1er RV Psy et l'impression d'avoir été nulle

[mio]

Bonjour à tous,
Je suis nouvelle. Nous sommes un couple de 34 et 36 ans qui , comme tant d'autres,n'a pas de problème de procréation mais pour qui ça ne fonctionne pas.
Nous avons eu un premier rendez-vous avec l'assistance sociale et je n'étais déjà pas très "contente" de moi si on peut dire; pas très à l'aise, avec l'impression de ne pas avoir bien retranscrits mes sentiments.
Et ce matin nous avons vu la psy; et là c'est pire... c'est vrai que j'ai une histoire familiale un peu compliquée, des liens presques inexistants avec mon père, et elle a focalisé là -dessus, en me poussant à rentrer dans les détails de mon passé. Ella a conclu l'entretien en me disant qu"il fallait que je réfléchisse à ce que veut dire "vouloir un enfant" par rapport à ma propre famille. Comme si j'allais forcément reproduire avec mes enfants ce que j'avais vécu avec mes parents.
Avez vous eu cette impression que le spy cherche à vous déstabiliser? est ce vraiment le but de ces entretiens?
J'apréhendais, comme beaucoup j'imagine! mais je vais être encore plus stressée à l'entretien individuel...

[marianne]

Bonjour mio,

Oui, la psy creuse et cherche à vous déstabiliser. J'ai ressenti la même chose lors des rendez-vous, bien que je n'ai pas une histoire spécialement compliquée.
Personne n'a l'intention de reproduire avec ses enfants les mauvais aspects de son enfance, mais il se trouve que l'arrivée d'un enfant nous renvoie à notre enfance... ce n'est pas que de la théorie, c'est ce qui se passe en vrai... d'où l'intérêt d'avoir creusé un maximum ce qu'on a ressenti, afin d'essayer ensuite de ne pas le projeter sur l'enfant. Votre enfant vous déstabilisera toujours bien plus que la psy, c'est pourquoi elle pousse pour vérifier que vous êtes solide !

Le fait d'être mal à l'aise n'est pas forcément un mauvais point pour vous. Vous vous sentez concernée, il y a un enjeu, ça remue des choses, bien sûr que vous êtes mal à l'aise. Mais ce que veut voir la psy, c'est quelqu'un qui "joue le jeu", qui réfléchit, et reste ouvert, quelqu'un qui sait se remettre en question, prendre un peu de recul, et malgré tout ne pas être complètement brisée par toutes ces émotions et réflexions.

Et puis réellement, une fois que l'enfant sera là, ça fera remonter tellement de choses... ce que vous avez éclairci avant sera toujours autant qui ne viendra pas se mettre en travers en ce moment là (mais il y en aura encore ! on n'a jamais fini de se connaître).

Bon courage. La période des entretiens est très déstabilisante, moi j'ai trouvé tout ça très éprouvant. Mais ça vaut bien le coup !
Tenez nous au courant !

[JClaude]

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[Patricia01]

Oui, c'est le boulot des psy de pousser les postulants dans leur retranchement. Après, il semble y avoir de rares cas, isolés, où c'est exagéré, d'après certains témoignages ; j'espère que ce ne sera pas votre cas.
Tous cherchent à creuser notre passé, notre enfance, car comme l'a bien expliqué Marianne, qu'on le veuille ou non, la façon dont on perçoit la parentalité est conditionné par la façon dont on l'a vécue en tant qu'enfant (rapport à l'autorité, lien entre parents et enfants, permissivité ou autoritarisme...). Ca ne veut pas dire qu'on va le reproduire, mais que ça nous sert de référence, qu'on décidera ensuite de reproduire certaines choses ou au contraire qu'on se définira en opposition à ce qu'on a vécu pour d'autres. Il est important d'en être conscient car effectivement, quand l'enfant est là, on peut avoir des réactions instinctives différentes de celles qu'on imaginait, bien au chaud dans notre fauteuil... Mieux vaut explorer les blessures éventuelles du passé et les cicatriser avant l'arrivée de l'enfant (ou au moins prendre conscience de l'emprise éventuelle qu'il peut avoir).
Bref... il faut aussi être conscient que les travailleurs sociaux doivent faire un rapport fidèle à ce qu'on est et que ce rapport servira de base pour ensuite nous confier éventuellement un pupille (pour certains il ne faudra pas un couple trop "permissif", pour d'autres pas un couple trop rigide, par ex...). Ils ont besoin de deviner quel genre de parent on sera.

[mio]

merci de vos réponses!
J'ai eu le temps de repenser à cet entretien, à ce que nous avons dit, à ce sur quoi elle nous a demandé de réfléchir, et j'avoue qu'avec du recul ses questions me font réfléchir, et c'est bien. je reste forte, motivée comme jamais, prête à faire face à toutes les entretiens!
nous avons déjà pris contact avec l'efa de notre région, il nous tarde de rencontrer d'autres personnes qui sont en cours de demande d'agrément, comme nous.
d'ici là, prochain rv avec l'assistance sociale mardi prochain!

[nickel5562]

bonjour, c'est le premier ici, nous avons dans la semaine le 2 ème RDV psy, le premier a été eprouvant, la c'est pire car nous passons séparement, je le crains particulièrement, car mon temperament plutot timide me fait peur malgré le travail deja effectué la dessus, je crains de perdre tous mes moyens.
De plus la psy m'a demandé de lui faire un cours de psychiatrie la première fois etant infirmier en psychiatrie, je ne voyaais pas trop le rapport
prochain RDV jeudi, le sttress commence à monter

[anne-laure M]

bonjour
comme l'a dit Marianne je crois que ce que le/la psy cherche c'est surtout notre capacité à nous poser des questions et nous remettre en question (le premier pas vers une solution quand il y a un problème) beaucoup plus qu'aux réponses en elles-même; vous ne passez pas des entretiens pour devenir psy à l'ASE! juste pour essayer de voir s'il n'y a pas un énorme os sous le tapis, enfin je pense. Je suis persuadée que les psys regardent beaucoup plus nos savoir-"être" (comment nous nous comportons l'un vis-àvis de l'autre par exemple sur des sujets difficiles, sommes-nous capable de faire face à des situations stressantes sans paniquer / se braquer etc...?, d'aller chercher de l'aide à l'extérieur?...) que de nos "savoirs" tout court en psychologie.
Cela dit c'est naturellement déstabilisant, cette impression de "passer un examen" en parlant de choses aussi intimes... on a beau rationnaliser ce n'est pas le moment le plus agréable qui soit...
Nous nous étions tombés sur un personnage assez bizarre qui nous a fait tout un cours sur la psychogénéalogie (en gros la transmission des stress psychiques d'une génération à l'autre), je n'ai jamais su si elle était un peu fêlée ou si c'était une façon vraiment perverse de nous tester ... mais bon le rapport était bon c'est l'essentiel.
Anne-laure, maman de 2 loulous adoptés en 2008