Notre adoption est un echec .

Vos témoignages d'adoption, heureux ou malheureux, d'adoptant ou d'adopté.
Larrylg
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Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par Larrylg »

Je pense que vous avez mal lu ce que j'ai écrit. Cela ne fait pas trois ans que je vis avec un enfant difficile, mais 6 fois plus longtemps que vous. Les autres parents avec qui nous travaillons ensemble pour nous épauler et rechercher de l'aide pour nos enfants ont des expériences de durée semblable: certains 20 ans, d'autres 15 ans. Je n'ai rien à ajouter à ajouter à ce que je vous ai écrit plus haut........ Je déplore seulement que vous n'ayez pu trouver l'aide nécessaire....Ceci devrait faire réfléchir beaucoup de gens à certains problèmes liés à l'adoption....et les faire réagir pour exiger que les associations et les administrations se remuent pour que les choses changent. Ma colère, comme celle des autres parents est aussi grande que la vôtre, mais nous refusons de baisser les bras. Nous savons qu'à force de remuer ciel et terre nous avons commencé à trouver des solutions pour certains de nos enfants; malheureusement pas pour tous encore. Mais il y a encore quelques psychologues, quelques éducateurs qui prennent au sérieux les souffrances de nos enfants; et nous espérons qu'il y en aura de plus en plus dans la mesure où les adoptants réagiront avec force et détermination.
gagatte
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Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par gagatte »

Amarc49,

Les comportements extremes de votre enfant seraient une vengeance en reponse aux limites que vous avez tente de lui poser apres son epoque "enfant-roi" a l'orphelinat(?) ?

Le rejet appelle le rejet helas, c'est humain.

Beneficiez-vous aussi d'un suivi pour prendre du recul par rapport a vos souffrances, aux sentiments negatifs (et on peut le comprendre avec des mois de fatigue nerveuse, morale, physique) que vous inspire votre enfant?

J'ai envie de dire, tenez bon, ne laissez pas votre enfant s'auto-detruire et reussir a se faire rejeter a nouveau, mais bien evidemment je ne suis pas a votre place au quotidien, avec d'autres enfants a charge qui plus est. Je decouvre qu'il existerait la possibilite de confier votre enfant a l'ASE apres avoir signe un proces-verbal d'abandon :

http://osi.bouake.free.fr/?Enfants-adop ... nerabilite

En tout cas tous les enfants meritent une seconde, voire une troisieme chance! Il faut y croire
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yvonne
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Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par yvonne »

Bonjour Ophélie et Amarc
vous n' êtes pas les seuls à n' avoir eu qu'une seule issue : le placement de votre enfant adoptif en foyer.Je connais plusieurs adoptants qui n'ont pas eu d' autre choix.Et comme vous ce n'est pas de gaité de cœur qu'ils en sont arrivés là.Chez nous la fin de l' adolescence de l'une de nos filles adoptives a été très difficile et l' enfer au quotidien avec son climat de violence s'est installé peu à peu chez nous.Dans cet enfer mon mari et moi mais aussi son frère et sa sœur plus jeunes.Mettre des règles comme disent les bonnes âmes cela permet essentiellement de les enfreindre et d' avoir plaisir à le faire! Et lorsque l' enfant devient majeur quelle solution : il peut tout faire ! J' entends déjà des commentaires ( ! )avec les enfants biologiques cela se passe aussi . C'est vrai mais en regardant autour de moi et les statistiques le prouvent la fréquence n'est pas la même.

Il n'est pas admissible que les médias ( télévision , journaux .......) parlent autant d' adoption en ne montrant que l' aspect rose de l' arrivée des enfants en montrant les " stars " qui adoptent . L' adoption n' a pas besoin de publicité !Comme dit Amarc 19 réfléchissez bien avant d'adopter : l' enfant que vous accueillerez sera votre enfant pour toujours . Votre histoire commune dépendra plus de lui ( jeu de hasard ) que de vous.J' attends le commentaire : vous êtes contre l' adoption . Pas du tout , je suis pour une adoption raisonnée d'un enfant pour lequel il n' y a vraiment pas d' autre solution dans son pays ( intéressant la réponse montrant le déracinement ).Nos 2 filles vont bien .

Il est aussi indispensable d aborder les problèmes et les particularités des enfants adoptés mais cela n'est pas vendeur! L' audience ne sera pas importante.Aborder les grosses difficultés du tiers des enfants adoptés au cours de leur vie est un sujet tabou en france .Il est si tabou que les adoptants qui y sont confrontés préfèrent se taire . De quoi ont ils peur ? Je le sais pour avoir tenté de parler de nos difficultés à EFA de mon département ainsi qu' en lisant certains messages sur ce forum. Comment dans ces conditions faire progresser l' aide éventuelle qui pour le moment est d'une efficacité très relative.

Je remercie Amarc de son témoignage .Il m'est difficile d' en faire autant , cela vous ennuierait et je préférerai le faire avec une audience moins grande d' autant plus que maintenant cela va bien du moins pour le moment .Que nous a apporté l' aide extérieure ? Pas grand chose à part une écoute et des conseils qui n'ont servi à rien.
Bien à vous amarc et Ophélie et encore merci de votre témoignage courageux , Bon courage
sand33
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Enregistré le : sam. 7 févr. 2009 02:16

Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par sand33 »

Bonjour,
Merci à Amarc49 et aux autres de nous délivrer (sans jeu de mot) leurs témoignages. Non, il ne faut pas cacher les problèmes ni les souffrances liés à l'adoption. Il est indispensable que les adoptants soient informés et s'informent eux-mêmes. Je regrette qu'on n'en parle pas assez dans les démarches pré-adoption : les ASE, les OAA, l'AFA... Cela rendrait certainement ces situations moins taboues. Au fait, pourquoi ce silence ?
Sandrine
Cloclo
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Enregistré le : dim. 12 oct. 2008 16:52

Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par Cloclo »

114 messages, 8 344 vus ! Le sujet le plus visité sur ce forum. Alors pourquoi ce silence, demande Sandrine ?
Il y aurait des dizaines de réponses à apporter. En voici quelques-unes, en vrac :
- il ne faut surtout pas décourager les postulants. Alors aussi bien les OAA, ASE, et autres associations ou organismes s'efforcent de minimiser les difficultés.
- les médias trouvent plus spectaculaires de parler "du parcours du combattant" des postulants, avec la complicité des institutionnels, que des problèmes et difficultés de la post-adoption. Les premiers se battent pour une B.A (c'est très mélo), tandis que les adoptants face à des difficultés deviennent des incompétents, voire des "loosers". Parler de difficultés est tabou pour les medias et peu porteur pour l'audimat et les parts de marchés.
- les ASE, les éducateurs, une majorité de psy (thérapeutes ou médecins) sont souvent désarmés face aux comportements de ces enfants qui savent parfaitement les manipuler.
- Même si EFA commence à prendre en compte ces problèmes, cela reste encore modeste et insuffisant. Beaucoup de familles se sont détournées de cette association qui ne savait pas les écouter lorsqu'elles attendaient une aide. La réponse la plus courante étant : "il n'y a pas plus de difficultés avec les enfants adoptés qu'avec les enfants bios".
- Il faut oser dire également que l'adoption est avant tout un acte égoïste que l'on cherche à satisfaire à tout prix, d'où certains abus. L'adoption devrait être l'ultime recours pour un enfant en "demande" de parents. Elle devrait être favorisée et aidée d'abord dans le pays d'origine.
- des centaines de familles vivent des difficultés post-adoptions, mais n'osent pas en parler car elles culpabilisent, ont honte, ne sont pas comprises, ni écoutées, car aucune structure sérieuse n'a été mise en place. A commencer par la reconnaissance des souffrances des adoptés et adoptants .
- etc, etc

Amarc49 a exprimé plus fort que d'autres ce qu'il vit et il a raison si cela peut faire réfléchir.
Enfin, comme plusieurs l'ont déjà dit, il n'est pas question de nier l'adoption et son utilité, mais ce n'est pas non plus un déshonneur que de reconnaître, mettre en garde, informer de ses risques et possibilités d'échec.

Je suppose que ce sujet n'est pas prêt de s'épuiser
yvonne
Messages : 55
Enregistré le : dim. 31 mai 2009 22:49

Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par yvonne »

Ce forum est en effet un succès par le nombre de lecteurs.Il existe donc un espoir qu'il fasse réfléchir certains ( cela n'arrive pas qu'aux autres ) et qu'il informe du peu d'aide adaptée et d' écoute en France.
Je suis d' accord avec amarc : certains raisonnements moralisateurs sont plus que agaçants car ceux qui les prodiguent sont bien loin d'être à notre place du moment.Vivre quelque chose et le voir de l' extérieur c'est tellement différent.

Je voudrai citer des réponses d' éducateurs , d ' assistante sociale que nous avons obtenues pour notre fille de 17 / 18 ans qui avait installé un enfer chez nous .Les 2 premières sont classiques. La dernière va vous sembler hallucinante .
* Parlez lui .il y a un manque de dialogue entre vous . Facile mais il faut être 2 pour dialoguer !
* Comment pouvez vous supporter cela ! Mettez la à la porte . Douloureux et peu pratique : on cadenasse la maison ou on déménage!
* Adressez vous au tribunal pour expliquer la situation : quelqu'un d' autre que vous saura lui expliquer qu'il est impossible de se comporter comme elle le fait . Ah ! après beaucoup de nuits au sommeil si léger nous n'y avions pas pensé .
Sitôt dit sitôt fait : entretien téléphonique au tribunal pour expliquer la situation à la maison .La réponse fut incroyable mais vraie :
Madame vous rendez vous compte que vos 2 enfants mineurs de 14 et 16 ans souffrent et sont en danger du fait de leur sœur qui a 18 ans ou presque. Il est indispensable de les placer en famille d' accueil . Horreur ! J' ai vite raccroché en espérant que mon numéro de téléphone n' ait pas été noté.
J' ai lu sur un lien de ce forum un article " enfants adoptés : une vulnérabilité et des besoins de mieux en mieux cernés : c'est vraiment très intéressant
Bonsoir
amarc49
Messages : 8
Enregistré le : mar. 21 juil. 2009 22:13
emailpersonnel : amarc49@yahoo.fr

Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par amarc49 »

a gagatte
merci de vous inquieter de mon cas mais sachez qu'à mon niveau ,je ne parle de seconde ou de troisième chance envers mon fils .mais de centaines de fois .tous les jours ,nous subissons ses "attaques" dés le matin et nous avons peur de ce qu'il va nous faire dans la journée .quant vous voyez le mal qu'il peut engendrer sur le plan emotionnel ou la casse matérielle qu'il peut produire intentionnellement .On ne peut plus avoir de pitié , il faut agir et ne pas se morfondre. Faites un test ,nettoyer des excrements d' enfant ( la quantité et l'odeur de ceux d'un enfant n'est pas la même que celle d'un bébé ) , vivez dans une maison ou appartement où les pièces sont dévasté par divers déteriorations et mauvaises odeur ( la javel est ma meilleure amie ), ne sortez plus à cause de son comportement chez les autres ( fouille et vol dés que vous avez le dos tourné) ...Faites celà tous les jours seulement pendant quelques semaines .Après ,nous rediscuterons de chance maisJe ne pense pas que honnêtement que vous en laisseriez. Je vous souhaite de tout coeur une adoption sans problème .
Genevieve
Messages : 39
Enregistré le : lun. 29 juin 2009 19:28

Re: Notre adoption est un echec .

Message non lu par Genevieve »

Vous avez raison, 'amarc', les problèmes que m'a posés ma fille sont hors de proportion avec ce que vous évoquez. Pour autant ma connaissance de ce genre de problèmes n'est pas seulement livresque, il m'est arrivé d'entendre parler de problèmes de ce genre en groupe de parole et en confidences, et - au risque d'énerver - pas seulement au sujet d'enfants adoptés. Mais je suis d'accord quant au fait que la fréquence statistique est plus importante dans le cas de l'adoption - en tout cas c'est ce qu'indique mon échantillon personnel.
Et il est vrai qu'on n'est pas aidé, même quand les juges prennent une mesure obligeant l'enfant à être suivi par un éducateur, celui-ci se contente d'enregistrer que l'enfant n'est pas venu aux rendez-vous si c'est le cas et c'est alors le parent qu'il convoque... et quand l'enfant a compris que la parole du juge n'avait pas plus de poids que celle des autres adultes, eh bien là, véritablement, on a franchi une frontière, il n'y a plus de limite... Je ne sais pas quel jeune a la chance d'avoir droit au placement dans un lieu de vie avant d'être passé par la délinquance - ceux dont ce sont les parents qui sont délinquants, peut-être...? Bref, j'ai une idée de ce genre de situation ingérable et destructrice, pour l'avoir vue de près.
Et vous avez parfaitement raison, si votre malheur peut servir à quelque chose, c'est à avertir. Mais si Andréa Négrelli n'a pas pu obtenir de sortir son dvd par l'intermédiaire d'une chaine tv, sans doute est-ce pour toutes les raisons que vous indiquez. C'est dommage car ce dvd est au total positif et montre que pour un certain nombre de cas, on pourrait sans doute faire de la prévention. Ca ne résoudrait sans doute pas tous les problèmes, mais ça les ramènerait peut-être à un taux plus proche de celui des enfants élevés par leur famille de naissance...
JClaude
Administrateur du site
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Enregistré le : mer. 8 août 2007 08:42
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Re: Notre adoption est un echec... mais ne pas généraliser

Message non lu par JClaude »

Cloclo a écrit :- Même si EFA commence à prendre en compte ces problèmes, cela reste encore modeste et insuffisant. Beaucoup de familles se sont détournées de cette association qui ne savait pas les écouter lorsqu'elles attendaient une aide. La réponse la plus courante étant : "il n'y a pas plus de difficultés avec les enfants adoptés qu'avec les enfants bios".
- Il faut oser dire également que l'adoption est avant tout un acte égoïste que l'on cherche à satisfaire à tout prix, d'où certains abus. L'adoption devrait être l'ultime recours pour un enfant en "demande" de parents. Elle devrait être favorisée et aidée d'abord dans le pays d'origine.
- des centaines de familles vivent des difficultés post-adoptions, mais n'osent pas en parler car elles culpabilisent, ont honte, ne sont pas comprises, ni écoutées, car aucune structure sérieuse n'a été mise en place. A commencer par la reconnaissance des souffrances des adoptés et adoptants .
- etc, etc
Merci de rappeller qu'à EFA on est un peu conscient des difficultés ressenties par les enfants adoptés et par les parents, ne serait-ce que par ce forum qu'il met à votre disposition...
Il est vrai qu'il y a 40 ou 50 ans il s'y disait que l'adoption faisait des miracles, quel que soit le passé des enfants, et que les problèmes éventuels venaient des parents... A l'extérieur du monde de l'adoption, c'était l'inverse : le regard posé sur ces "enfants de l"Assistance publique" était au moins condescendant sinon méprisant.

Dans les 2 premières décennies après sa création (1953), la principale action d'EFA fut de faire évoluer la législation pour donner un statut solide aux adoptés.
Dès les années 80, dans la revue ACCUEIL, on lit des articles sur les difficultés rencontrées après l'arrivée de l'enfant.
En 1991, le congrès annuel a eu pour thème "Comment éviter les rejets d'adoption", avec la participation d'adoptés et de professionnels psy comme Henkes-Ronsse qui a écrit "Ces greffes qui ne prennent pas " (ACCUEIL 1/93).

En 1995 émergent dans quelques associations départementales les premiers Groupes de parole pour les parents ressentant des difficultés avec leurs enfants adoptés (l'association Pétales a été créée en France en 2002).
Certes les 95 associations EFA n'ont pas toutes mis en place ce type d'accompagnement après l'adoption qui demande de l'organisation, du temps et surtout des compétences pour les bénévoles qui les animent avec l'aide de professionnels adéquats qu'il faut trouver.
On peut toujours citer une personne d'EFA qui a dit que "il n'y a pas plus de difficultés avec les enfants adoptés qu'avec les enfants bios". Moi je l'ai plus entendu chez des psys...
Ces actions locales sont soutenues au niveau national EFA par des formations pour les bénévoles et les professionnels. Il y a aussi un n° d'écoute téléphonique voir http://www.adoptionefa.org/index.php/ (accompagner et écouter les familles).

Concernant les autres problématiques et en particulier la motivation "égoïste" de l'adoption, les dérives et l'éthique de l'adopttion, il suffit de lire les revues ACCUEIL http://www.adoptionefa.org/index.php/la-revue-accueil pour voir que ces questions sont abordées depuis bien longtemps. Voir aussi le site http://www.adoptionefa .org : prises de position, débats...

Je rejoins tout à fait votre dernière remarque sur les familles qui n'osent pas parler de leurs difficultés.
Dans notre département, nous avons proposé des rencontres pour les parents ressentant des difficultés dès 1995. Cette activité "groupes de parole" a été suspendue avec le déménagement de la bénévole animant les groupes. Elle a repris il y a quelques années. On constate toujours que beaucoup de parents ont en effet honte et s'enferment dans leurs problèmes : ils appellent la permanence téléphonique bien trop tardivement. Pour éviter cela, il faudrait que les adoptants gardent le contact avec leur association après l'arrivée de l'enfant qui correspond souvent avec une certaine lune de miel et un soulagement après la période d'agrément et de recherche d'un enfant. EFA peut proposer mais pas s'immiscer dans la vie des familles...

JClaude

PS :
- Cloclo dit que l'engageemnt d'EFA sur l'accompagnement post-adoption est insuffisant : "EFA" = des adoptants qui donnent de leur temps : moi...et vous qui mettons la main à la pâte !

- Attention aux généralisations... déjà, hélas, pour le PS précédent !
Annoncer 30 % de graves difficultés chez les enfants adoptés est certainement excessif : peut-être que 30 % des adoptants ressentent cela un jour ou l'autre...
Il y a quelques années, des journaux , citant des extraits d'une étude (non finalisée ! ), avançaient 15 % d'échecs d'adoption : après analyse plus précise, ce nombre est devenu 1,5 %...
De même pour les "solutions" : il n'y en a pas de simple ni miraculeuse, que ce soit avec les professionnels ou les associations.
brunodlb
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Re: Notre adoption est un echec... mais ne pas généraliser

Message non lu par brunodlb »

Bonjour,
JClaude a écrit : - Attention aux généralisations... déjà, hélas, pour le PS précédent !
Annoncer 30 % de graves difficultés chez les enfants adoptés est certainement excessif : peut-être que 30 % des adoptants ressentent cela un jour ou l'autre...
Il y a quelques années, des journaux , citant des extraits d'une étude (non finalisée ! ), avançaient 15 % d'échecs d'adoption : après analyse plus précise, ce nombre est devenu 1,5 %...
De même pour les "solutions" : il n'y en a pas de simple ni miraculeuse, que ce soit avec les professionnels ou les associations.
Même si ce sujet est difficile, il me semble justement qu'il faut progresser dans la connaissance et l'information sur les difficultés éventuelles de l'adoption. Qu'il y ait autant d'écart entre ces différents chiffres peut signifier qu'on ne parle pas du même niveau de difficultés ; mais aussi que l'on a pas de vision claire sur le sujet.

Le rapport Colombani ( http://www.adoption.gouv.fr/IMG/pdf/rap ... ombani.pdf ) a abordé partiellement la question dans sa Fiche n°9 "Après l'adoption : l'accompagnement des familles et des enfants", pages 319 à 322 et dit notamment que "Les risques de santé, physiques ou psychiques, des enfants adoptés n’ont pas en France l’objet de nombreuses études longitudinales et approfondies. À l’inverse d’autres pays comme la Suède ou la Hollande ou le Canada."

et un peu plus loin :

"Les Suédois portent une attention particulière au suivi des enfants adoptés.
S’appuyant sur l’observation de 4 006 enfants adoptés à l’étranger (sur un total de 11 320 enfants adoptés à l’international sur la période), comparés à un groupe témoin de 2 343 jeunes suédois, tous nés entre 1970 et 1979, Anders Hjern, Frank Lindblad et Bo Vinnerljung, observent ces deux populations au regard de plusieurs éléments : le suicide et les tentatives de suicide, les problèmes d’alcool, les difficultés psychiatriques et les jugements pour délinquance.
Leurs conclusions sont les suivantes : « Nos résultats montrent que les personnes adoptées à l’international ont 3 à 4 fois plus de risques que les autres d’avoir des désordres mentaux sévères, comme le suicide, les tentatives de suicide et les admissions en psychiatrie ; 5 fois plus de risques d’être dépendants aux drogues ; et deux à trois fois plus de risques de commettre des crimes et des abus d’alcool que les enfants suédois...... Le problème n’est pas de savoir... (ceci) mais d’interpréter ces données, de les expliquer et de savoir comment y répondre.
»

Ce paragraphe se termine par une conclusion qui me semble à réfléchir à l'occasion des prochains débat sur le projet de loi sur la réforme de l'adoption en France :

" C’est sur la base de ces études, prises avec les précautions d’usage (la plupart des enfants adoptés vont bien) que le rapport d’experts, remis en 2006 au ministre des Affaires sociales suédois, recommande une meilleure formation et information des parents adoptifs : en conséquence, le nombre de sessions de préparation collectives a été porté, dans cet objectif, de 4 à 7 et rendues obligatoires."

et enfin :

" Sans pouvoir s’appuyer sur des chiffres ou des études précises, la mission a eu, dans tous les départements rencontrés, la connaissance de « cas » d’échecs de l’adoption, soit dés l’entrée en France pour des adoptions internationales, soit à l’adolescence : leur violence (enfants remis à l’ASE une semaine après l’entrée en France) ne dit cependant rien de leur fréquence (beaucoup d’enfants adoptés vont bien). Ces éléments constituent autant de signaux d’alerte sur la nécessaire
préparation des futurs parents adoptants : les enfants adoptés ont été, avant, des enfants délaissés et l’adaptation mutuelle des enfants et des parents peut être délicate. Ils conduisent aussi à préconiser un renforcement de l’accompagnement des parents après l’adoption d’autant que les enfants adoptés à l’international ont, pour 58 % d’entre eux, plus de deux ans.
"

Comme le dit JClaude, je pense que beaucoup de personnes à EFA (et au MASF, voir les actes de leur récent congrès "Adoption, un lien pour la vie" : http://www.editions-solal.fr/catalog/pr ... cts_id=253 ) sont conscientes de ces questions. Elles assurent d'ailleurs, à titre bénévole, une bonne part de cet accompagnement.

En conclusion, je pense que c'est plutôt dans le domaine du politique (meilleure connaissance des difficultés, meilleure préparation avant l'adoption, meilleur accompagnement après l'adoption) qu'il y a des progrès possibles.

Bruno
Bruno, papa de 2 garçons nés au Brésil, adoptés en 1998
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