Notre adoption est un echec .
Re: Notre adoption est un echec .
Bonsoir Betty,
je suis complètement abasourdie par votre histoire..pour plusieurs raisons.
D'abord parce qu'au début, on dirait la notre. Un ainé de 7 ans ( adopté) et l'arrivée d'un "petit" frère il y a maintenant 8 mois, à l'âge de 3 ans.Notre petit a été abandonné par une toute jeune maman lorsqu'il avait 18 mois puis placé en orphelinat jusqu'à son arrivée chez nous. Et comme chez vous, rien ne s'est passé comme on l'imaginait, quoique..Nous savions qu'il était en souffrance, très grande, qu'il avait 3 ans et que ce serait difficile, on y était préparés et pourtant.
Je ne vous décrirais pas dans le détail les accès de violence des heures durant, les coups, crachats, morsures insultes et autres gaietés. Je ne vous décrirais pas les hurlements de rage et de désespoir à n'en plus finir, des journées entières..ni le désarroi du grand frère victime d'agressions physiques en règle et quasi systématiques. je ne vous décrirais pas non plus, les objets qui volent dans la maison, ni les "cacas" sur le parquet. Et encore moins la famille au bord de l'explosion, ni mes larmes de mère au coucher, me demandant en boucle si "on n'avait pas fait la plus grosse connerie de notre vie"..
La culpabilité sans nom de faire subir "çà" à notre grand, à notre famille et à ce petit que j'avais tant de mal à aimer. contre lequel j'ai ressenti de la colère, oui c'est vrai. la fatigue immense physique et morale de toute la famille, la peur si forte , l'énervement les cris..
je ne vous décris pas tout cela Betty, car de ce que je lis de votre histoire, le début ressemble à la nôtre et vous savez de quoi je parle..Voilà, pourquoi je suis abasourdie.
Mais pas seulement.
Nous n'avons jamais été seuls, jamais. dans le quotidien, oui bien sûr, mais notre OAA est là, et bien là.
Alors on parle, on raconte, on explique comme c'est dur et en face il y a toujours quelqu'un.
Cela a été si difficile, des nuits entières à reprendre les choses les unes après les autres, les écrire, réfléchir et surtout essayer de tenir bon. On a aussi promis à notre petit qu'on ne le laisserait pas et je sais qu'il l'a entendu, mais c'est si difficile, si violent pour lui. Les adultes l'ont trahi les uns après les autres, pourquoi nous ferait-il confiance ? pourquoi s'attacher à nous ? c'est tellement dangereux, ça fait si mal quand ça s'arrête. Et pour nous, parents qui croyions être prêts, déjà rodés..c'est si dur finalement aussi de s'attacher à un petit qui d'un seul coup vient vous "pourrir" la vie, c'est dur et très culpabilisant de ne pas réussir à respirer et garder son calme, de ne pas pleurer en se souvenant de comment c'était "avant"..
Et pourtant, Betty, on est prêtes à les aimer n'est-ce pas ?
8 mois après, notre fils a appris à sourire et à rire..8 mois après enfin, la violence physique est derrière, notre petit apprend la tendresse et l'innocence, les câlins et la complicité, les punitions et les règles.
8 mois après, il nous prend pour parents et l'attachement se manifeste vraiment. Les bon moments passés ensemble deviennent plus nombreux que les mauvais, les frères jouent et rient ensemble, se chamaillent et se jalousent de façon "normale".
Notre famille reprend le dessus, notre petit existe enfin.
Aujourd'hui je l'aime vraiment. Sa souffrance est immense de l'abandon initial, nous le savons, il faut l'accepter et je doute qu'il guérisse un jour de cette blessure, j'éspère qu'il pourra avancer tout de même, nous en parlons avec lui. Il faut qu'il sache qu'il est "aimable", qu'il n'est pas responsable de ce qui s'est passé. On verra. Nous ne pourrons pas tout.
Betty, après 6 mois notre fils non plus n'avait pas d'attachement très "visible" à notre égard, il commençait tout juste à parler un peu en français .Qui sont ces professionnels qui pensent qu'en 6 mois la souffrance d'un enfant peut disparaitre ???????????
Qu'ont-ils fait pour vous aider, pour aider votre petit ??? J'ai mis du temps à te répondre, c'était trop douloureux, trop proche de notre histoire et j'ai si mal pour votre fils à qui l'on impose une nouvelle souffrance, une nouvelle plaie.
Nous n'avons jamais été seuls, heureusement, car ton histoire me terrifie.
Je suis admirative de ton courage pour avoir apporté ton témoignage. Je vous souhaite bon courage dans les décisions que vous prendrez,
Si tu veux le nom d'une psychologue extraordinaire ..n'hésite pas.
Chams
je suis complètement abasourdie par votre histoire..pour plusieurs raisons.
D'abord parce qu'au début, on dirait la notre. Un ainé de 7 ans ( adopté) et l'arrivée d'un "petit" frère il y a maintenant 8 mois, à l'âge de 3 ans.Notre petit a été abandonné par une toute jeune maman lorsqu'il avait 18 mois puis placé en orphelinat jusqu'à son arrivée chez nous. Et comme chez vous, rien ne s'est passé comme on l'imaginait, quoique..Nous savions qu'il était en souffrance, très grande, qu'il avait 3 ans et que ce serait difficile, on y était préparés et pourtant.
Je ne vous décrirais pas dans le détail les accès de violence des heures durant, les coups, crachats, morsures insultes et autres gaietés. Je ne vous décrirais pas les hurlements de rage et de désespoir à n'en plus finir, des journées entières..ni le désarroi du grand frère victime d'agressions physiques en règle et quasi systématiques. je ne vous décrirais pas non plus, les objets qui volent dans la maison, ni les "cacas" sur le parquet. Et encore moins la famille au bord de l'explosion, ni mes larmes de mère au coucher, me demandant en boucle si "on n'avait pas fait la plus grosse connerie de notre vie"..
La culpabilité sans nom de faire subir "çà" à notre grand, à notre famille et à ce petit que j'avais tant de mal à aimer. contre lequel j'ai ressenti de la colère, oui c'est vrai. la fatigue immense physique et morale de toute la famille, la peur si forte , l'énervement les cris..
je ne vous décris pas tout cela Betty, car de ce que je lis de votre histoire, le début ressemble à la nôtre et vous savez de quoi je parle..Voilà, pourquoi je suis abasourdie.
Mais pas seulement.
Nous n'avons jamais été seuls, jamais. dans le quotidien, oui bien sûr, mais notre OAA est là, et bien là.
Alors on parle, on raconte, on explique comme c'est dur et en face il y a toujours quelqu'un.
Cela a été si difficile, des nuits entières à reprendre les choses les unes après les autres, les écrire, réfléchir et surtout essayer de tenir bon. On a aussi promis à notre petit qu'on ne le laisserait pas et je sais qu'il l'a entendu, mais c'est si difficile, si violent pour lui. Les adultes l'ont trahi les uns après les autres, pourquoi nous ferait-il confiance ? pourquoi s'attacher à nous ? c'est tellement dangereux, ça fait si mal quand ça s'arrête. Et pour nous, parents qui croyions être prêts, déjà rodés..c'est si dur finalement aussi de s'attacher à un petit qui d'un seul coup vient vous "pourrir" la vie, c'est dur et très culpabilisant de ne pas réussir à respirer et garder son calme, de ne pas pleurer en se souvenant de comment c'était "avant"..
Et pourtant, Betty, on est prêtes à les aimer n'est-ce pas ?
8 mois après, notre fils a appris à sourire et à rire..8 mois après enfin, la violence physique est derrière, notre petit apprend la tendresse et l'innocence, les câlins et la complicité, les punitions et les règles.
8 mois après, il nous prend pour parents et l'attachement se manifeste vraiment. Les bon moments passés ensemble deviennent plus nombreux que les mauvais, les frères jouent et rient ensemble, se chamaillent et se jalousent de façon "normale".
Notre famille reprend le dessus, notre petit existe enfin.
Aujourd'hui je l'aime vraiment. Sa souffrance est immense de l'abandon initial, nous le savons, il faut l'accepter et je doute qu'il guérisse un jour de cette blessure, j'éspère qu'il pourra avancer tout de même, nous en parlons avec lui. Il faut qu'il sache qu'il est "aimable", qu'il n'est pas responsable de ce qui s'est passé. On verra. Nous ne pourrons pas tout.
Betty, après 6 mois notre fils non plus n'avait pas d'attachement très "visible" à notre égard, il commençait tout juste à parler un peu en français .Qui sont ces professionnels qui pensent qu'en 6 mois la souffrance d'un enfant peut disparaitre ???????????
Qu'ont-ils fait pour vous aider, pour aider votre petit ??? J'ai mis du temps à te répondre, c'était trop douloureux, trop proche de notre histoire et j'ai si mal pour votre fils à qui l'on impose une nouvelle souffrance, une nouvelle plaie.
Nous n'avons jamais été seuls, heureusement, car ton histoire me terrifie.
Je suis admirative de ton courage pour avoir apporté ton témoignage. Je vous souhaite bon courage dans les décisions que vous prendrez,
Si tu veux le nom d'une psychologue extraordinaire ..n'hésite pas.
Chams
Re: Notre adoption est un echec .
Bonjour Betty,
Je suis consternée en lisant votre témoignage.
Je vous souhaite beaucoup de courage, ainsi qu'à votre famille et la petite soeur d'Abdoulaye. Sa réaction est bien compréhensible, et comme il est difficile pour une petite fille de pouvoir comprendre tout cela, alors que nous mêmes ne le comprenons pas forcément.
Combien il doit être difficile de vivre tout cela...
Et comme il est frustrant que vous ne puissiez avoir aucun contact avec Abdoulaye, cela vous permettrait d'analyser les choses par vous même et pas à travers des interprétations de tiers...
C'est pourquoi je suis assez d'accord avec l'approche de Cloclo et pense qu'il faut vous faire aider, conseiller, ne pas avoir qu'un "son de cloche". Comment peut ont à ce point exclure la famille de coeur, même si l'enfant montre des troubles de l'attachement ?
Je vous souhaite beaucoup de courage Betty ainsi qu'à votre famille pour cette épreuve et ai également une petite pensée émue pour cette petite soeur.
A bientot Betty et n'hésitez pas à nous donner des nouvelles.
Chrystèle
Je suis consternée en lisant votre témoignage.
Je vous souhaite beaucoup de courage, ainsi qu'à votre famille et la petite soeur d'Abdoulaye. Sa réaction est bien compréhensible, et comme il est difficile pour une petite fille de pouvoir comprendre tout cela, alors que nous mêmes ne le comprenons pas forcément.
Combien il doit être difficile de vivre tout cela...
Et comme il est frustrant que vous ne puissiez avoir aucun contact avec Abdoulaye, cela vous permettrait d'analyser les choses par vous même et pas à travers des interprétations de tiers...
C'est pourquoi je suis assez d'accord avec l'approche de Cloclo et pense qu'il faut vous faire aider, conseiller, ne pas avoir qu'un "son de cloche". Comment peut ont à ce point exclure la famille de coeur, même si l'enfant montre des troubles de l'attachement ?
Je vous souhaite beaucoup de courage Betty ainsi qu'à votre famille pour cette épreuve et ai également une petite pensée émue pour cette petite soeur.
A bientot Betty et n'hésitez pas à nous donner des nouvelles.
Chrystèle
Re: Notre adoption est un echec .
Je suis moi aussi totalement abasourdie par la brutalité de l'épisode final (temporairement final?). Et par l'idée qu'on pourrait "respecter le choix de l'enfant" - un enfant de cet âge! Qu'on doive respecter cet enfant ne fait aucun doute, qu'on doive l'approcher tout doucement, certes, ne pas se jeter sur lui en le couvrant de baisers tant qu'il est dans le refus et pas encore apprivoisé, bien évidemment, mais qu'on respecte chez lui un prétendu désir de ne pas avoir de famille... me laisse un peu rêveuse. Je me demande franchement ce que cela peut bien vouloir dire.
Je suis plutôt du côté de la personne qui a dit que le temps écoulé était très insuffisant - même s'il a pu être suffisant pour d'autres enfants, votre fille, peut-être... Selon ce qu'a vécu cet enfant, il se peut que plus de temps soit nécessaire, bien plus de temps... On parle parfois de principe de temps équivalent - et dans ce cas là, il faudrait quatre ans et non six mois!
Je ne sais pas comment vous vivez cette période de mise à distance, si elle vous sert à retrouver des forces, eh bien dans ce cas tant mieux. Peut-être pouvez-vous en parler de cette manière-là avec ce petit garçon, en lui disant (selon ce que vous ressentez et la manière dont vous vous situez) que cette mise à distance fait du bien à tout le monde en permettant de faire le point et de faire retomber la pression, mais que vous souhaiter rester ses parents et être en train de rechercher le mode de fonctionnement qui puisse convenir à toute la famille...? Il se peut que lui aussi, une fois l'euphorie d'une nouvelle expérience, un peu grisante, peut-être, passée, ait envie de revenir vers vous. Il se peut malheureusement que ses capacités d'attachement, visiblement très entamées, l'aient été encore un peu plus, et qu'il n'aille pas dans ce sens-là. Le problème pour ce type d'enfant, c'est que s'attacher = se mettre en danger puisque qui dit "s'attacher" dit "risque de souffrir"... Il est clair qu'un foyer avec des copains et des éducateurs, c'est nettement moins impliquant et ça met moins en danger. L'ennui est que ça ne vous donne pas des gens sur qui on peut compter pour la vie et qui seront prêts à vous soutenir, y compris quand on fait pis que pendre et qu'ils y perdront le boire et le manger - parce que la différence entre des parents et des éducateurs, c'est là qu'on la fait... Mais ça, il ne le sait pas encore, il est bien trop petit... ou il le pressent et justement, il a peur de cet investissement, trop lourd pour lui.
Quelle que soit la suite, j'espère que vous trouverez les mots pour lui et pour vous, ainsi que de l'aide pour la vivre, vous et votre fille, dont la confiance a certainement dû être entamée aussi.
Je suis plutôt du côté de la personne qui a dit que le temps écoulé était très insuffisant - même s'il a pu être suffisant pour d'autres enfants, votre fille, peut-être... Selon ce qu'a vécu cet enfant, il se peut que plus de temps soit nécessaire, bien plus de temps... On parle parfois de principe de temps équivalent - et dans ce cas là, il faudrait quatre ans et non six mois!
Je ne sais pas comment vous vivez cette période de mise à distance, si elle vous sert à retrouver des forces, eh bien dans ce cas tant mieux. Peut-être pouvez-vous en parler de cette manière-là avec ce petit garçon, en lui disant (selon ce que vous ressentez et la manière dont vous vous situez) que cette mise à distance fait du bien à tout le monde en permettant de faire le point et de faire retomber la pression, mais que vous souhaiter rester ses parents et être en train de rechercher le mode de fonctionnement qui puisse convenir à toute la famille...? Il se peut que lui aussi, une fois l'euphorie d'une nouvelle expérience, un peu grisante, peut-être, passée, ait envie de revenir vers vous. Il se peut malheureusement que ses capacités d'attachement, visiblement très entamées, l'aient été encore un peu plus, et qu'il n'aille pas dans ce sens-là. Le problème pour ce type d'enfant, c'est que s'attacher = se mettre en danger puisque qui dit "s'attacher" dit "risque de souffrir"... Il est clair qu'un foyer avec des copains et des éducateurs, c'est nettement moins impliquant et ça met moins en danger. L'ennui est que ça ne vous donne pas des gens sur qui on peut compter pour la vie et qui seront prêts à vous soutenir, y compris quand on fait pis que pendre et qu'ils y perdront le boire et le manger - parce que la différence entre des parents et des éducateurs, c'est là qu'on la fait... Mais ça, il ne le sait pas encore, il est bien trop petit... ou il le pressent et justement, il a peur de cet investissement, trop lourd pour lui.
Quelle que soit la suite, j'espère que vous trouverez les mots pour lui et pour vous, ainsi que de l'aide pour la vivre, vous et votre fille, dont la confiance a certainement dû être entamée aussi.
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Re: Notre adoption est un echec .
Bonjour à tous,
Nous avons rendu visite à Abdoulaye pour la 1ère et la dernière fois hier matin... Nous avons appris 5 mn avant l'entretien qu'il s'agissait d'une prise de congés définitive et qu'il était déjà au courant du but de notre visite (le choc)... L'entretien avec notre fils a duré moins de 20 mn, sous contrôle de 2 médiateurs qui ont orienté la visite... Abdoulaye semblait éteint, il fixait le mur en se mordant les doigts, s'efforçant de garder une consistance (je l'ai perçu comme ça) malgré son chagrin: je garderai cette horrible image toute ma vie..... Il nous a entendu lui dire que nous l'aimions mais que son bonheur passait avant notre désir de l'avoir avec nous et que nous étions désolés de ne pas savoir trouver les "trucs" pour le rendre heureux en famille avec nous, que nous lui souhaitons une vie heureuse... La travailleuse sociale a ajouté que ce n'était pas sa faute et qu'elle avait d'autres projets pour lui... Notre fille qui est en vacances 1 semaine chez mes parents, n'aura même pas pu dire au revoir à son petit frère... C'est dur de témoigner aujourd'hui.
Mon coeur de mère souffre, mon mari ne dit plus un mot, je suis certaine qu'Abdou souffre aussi, même s'il ne nous réclame pas...
Il va falloir bcp de temps pour cicatriser. Et je ne vous parle pas de la culpabilité qui nous ronge.
Merci à tous du temps que vous avez pris pour me répondre.
Betty
Nous avons rendu visite à Abdoulaye pour la 1ère et la dernière fois hier matin... Nous avons appris 5 mn avant l'entretien qu'il s'agissait d'une prise de congés définitive et qu'il était déjà au courant du but de notre visite (le choc)... L'entretien avec notre fils a duré moins de 20 mn, sous contrôle de 2 médiateurs qui ont orienté la visite... Abdoulaye semblait éteint, il fixait le mur en se mordant les doigts, s'efforçant de garder une consistance (je l'ai perçu comme ça) malgré son chagrin: je garderai cette horrible image toute ma vie..... Il nous a entendu lui dire que nous l'aimions mais que son bonheur passait avant notre désir de l'avoir avec nous et que nous étions désolés de ne pas savoir trouver les "trucs" pour le rendre heureux en famille avec nous, que nous lui souhaitons une vie heureuse... La travailleuse sociale a ajouté que ce n'était pas sa faute et qu'elle avait d'autres projets pour lui... Notre fille qui est en vacances 1 semaine chez mes parents, n'aura même pas pu dire au revoir à son petit frère... C'est dur de témoigner aujourd'hui.
Mon coeur de mère souffre, mon mari ne dit plus un mot, je suis certaine qu'Abdou souffre aussi, même s'il ne nous réclame pas...
Il va falloir bcp de temps pour cicatriser. Et je ne vous parle pas de la culpabilité qui nous ronge.
Merci à tous du temps que vous avez pris pour me répondre.
Betty
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- Situation familliale : Heureuse maman d'un petit trésor made in Vietnam depuis le 14 octobre 2013
- emailpersonnel : elise47300@yahoo.fr
Re: Notre adoption est un echec .
Bonjour à tous et à toutes,
Je viens de lire le témoignage de Betty et, comme beaucoup de personnes, je suis effarée...
Je n'ai pas les mots tant je suis abasourdie...
Betty, avez-vous pu laisser un mot à votre petit garçon?
Je pense vraiment fort à vous, à vous trois...
Je viens de lire le témoignage de Betty et, comme beaucoup de personnes, je suis effarée...
Je n'ai pas les mots tant je suis abasourdie...
Betty, avez-vous pu laisser un mot à votre petit garçon?
Je pense vraiment fort à vous, à vous trois...
Re: Notre adoption est un echec .
Betty,
Battez-vous ! Réagissez et n'acceptez pas cette décision qui semble totalement abusive sur un plan légal. Demandez un rendez-vous avec le Juge pour enfants, faites vous soutenir par des associations.
Battez-vous !
Aucun progrès de certains services depuis 20 ans !
Tenez-bon !
Battez-vous ! Réagissez et n'acceptez pas cette décision qui semble totalement abusive sur un plan légal. Demandez un rendez-vous avec le Juge pour enfants, faites vous soutenir par des associations.
Battez-vous !
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- Localisation : département de l'Ain
- Situation familliale : Mariée, 2 enfants (adoptées)
- Profession, activité : enseignante
- Profil adoption : Maman de deux adorables puces : l'une de 17 ans, arrivée d'Ethiopie à l'âge de 15 mois 1/2 via Passerelle, et l'autre, 14 ans, arrivée du Vietnam via Médecins du Monde en avril 2010 (chacune avec leur particularité : TDAH-dyspraxie-dysphasie pour la grande, hép B pour la petite) ; membre active EFA01
- emailpersonnel : patphil01@yahoo.fr
Re: Notre adoption est un echec .
Je viens de lire la fin de l'histoire d'Abdoulaye...et comme tout le monde je suis abasourdie.
Juste une précision : était-il pupille, et s'agissait-il des 6 mois durant lesquels il était simplement "placé en vue d'adpption", auquel cas vous n'auriez effectivement que peu de recours ? Si ce n'est pas le cas vous pouvez sans douteencore vous battre, mais si c'est bien cette situation ça sera plus dur.
Mais quoiqu'il en soit, l'attitude des travailleurs sociaux a été en-dessous de tout...
- D'abord, s'il s'agissait d'un pupille, son adoptabilité n'a pas ét correctement évaluée (il n'était sans doute pas prêt à être adopté)
- Ensuite, et surtout, la façon dont s'est passé le désapparentement me laisse sans voix ! Là ils ont clairement aggravé les troubles de l'attachement du gosse, qui n'osera plus s'attacher à une nouvelle famille. Se rendent-ils compte qu'ils ont sans doute achevé ce môme ? Ont-ils la moindre formation sur ce qu'est l'attachement, sur le temps que ça nécessite, et sur le fait que cette attitude ingérable est parfaitement explicable, et qu'avec le temps et des conseils avisés on peut en venir à bout (certes, pas toujours...) ? Je sors d'une conférence de J. Lemieux qui insiste sur la disponibilité indispensable pendant des mois, de préférence un an minimum d'au moins un des deux parents, et qui livre aussi pas mal de conseils efficaces, avec lesquels dans la grande majorité des cas on finit par s'en sortir... Mais selon elle il faut compter au minimum un an et parfois plus !
Non, vraiment, je suis horrifiée... Ils auraient pu décider d'attendre encore quelques mois, en vous soutenant dans votre parentalité naissante plutôt qu'en vous jugeant... mais peut-être ont-ils senti que vous n'aviez plus la force de vous battre pour construire cette attachement, que votre souffrance à vous et à votre famille était trop grande ?
Je ne comprends pas que ça puisse encore se passer ainsi avec tout ce qu'on sait maintenant sur l'attachement...
Juste une précision : était-il pupille, et s'agissait-il des 6 mois durant lesquels il était simplement "placé en vue d'adpption", auquel cas vous n'auriez effectivement que peu de recours ? Si ce n'est pas le cas vous pouvez sans douteencore vous battre, mais si c'est bien cette situation ça sera plus dur.
Mais quoiqu'il en soit, l'attitude des travailleurs sociaux a été en-dessous de tout...
- D'abord, s'il s'agissait d'un pupille, son adoptabilité n'a pas ét correctement évaluée (il n'était sans doute pas prêt à être adopté)
- Ensuite, et surtout, la façon dont s'est passé le désapparentement me laisse sans voix ! Là ils ont clairement aggravé les troubles de l'attachement du gosse, qui n'osera plus s'attacher à une nouvelle famille. Se rendent-ils compte qu'ils ont sans doute achevé ce môme ? Ont-ils la moindre formation sur ce qu'est l'attachement, sur le temps que ça nécessite, et sur le fait que cette attitude ingérable est parfaitement explicable, et qu'avec le temps et des conseils avisés on peut en venir à bout (certes, pas toujours...) ? Je sors d'une conférence de J. Lemieux qui insiste sur la disponibilité indispensable pendant des mois, de préférence un an minimum d'au moins un des deux parents, et qui livre aussi pas mal de conseils efficaces, avec lesquels dans la grande majorité des cas on finit par s'en sortir... Mais selon elle il faut compter au minimum un an et parfois plus !
Non, vraiment, je suis horrifiée... Ils auraient pu décider d'attendre encore quelques mois, en vous soutenant dans votre parentalité naissante plutôt qu'en vous jugeant... mais peut-être ont-ils senti que vous n'aviez plus la force de vous battre pour construire cette attachement, que votre souffrance à vous et à votre famille était trop grande ?
Je ne comprends pas que ça puisse encore se passer ainsi avec tout ce qu'on sait maintenant sur l'attachement...
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
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- Enregistré le : sam. 10 janv. 2009 14:25
- Localisation : Europe
- Situation familliale : Mariée, trois enfants
- Profil adoption : un enfant adopté
- emailpersonnel : magaliparent@hotmail.com
Re: Notre adoption est un echec .
Il me semble que la séparation et le désapparentement ont fait suite à une demande des parents adoptifs.
Chams j'ai été très touchée par votre témoignage, les grandes difficultés auxquelles vous avez su faire face, sans jamais renoncer à tenir votre "promesse" et votre engagement. Je vous admire beaucoup et je vous souhaite beaucoup de bonheur encore pour la suite.
Chams j'ai été très touchée par votre témoignage, les grandes difficultés auxquelles vous avez su faire face, sans jamais renoncer à tenir votre "promesse" et votre engagement. Je vous admire beaucoup et je vous souhaite beaucoup de bonheur encore pour la suite.
mariée, trois enfants
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- Enregistré le : lun. 16 janv. 2012 14:46
Re: Notre adoption est un echec .
[quote="gagatte"]Il me semble que la séparation et le désapparentement ont fait suite à une demande des parents adoptifs.
Faux! Il me semble que vous jugez d'une situation un peu vite. Nous n'avons jamais demandé le désapparentement. Nous avions besoin d'aide pour faire famille... C'est différent.
Faux! Il me semble que vous jugez d'une situation un peu vite. Nous n'avons jamais demandé le désapparentement. Nous avions besoin d'aide pour faire famille... C'est différent.
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- emailpersonnel : eoliah.eoliah@laposte.net
Re: Notre adoption est un echec .
Faire porter la responsabilité aux adoptants, à l'adopté ou à l'administration n'est qu'une échappatoire pour ne pas voir la réalité. L'adoption a été mise en place et valorisée légalement à la fin du XIXième siécle pour résoudre des problèmes de pléthore de naissances qui n'était plus résorbée par la mortalité massive des périodes précédentes. Ce "pis aller" libérait l'état d'une charge qu'il ne pouvait assumer et a été auréolé par une vision chrétienne de "charité".
Dans notre XXIième siècle, la pléthore s'étant transformée en pénurie, le sens s'est perdu, l'adoption internationale se raccroche a cette vision obsolète (ailleurs ils sont pauvres) en y ajoutant quelques touches de déni de nature (le lien biologique ne compte pas, seul celui qui donne l'amour est parent) on arrive à une situation ingérable de conseils contradictoires entre les tenants de la psychanalyse (on ne se remet jamais de l'abandon initial), ceux du confort matériel (ici il a tout), ceux de l'amour qui sauve tout, et ceux de l'anti racisme (on va faire un tribu arc en ciel pour prouver..). Alors bravo à ceux qui sont heureux avec leurs enfants adoptés, mais ceux qui sont malheureux dites vous que vous êtes nombreux dans ce cas et n'hésitez pas à témoigner auprès des chargés des "agréments"
Dans notre XXIième siècle, la pléthore s'étant transformée en pénurie, le sens s'est perdu, l'adoption internationale se raccroche a cette vision obsolète (ailleurs ils sont pauvres) en y ajoutant quelques touches de déni de nature (le lien biologique ne compte pas, seul celui qui donne l'amour est parent) on arrive à une situation ingérable de conseils contradictoires entre les tenants de la psychanalyse (on ne se remet jamais de l'abandon initial), ceux du confort matériel (ici il a tout), ceux de l'amour qui sauve tout, et ceux de l'anti racisme (on va faire un tribu arc en ciel pour prouver..). Alors bravo à ceux qui sont heureux avec leurs enfants adoptés, mais ceux qui sont malheureux dites vous que vous êtes nombreux dans ce cas et n'hésitez pas à témoigner auprès des chargés des "agréments"