Communiqué EFA : L'adoption, nelle tendance de l'économie de

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Geneviève
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Enregistré le : lun. 29 sept. 2008 11:10

Communiqué EFA : L'adoption, nelle tendance de l'économie de

Message non lu par Geneviève »

Bonjour,

Pour info, voici le communiqué EFA "L'adoption, nouvelle tendance de l'économie de
marché ?" faisant suite aux propos de M. Nicolin sur Parenthèse Radio le 27
août et à l'article du Figaro " La Chine s'entrouvre à l'adoption" paru le
26 septembre.

Bonne journée
Geneviève

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L¹adoption : nouvelle tendance de l'économie de marché ?

« Accroissement de la demande », « promesse du vivier chinois [qui] semble
s'évanouir », un article, paru dans Le Figaro du 26 septembre, traite en ces
termes de l'adoption. Le style, l'approche relèvent d'une rubrique
économique : une agence qui « démarche » ; des adoptants qui « plébiscitent
». On croit lire une opération de marketing pour la « petite poupée venue de
Chine ». On voudrait faire croire que « la Chine s'entrouvre à l'adoption »
alors qu'il apparaît, à lire attentivement, qu¹elle « s'entrefermerait ».
Quant à « la sécurité et à la grande rigueur », la journaliste semble
ignorer qu¹il y a quelques années, un millier environ d'enfants auraient été
volés dans des provinces chinoises, voire au Vietnam.

De tels propos occultent la complexité des relations entre pays développés
et émergents sur un sujet aussi sensible que l¹adoption internationale, la
réduisant à une opération marchande. Ils ne sont pas isolés. Ils
s¹inscrivent dans une certaine façon de penser et de dire l'adoption, comme
en témoignent les propos du président du Conseil d'administration de
l¹Agence française de l'adoption (AFA), entendus sur Parenthèse Radio
(émission « Les p'tits loups ») le 27 août dernier. Monsieur Yves Nicolin
répondait à un père adoptant sur les « dons imposés » aux orphelinats
vietnamiens, qui oscillent entre 6 000 et 10 000 euros :

" Mais moi, je voudrais ré-insister là-dessus, parce qu'avec l'Agence
française de l'adoption, nous travaillons aujourd'hui dans des orphelinats
au Vietnam et les dons sont à la discrétion des parents. Simplement, on leur
dit : « Voilà ce qui se pratique normalement. Vous devriez donner tant. »
Ils sont libres de donner ou de ne pas donner. Par contre, ceux qui ne
donnent pas ou qui donnent insuffisamment, il faut savoir qu'ils mettent,
entre guillemets, en péril l'adoption de futurs adoptants. Il y avait comme
un système. Par exemple en Russie (moi j'ai adopté trois enfants en Russie),
il y a un ... Ça n'a rien à voir avec les dons, mais vous devez faire un
rapport d'intégration de l'enfant tous les six mois pour montrer que tout se
passe bien. Certains parents ne le faisaient pas. Qu'est-ce qui se passait ?
Eh bien, ceux qui voulaient adopter après, les Russes disaient « Non, parce
que vous ne respectez pas les règles. » Il faut penser que si on demande aux
couples de respecter certaines règles, des règles écrites ou non écrites, ce
n'est pas seulement pour eux mais c'est pour les suivants. Et l'image que
laisse la France dans certains pays, c'est aussi pour les suivants. Et quand
je disais que dans certains pays, on passe, les Français passent pour des
pingres, c'est une réalité
." [...]
À une autre intervenante notant que "Là on est dans une histoire de
pingrerie à coup de 10 000 euros
", M. Nicolin répond : "Ça c'est évident.
Dans certains pays, c'est quasiment très peu de choses
."

Ce qui est tout aussi évident, c'est que dans certains pays, 10 000 euros
représentent une somme astronomique en rapport avec des salaires mensuels de
30 à 100 euros, qui permettrait, par la mise en oeuvre de projets, à des
enfants de rester dans leur famille au lieu d'en être séparés.

Il est normal que la France et les autres pays d'accueil aident les pays
d'origine, sans contrepartie, à se doter de services de protection de
l'enfance, à mettre en place des structures et des aides visant à prévenir
l'abandon, à soutenir les familles, à permettre aux enfants de grandir dans
les meilleures conditions possibles. Il est normal que les pays d'origine
attendent une telle aide : pour que leurs enfants puissent rester dans leur
famille ou être adoptés sur place, afin que l'adoption internationale puisse
jouer son rôle de solution familiale ultérieure ; mais en aucun cas afin de
les inciter à monnayer leurs enfants et la détresse humaine.

Il est anormal que le président d¹une instance publique encourage par ses
propos une attitude qui pourrait se résumer à la devise « donner plus pour
adopter plus », qu'un quotidien national réduise l'adoption à une
transaction qui fait des enfants des jouets, une monnaie d¹échange
déshumanisée et dégradante.

Les adoptés devenus adultes disent combien ils sont sensibles à toutes les
questions d'argent ayant pu entourer leur adoption (achetés, donnés, pour
combien ?), combien elles peuvent mettre à mal, voire en danger, leur estime
de soi, leur relation à leurs parents et peser dans le regard que la société
porte sur eux.

L'adoption, menée dans des conditions de transparence, sans perdre de vue
l'intérêt et la dignité de l¹enfant, reste majoritairement une histoire
merveilleuse de deux rencontres. L'expérience montre que l'adoption
internationale peut rendre des enfants désirables dans leur pays, leur
permettre de bénéficier d¹une meilleure protection, d'une adoption nationale
; elle ne doit pas les rendre monnayables.

Enfance & Familles d¹Adoption, 26 septembre 2008
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