Réveil en pleurs

[Les damis]

Bonjour,

Nous sommes Parents adoptifs depuis le 13 Nov 2009, d'une petite Lola, pupille de l'état.

Elle a aujourd'hui 16 mois et se réveille très souvent lors de la sieste du matin ou de l'après midi en pleurs....Gros chagrin...nous nous interrogeons beaucoup sur le pourquoi....
Cela est-il du à l'adoption? A des crises de paniques? Peur de l'abandon? Ou tout simplement à des cauchemars?...

Si vous aussi avez vécu ce genre de situation, merci de paratger avec nous votre expérience? Comment avez-vous géré la situation? Cela est-il passé? Au bout de combien de temps?

Cordialement

Les damis

[Patricia01]

Je ne pense pas que ce soit forcément à mettre en rapport avec l'adoption. Y a-t-il eu des changements récents dans votre vie ? Pour notre part, notre aînée, qui dormait très bien jusque-là, s'est mise à faire de longues insomnies quand j'ai repris le boulot après le congé parental, elle se réveillait en larmes, il fallait que je reste un long moment à la rassurer, je ne sais pas trop si on pouvait appeler ça des crises d'angoisse ou ds cauchemars. Elle avait 2ans. Ca a duré de longs mois, ça s'est calmé aux grandes vacances (je suis prof) et c'est reparti à la rentrée. Epuisant, le manque de sommeil, quand faut faire cours...
Je pense que ça a duré près d'un an, puis, petit à petit, les angoisses se sont espacées, puis arrêtées. Maintenant, elle a 5 ans. Elle a des phases de plusieurs mois où elle dort très bien, et des phases de plusieurs mois où elle fait des insomnies (en ce moment notamment, depuis septembre...), il lui arrive de rester réveillée une heure ou deux en milieu de nuit, mais ce ne sont plus des cauchemars ou des angoisses. Je vais la voir si elle m'appelle, je la recouche si elle va aux toilettes... et souvent je n'arrive pas à m'endormir tant que je l'entend se retourner dans son lit, sauf si je suis épuisée. Mais ça n'a rien à voir avec ses angoisses de l'époque. Et bien sûr, sa petite soeur a le chic pour faire un cauchemar ou une crise d'angoisse les rares nuits où la grande dort bien... Je reprends le boulot dans deux mois, j'appréhende un peu, mais je sais que c'est un cap à passer.

Bref... Il faut être patient, aller la rassurer, rester un moment avec elle si elle en a besoin, en essayant de privilégier le rendormissement seule dès qu'elle est plus sécurisée. Je pense qu'un banal cauchemar ou angoisse peut être vécu de façon un peu plus difficile par un enfant qui a connu l'abandon, même si dans son cas, adoptée si jeune, tout reste du domaine de l'inconscient. Ca passera un jour, mais ça peut être très long. Et puis, il y a plein d'enfants non abandonnés qui ont des angoisses ou cauchemars, j'en connais quelques-uns. Tout n'est pas forcément à lier à l'adoption.

[JClaude]

Patricia vous a donné son vécu.
Bien d'autres pourraient vous raconter le leur, lié ou non à l'adoption.

Je suppose que, à l'occasion d'une consultation, vous en avez parlé à votre médecin, lequel n'a sans doute pas répondu par une prescription pharmaceutique...

Sur adoptionefa-sante@yahoogroupes.fr, vous trouverez d'autres échanges sur ce thème entre parents, ainsi que les avis de pédiatres eux-même parents adoptifs.

Bons échanges... et bonnes nuits !

[chrysou]

Bonjour,

Nous avons adopté notre fils à l'age de 3 mois , également pupille de l'état. Nous avons connu ces réveils que vous décrivez. Je ne sais pas si on peut les lier à l'adoption ou non et à l'époque les avis des médecins étaient assez contradictoires sur le sujet.
Il serait très difficile pour moi de me permettre de donner un avis sur les causes des réveils de votre enfant. Par contre, je peux vous faire partager mon expérience, qui reste bien sur mon expérience ...
Si je suis convaincue d'une chose par l'expérience que nous avons vécue, c'est que l'enfant, même à trois mois, comprend parfaitement ce qui se passe. Je me souviens à la pouponnière, alors que notre fils n'arrivait jamais à boire correctement ses biberons qu'il délaissait les uns après les autres, quand la directrice est venue lui parler pour lui dire que c'était la dernière journée et que le lendemain il serait avec papa et maman à la maison. Certains diront que c'était une coïncidence et d'autres penseront peut être comme moi, que mon fils a compris et qu'il était heureux car dès cet instant, il a bu d'un trait tous les biberons que nous lui présentions...
A son arrivée, notre fils avait un grand besoin d'être rassuré car ses pleurs se calmaient dès qu'il sentait notre présence, un contact. Quand il avait 18 mois, je me souviens avoir passé de nombreuses nuits près de son lit, où il me tenait la main et même si il semblait s'être endormi, au moment où je franchissais le seuil de la porte pour tenter de regagner mon lit, une petite voix alors rappelait "maman" et je retournais tenir sa petite main pour qu'il s'apaise...
A l'époque plusieurs choses dans l'entourage ont modifié la structure familiale et je pense qu'elles ont généré une inquiétude supplémentaire chez notre fils. J'ai toujours rencontré de grandes difficultés pour le confier chez une assistante maternelle... Les premières rentrées à l'école ont été terribles... beaucoup de pleurs... de la première année de maternelle jusqu'au CP.... Aujourd'hui, ces inquiétudes sont toujours présentes, bien qu'elles ne se manifestent plus de cette façon...
Avec du recul, je pense ne pas avoir assez parlé à mon fils, non pas que je ne lui parlais pas, bien au contraire, mais dans le sens où je ne lui disait peut être pas les "bons mots".
Même si nos rapports étaient fusionenls, quand je repense à ces moments je ne suis pas certaine d'avoir aussi clairement "verbaliser" tout ce qu'il aurait peut être eu envie d'entendre . Je me souviens de longs échanges de regards, de longs calins, de beaucoup de "maman et papa t'aime énormément", de tout cet amour que je voulais lui montrer et lui dire. Mais il est vrai que je ne me suis sans doute pas suffisamment attardé sur le fait que notre amour serait toujours là, qu'il serait avec nous pour la vie, etc... tellement pour moi cela coulait de source...
Aujourd'hui, il est plus grand ,et comme il nous fait part de ses inquiétudes on peut échanger ensemble sur le sujet, le dialogue permet de nous alerter sur ses angoisses, d'y répondre et je l'espère, de le rassurer. Alors que lorsqu'ils sont tout petits, nous sommes dans l'interprétation, et qu'il semble plus difficile de décoder directement ce qu'ils cherchent à exprimer.
Maintenant, je ne sais toujours pas si ses pleurs étaient ou non liés à l'adoption. Je pense tout simplement qu'ils étaient liés à une crainte, une angoisse et que des enfants biologiques peuvent également le ressentir à un moment mais qu'on n'est moins sur le qui vive puisqu'ils ne nous renvoient pas directement sur l'adoption...

Beaucoup de calins, beaucoup de dialogue, d'échanges pour le rassurer.
Un petit appareil qui diffusait des lumières et des chansons douces quand il se réveillait et pleurait.
Un rythme de vie très stable pour fixer des repères
et beaucoup de patience....
Voilà à peu près les ingrédients qui nous ont permis de passer cette étape...
Bon courage
Chrystele

[Patricia01]

Pour compléter mon témoignage d'il y a quelques jours.

Ce qui a aidé : la petite musique rituelle pour s'endormir, qui projetait une lumière au plafond. Dès qu'elle a été assez grande, elle a pu la mettre en route seule, ça l'aidait à se rendormir.
Autre chose : on laissait sa porte grande ouverte à l'endormissement pour qu'elle nous entende, ça la rassurait. On a remarqué que ses angoisses disparaissaient quand on partait en camping-car (et qu'on dormait donc tous ensemble). peut-être aurait-on dû la faire dormir dans notre chambre, mais ça nous paraissait excessif, après 9 mois dans sa chambre sans souci, de faire ce genre de retour en arrière; c'est pour ça qu'on ouvrait grand les portes toute la nuit...
Mais malgré tout ça, j'ai passé du temps à lui parler, lui caresser le dos, tout simplement à être à côté d'elle le temps qu'elle se rendorme... Et ça a duré près d'un an.

[cel-alban]

ne serait-elle pas en train de faire des dents?
ma fille bio nous a fait des reveils en hurlants à cette période... j'en arrive à penser que lors du sommeil la douleur est plus vive. et pourtant avant tout se passait bien.... mais sur les dernières canines, ont a eu droit à températures, hurlements et j'en passe...

juste une idée