Notre adoption est un echec .

[sand33]

Après tout ce que ces adoptants si 'parfaits' et si généreux' ont fait pour eux...

Quelle ingratitude ! quel manque de reconnaissance de tous ces adoptés....

Eh bien voilà un témoignage qui va faire avancer le schmilblick, merci Julie75. Et sinon, en développant un peu... ça donne quoi ?
Sandrine

[Larrylg]

On comprend mieux Julie75 quand on lit ses deux posts : l’un sur le forum « Annonces » : émission de TV dimanche soir sur France 3 en date du 25 juin et sur le forum « Témoignages » souffrance à propos de la couleur des yeux et de la peau, en date du mercredi 22 juin. Provocation ? Manipulation ? Narcissisme ? Besoin de tout contrôler ? une personne à la recherche d’elle-même ?

Développez donc, Julie, tout ce que vous avez si bien exprimé sur « la souffrance à propos de la couleur des yeux et de la peau ». Et ayez un peu d’empathie, d’acceptation, de curiosité, d’amour et d’humour envers ces pauvres parents adoptifs qui parfois sont dépassés, épuisés par des situations très difficiles dont personne ne leur avait parlé ni prévenu ; situations où personne ne sait comment les aider.
Vous parlez de Nancy Verrier dont vous lu le premier livre ; que ne lisez-vous le deuxième « Renouez avec soi ». Vous, les adoptés, vous êtes souvent ou vous vous comportez souvent comme des survivants et il vous est difficile d’accepter l’aide de qui que ce soit. Un survivant n’a besoin de personne !!!!! Faites en sorte que les parents adoptifs puissent comme vous avoir de l’empathie, de l’acceptation, de la curiosité, de l’humour et de l’amour.

[ophélie]

Bonjour à tous !

Voilà 4 mois que Pauline est revenu vivre avec nous. La vie est plus agréable qu'avant mais les problèmes fondamentaux persistent.
Cette fois ci nous nous sentons moins seuls , écoutés et entendus par une psy de l"ase qui continue de s'occuper de Pauline.

Pauline est heureuse d’être revenu à la maison mais cela ne l’empêche pas de faire des bêtises. Pour l'instant, on récupère les situations ou elle se met en danger mais jusqu’à quand ?

Nous avons presque une vie de famille normale, on essaie d'oublier les rancœurs, les déceptions ... Parfois cela resurgi mais on se reprend vite.
Notre fils de 21 ans a beaucoup plus de mal que nous a oublier le passé. Il est blessé et il a peur pour nous. Il est persuadé que nous allons vivre de nouveau des choses très difficile. il reste méfiant mais accepte Pauline au quotidien.

Il nous arrive même parfois de rire tous les quatre ensemble !...

[Genevieve]

Bonjour
De passage sur le forum, je suis heureuse d'apprendre que votre fille est de retour à la maison. L'éloignement est souvent une bonne solution - en particulier quand il n'y en a plus d'autre...
Pour autant ce n'est pas la solution miracle - je doute qu'il en existe, dans ce domaine comme dans d'autres - et vous allez avoir à trouver un modus vivendi acceptable par tous, sans doute en procédant par essais et erreurs... en faisant le point, en les reconnaissant, et en repartant de l'autre pied... Sans doute aussi vous faudra-t-il veiller à ce que les plages de vie commune ne soient pas trop longues ou qu'elles soient entrecoupées d'activités séparées - mieux vaut passer d'excellents moments, très intenses et très courts que de s'ennuyer longuement ensemble, ce qui n'est supportable qu'en cas d'entente parfaite!
Apprenez aussi à accepter les montagnes russes - mais vous commencez à avoir de l'entrainement, vous pouvez capitaliser dessus... Et pensez à vous - j'ai mis longtemps à accepter l'idée développée sur le site soutienadoption que l'un des meilleurs services que nous pouvons rendre à nos enfants est d'aller bien, mais je crois à présent qu'en effet, elle est très juste. Apparemment vous avez fait beaucoup de travail sur vous-même (la phrase sur facebook me parle beaucoup!) - votre fille va faire l'autre moitié du trajet, laissez lui le temps, elle en a besoin, d'autant qu'elle ne le fera peut-être pas en ligne droite, mais surtout ne cessez pas d'y croire.
Bon été à tous!

[Colombe]

Je relis ce forum pour y trouver des pistes. Julie continue sa dérive : après avoir quitter la maison, sure de pouvoir se débrouiller sans nous, elle est allée de petits boulots en petits boulot pour se retrouver sans rien, ni emploi, ni formation. Nous avons appris par inadvertance mais aussi parce que nous restons en alerte, qu'elle avait fait des cheques sans provisions. Pour nous, c'était le signal pour proposer à nouveau notre aide. Nous avons effacé l'ardoise et essayé d'engager une autre forme de communication, plus soutenante et encourageante. Dans nos conseils, il y a aussi des reproches mais elle ne retient que ceux ci et ne voit pas que nous voulons autre chose pour elle. Il,semble qu'elle ne veuille rien nous devoir et qu'elle préfère vivre dans la précarité plutôt que nous dire qu'elle a besoin de notre appui pour repartir d'un bon pied. Le plus dur pour moi est d'imaginer ma fille sans travail, sans argent et en rupture avec nous. Je ne comprends pas que malgré notre insistance et alors que nous lui disons qu'il n'y a pas de colère chez nous, que sa famille est là, elle ne fasse aucun signe de rapprochement et préfère s'enfoncer dans cette situation. Je me sens en difficulté car incapable de lui dire qu'elle nous manque et nous rend malheureux. C'est très confus dans ma tête , je ne comprends plus ce qui se passe et j'ai l'impression d'un énorme fiasco là où j'aurais tellement voulu réussir. Comment sortir de cette impasse? Est elle malheureuse ? Est il possible qu'elle ne nous ai jamais aimés?

[Patricia01]

Je me sens en difficulté car incapable de lui dire qu'elle nous manque et nous rend malheureux.

Il faut le lui dire, malgré tout... même si elle semble l'ignorer et s'en ficher, ça laissera peut-être quand même une petite trace en elle.
Elle veut être autonome et ne rien vous devoir... la vie ne sera pas tendre avec elle, mais il est difficile de l'aider contre son gré. C'est peut-être trop tôt pour elle pour accepter votre aide, trop de souffrance et/ou de fierté ?

"Est il possible qu'elle ne nous ai jamais aimés?".... Mais qu'est-ce que l'amour, finalement ? Et l'amour d'un parent ne doit-il pas justement avoir la particularité de ne rien attendre en retour ? Oui je sais, dans la pratique on n'y arrive jamais, on est des êtres humains !
Mais elle seule pourra un jour répondre à cette question, quand elle aura construit sa vie et sa personnalité, qu'elle sera pleinement adulte. Et qu'elle pourra décider d'avoir d'autres rapports avec vous, peut-être.

Je connais une enfant de la Ddass qui a disparu dans la nature peu après ses 18 ans, pour la plus grande inquiétude de sa famille d'accueil. Ils l'ont retrouvée longtemps après, mère célibataire dans une situation de précarité, toute étonnée - et touchée - que sa famille d'accueil se soucie encore d'elle. Elle n'a pas accepté leur aide, mais quelque part elle a apprécié de renouer le contact.
Dans votre cas, le lien est plus fort... et la rancoeur et la souffrance également, sans doute. Donc ce n'est pas comparable, mais peut-être que ça peut vous donner un peu de baume au coeur. Même si elle refuse votre aide, cela ne veut pas dire qu'elle n'apprécie pas le geste... Elle sait l'amour qu'il y a derrière, mais est dans une phase où elle refuse de l'accepter.
Il va vous falloir encore bien de la patience...

bon, je me rends compte que je ne dis rien de bien utile,mais en un mot.... courage !

[Genevieve]

Ne croyez-vous pas que c'est surtout elle qu'il faudrait qu'elle apprenne à aimer, avant de pouvoir aimer qui que ce soit d'autre...? Elle ne veut rien de vous parce qu'elle ne pense pas être digne de votre aide et de votre amour... "je ne mérite pas", m'a dit ma fille un jour - et j'ai eu toutes les peines du monde à lui expliquer que certaines choses se méritent, en effet, mais que l'amour est donné, même à qui ne le "mérite" pas.
Pourquoi lui dites-vous que vous n'êtes pas en colère? Je doute que ce soit vrai. Moi à votre place je serais folle de colère! Et quand ma fille se mettait en danger je lui disais que j'étais folle de colère, folle de colère qu'elle ose faire du mal à ma fille, qu'elle mette en danger ma fille, ma fille à moi!!! Et quand elle disait du mal d'elle (je suis nulle, je ne vaux rien), je lui interdisais de dire du mal de ma fille, sur le même ton! Je pense qu'elle comprenait parfaitement que cette colère là ne voulait pas dire que je ne l'aimais pas, bien au contraire.
Je n'ai pas de recette à vous donner, chacun réagit à sa manière, n'adoptez pas mon discours si vous ne le sentez pas, il a "fonctionné" entre ma fille et moi parce qu'il était le mien, profondément. Mais ce que je veux dire, c'est que vous n'avez pas à faire semblant d'être zen si vous ne l'êtes pas. En revanche, il est clair que vous ne pouvez pas vivre à sa place et que vous ne la ferez pas revenir chez vous en l'attrapant par la peau du cou... vous pouvez seulement lui faire savoir que vous êtes là et que vous serez toujours là - ça fait une grosse différence quand même de savoir qu'on a un endroit où on peut se réfugier, même si on dit ne pas vouloir le faire. Et essayer de conserver le contact, même s'il est un peu élastique.
Bon courage.

[sylvie54]

J'ai suivi votre parcours avec beaucoup d'attention .
Je suis heureuse que votre fille soit de retour à la maison . Vous envoyez un message positif à ma situation .
Peut-être y-a-il quelque chose après ?
Mon fils est rentrée récemment dans une structure adaptée , mais malheureusement , nos contacts avec lui sont rares . J'espère qu'un jour , il aura envie de nous voir .
Bon courage à vous et je vous envoie tout mon soutien dans votre long parcours

[Colombe]

J'ai lu attentivement vos messages. Pour l'instant, nous sommes toujours dans un brouillard épais. Nous avons épongé les cheques sans provisions, proposer de financer une prepa, de payer son loyer pendant tout le temps de la prepa. Elle était chargée de se trouver un petit emploi de quelques heures hebdomadaires et...toujours rien. Elle continue ses week end entre copains, ne répond pas à nos appels téléphoniques. C'est moi cette fois ci qui suis au bord de la rupture. Son manque d'intérêt pour nous est lourd à supporter. La colère reprend le dessus car nous sommes floués dans notre affection. Nous ne faisons ou n'adoptons pas des enfants pour nous même...cette phrase est celle qu'on entend le plus communément quand on est en difficulté mais j'ose dire que dans toute démarche d'adoption, il y a un désir de réciprocité. Si on adopte c'est parce qu'on est capable d'aimer mais aussi parce qu'on attend de la confiance, de l'amour de celui qui va venir partager notre vie. Là se construit le lien familial. Donc oui, je suis en colère, fâchée du comportement de ma fille. Je crois même que je vais le lui dire plus clairement. Le plus dur sera de se dire qu'on ne la verra peut être plus. Pas facile...ça fait déjà un peu de bien de se confier a ce blog!

[Larrylg]

Colombe, bonjour!
Vous déplorez le comportement de votre fille qui est majeure et vous ne savez plus comment vous comportez vis à vis d'elle. Elle brouille tous vos repères!
Vous n'avez plus aucun pouvoir sur elle! Nos enfants sont des sruvivants, ils ont été abandonnés, laissés à eux-mêmes et dans un réflexe de survie, ils ont inconsciemment décidé de se battre tout seul et pour cela de tout dominer, de tout contrôler afin d'éviter qu'on leur mette le grapin dessus. Ce sont des survivants qui souvent n'ont pas conscience des conséquences de leurs actes. Alors fuir la maison, la famille (qui veut les contrôler) est pour eux une attitude normale. Et quand vous payez les chèques en bois, elle ressent cela comme une essai de mettre la main sur elle.
Vous parlez de la réciprocité de l'amour; vous attendez en retour de l'adoption, de la confiance et de l'amour. L'enfant abandonné/adopté n'attend rien de tout cela. C'est ainsi! Acceptez qu'il en soit ainsi et à partir de là avancez. Comme je disais à Mélanie sur ce forum le 31 aout 2010, nos enfants nous mènent souvent sur des chemins difficiles et impossibles, vers des endroits inconnus de nous même pour approfondir ce que nous sommes, pour être plus compréhensifs, plus empathiques, plus conscients de la souffrance qui les taraude. Et en même temps elle apprendra à mieux comprendre ce qu'elle est elle-même, à s'accepter, à accepter ce qu'a été sa vie.
"Vous êtes en colère", dites-vous. Et vous voulez lui laver les oreilles. ça servira à quoi? NON! il vous faut lâcher prise, prendre de la distance, prendre du recul. Cela ne veut dire que vous ne l'aimez pas. Au contraire! Aimez-la en acceptant sereinement son éloignement! en la laissant poser des actes dont elle est responsable.
Si vous voulez qu'elle revienne vers vous, retrouvez vos repères; vivez dans la joie, soyez épanouie. Cela s'apprend (Allez donc voir le film 'La guerre est déclarée', qui raconte l'histoire d'une famille dont l'enfant est condamné et qui décide malgré cela de mener leur vie sereinement, dans la joie, pour que leur enfant soit heureux.) Soyez curieux de ce que ressent votre fille, soyez dans l’empathie. Ce sont les repères dont vous avez besoin. Votre fille le ressentira. Et cela aura plus d’effet que la colère. Si vous voulez qu’elle revienne, que votre maison soit un lieu de paix et de sécurité pour elle ; ce que l’on appelle la sécurité interne où peut se construire le lien ! et peut-être grandira en elle, un tout petit peu, l’amour dont elle a besoin , qu’elle recherche.
Mais soyez d’abord dans la paix et la sérénité. (Qi gong, yoga et méditation peuvent aider beaucoup !)