Soeur d'un enfant adopté .

Vos témoignages d'adoption, heureux ou malheureux, d'adoptant ou d'adopté.
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liibellule
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Enregistré le : dim. 2 oct. 2011 22:37

Soeur d'un enfant adopté .

Message non lu par liibellule »

bonjour,
Voila je suis biologiquement la fille de mes parents et j'ai une petite soeur qui elle a été adoptée.

L'histoire de ma famille est simple,mes parents ne pouvant pas avoir d'enfant on suivit divers traitement, je suis née au dernier essais alors qu'il avais déjà lancé la demande d'adoption.Je suis née ils ont donc gelé la procédure pour la remettre en marche 6 ans plus tard pour avoir un deuxième enfants.Le pays choisi a été Madagascar, ils m'ont très bien impliqué dans cette aventure tout m'a été expliqué avec patience et délicatesse etc ... Je les même accompagnée lors du voyage, notre famille et les amis de mes parents les ont beaucoup soutenus, bref une belle adoption, une jolie histoire ...

Seulement voila ma soeur a maintenant 12 ans, elle vois un psy depuis toujours je crois, elle a des difficultés scolaires, quelques comportements bizarres qui se sont calmés depuis environ 3ans mais bref un tas de choses qui font que le sujet Adoption est trés présent et je l'avoue ça m'agace ,elle ne peut pas s’empêcher de toujours tout rapporter a elle et donc a son adoption.

je l'aime énormément et j'adore les moments qu'on peut passer en famille, seulement en lisant quelque témoignage de ce site et en considérant ma situation je ne peut pas m’empêcher de me dire est-ce qu'on en fait pas un peu trop avec toutes ces histoires ?
Est-ce que l'adoption ne devient pas une excuse a certains comportements ?
parfois j'aimerai que ce soit plus simple ....
Patricia01
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Profil adoption : Maman de deux adorables puces : l'une de 17 ans, arrivée d'Ethiopie à l'âge de 15 mois 1/2 via Passerelle, et l'autre, 14 ans, arrivée du Vietnam via Médecins du Monde en avril 2010 (chacune avec leur particularité : TDAH-dyspraxie-dysphasie pour la grande, hép B pour la petite) ; membre active EFA01
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Re: Soeur d'un enfant adopté .

Message non lu par Patricia01 »

Ah, si c'était toujours simple....
Ca me fait penser que parmi mes collègues profs, j'en ai qui s'agacent qu'on excuse tout par l'adoption, quand un de nos collégiens est concerné... mais en tant que maman, j'ai forcément une vision plus partiale - mais mieux informée.

Bon, c'est vrai qu'il est toujours très difficile, devant un comportement qui interroge, de savoir si c'est lié à l'adoption ou non. On n'arrive parfois jamais à trancher. Il y a des enfants non adoptés qui ont une crise d'adolescence explosive, par exemple, ou des problèmes de confiance en eux.
Ce qui est certain, c'est que l'histoire d'un enfant qui a connu un abandon favorise, par la suite, certains soucis, un peu plus que pour des enfants qui n'ont pas vécu ce genre de traumatisme : cela peut se traduire par une très mauvaise estime de soi, et/ou une difficulté à tisser des liens, et/ou une intolérance à la frustration et/ou intolérance de l'échec, et des tas d'autres qui ne me viennent pas spontanément à l'esprit. Et à l'adolescence, moment où psychologiquement on gagne en autonomie en reconstruisant différemment les liens familiaux, ce n'est pas forcément facile quand ces liens sont fragilisés à l'origine.
Certains enfants adoptés ne présenteront pas du tout ces symptômes et iront très bien, d'autres enfants non adoptés, eux, auront les mêmes. Donc c'est vrai qu'il est difficile de faire la part entre ce qui est lié à l'adoption et ce qui serait advenu même si l'enfant était né de nous.

Mais il reste qu'on se construit chacun à travers son histoire, et un enfant adopté a un vécu douloureux quelque part dans son passé (il a au minimum le traumatisme d'avoir un jour été abandonné, d'avoir perdu son adulte référent, et selon les histoires d'autres s'y ajoutent) donc c'est compréhensible qu'en cas de problème, quand on cherche d'où ça vient, on se penche sur le passé... et donc l'abandon. Blessure initiale qui a pu être amplifiée ensuite par certains faits qui sinon seraient restés anodins... mais ça c'est le boulot des psy.

Et pour les soucis scolaires : le manque de stimulation et de stabilité affective, et les diverses carences durant la toute petite enfance et même avant, tout ça a des conséquence, mais là aussi, on ne sait jamais à quel point les difficultés scolaires peuvent être liées à l'histoire. Certains vont compenser les carences de l'enfance, d'autres non... (lire "l'enfant adopté en difficulté d'apprentissage", de Marie-José lambert)

Vous trouvez l'adoption trop présente dans les discussions, en fait... liée sans doute à des discussions sur les problèmes divers rencontrés par votre soeur. Bon, ben moi je vois une seule chose à faire : positiver le plus possible, parler moins des problèmes et plus de tout ce qui va bien et des réussites, parler moins du passé et plus du présent et des projets d'avenir... même si c'est pas facile à son âge de se projeter. Peut-être se concentrer sur les solutions à apporter aux problèmes et pas sur leurs causes ?

Allez, courage ! Ca ne doit pas être facile d'avoir une petite soeur qui prend toute cette place, mais elle a bien de la chance d'avoir une grande soeur pour l'accompagner un peu sur le chemin de la vie !
Et surtout, n'hésitez pas à en parler avec vos parents, de ce sujet adoption qui prend toute la place et excuse trop de choses pour vous. Ils sauront peut-être rendre cette histoire moins pesante.
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
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