Pas de démarche ?

Vos témoignages d'adoption, heureux ou malheureux, d'adoptant ou d'adopté.
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Carole74
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Enregistré le : lun. 20 déc. 2010 08:57

Pas de démarche ?

Message non lu par Carole74 »

Bonjour, je suis mariée depuis 8 ans, en couple depuis 12 ans et nous avons un petit garçon bio génial de 5 ans.
Depuis des années, je m'étais mis dans la tête que j'aurais un enfant bio et un ou plusieur adoptés. En plus, j'ai eu un petit garçon très ouvert, très calme et très solide, qui sait aimer sans condition et avec lui, je parlais déjà de la façon dont son petit frère ou sa petite soeur (mais pas trop petit(e) quand même) arriverait à la maison. Mon mari m'avait d'ailleurs toujours soutenu dans cette idée.
En 2008, mon mari et moi sommes allés à la séance d'information préalable à la demande d'agrément. Et là, patatras. Il est ressorti de la réunion en me disant qu'il ne mettrait jamais d'argent dans une adoption, qu'il était déjà épuisé par son travail et qu'il ne se voyait pas entreprendre une démarche si importante. Alors que voilà, la seule solution si je voulais un autre enfant, c'était de le porter. :roll: Que lui, le plus beau jour de sa vie, c'était le jour où il avait tenu son fils dans ses bras et qu'il ne voyait pas l'intensité affective dans le fait d'attendre un enfant dans un hôtel ou à l'aéroport... :!:
J'avais déjà eu droit aux découragements de la part de mes parents (et si tu adoptes une fille, elle ne sera pas la soeur de ton fils, tu te rends compte ...), et de la plupart de mes amis. Là, ça a été un choc profond. ça fait deux ans et je ne m'en remets pas. Notre couple non plus d'ailleurs. J'avais l'impression de connaître mon mari et en fait, je ne le connaissais pas.
Depuis, il m'affirme qu'en réalité il s'agit d'une question financière. Je sais que nous avons les moyens d'entreprendre cette démarche. Il me ment. Et depuis aussi, tout le monde me reparle de grossesse (alors que la première a été super difficile...) et me saoule avec des témoignages négatifs sur l'adoption (la voisine a adopté une petite fille il y a 21 ans, sa fille ne lui adresse plus la parole, ma copine a adopté un petit garçon qui s'est révélé alcoolique de naissance...)
Je me suis jetée à corps perdu dans le travail et je suis en train de monter ma boîte. Du coup, c'est sûr qu'il va falloir attendre un peu. Mais je n'arrive pas à renoncer, c'est trop dur. Je ne dis plus rien à mon mari sur ce sujet mais je lui en veux beaucoup et je pense vraiment que je ne le connaissais pas vraiment.
J'ai 36 ans et je veux d'autres enfants. Mais je veux les adopter. Est-ce que je suis complètement anormale depuis l'âge de 8 ans ? Je n'ai pas envie de passer à côté ou d'attendre trop longtemps car les démarches sont quand même longues. J'ai l'impression que c'est foutu.
Voilà, si vous avez connu la même chose et surtout si ça s'est arrangé, que vous avez tenu bon, faites le moi savoir, ça me remonterait le moral. Merci !
Carole
nous2
Messages : 106
Enregistré le : mer. 26 août 2009 10:52

Re: Pas de démarche ?

Message non lu par nous2 »

Bonjour Carole,

Votre témoignage me touche beaucoup car avec mon mari il y a eu à un moment le même blocage, bien que nous ne soyons pas dans la même situation (nous ne pouvons pas avoir d'enfant bio).
Nous sommes mariés depuis 7 ans. On avait toujours envisagé d'adopter en cas de stérilité (voire même autrement d'ailleurs) car pour nous impossible de concevoir la vie sans être père et mère, mais lui a longuement hésité car il se posait plein de questions d'ordre moral, du genre est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux aider financièrement (parrainage) des orphelinats que déraciner des gamins, et puis tu te rends compte, pour qu'on soit d'heureux parents, il faudrait qu'une maman abandonne ses enfants, et puis il y a l'impact financier et toutes les dérives dont on nous abreuve aux infos, et puis saurai-je être un bon papa, arriverai-je à me sentir papa d'un enfant qui n'est pas biologiquement le mien, et puis l'état de santé des enfants, les troubles de l'attachement, etc... etc...
Donc il a énormément potassé, s'est beaucoup documenté pour apaiser ses craintes, et moi ça m'énervait car j'avais un train d'avance, puisque je m'étais déjà posé toutes ces questions et que je pensais que malgré tout, l'aventure valait d'être tentée et vécue... Bref, cela nous a valu une grosse perte de temps qui se compte en mois voire en années et beaucoup de tension par moments dans notre couple car je n'en pouvais plus d'attendre que Monsieur se décide! Quelque part, je lui en ai beaucoup voulu à l'époque car mon désir de maternité était -et est toujours- très fort, et je ne comprenais pas pourquoi il s'ingéniait à nous retarder dans la concrétisation de notre projet parental: oui, c'est vraiment ainsi que je vivais les événements à l'époque.
Avec le recul je ne regrette pas du tout de l'avoir attendu, car son oui est un vrai oui: aujourd'hui il s'investit autant que moi dans nos démarches, et c'est ensemble que nous nous réjouissons d'être parents bientôt. Ce qui a fragilisé notre couple pendant un temps est aussi ce qui le rend plus fort aujourd'hui, même si évidemment tout n'est pas rose non plus!
Alors si j'ai un conseil à vous donner c'est de parler: les non-dits n'arrangent rien, voire aggravent le malaise: le vôtre, et celui dont vous parlez au sein de votre couple. Prenez le temps de rediscuter ensemble de ce projet qui vous tient tant à coeur, d'expliquer à votre mari à quel point il est enraciné en vous et pourquoi, mais en mettant de côté votre envie de le convaincre, car lui a aussi besoin d'être entendu et confirmé dans ses appréhensions: essayez de comprendre ce qu'il vous dit et ce qu'il ressent, lui... faites-le parler sur ses sentiments, ses craintes à ce sujet. Je ne crois pas qu'il vous mente quand il vous parle de l'argent: c'est plutôt parce qu'il n'ose pas vous dire ce qui le retient vraiment, alors il se retranche, par pudeur, derrière un argument plus "rationnel". Vraiment, Carole, essayez de le faire parler de ses craintes... et de les entendre, même si c'est pas facile du tout je sais... c'est pas évident pour tout le monde d'imaginer pouvoir se sentir parent d'un enfant qui ne porte aucun de ses gènes; c'est sûr, ça interroge fortement l'idée de la paternité et ce qu'on met derrière ce mot... De toute façon il faudra bien que vous en reparliez ensemble pour être l'un et l'autre apaisés. La décision finale, vous ne pourrez la prendre que lorsque chacun de vous se sera senti accueilli, sinon l'un se sacrifie pour l'autre, qu'il s'agisse de vous ou de lui.
Et je terminerai par une petite chose de l'ordre du vécu intérieur (par rapport à la remarque de votre mari): c'est sans doute moins..."romantique" de prendre son enfant dans les bras la première fois dans un aéroport, un orphelinat ou à l'ASE, en présence de plein de personnes extérieures que de le poser contre son coeur à la maternité, mais... je vous garantis que lorsque je vivrai ce moment-là, je connaîtrai le prix de mon bonheur et de ces longs mois où j'aurai porté mon enfant dans mon coeur, en tissant secrètement pour lui tout l'amour maternel dont je suis capable.

Allez, courage, Carole! ;)
Plume
lysiane
Messages : 234
Enregistré le : jeu. 26 mars 2009 22:29

Re: Pas de démarche ?

Message non lu par lysiane »

bonjour carole,,

tout d'abord, non vous nêtes pas folle de vouloir adopter . Et si vraiment votre mari ne veut pas financer l'adoption, c'est peut-être parce que cela lui donne l'impression "d'acheter un enfant". Sachez tout de même que si vous le souhaitez vous pouvez adopter un enfant pupille d'Etat et que en France l'adoption ne coute pas un centime. Mais essayez de redisctuer avec votre mari il a peut-être tout simplement peur.
Je me souviens qu'en sortant de la réunion d'information , mon mari m'a dit : on laisse tomber , les démarches sont trop longues , je ne vais pas adopter un enfant à 50 ans (j'avais 40 ans et lui 44). Et puis il a réflêchi et on s'est dit que l'on pouvait lancer les démarches et si c'était vraiment trop long on laisserait tomber. finalement notre "loustic " est arrivé 18 mois après notre tout premier rdv.
ne baissez pas les bras trop vite et rediscuter de tout cela calmement avec votre mari.

Lysiane
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