Intolérance à l'échec.

Pour échanger sur la vie de tous les jours, parler des soucis et joies rencontrées : adaptation, scolarité, difficultés relationnelles ou comportementales.
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Patricia01
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Intolérance à l'échec.

Message non lu par Patricia01 »

Je souhaite partager une petite difficulté de ma cadette, sans doute rencontrée par d'autres parents adoptifs puisqu'il semble que ce soit des choses courantes chez nos enfants : l'intolérance à l'échec.

Ma petite puce de 7 ans ne supporte pas de se tromper.
- Elle ne supporte pas de perdre à un jeu, ça la met dans tous ses états, c'est un véritable drame (pourtant, perdre à un jeu de hasard, ou au jeu de dames face à un adulte, faut qu'elle apprenne que c'est normal). Elle en vient à refuser de jouer... alors qu'à l'origine elle aime ça.
- Elle supporte très mal l'idée d'avoir pu faire une bêtise, même accidentelle, elle va aller jusqu'à nier et accuser quelqu'un d'autre (on progresse tout doucement sur le sujet, elle voit bien que je ne la gronde pas pour des accidents et que je déteste le mensonge)
- Elle ne supporte pas de s'être trompée lorsqu'elle fait ses devoirs (avoir mal lu un mot, avoir oublié une lettre en écrivant) et se met dans une colère noire si on lui fait la moindre remarque ou correction ("bien...tu as juste oublié le "e" à la fin, qu'on n'entend pas ; vas-y, rajoute-le" "mais nan, tu dis n'importe quoi, y'a pas de e !!!!")... elle va tout barrer si ce n'est pas parfait, voire déchirer la feuille.

Je suis à la recherche de pistes pour l'aider à accepter, progressivement, qu'elle ait pu se tromper ou perdre à un jeu, que c'est normal et pas grave. SI certaines ont des idées miracles, je suis preneuse ! En un an je n'ai pas trouvé de stratégie efficace. Peut-être qu'il faut juste laisser faire le temps ? (c'est looooong!)
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
Pétronille
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Re: Intolérance à l'échec.

Message non lu par Pétronille »

Bonsoir Patricia,

Je trouve que c'est une super idée cette rubrique ! Je voulais te répondre par mp mais je ne peux pas ;)

Je comprends que cette situation soit difficile, pour ta fille et pour toi.
As tu des contacts avec un(e) psychologue du service adoption de ton CG ? Il/elle pourrait vous apporter une aide ponctuelle face à ce qui me semble (mais je ne suis absolument pas psy) peut-être un petit souci d'ego, d'estime de soi. En gros "si je perds/me trompe, je perds quelque chose de moi ?".
Dans ce genre de situation j'essaierais de rassurer l'enfant, mettre l'accent sur le moment sympa passé ensemble à jouer, ou sur le fait qu'on se trompe au début quand on apprend mais qu'on finit par y arriver, et je lui dis avec des mots simples que ça ne change pas ce qu'il est.
Mais bien sûr ce n'est pas miraculeux ("mais oui mais je veuuux gaaaagneeer") et tu as sûrement déjà pensé à tout ça... et moi je ne tiens pas spécifiquement compte du vécu d'abandon/adoption, quelqu'un de formé et expérimenté dans ce domaine le ferait bien mieux.
Si des pistes me viennent je t'en reparlerai.

A bientôt.
Pétronille
ABC
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Re: Intolérance à l'échec.

Message non lu par ABC »

Je ne suis pas maman, mais je lis pas mal de chose sur la discipline, l'évaluation positive ... Peut-être est-ce une piste à suivre plus en profondeur ?
Peut-être que ça permettrait à l'enfant de prendre davantage confiance en elle, et ainsi d'accepter de se tromper ...

Quelques liens peut-être utiles ?
http://apprendreaeduquer.fr/comment-cor ... -positive/
http://apprendreaeduquer.fr/erreurs-des-enfants/
https://www.youtube.com/watch?v=AagUJv5YhkQ

Bon courage
agrément pour un enfant de moins de 6 ans en avril 2015
Patricia01
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Re: Intolérance à l'échec.

Message non lu par Patricia01 »

Faut que j'aille lire tes liens, ABC, ça fait un moment que j'entends parler de tout ça, que je me dis qu'il faut l'appliquer, un peu à ma sauce, sans doute pas très bien. Pas assez souvent le temps de me plonger dans des lectures sur le sujet.
Les causes, je les connais, à peu près ; j'ai lu des bouquins sur l'adoption, j'ai été à une conférence de Joanne Lemieux : un problème d'estime de soi. En gros, faire une erreur la renvoie inconsciemment à l'idée qu'elle est imparfaite, donc pas aimable, et donc abandonnable. Bien sûr tout ça est inconscient, donc même en grandissant, je ne suis pas sûre que mettre des mots dessus et s'entendre expliquer la cause profonde du problème puisse le régler.
Et de mon côté, connaître la cause ne me donne guère de piste, à part l'idée de valoriser au maximum les réussites et de la féliciter beaucoup pour consolider son estime de soi fragile. Mais consolider l'estime de soi, c'est du long terme, et avec des carences affectives dans la toute petite enfance, il n'est pas certain que ce soit complètement possible, si je me souviens bien de certaines conférences (bien sûr tout dépend des capacités de résilience de chacun, mais il reste généralement des fragilités).
En attendant, concrètement au quotidien, je me dis qu'il faut que j'essaye à côté de trouver, face à chaque petit problème récurrent, une façon de faire face qui la rassure et au moins lui permette de ne pas être en souffrance.

Et je cherche... il y a des soucis que je sais comment aborder, par exemple les angoisses d'abandon récurrentes, mais je sèche complètement face aux angoisses d'échec... On a beau lui dire et répéter que ça n'est pas grave, c'est trop profondément ancré en elle pour que les mots suffisent à apaiser ça.

Et sinon, je peux effectivement en toucher deux mots à la psy du service adoption, on avait eu un très bon contact à l'époque.
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
bertag
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Re: Intolérance à l'échec.

Message non lu par bertag »

Bonsoir,

même problème avec notre fils (7 ans) pour les bêtises ( il élabore tout un scénario rocambolesque ou rejette la faute sur quelqu'un d'autre..) et avec les apprentissage scolaires..
D'après J Lemieux, ce comportement est le reflet de l'idée: si j'ai été abandonné bébé, c'est que j'étais mauvais , nul, pas beau.... et donc si je montre que je suis mauvais , mes parents pourraient m'abandonner à nouveau... j'essaie de cacher à mes nouveaux parents mes faiblesses pour ne pas être à nouveau abandonner...

Alors réassurance encore et encore ( non un bébé n'est jamais mauvais, moche ou nul et ce n'est pas de sa faute si il a été abandonné...), oui nous sommes ses parents "pour toute la vie", travail sur l'image de soi, ... c'est peut-être ça la solution!!
Nous aussi nous sommes preneur d'idées !!
Bertag
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