Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Questions relatives aux premières démarches et à la procédure d'agrément
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anipeps
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Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par anipeps »

Bonjour à tous!

J'ai tellement eut tous les conseils et son contraire, que je préfère m'adresser à vous et voir si certains ont été dans mon cas en ayant réussi a avoir l'agrément.

Je vous explique.
J'ai un passé très lourd (agressions sexuelles, parents toxiques et quelques années de suivi psy pour dépression). Et le pire une surmédicamentation psy qui a conduit à un passage à l'acte qui m'a laissé un handicap physique minime mais bien présent.

Nous avons déjà un enfant qui se porte à merveilles. Je suis résiliente depuis près de 10 ans et vais très bien, je travail, j'ai une vie sentimentale stable, mariée depuis 6 ans et vie de couple depuis 8 ans....Bref aujourd'hui je pense que mon parcours de vie, qui du coup a été élaboré, travaillé, et avec une énorme résilience est une force pour accompagner un enfant qui part avec une blessure abandonnique.

Cependant je connais aussi les préjugés de certains travailleurs sociaux.

Certains amis ayant adoptés m'ont conseillé de mentir à l'agrément sur la raison de mon handicap et sur ma phase de dépression, d'autres sur des forums me disent de jouer franc jeu...

Nous avons déjà connu les préjugés sur mon passé à la naissance de notre fils, ou la pmi a trouver bon d'essayer de nous le retirer, juste sur passé trop lourd et suspicion de mère fragile....

Bien sûr il y a eut enquête et l'asea a établit des rapports extrêmement positifs à l'époque (couple solide, mère sachant protéger son enfant, parents solides, mère n'ayant plus de trouble psy résiliente, parents capable de se remettre en question, capable de demander de l'aide pour leur enfant si nécessaire, signalement des parents victime du passé médical de mme)....

Du coup avec tout ça je ne sais pas trop quelle position prendre, je suis au clair avec mon passé, je l'assume et le vie comme une fierté de m'en être sortie grandit et pleine de force....mais je sais aussi qu'en face je peux avoir des personnes qui auront des préjugés...comme cela a été le cas pour la pmi...


Qu'en pensez vous? certains ont ils eut a se poser la question de jouer franc jeu? qu'avez vous fait au final? et le résultat?

Merci de vos retours
anipeps
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par anipeps »

Bon je pense que ma question dérange, j'ai pourtant une telle résilience, et une telle joie de vivre aujourd'hui et depuis maintenant de nombreuses années....
Fifoune
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par Fifoune »

Bonjour -

J'ai lu ton message mais en fait, je ne saurais pas vraiment quoi de conseiller. On ressent le travail que tu as fait sur toi et la résilience dont tu parles. Mais après, pour ce qui est d'en parler à des TS... ça dépend tellement de la personne que tu as en face de toi. Je ne suis pas pour le mensonge et pourrais difficilement le conseiller, donc je miserais sur l'honnêteté en te disant d'être prête à affronter beaucoup de question...

Par contre, je ne crois pas que tu l'aies précisé : qu'est-ce qui te mène vers l'adoption ? Je comprends que vous avez déjà un enfant bio.

Bonne réflexion,
Delphine
Delphine (46 ans) maman d'une puce de 18 ans (Haïti, 2009), d'un grand gars de 14 ans (RDC, 2016), et d'un mini gars de 8 ans (France, 2019).
Patricia01
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par Patricia01 »

Je commence à avoir une certaine expérience de dossiers de postulants, et si ça peut vous rassurer, j'ai déjà vu des dossiers aussi lourds que le vôtre qui sont passés sans souci. La psychologue creusait, bien sûr, c'est son rôle, pour bien vérifier qu'il n'y ait plus la moindre souffrance ou trouble associé aux blessures du passé. Mais ça n'empêchait pas d'avoir un rapport très positif une fois rassurée sur ce point, parce que justement, les blessures du passé peuvent devenir un point d'appui pour comprendre celles de l'enfant qui viendra et mieux s'y adapter -à condition d'avoir été bien "digérées" auparavant. En plus, en ayant passé par des phases difficiles et en ayant su obtenir de l'aide, vous prouvez que vous êtes résiliente, que vous savez vous adapter, chercher de l'aide en cas de besoin, que vous n'êtes pas dans le déni des difficultés. Les psy ont parfois plus de souci avec des couples pour qui tout a toujours été rose : ils ne savent pas comment ils vont réagir si les choses se corsent et que l'adoption se passe mal, ils n'ont rien à analyser qui puisse leur donner une idée des forces et faiblesses du couple. Dans votre cas, ils voudront analyser votre parcours, voir comment vous avez réagi, ce que vous en avez retiré, la façon dont ça vous a fait mûrir.
Si vraiment tout a été bien digéré, ça peut réellement être une force.

Après, je sais aussi que ça peut dépendre sur qui vous tombez (au niveau AS plutôt que psy, en l'occurrence ; une bonne psy saura mieux évaluer la résilience, les AS ont plus souvent affaire à des couples défaillants et avoir des préjugés... ou est-ce moi qui ai un préjugé en disant ça ?) ; notamment si vous êtes dans un service "spécialisé adoption", les choses sont en générale plus simples car vos interlocuteurs sont vraiment spécialistes.

Donc je vous conseille plutôt de jouer franc jeu (et n'oubliez pas que le monde est petit : il suffit qu'ils trouvent des dossiers issus de votre passé... s'ils se rendent compte que vous avez dissimulé des choses, vous perdez toute crédibilité)
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
anipeps
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par anipeps »

Patricia01 a écrit : ven. 29 mars 2019 18:10 Je commence à avoir une certaine expérience de dossiers de postulants, et si ça peut vous rassurer, j'ai déjà vu des dossiers aussi lourds que le vôtre qui sont passés sans souci. La psychologue creusait, bien sûr, c'est son rôle, pour bien vérifier qu'il n'y ait plus la moindre souffrance ou trouble associé aux blessures du passé. Mais ça n'empêchait pas d'avoir un rapport très positif une fois rassurée sur ce point, parce que justement, les blessures du passé peuvent devenir un point d'appui pour comprendre celles de l'enfant qui viendra et mieux s'y adapter -à condition d'avoir été bien "digérées" auparavant. En plus, en ayant passé par des phases difficiles et en ayant su obtenir de l'aide, vous prouvez que vous êtes résiliente, que vous savez vous adapter, chercher de l'aide en cas de besoin, que vous n'êtes pas dans le déni des difficultés. Les psy ont parfois plus de souci avec des couples pour qui tout a toujours été rose : ils ne savent pas comment ils vont réagir si les choses se corsent et que l'adoption se passe mal, ils n'ont rien à analyser qui puisse leur donner une idée des forces et faiblesses du couple. Dans votre cas, ils voudront analyser votre parcours, voir comment vous avez réagi, ce que vous en avez retiré, la façon dont ça vous a fait mûrir.
Si vraiment tout a été bien digéré, ça peut réellement être une force.

Après, je sais aussi que ça peut dépendre sur qui vous tombez (au niveau AS plutôt que psy, en l'occurrence ; une bonne psy saura mieux évaluer la résilience, les AS ont plus souvent affaire à des couples défaillants et avoir des préjugés... ou est-ce moi qui ai un préjugé en disant ça ?) ; notamment si vous êtes dans un service "spécialisé adoption", les choses sont en générale plus simples car vos interlocuteurs sont vraiment spécialistes.

Donc je vous conseille plutôt de jouer franc jeu (et n'oubliez pas que le monde est petit : il suffit qu'ils trouvent des dossiers issus de votre passé... s'ils se rendent compte que vous avez dissimulé des choses, vous perdez toute crédibilité)
Je vous remercie pour votre retour. Je suppose que pour vous ayez ce retour, c'est que vous devez être investie auprès de l'association EFA. Et j'avoue que cela me rassure beaucoup. Je connais que trop les préjugés des travailleurs sociaux de part notre histoire avec notre fils....

FiFoune pour te répondre à la question pourquoi l'adoption, déjà car nous avons des problèmes de stérilité, que mon ainé bio est déjà un petit miracle a lui tout seul, et que mon handicap ne me permet pas de supporter une PMA. Que depuis toujours mon projet de vie était une famille, une parentalité avec une fratrie. Ensuite car j'ai le sentiment que mon parcours de vie, justement le fameux, est une force pour pouvoir devenir parents et offrir une famille à un enfant partant avec ses blessures et que je me sens tout à fait apte et dans l'envie d'entrer dans cette démarche de parentalité adoptive. Après probablement qu'il y a aussi une histoire familiale autour de l'adoption qui vient se poser ici, étant née biologiquement de parents qui venaient d'obtenir l'agrément et ayant toujours un peu regretter qu'ils ne l'aient pas reconduit pour autant....Mais je parle de regret, pas de souffrance de ce côté là, car je comprends tout à fait les interrogations qu'ont eut mes parents à ce moment là car j'ai les mêmes (différence que l'on ferait entre l'enfant bio et l'enfant adoptif?, difficulté a avoir un enfant qui nous ressemble physiquement et l'autre non, la mise en péril éventuel d'un équilibre familiale à 3 par l'arrivée d'un enfant qui a ses blessures etc...ça a été toutes les peurs de mes parents par rapport à leurs projets a l'époque qui leurs ont fait stopper les démarches)...Pour ma part j'ai aussi ces questions, qui sont je pense tout à fait normal, mais après avoir échanger avec beaucoup d'adoptant qui ont des enfants bio et adoptifs, il s'avère que l’apparentement ne se différencie pas et j'en suis intimement convaincue...que dans les fratries cela ne pose pas forcément tant de problèmes que cela non plus...a condition de laisser la place à chacun aussi, de préparer au mieux l'ainé de la famille à cet accueil etc...

Mon fils est au courant de nos démarches, à son niveau de compréhension pour son âge; Il sait que le ventre de maman est cassé pour faire des bébés, et c'est lui qui a mis le premier courrier dans la boite aux lettres pour réclamer un petit frère ou une petite soeur. On lui a aussi dit que par contre rien n'était sûr, que les gens qu'on allait rencontré pouvait dire qu'avec le handicap de maman ça serait trop difficile d'avoir un deuxième enfant. On a préféré ne pas trop le laisser dans un truc comme quoi ça serait tout beau, tout rose et tout facile, pour pas qu'il ne soit trop déçu si cela ne fonctionne pas....

Avec mon mari nous sommes aussi ouvert à des particularités médicales, n'entravant pas l'autonomie à l'âge adulte, car nous connaissons tout deux bien le handicap (de part le mien déjà pour lui) et moi car j'ai travailler de nombreuses années dans le milieu du handicap et donc je perçois très bien ce que cela induit (suivi médical, question de la différence etc....) et que le vivant en prime par moi même (et pour mon fils qui a un suivi car enfant précoce et dys) je me sens apte à l'accompagner dans ce parcours.

J'ai la chance de part mon handicap physique de ne pas travailler à temps plein et en prime en libéral. Du coup je peux organiser mon temps comme je le souhaite plus ou moins car mon métier inclus de travailler en périscolaire mais ce qui est génial car mon mari lui ne travail pas en périscolaire, mon fils (et un autre enfant cela serait de même) n'aura donc aucunement besoin de relais extérieur de garde et autre et je pense que côté stabilité de repère pour un enfant qui a souffert dans son début de vie c'est plutôt pas mal. Surtout qu'étant a mon compte, si je dois m'arrêter un an, je peux le faire....
Patricia01
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par Patricia01 »

Juste attention : ne pas donner l'impression que vous voulez adopter pour faire comme vos parents / comme ils auraient voulu faire / pour suivre le même parcours que vos parents / reproduire un schéma familial... (je dis ça un peu au hasard, parfois les travailleurs sociaux ont ce genre d'idée, parfois ça ne leur traverse pas l'esprit, tout dépend comment ils perçoivent ce que vous leur direz)
Pour ce qui est du handicap, bien évidemment je ne peux pas juger... mais si vous dites à votre fils que ça peut être un frein, c'est que vous pensez que ça peut l'être ? Sinon pourquoi ne pas lui dire la vérité : il y a beaucoup de familles qui attendent des enfants et vous ne savez pas si vous serez choisi puisque les familles prioritaires sont souvent celles sans enfant...
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
Choco
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Re: Agrément avec un passé très très lourd, que dire? que taire?

Message non lu par Choco »

Si jamais vous faîtes votre demande dans le 84, surtout, ne dîtes rien.
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