Enfants biologiques et adoption

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lolo64
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Enfants biologiques et adoption

Message non lu par lolo64 »

Bonjour,
Je suis nouvelle sur le forum mais mon questionnement est de plus en plus "pressant" :
Je fais une rapide présentation : nous sommes d heureux parents de 3 enfants (biologiques) et nous ne devrions manquer de rien.
Pourtant mon envie d adopter un enfant est de plus en plus forte, je dirais même qu elle existe depuis toujours; avant d être mère naturellement mon désir d adoption était déjà présent mais il est biensur plus facile d avoir un enfant que de l adopter donc l idée s est un peu effacée. Mais à aujourd'hui hui 38 ans et 3 enfants plus tard, je suis à nouveau obnubilée par le souhait de rendre un enfant heureux, par l idée de donner à mes enfants un petit frère ou une petite sœur venu d ailleurs et surtout j ose imaginer que ma famille peut être une bonne famille pour un enfant qui en a besoin.
Je pense évidemment aux parents sans enfant et me dis qu il faut leur "laisser la place" mais je sens qu il y a quelque part un enfant qui nous attend !
N est ce pas ridicule comme argument quand nous en serons à justifier nos choix auprès des psy et autres assistantes sociales ?
Avons nous une chance d obtenir l agrément ?
Quels sont les pays qui acceptent les parents avec enfants biologiques ?
Merci de vos réponses et à bientôt
Framboise
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par Framboise »

Lolo
Avant de vous lancer dans la grande aventure lisez les témoignages sur ce même forum, l'adoption n'est pas toujours un long fleuve tranquille...
Et oui vous pouvez faire les démarches pour un agrément, mais sous serez très interrogés sur l'équilibre actuel de votre famille, de la place de l'enfant adopté etc ...
De plus à l'heure d'aujourdh'ui l'adoption internationale devient très difficile, un long , très long chemin vous attend ...
Le profil des enfants a aussi changé, ce sont souvent des enfants plus grands , mais il peut trouver sa place dans votre famille ...
lisez bien tous les articles récents cela vous donnera déjà une idée
framboise
gagatte
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par gagatte »

Bienvenue Lolo,
Nous sommes environ dix pour cent, parmi les candidats à l'adoption, à souhaiter agrandir notre famille autrement, sans problème de fertilité. Votre projet sera sans doute plus réalisable si vous ouvrez votre "projet" à un enfant de plus de trois ans et/ou à particularité médicale. Ce sont ces enfants-là aujourd'hui qui ont besoin de trouver des parents, et encore, de plus en plus de candidats s'ouvrent à des particularités médicales. Les autres enfants, petits et en bonne santé, sont attribués en priorité aux couples sans enfants.
Bon cheminement.
mariée, trois enfants
lolo64
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par lolo64 »

Bonsoir,
Merci pour ces réponses et je reviens vers vous après avoir lu (sur les conseils de framboise) d autres témoignages de parents souhaitant adopter avec des enfants "bio".
Je suis bien consciente de la difficulté et des épreuves à venir mais cela ne me semble pas insurmontable comme cela est rapporté dans les autres post .... Certains datent de 2010 et je serais ravie d apprendre que 2 ans plus tard, les démarches ont abouti ..... Quelqu un de 2010 peut me répondre ? .... Peut être gagatte, puisque je l ai vue déjà en 2010 participer à ces discussions.
Ou en êtes vous si cela n est pas trop indiscret ?
Comme vous le dites, nous souhaitons adopter un "grand" : notre petit dernier aura 3 ans cet été (8 ans l aînée et 6 ans le deuxième) et compte tenu des délais d environ 3 ou 4 ans (?) de procédure il serait idéal d accueiller à ce moment la un enfant de 4 ans !
Par contre, pour ce qui est d un enfant à particularités (c est à dire malade ?) je ne m en sens pas le courage et j en suis bien honteuse mais non .... Il y a forcément des grands enfants en bonne santé quelque part ?
En tout cas vos 2 réponses font du bien j en attends si possibles d autres !
Merci et à bientôt
Delphine
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par Delphine »

Bonjour Lolo,
Framboise a écrit :Lolo
Avant de vous lancer dans la grande aventure lisez les témoignages sur ce même forum, l'adoption n'est pas toujours un long fleuve tranquille...
lolo64 a écrit :e suis bien consciente de la difficulté et des épreuves à venir mais cela ne me semble pas insurmontable comme cela est rapporté dans les autres post .... Certains datent de 2010 et je serais ravie d apprendre que 2 ans plus tard, les démarches ont abouti ...
Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris Framboise, mais il me semblait plutôt qu'elle parlait des difficultés de l'adoption... une fois l'enfant arrivé !
La description de votre désir d'adoption dans votre premier message est très "optimiste", je crois qu'il est bon de se plonger dans les difficultés auxquelles les familles adoptives peuvent être confrontées... même si ce n'est pas le cas de toutes les familles adoptives bien sûr.

Pour notre expérience personnelle : nous avons adopté notre deuxième fille en 2006, à l'âge de 11 mois. Nous avions alors une fille aînée "bio" de 2 ans. Nous étions pleins de doux rêves, persuadés que l'adoption serait une évidence pour nous, que nous tisserions les mêmes liens avec ce deuxième enfant que s'il était notre enfant bio... Mais quand notre fille est arrivée, nous avons ouvert les yeux : c'est loin d'être évident de "faire sien" un enfant qui vous repousse, qui hurle quand on le prend dans les bras... qui hurle tout le temps d'ailleurs ! Un enfant qui est profondément malheureux et face à qui on se sent complètement impuissant, quoi qu'on fasse ça n'avait aucun effet bénéfique. Comment se sentir pleinement parents d'un enfant qui n'en veut pas ???
Nous n'y étions pas préparés, nous n'avons pas su détecter les troubles de l'attachement, nous n'avons pas su nous faire aider. Aujourd'hui ça va mieux, mais ça aura mis presque 3 ans pour trouver un équilibre, et surtout, avoir l'impression qu'enfin notre deuxième fille a trouvé sa place et est bien dans sa peau.

Je vous conseille de vous plonger dans les rubriques "préadoption" et "postadoption" du site quebecadoption.net, que je trouve très bien faites.

lolo64 a écrit :Comme vous le dites, nous souhaitons adopter un "grand" : notre petit dernier aura 3 ans cet été (8 ans l aînée et 6 ans le deuxième) et compte tenu des délais d environ 3 ou 4 ans (?) de procédure il serait idéal d accueiller à ce moment la un enfant de 4 ans !
A vrai dire, de plus en plus de couples s'ouvrent à l'adoption d'enfants âgés jusqu'à 5 ans... Un enfant grand, c'est plutôt un enfant de plus de 6 ans.
lolo64 a écrit :Par contre, pour ce qui est d un enfant à particularités (c est à dire malade ?) je ne m en sens pas le courage et j en suis bien honteuse mais non...
Un enfant "à particularité" n'est pas forcément un enfant malade. Ce terme désigne tous les enfants pour lesquels il est plus difficile de trouver des parents. Quelques exemples :
- enfants de plus de 6 ans
- fratries de 3 enfants et plus
- enfants porteurs d'une malformation physique, opérable ou non (fente labio-palatine, cardiopathie, malformation des mains, agénésie ou amputation d'un membre, nanisme, albinisme,...)
- enfants porteurs d'un handicap sensoriel, moteur ou mental
- enfants porteurs du virus de l'hépatite ou du VIH (ce qui aujourd'hui se prend très bien en charge en France)
- enfants porteurs d'une maladie nécessitant un suivi plus ou moins lourd (drépanocytose ou thalassémie, asthme, diabète ou allergie, maladie digestive...)
- enfants ayant une histoire lourde (victimes d'inceste, issus d'un viol)

Chacun a ses propres limites, ses propres capacités à gérer au quotidien chaque particularité : opérations, rééducation, prise de traitement quotidien, accepter que son enfant soit dépendant à l'âge adulte, nécessité d'une scolarisation dans un établissement spécialisé...
L'adoption n'est déjà pas un choix anodin ; accepter une "particularité", quelle qu'elle soit, y ajoute un défi à relever. Il faut être vraiment bien préparé... Et il est impératif que cette ouverture à des particularités ne soit pas un choix par défaut mais bien LE projet qui colle avec : sa perception de l'adoption, "l'enfant rêvé" qu'on voudrait, les choses qu'on est prêt à mettre en place dans son quotidien sans que ce soit vécu comme des sacrifices...

Pour vous donner une idée, voici notre deuxième parcours : nous avons débuté une nouvelle procédure en octobre 2009 et nous avons obtenu l'agrément en avril 2011. Notre agrément est pour un enfant jusqu'à 5 ans, porteur d'une particularité "permettant une scolarisation normale et l'autonomie à l'âge adulte".
Cette définition était en réalité plus large que notre ouverture réelle, car nous avions écarté certaines particularités nécessitant une prise en charge qui nous paraissait trop lourde à gérer avec déjà 2 enfants à la maison. Finalement nous avons orienté notre projet, quasiment exclusivement, vers un enfant porteur du VIH : une particularité encore rarement acceptée, simplement par manque d'informations sur le sujet !
Une fois l'agrément obtenu, nous avons eu l'embarras du choix pour concrétiser notre projet. Plusieurs pistes s'offraient à nous : le Vietnam, plusieurs pays d'Afrique, l'Inde, et la possibilité de postuler pour un pupille de l'Etat.
Pour des raisons personnelles nous avons mis en pause notre démarche, sans cela nous aurions sans doute été apparentés dès cet hiver (Vietnam via l'AFA).

N'hésitez pas si vous avez des questions (mon mail est dans mon profil si vous préférez en privé).

Bonne réflexion en tout cas...

Delphine
maman de 4 enfants : S. 16 ans, E. 15 ans (née en Ethiopie), A. 7 ans et L. 7 ans (née en Chine)
lysiane
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par lysiane »

bonsoir lolo,

Nous avons adopté notre 3ème enfant fin 2006, il avait 6 ans et nous avions déjà 2 grands enfants bios.

Tout d'abord, il faut faire attention aux délais , on est parfois surpris, on pensait attendre environ 4 ans et tout compte fait, 7 mois après notre agrément on était contacté par notre cg pour l'attribution de notre loustic.

nos grands avaient 14 et 18 ans et heureusement !!! je crois qu'avec des enfants en bas âge , je n'aurais pas tenu le coup.
Cela a été terrible pendant environ 4 ans et 4 ans cela peut paraître très long quand cela se passe mal.
Je ne dis pas cela pour vous faire peur, mais juste que parfois cela peut être très difficile et vos enfants sont encore petits ils ont encore énormément besoin de vous.
Je me suis souvent dit que j'avais la bêtise de ma vie ( j'ai un peu honte de le dire) mais j'ai regretté ce que j'avais fait.
Aujourd'hui, çà va beaucoup mieux et je ne regrette plus rien, et s'il n'était plus là ce serait terrible pour nous. Mais quand même il a fallu passé cette épreuve !
Ceci dit,il y a aussi beaucoup de bonheur dans cette histoire et c'est vous qui prendrez votre décision ,pensez bien à vos limites, ce que vous êtes capables d'accepter ou pas : âge limite, la maladie, la couleur de peau, le handicap ....Il n'y a pas de honte à dire que l'on est pas capable d'assumer un enfant malade ou handicapé, il est préférable de le dire au contraire.
Si vous d'autres question , je vous répondrez volontiers

bonne soirée
lysiane
lolo64
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par lolo64 »

Bonsoir,
Je suis heureuse de lire vos réponses qui toutes me font prendre conscience de diverses choses :
Nous partons peut être "la fleur au fusil" mais n est ce pas moins effrayant de partir en se disant qu on va y arriver que d emblée se dire qu on peut échouer ? Et pourtant je pèse de plus en plus la difficulté de ce qui nous attend.
Et en premier lieu, chose à laquelle je n attachais que peu d importance jusqu à lire pas mal de témoignages sur ce forum, nos âges : j ai 38 ans et mon mari 45 ! .... Alors que je faisais les calculs par rapport à l âge de mes enfants, n est on pas déjà hors jeu avec nos âges à nous ?
Comme vous dites Lysiane, heureusement que vos enfants étaient déjà grands à l arrivée du petit dernier .... Pour moi il me semble bon que l écart soit de 2/3 ans avec le dernier pour des raisons de "grandir ensemble". Cela aurait était le cas si nous avions décidé d avoir un petit dernier fait maison !
Et je suis bien consciente de ce que cela peut représenter comme risques déstabilisants pour mes aînés. Mais n est ce pas cela aussi un des buts de l adoption : ouvrir les frontières, accepter les différences et grandir grâce à elles .... Au prix certes de quelques années de doute et de difficultés mais ainsi est le prix à payer peut être pour quelque chose qui est maintenant inestimable.
Bravo à vous et merci de me faire partager votre expérience.

Quant à vous Delphine, merci également pour les lectures de sites ainsi que pour vos remarques : il est vrai qu on idéalise forcément le déroulement de l aventure quand l enfant est la (j ose espérer que cela se passe ainsi quelques fois mais cela est peut être utopique ?) mais comment ne pas être au plus mal quand on a 2, 3 ou 4 ans, qu on est envoyé à l autre bout de la terre chez des personnes que l on ne connaît pas, que l on ne comprend pas et qui sont pourtant avec toutes les meilleures intentions possibles ? Votre aînée n a t elle pas trop souffert, a t elle était peut être même une "alliée"pour établir le contact .... Je suis étonnée parfois de voir comment les enfants communiquent mieux entre eux que par notre intermédiaire, ils s attirent et parlent le même langage universel duquel, nous adultes, nous sommes écartés.
Mais suis je encore trop utopiste parce que trop "neuve" en la matière ? La encore on fait les choses quand on y est confronté.
Et c est pour cela que je pense ne pas être capable d adopter un enfant à particularité lourde puisque je suis amenée de par mon métier à prendre en soins des enfants malades et une des façons de supporter la difficulté est de rentrer à la maison pour retrouver mes enfants sains et plein de vie sans autre souci qu un petit rhume de temps en temps (c est égoïste et je m en excuse) !

Merci encore pour vos témoignages et conseils, je reviens vers vous dans un peu de lecture supplémentaire
À bientot
Delphine
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par Delphine »

lolo64 a écrit :Votre aînée n a t elle pas trop souffert, a t elle était peut être même une "alliée"pour établir le contact .... Je suis étonnée parfois de voir comment les enfants communiquent mieux entre eux que par notre intermédiaire, ils s attirent et parlent le même langage universel duquel, nous adultes, nous sommes écartés.
Mais suis je encore trop utopiste parce que trop "neuve" en la matière ?
Bonjour Lolo,
pour notre aînée, ce qui a été difficile au début c'est que sa petite soeur la repoussait, elle encore plus que nous. Je pense qu'elle était vue comme une rivale. Alors que l'aînée était en parfaite adoration devant sa petite soeur !
Je n'oublie pas que notre fille adoptive est une "survivante" : elle avait développé une stratégie de survie, sans avoir à établir de lien de confiance donc d'attachement, puisque personne n'était là pour ça... Les autres enfants étaient vus comme des rivaux, les cris perçants étaient utiles pour qu'on s'occupe d'elle au plus vite... A son arrivée chez nous, elle ne connaissait que cette vie.

Il faut beaucoup de temps et de patience... Quant à l'amour... L'amour, ça aide à avoir de la patience, mais ce n'est pas d'amour dont a besoin l'enfant.
A son arrivée, l'enfant a besoin, avant tout, d'être rassuré quant au fait que ses besoins vitaux seront toujours comblés : nourriture et sommeil. Il est fréquent que les enfants adoptés présentent des problèmes de sommeil et d'alimentation à leur arrivée (boulimie, parfois anorexie).
Ces besoins vitaux sont les premiers à devoir être comblés pour pouvoir passer à l'étape supérieure, à savoir : se sentir en sécurité. Ensuite seulement, l'enfant pourra recevoir l'amour de ses parents et leur accorder sa confiance... cf la "pyramide des besoins", de Maslow (NB : C'est entre autres pour cette raison qu'il est déconseillé de scolariser un enfant rapidement après son adoption, alors qu'il n'a pas eu le temps d'établir une relation de confiance avec ses parents.)
Je suis incorrigible, me voilà à faire un cours ! :lol:

Aujourd'hui, la relation entre nos filles s'est stabilisée, elles jouent bien ensemble et sont très complices, mais la cadette est encore pas mal jalouse de l'aînée... bref ce sont des vraies soeurs ! :roll:
lolo64 a écrit :Et c est pour cela que je pense ne pas être capable d adopter un enfant à particularité lourde puisque je suis amenée de par mon métier à prendre en soins des enfants malades et une des façons de supporter la difficulté est de rentrer à la maison pour retrouver mes enfants sains et plein de vie sans autre souci qu un petit rhume de temps en temps (c est égoïste et je m en excuse) !
Oui, on peut dire que c'est "égoïste"... mais il ne faut pas vous en excuser ! C'est très sain d'avoir une envie égoïste d'enfant !
Si vous vouliez adopter pour "sauver un p'tit malheureux malade ou handicapé", même si on peut trouver ça très généreux, c'est là que ce ne serait pas bon pour l'enfant : il a besoin d'être désiré comme il est, il a besoin de savoir qu'il est l'enfant "parfait" aux yeux de ses parents, qu'ils l'ont rêvé lui et qu'ils ne l'ont pas pris par pitié ! (cf la notion de dette chez l'enfant adopté)
maman de 4 enfants : S. 16 ans, E. 15 ans (née en Ethiopie), A. 7 ans et L. 7 ans (née en Chine)
Lolotte94
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par Lolotte94 »

Bonjour,
je me "greffe" à votre discussion qui m'intéresse fortement.

Pour résumer,
nous entamons une démarche (en attente des coordonnées des travailleurs sociaux) pour adopter. Nous avons une particularité : nous somme une famille recomposée. Mon mari a un fils dont il n'a pas la charge, ma fille vit avec nous.
Dès le jour où nous avons parlé d'agrandir notre famille, de créer la notre en fait, le thème de l'adoption est venu naturellement. Mon mari a "adopté" ma fille et s'en occupe au quotidien comme si s'était son enfant, moi je viens d'une famille ou les liens du sang n'ont pas grande importance ... bref on a tous les 2 été d'accord. On souhaitait adopter après avoir fait un bébé. Mais dame nature en a décidé autrement et bébé se faisant attendre, le sujet de l'agrément est revenu. Nous avons donc lancé une procédure tout en cherchant à comprendre le pourquoi de cette "infertilité".
J'aime à croire qu'on arrivera demain à aboutir sur les 2 points.

Dans les posts précédents vous parlez toutes d'enfants adoptés à l'étranger ? Mon mari et moi avions plutôt l'intention de tendre vers un pupille. Lors de la réunion d'information, nous avions malheureusement eut l'impression que les "grands enfants" n'étaient pas adoptables quand ce sont des pupilles (surprenant par ailleurs ???).
Est ce utopique d'espérer l'attribution d'un grand pupille ? (ma fille a 5 ans et demi)
Mon mari et moi nous étions fixé la "dernière année" de maternelle comme âge limite, et nous ne nous sentons pas capables d'assumer des particularités. Sommes nous un peu trop rêveurs ?

Merci d'avance.
Delphine
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Re: Enfants biologiques et adoption

Message non lu par Delphine »

Bonjour Lolotte,

"0-5 ans", ce n'est pas un agrément pour un enfant grand. Beaucoup de candidats demandent cette tranche d'âge. Ceci dit, les enfants de plus de 3 ans, ayant un passé chaotique, peuvent considérés "à particularité" par les ASE.
Lors de notre deuxième demande d'agrément, le travailleur social qui nous a suivis était très intéressé par notre profil de déjà-parents au courant des problèmes liés à l'attachement ; alors que nous demandions un agrément 0-4 ans.
Mais c'est une "vraie" particularité : il s'agit d'enfants pouvant présenter des troubles du comportement, il faut oser prendre le risque de déstabiliser toute la famille pendant les premiers mois de vie ensemble... Bref, il faut être bien préparés et ne pas hésiter à se faire accompagner une fois l'enfant au foyer.

Étant déjà parents, il est probable que votre ASE ne vous considère pas prioritaires pour l'adoption d'un pupille jeune et sans particularité. Ceci dit, ça dépend, certains départements fonctionnent différemment...
Je dirais que vous avez une chance d'adopter un pupille de l'Etat si vous orientez votre projet vers un enfant de 3 à 5 ans pour lequel une grande soeur à la maison serait un élément stabilisateur. Mais il faudra démontrer votre préparation et votre solidité.

Sinon, les familles avec enfant au foyer peuvent être privilégiées pour l'adoption d'enfants dont le développement pourrait être favorisé par votre expérience de parents et par la présence de la grande soeur, je pense aux bébés présentant une "incertitude de développement", notamment aux grands prématurés.

Je cite ci-dessous une brochure de "Enfants en Recherche de Famille", qui est en charge de trouver des parents pour les pupilles de l'Etat, cela donne un aperçu des particularités des pupilles de l'Etat en attente de parents :
Actuellement, les services de l’enfance sollicitent ERF pour des enfants présentant des particularités assez lourdes, tant du point de vue physique (trisomie, X fragile, syndrome de Robin, syndrome d’alcoolisation fœtale, etc.) que psychologique voire psychiatrique (traits psychotiques ou autistiques), certains enfants présentant un cumul de particularités (problèmes de santé, parcours de vie accidenté, dont le retentissement psychologique se manifeste par des troubles du comportement).

Pour les plus petits (0 à 3 ans), ce tableau se complique parfois d’une incertitude concernant l’évolution, l’ampleur du syndrome et les éventuelles conséquences sur le développement physique et cognitif de l’enfant. Ces enfants peuvent également présenter des malformations nécessitant des interventions chirurgicales lourdes et un suivi médical rapproché.
• Chloé est un bébé de 6 mois présentant un syndrome d’alcoolisation fœtale avéré
• Rose a un an, elle a une maladie génétique en cours de diagnostic avec retard de développement psychomoteur
• Mickaël a 18 mois, il est atteint de trisomie 21 avec cardiopathie
• Raphaël a 3 ans, il présente des troubles psychiatriques


Les enfants grands pour lesquels ERF est sollicité ont plus de 7 ans, ils sont devenus adoptables tardivement et présentent un parcours de placements souvent accidenté. Bien que manifestant le désir d’être adoptés, ils peuvent présenter des difficultés comportementales et scolaires qui compliquent la recherche de candidats à l’adoption.
• Coralie a 11 ans, un retard scolaire et nécessite un suivi psychologique important
• Gabriel est un garçon de 6 ans ayant été gravement maltraité
• Kevin a 8 ans, il a vécu un échec d’apparentement


Lorsqu’ERF est interpellé pour une fratrie (4 à 5 par an), il s’agit presque exclusivement d’enfants grands (plus de 7 ans), parfois venus de l’étranger ou très différents du type européen.
• Abdel, Malika et Sofiane ont 10, 8 et 3 ans, ils gardent des liens avec leurs grands-parents
Nous avons effectivement adopté à l'international, mais c'était en 2005-2006. Aujourd'hui la situation est beaucoup plus difficile, peu de pays sont ouverts pour les couples avec enfants au foyer désirant adopter un enfant jeune et sans particularité. Enfin, en théorie, oui, mais en pratique, non : il faut être acceptés par un OAA et la grande majorité des OAA privilégient les couples sans enfant.

Bref, je sais que ce que je dis est très décourageant, mais c'est une réalité. Il y a de moins en moins d'adoptions internationales chaque année, et les adoptions nationales concernent soit des bébés (apparentés en priorité aux couples sans enfant), soit des enfants "à particularité"...
maman de 4 enfants : S. 16 ans, E. 15 ans (née en Ethiopie), A. 7 ans et L. 7 ans (née en Chine)
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