désir d'enfant "à soi".

Évidemment, normalement quand tout va bien, ce n'est pas le désir des adoptants qui provoque l'abandon.
C'est dans l'autre sens que ça se passe : un enfant est abandonné, donc on lui cherche des parents. Ouf, il y a plein de parents potentiels, y a plus qu'à choisir parmi eux.
Mais le souci, c'est qu'on peut observer que, dans certains pays, l'afflux des dossiers de candidats à l'adoption attirés par la rapidité et la facilité avec laquelle on peut adopter un tout-petit provoque une augmentation des abandons. C'est le cas de l'Éthiopie aujourd'hui. Il y a donc de quoi se poser des questions quant au risque de dérives causées par l'adoption internationale, ou du moins par une trop forte demande...



Personnellement je ne suis pas du tout contre l'adoption.

Concernant la souffrance de l'adopté : je ne pense pas qu'elle serait résolue en laissant les orphelins ou les enfants abandonnés dans les orphelinats. Je suis convaincue que rien ne vaut "des parents rien que pour soi" pour un enfant.

Concernant le choix qu'émettent les adoptants pour l'âge de l'enfant, le sexe ou l'origine : je pense qu'il est important que l'enfant réel ne soit pas trop loin de l'enfant rêvé pour que la greffe prenne, du moins du côté des parents (ce qui est nécessaire pour qu'elle prenne aussi du côté de l'enfant). Même si certaines restrictions (et leurs pseudo-motifs) me font parfois une drôle d'impression...

Mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de me poser des questions... ma fille aurait-elle été abandonnée si sa famille d'origine avait été parrainée ? ou si sa famille n'avait pas été certaine qu'en l'abandonnant devant l'orphelinat, elle serait adoptée dans un pays riche ? Ce qui, à leurs yeux, peut être vu comme une chance... (et à ses yeux à elle ???)
Oui, mais, si elle n'avait pas été abandonnée, elle ne serait pas MA fille ! Alors...


Je le redis : cette question n'est vraiment pas facile...

[arche35]

C'est vraiment un sujet très épineux...

Personnellement, j'ai une "préférence" justement pour l'adoption d'un pupille de l'état pour toutes les raisons qui ont été évoquées, (parce que si certains insinuent que les futurs adoptants n'y ont pas pensé c'est faux et injuste). Mais parce que j'ai eu la chance d'avoir déjà des enfants, ça ne m'inquiète pas trop d'adopter un enfant un peu plus "grand"... et donc je comprends aussi les parents qui se dirigent vers l'adoption internationale dans l'espoir d'avoir enfin "un bébé à eux".

Il y a tant d'enfants dans le monde que nous pourrions essayer de rendre heureux et tant de parents prêts à tenter cette aventure ! Renoncer parce qu'il n'y a que peu de pupilles adoptables dans son propre pays me semble loin d'être une réponse adaptée au problème (tant qu'il y aura de la pauvreté et des guerres dans le monde...)

Sans ignorer les problèmes liés (entre autres) au déracinement de ces enfants, est-ce donc si étrange de se sentir tous citoyens de la même petite planète et de se sentir prêts à accueilir un enfant quel que soit son continent d'origine ?

Beaucoup de doutes et d'interrogations plus que de réponses... mais échanger entre nous permet en général de faire avancer les réflexions de chacun. J'avoue avoir aussi été choquée par certains jugements un peu...abrupts...

[EugénieJM]

Merci les filles !!!

Je vois que vous avez compris le sens de ma démarche. Je comprends tout à fait que l'adoption soit quelque chose de compliqué et qu'il ne faut pas prendre les paramètres cités à la légère.

Je suis tout à fait d'accord avec les propos de Delphine et je comprends même si à mon avis les choses ont beaucoup évolué et que les parents des pays moinq favorisés ont, grâce au parrainage entre autres, souvent le choix de garder leur enfant.

Comme le dit arche35, j'ai simplement réagi à des propos que j'ai jugé très durs et qui font je pense du tort à l'adoption qui reste la plupart du temps une très belle aventure.

Chacun doit évoluer selon sa propre expérience et ses propres envies et je trouve que certains jugements portés sont hâtifs.

Voilà je voulais juste expliquer ma réaction.

Bonne soirée.

Eugénie

[Maryline33]

Bonsoir,
Tous ces avis sur l'adoption sont personnels, se sont des discussions qui peuvent permettre de faire réfléchir ou au contraire confirmer nos choix et motivations.
Je pense que ce sujet "l'adoption" comme bien d'autres ne peut faire l'unanimité.
Nous (en général) avons pris la décision d'adopter pour nos raisons personnelles et nous adoptons en France ou à l'étranger pour des raisons tout aussi personnelles.
Ensuite, chacun essaie de justifier ces choix, en premier lieu, avec l'agrément, ensuite avec notre entourage et pour finir avec des étrangers en venant sur des forums. Peut-être voulons-nous, nous rassurer, être certains d'avoir pris la bonne décission, d'avoir fait les bons choix, et répondre à nos inquiétudes . Alors, on se heurte à des personnes qui sont en totale contradiction avec nos choix et convictions et d'autres qui nous comprennent.
Je ne pense pas que l'on doit pour autant être choqué ou troublé par certains témoignages, en donnant nos impressions et sentiments on prend des risques, faire réagir, et avoir en réponses qui ne nous plairons pas. Mais le principal est peut-être d'avoir la chance de pouvoir s'exprimer, d'avoir des réponses sur nos inquiétudes. Prendre le meilleur, ce qui nous permettra d'avancer.
Notre agréssivité, peut se comprendre : nous attendons et espérons tous que notre souhait le plus cher se concrétise et nous réagissons avec notre coeur.

[EugénieJM]

Bonjour à toutes,

J'espère ne pas trop avoir choqué par mes paroles.

Je souhaitais juste prouver qsue l'adoption, même si le sujet est épineux et vaste, n'est pas aussi noire que le décrivait Yvonne et que chaque adoption est différente.

Pour toutes les autres, vous avez entièrement raison de dire que le sujet est en général et sauf cas exceptionnel bien réfléchi par les futurs adoptants. C'est d'ailleurs pour cela que je me suis inscrite sur ce forum. Je reprends d'ailleurs une parole d'un message précédent qui dit "il faut que la greffe prenne" et effectivement, pour qu'elle prenne il faut beaucoup de dialogue, être à l'aise et en accord avec ce que l'on fait et aussi je pense parfois que nous nous posons beaucoup trop de questions (moi la première) et que voir nos enfants ou futurs enfants grandir est ou sera la meilleure des réponses.

Bonne journée à toutes.

Eugénie.

[gagatte]

Eugenie parfois aussi je me demande si je ne me pose pas trop de questions... Tu as raison, il faut aussi faire confiance en la vie, et puis nos futurs enfants adoptes sont deja des survivants, il faut aussi leur faire confiance.