Adopter ou ne pas adopter?

Postez ici vos réflexions sur des sujets d'actualités ou vos questions d'ordre général.
Malaya
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Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Malaya »

Bonjour,
J'ai trente ans et je suis confrontée à la question de l'adoption, ne pouvant (très probablement) pas avoir d'enfants. Mon mari est très motivé, mais moi très hésitante. J'ai envie d'avoir des enfants, mais je réfléchis au pourquoi de l'adoption: n'est-ce pas un acte purement égoïste? Ne faut-il pas accepter le fait que la vie ne me donnera pas d'enfants? J'ai lu beaucoup de témoignages d'adoptés et d'adoptants sur ce forum, et je suis un peu perdue. Evidemment, personne ne pourra me répondre simplement pour ou contre l'adoption. Mais dans le fond, pourquoi adopte-t-on? L'enfant n'a pas besoin de nous vu les délais d'attente pour une adoption. Alors...?
lbn99
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par lbn99 »

Bonsoir,
L'adoption il y a les partisants et les autres pour ma part en tant qu'adopté, je fais partie des autres car en effet je n'ai rien demander et encore moins qu'on m'oblige a reconnaitres des inconnus commes mes parents car si eux mon désiré ce n'était pas réciproque.Mais ca c'est mon histoire et ma souffrance que ma causé l'adoption; maintenant il y a des adoptions réussi avec des parents adoptif heureux et des enfant adopté épanouie.
Mon opinion est qu'il vaut mieu etre orphelin que déraciner a son pays et a sa langue natal si vous compter adopter a l'etranger.
Je vous conseil d'aller regarder le forum : ma voix des adoptés qui est un receuil de témoignages d'enfant adopté comme moi.
Malaya
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Malaya »

Merci de votre réponse Ibn99. J'avais lu votre témoignage auparavant, et en effet votre expérience fait réfléchir. Mais est-ce que vos parents adoptifs ont tenté de maintenir le lien entre vous et votre pays d'origine par des voyages, des livres, l'apprentissage/le maintien de votre langue maternelle, etc? Comment vous ont-ils présenté les choses? Vous ont-ils parlé de votre adoption, de ses circonstances, de ses raisons, ou ont-ils tenté de faire comme si vous étiez un vrai petit gaulois?
Je ne sais pas encore - dans le cas ou nous adopterons - si nous nous tournerons vers l'étranger ou la France, tout cela est encore trop neuf (et trop douloureux), mais en tout cas si c'était vers l'étranger, je ne me verrai pas faire comme si de rien n'était avec cet enfant. J'aimerais même aller vivre un temps dans son pays.
Est-ce que ce déracinement culturel est selon vous la principale erreur de l'adoption?

Si d'autres adoptés ou adoptants ont d'autres réflexions à me proposer...
Malaya
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Malaya »

Notamment, la plupart des parents adoptifs sont passés par le moment où ils ont su qu'ils ne pourraient pas avoir d'enfants biologiques. Quelles ont été vos réactions? L'idée de l'adoption a-t-elle été facile à accepter? Avez-vous envisagé de vivre sans enfants? Quelle différence cela faisait-il pour vous, un enfant biologique et un enfant adopté. Je sais bien qu'on dit toujours "aucune", comme si c'était politiquement incorrect de dire que ce n'est pas pareil. Mais sincèrement, pour une femme surtout, ce n'est pas pareil. Alors, comment avez-vous vécu la chose?
Léa
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Léa »

Bonjour,

Pour ma part je ne me voyais pas adopter un enfant grand... Et j'ai eu la chance inouïe de voir naître mon fils adoptif. Comme nous n'avons que lui je ne peux pas vous dire si j'aurais aimé plus, moins ou différemment un enfant biologique. Tout ce que je peux dire c'est que je vois maintenant ma stérilité comme la plus grande chance de ma vie... ça peut paraître un peu bête mais c'est ainsi.Et ce n'est pas par correction politique que je dis cela mais parce que je ne peux plus voir les choses autrement. Il me reste une curiosité concernant les enfants biologiques que nous aurions pu avoir mon mari et moi, (comme une banale curiosité au sujet de ce que nous aurions pu faire et n'avons pas fait, un autre métier, vivre dans un autre pays etc.)mais aucun regret et aucune souffrance...
Vous êtes jeune, vous aurez peut-être la possibilité d'adopter un nourrisson ou même un nouveau-né si vous vous lancez maintenant...
Mais ce n'est peut-être pas ce qui vous tourmente le plus.
Quoiqu'il en soit, bon courage...
Léa
PS : Il y a aussi des gens qui vivent très heureux sans enfants, mais vous ne le trouverez sans doute pas sur ce forum.
lysiane
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ujurd'hui

Message non lu par lysiane »

Malaya a écrit :Bonjour,
J'ai trente ans et je suis confrontée à la question de l'adoption, ne pouvant (très probablement) pas avoir d'enfants. Mon mari est très motivé, mais moi très hésitante. J'ai envie d'avoir des enfants, mais je réfléchis au pourquoi de l'adoption: n'est-ce pas un acte purement égoïste? Ne faut-il pas accepter le fait que la vie ne me donnera pas d'enfants? J'ai lu beaucoup de témoignages d'adoptés et d'adoptants sur ce forum, et je suis un peu perdue. Evidemment, personne ne pourra me répondre simplement pour ou contre l'adoption. Mais dans le fond, pourquoi adopte-t-on? L'enfant n'a pas besoin de nous vu les délais d'attente pour une adoption. Alors...?
bonjour,

la question qui m'interpèle le plus : est-ce un acte égoîste que de vouloir adopter. Alors , je vous réponds (moi qui aie 2 enfants bios et 1 adopté) n'est-ce pas tout aussi égoîste que de faire naître un enfant. Après tout , un enfant n'a pas demandé à naître non plus. Mes grands ont 23 et 19 ans , dernièrement, il y a eu des gros soucis et je me suis dis que si j'avais su tout cela il ya 20 ans je n'aurai pas eu d'enfant. Voir ses enfants malheureux (qu'il soient bios ou adoptés ) c'est très très durs. Mais voilà , je les ai voulus , ils sont là et je serai toujours présente pour eux.
Alors , après : pourquoi adopte-t-on ?
Surtout pas pour faire une bonne action, mais uniquement pour avoir un enfant, un désir qui est très fort.
La vraie question, je crois que c'est : pourrez-vous passer votre vie sans enfant ?
Et quand je regarde mon petit dernier(adopté) , je me dis que si : il avait besoin de nous, c'est certain. Aujourd'hui tout n'est pas toujours facile avec lui, loin de là, mais dernièrement il s'est cassé le bras (banal , vous allez dire !). Mais quand il me tenait là main en me disant : maman ne me laisse pas , viens avec moi ... et le lendemain matin à l'hôpital il m'a dit " j'ai beaucoup de chance que tu sois ma maman". Alors je suis sûre qu'il a besoin de moi et de son papa. Et puis si vous ne voulez pas déraciner un enfant , il y a l'adoption d'un enfant pupille.
Bon sur ces quelques mots, je vous souhaite une bonne réflexion , mais vous prendrez la bonne décison, j'en suis certaine.
Lysiane
Patricia01
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Patricia01 »

Oui, on est nombreux à s'être posé la question..
Pour mon mari, c'était sans importance, il se voyait bien sans enfant,ilen avait fait le deuil, mais il n'était pas contre adopter, il trouvait que c'était un acte très fort qui l'attirait beaucoup.
Pour moi, la question ne s'est pas posée: certes, j'arrivais à m'imaginer vivre sans enfants, j'avais réussi à dépasser le stade où le désir d'enfant est un besoin vital ; mais j'avais quand même une telle envie d'en avoir que j'aurais déplacé des montagnes pour cela. Et l'adoption s'est imposée très vite, parce que la PMA ne m'a pas franchement enthousiasmée, et encore moins mon mari, donc on a très vite tourné la page.

Et oui, c'est vrai, adopter est un acte égoïste. De toute façon, vouloir un enfant est égoïste, que ce soit par adoption ou "naturellement". C'est un tout petit peu moins égoïste par adoption, peut-être, puisque cet enfant existe déjà et qu'il lui faut bien quelqu'un pour prendre soin de lui, alors qu'un enfant biologique n'a pas demandé à venir au monde, on le "crée" exprès.
Quant au déracinement... moi qui me sent citoyenne du monde bien avant d'être citoyenne française, ça ne m'a jamais posé aucun souci, et je resterai ouverte aux attentes de mes filles, qu'elles désirent avoir un lien avec leur pays de naissance ou au contraire l'oublier. Elles sont arrivées à un an, on ne peut guère parler de déracinement dans ce cas. Ma grande aura à affronter les mêmes regards et le même questionnement identitaire qu'un enfant noir né en france qui aurait été abandonné...
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
Genevieve
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Genevieve »

Et "faire" un enfant, existe-t-il une décision plus égoïste que celle-ci???
Bien sûr qu'adopter, c'est égoïste, et il faut que ça le soit! On n'adopte surtout pas parce qu'on veut "sauver" un enfant, qui après aurait envers nous une "dette" qu'il ne pourrait jamais rembourser et le mettrait dans une situation impossible, certainement pas. On adopte parce qu'on a une envie d'enfant et c'est tout.
J'ai bien dit une envie et pas un "besoin viscéral" ou autre nécessité pathologique, parce que dans ce cas là, il vaut mieux se faire soigner d'abord et apprendre à être un être entier à soi tout seul, à marcher sur ses deux pieds sans attendre d'un enfant qu'il vous serve de béquille. Car il est évidemment possible d'envisager sa vie sans enfant - et il vaut mieux être capable de le faire car quand on débute une démarche d'adoption, on n'est jamais certain qu'elle va aboutir. Mais on démarre cette démarche comme on démarre des tentatives de grossesse, en se disant qu'on va se faire plaisir... (sauf que c'est un voyage un peu plus long et un peu moins plaisant - mieux vaut le savoir quand même...)
Une fois l'enfant là, évidemment qu'il vaut mieux sortir de l'égoïsme - mais n'en va-t-il pas de même dans toute relation? Quand vous vous faites des amis, c'est pour vous faire plaisir, non? Vous n'allez pas vers les autres s'ils ne vous intéressent pas? En revanche quand ils sont devenus vos amis, vous faites des concessions... Avec un enfant, c'est la même chose, en puissance dix et s'il est adopté, en puissance dix mille, je pense... parce tout est plus compliqué du fait de son vécu sans nous, même si ce vécu est réduit aux neuf mois de la grossesse (auxquels s'ajoute, qu'on le veuille ou non, le poids des générations antérieures et pas à cause du génétique, plutôt à cause du vécu de la mère, de ses angoisses, de sa propre enfance, etc). Et ça, ça entre en collision avec notre vécu à nous, avec des choses enfouies qui parfois se réactivent, des choses dont on n'avait même pas conscience, des choses qu'on découvre sur soi-même, une image de mère qu'on n'aurait jamais imaginé être, qu'on s'était bien juré de ne pas être... pas toujours simple et la mayonnaise ne prend pas toujours. La question est beaucoup moins souvent qu'on ne le croit celle d'être d'ici ou d'ailleurs, tout au moins je le crois (je peux me tromper, je ne fais qu'indiquer ce que je ressens! D'autres aussi l'ont ressenti - lire Jung, par exemple).
Bref, élever un enfant, c'est tout sauf de l'égoïsme, mais l'envie d'enfant, c'est avant tout égoïste et il faut que ça le soit... j'ai le sentiment que c'est ça qui rend l'équation compliquée...
Patricia01
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Re: Adopter ou ne pas adopter?

Message non lu par Patricia01 »

Genevieve a écrit : Et ça, ça entre en collision avec notre vécu à nous, avec des choses enfouies qui parfois se réactivent, des choses dont on n'avait même pas conscience, des choses qu'on découvre sur soi-même, une image de mère qu'on n'aurait jamais imaginé être, qu'on s'était bien juré de ne pas être... pas toujours simple et la mayonnaise ne prend pas toujours.
Oui, Geneviève a bien raison, je le vis en ce moment... on réagit bien malgré nous, en tant que parent, en fonction de ce qu'on a vécu dans notre propre enfance, en fonction des modèles qu'on a eu, et on se découvre un parent différent de ce qu'on pensait être (en l'occurrence je me serais autrefois décrite comme patiente, calme, attentive... et je me découvre colérique, impulsive, et moins patiente que prévu ! En train de faire les mêmes erreurs que mon père a faite, ce que je m'étais bien juré de ne pas faire...)...
D'où l'importance des entretiens d'agrément, qui creusent un peu, un tout petit peu, ces questions, et nous aident, a posteriori, à nous trouver moins surpris de nos propres réactions... et à prendre du recul.

Et sinon, oui, le désir d'enfant est égoïste et c'est normal ! Mais Geneviève l'a parfaitement expliqué !
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
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