Soucis enquête psychologique procédure agrément

Questions relatives aux premières démarches et à la procédure d'agrément
LaureXavier
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par LaureXavier »

Je n'ai pas lu toutes les réponses, certaines m'ont parues un peu dures.
Je vais simplement partager avec vous notre parcours, nous avons adopté alors qu'on habitait aux Etats-Unis mais nous avon passé un agrément en France et depuis un second aussi en France. Les professionnels que nous avons rencontrés nous ont toujours semblé bienveillants.

La question du deuil de l'enfant bio bien sûr on l'a eu, au moment de notre parcours il n'était plus question d'enfant bio ni de PMA pour nous et nous avons été clairs là dessus mais c'était un choix récent et j'étais encore très émue d'en parler. Pourtant la psy n'a pas été choquée de ça elle m'a rassurée en me disant que c'était normal que ce soit difficile.
L'AS que nous avons rencontré nous a dit avoir eu le cas de couples qui ont renoncé à l'adoption suite à l'arrivée d'un enfant bio, elle était très contente pour eux et c'est tout. Elle n'a jamais eu le moindre jugement là dessus.

Je trouve que la période de l'agrément c'est encore trop tôt pour en parler à son employeur, il va encore s'écouler des mois et sans doutes des années avant l'arrivée d'un enfant, j'attendrais au moins d'avoir obtenu l'agrément. Personnellement je ne souhaitais pas parler de cette partie de ma vie privée, d'autant plus qu'on ne sait pas si une adoption finira par arriver. Pour moi c'est comme d'annoncer qu'on essaie d'être enceinte, je n'irai pas dire ça à mon employeur ! Je pense qu'il faut surtout savoir ce qu'on fera le jour où on sera appelé, décider si on prendra un congé plus long etc...
Donc aux Etats-Unis je n'avais rien dit mais la relation que j'ai avec ma chef actuelle fait que je je lui en aurait parlé, ça joue aussi beaucoup.

Notre enfant est afro-américain alors que nous sommes blancs. Quand un de nous est seul avec lui les gens pensent que c'est un petit métis et on n'a pas de question (au début on me disait souvent que j'étais bien mince pour une femme venant d'accoucher :D ). En famille on a toujours eu des regards attendris, bienveillants. On a très rarement eu des questions, les gens devinent finalement ! Ceux qui nous ont le plus posé de questions étaient des parents qui avaient adopté eux aussi. Ceci dit si on ne sent pas capables de vivre les regards, les questions etc je pense que c'est honnête de le reconnaitre, on ne s'est jamais senti forcé d'accepter toutes les ethnies. On vit en région parisienne et des enfants de couleur il y en a partout donc c'est aussi facile de ce point de vue là.

Lors de notre agrément je ne me souviens pas qu'on nous ait demandé ce qu'on dira à notre enfant en l'accueillant. Et d'ailleurs on ne lui a pas dit grand chose de spécial, l'émotion nous a un peu coupé la parole ! Je ne me suis pas sentie maman tout de suite, j'ai commencé à réaliser qqes semaines plus tard lors de la fête des mères, les américains n'hésitent pas à souhaiter bonne fête à toutes les jeunes mamans dans la rue qui poussent un landau ! Je dois dire que j'étais très fière avec mon landau flambant neuf et surtout très heureuse de voir que dans les yeux de ceux que je croisais j'étais maman.

Je suis un peu comme vous, pour moi difficile de me projeter tant que l'enfant n'est pas là. Nous n'avions absolument rien acheté avant d'être choisi, on n'avait pas de prénom non plus et on s'est simplement justifié. On a prévu l'argent nécéssaire et une liste des affaires à acheter le moment voulu. On a eu 4 jours pour organiser son arrivée et ça s'est fait sans aucun soucis :
jours 1 : choix du prénom, appel aux Grands-Parents pour les prévenir
jour 2 : commande du landau et siège auto
jour 3 : retour de mon mari en ville (parti en voyage le jour de l'appel !) et achat de quelques body, pyjamas et bavoirs, d'un bonnet et de moufles
jour 4 : réception du landau et du siège auto, achat biberons, couches, lingettes, lait, premier doudou et des draps
Et c'est tout !!

Notre préparation a donc seulement été psychologique, un peu de lecture, quelques rencontres, discussion sur des forums et surtout l'intime conviction qu'on pourrait aimer l'enfant qu'on nous confierait encore plus fort que tous ceux qu'on a essayé d'avoir avant.
Laure et Xavier, heureux parents d'un petit américain adopté en avril 2013 et d'une petite pupille née en 2019 !!
kaakook29
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par kaakook29 »

Bonjour,

Je ne suis pas dur mais realiste face à l'adoption actuelle.

Nous avons fait le choix d'enfants grands ( jumeaux) et que la difference se voient, l'adoption est arrivé à nous suite à une decouverte de problèmes de sterilité et la pma nous avons testé et déssaprouvé, ce coté numero de laboratoire.

Nous ne voulions pas de bébés car on ne voulait pas d'incertitude de devellopement comme c'est le cas dans l'adoption nationale de nos jours.

Nos enfants ont une histoire bien connue et nous sommes tout a fait prêt à vivre avec et à les accompagner. Ce sont des " jumeaux maudits" de Madagascar.

Pour les 2 questions, elles me viennent du psy qui nous a fait nos entretiens. les parents attendent un enfant... Un enfant attends des parents. Il n'y a aucune difference entre un enfant bio et adoptés.

Le psy voulait aussi vous faire reagir qu'il faut s'avoir se rendre disponivle rapidement quand vous serez apparenté. Savoir prendre aussi de la disponiblité pour les 2 parents.

Quand je vous lis, j'ai pu voir beaucoup de couples rencontrés en groupe de paroles ou de reunions d'infos à l'adoption. ils sont a coté de l'adoption actuelle. Ils veulent un enfant adoptés que personne ne puissent juger ou voir comme telle.

Mes enfants sont noirs, mon fils a mon caractere de cochon et franc mais aussi son caractere de petit garcon qui a grandi loin de la civilisation européenne. Il considere les filles comme inferieur à lui et on travaille dessus tous les jours. Sa sœur est pot de colle avec ma femme. Les enfants peuvent créer un lien avec leur referente avant l'adoption qui sera difficile parfois de faire oublier.

Adopter un enfant est une histoire totalement differente de celle que vous avez tragiquement vecu. L'enfant arrivera avec son histoire meme si il n'a que 3 mois. Beaucoup d'enfants sont des deni de grossesse. l'enfant ressent les sentiments meme dans le ventre de sa mere.

Je sais que je vous renvoie toujours vers des livres mais cela sont bien pour cheminer dans un projet. "Moise, Œdipe, Superman... De l'abandon à l'adoption" il permet de voir l'histoire du coté ASE et comprendre ce qu'attendent les travailleurs sociaux.

L'adoption d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui et encore moins celle de demain. Un projet d'il y a 5 ans n'est plus du tout le meme aujourdui. Regardez juste les statistiques à l'international sur 5 ans et vous verrez que beaucoup de couple reviennent vers le national car l'etranger est en chute constante.

Donc un projet solide et bien construit avec une idee claire sur votre passé et vos attentes sera un dossier qui avancera et aboutira.

Je ne juge personne mais je vois trop de gens qui idéalisent l'adoption et projettent leur passé sur cet enfant.
Papa 34 ans de Jumeaux 11 ans ([b]Madagascar [/b] 2016)
chrischris
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par chrischris »

Comme vous le dites si bien, je serais son unique maman, je sais qu’à ce moment précis, au moment de la rencontre, ça sera une évidence (plus j’en discute sur les forums et plus ça prendre ce sens intérieurement), mais cet enfant a un passé, une personne l’a mis au monde, qui est-elle si elle n’est pas sa mère biologique ? comment en parler si je ne peux l’évoquer sous ce terme ?

[/quote]


Bonjour,

Juste pour répondre à cette question : il n'a jamais été dit qu'elle n'était pas sa mère biologique mais elle n'est pas sa maman. La maman, c'est celle qui aime, qui câline, qui console, qui soigne, etc... Personnellement, lorsque nous parlons d'elle à mon fils (3 ans), nous disons "La dame qui t'a porté dans son ventre". Cela lui suffit pour l'instant.

Quant aux questions, nous avons eu lorsqu'il était petit, beaucoup de questions indiscrètes venant de parfaits inconnus. Je me rends compte, avec le recul, que cela venait du fait que mon petit garçon (noir) était très mignon (en toute objectivité bien sûr :D ) et très (trop) sociable, mais aussi que nous ne mettions peut être pas assez de barrières dans notre attitude. Aujourd'hui, les gens n'osent plus trop car nous avons réussi à mettre cette fameuse barrière invisible. Il est difficile d'expliquer comment. Et, si par malheur, certains s'y risquent quand même, nous leur expliquons que l'histoire de notre fils ne regarde que lui et qu'il n'a pas forcément envie d'en parler. La seule concession que nous faisons est concernant son pays d'origine mais cela s'arrête là. Mais là encore cela dépend de la façon dont la question est posée. Par exemple, un jour, un monsieur m'a demandé de quelle nationalité il était. Je lui ai répondu, assez sèchement, qu'il était français.

Il y a aussi des gens qui vont se contenter de vous dire en vous croisant : "Votre fils est très beau" et qui vont continuer leur chemin. Et là, cela fait du bien car ils ne sont pas intrusifs.

Bonne réflexion à vous
chrischris
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par chrischris »

Comme vous le dites si bien, je serais son unique maman, je sais qu’à ce moment précis, au moment de la rencontre, ça sera une évidence (plus j’en discute sur les forums et plus ça prendre ce sens intérieurement), mais cet enfant a un passé, une personne l’a mis au monde, qui est-elle si elle n’est pas sa mère biologique ? comment en parler si je ne peux l’évoquer sous ce terme ?

Bonjour,

Juste pour répondre à cette question : il n'a jamais été dit qu'elle n'était pas sa mère biologique mais elle n'est pas sa maman. La maman, c'est celle qui aime, qui câline, qui console, qui soigne, etc... Personnellement, lorsque nous parlons d'elle à mon fils (3 ans), nous disons "La dame qui t'a porté dans son ventre". Cela lui suffit pour l'instant.

Quant aux questions, nous avons eu lorsqu'il était petit, beaucoup de questions indiscrètes venant de parfaits inconnus. Je me rends compte, avec le recul, que cela venait du fait que mon petit garçon (noir) était très mignon (en toute objectivité bien sûr :D ) et très (trop) sociable, mais aussi que nous ne mettions peut être pas assez de barrières dans notre attitude. Aujourd'hui, les gens n'osent plus trop car nous avons réussi à mettre cette fameuse barrière invisible. Il est difficile d'expliquer comment. Et, si par malheur, certains s'y risquent quand même, nous leur expliquons que l'histoire de notre fils ne regarde que lui et qu'il n'a pas forcément envie d'en parler. La seule concession que nous faisons est concernant son pays d'origine mais cela s'arrête là. Mais là encore cela dépend de la façon dont la question est posée. Par exemple, un jour, un monsieur m'a demandé de quelle nationalité il était. Je lui ai répondu, assez sèchement, qu'il était français.

Il y a aussi des gens qui vont se contenter de vous dire en vous croisant : "Votre fils est très beau" et qui vont continuer leur chemin. Et là, cela fait du bien car ils ne sont pas intrusifs.

Bonne réflexion à vous
Fifoune
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par Fifoune »

[/quote]Je suis curieuse de savoir justement comment les gens sont avec vous et vos enfants, finalement, je crois que je me fais de fausses idées et que les gens ne sont pas si envahissants que ça. Ils pensent sans doute tout un tas de choses intérieurement, mais sont-ils impolis au point de venir sans cesse vous déranger pour vous questionner ?[/quote]

--> Très franchement, on est rarement questionnés. Après, on a la chance d'être en région parisienne, dans un quartier très métissé où la différence est légion. Les enfants sont de toutes les couleurs de l'arc en ciel, toutes les religions se cotoient, donc l'adoption, c'est un détail comme un autre ;) On subit davantage le regard des autres quand on part en vacances, mais ça reste assez rare. Pour te donner un exemple de l'état d'esprit de ma fille vis à vis de tout ça, à Noël on était en vacances en Hte Savoie, en se baladant toutes les 2 on croise un couple de personnes âgées qui nous dévisage avec un peu d'insistance, je dis à ma fille "j'ai l'impression que les gens nous remarquent + ici qu'à la maison, non ?", elle m'a répondu "pourquoi ils nous remarqueraient ?". Pour elle, le pb de la différence de couleur n'existe pas. Je sais que c'est bizarre, mais c'est la réalité. Elle sait qu'on est pas de la même couleur, mais elle ne voit pas en quoi ça peut être un problème. Idem l'autre jour on révise son anglais, je lui pose la question "where are you from ?" elle me répond "From Massy". Ca me fait rire, je lui demande pourquoi elle n'a pas répondu Haïti, elle me dit "je n'y ai pas pensé". Evident. On se pose beaucoup de questions que eux ne se posent pas, en fait.
Quant aux gens qui nous questionnent, ils le font rarement devant les enfants. Un nouvel exemple : je suis passée prendre RDV chez l'esthéticienne, mon fils était avec moi. Quand le RDV a eu lieu j'étais seule, la fille commence le soin et me dit "alors, vous avez adopté ?". Bon, je ne peux pas trop le cacher ;) et c'est un peu brutal comme début de conversation mais au moins elle n'a pas été maladroite devant mon fils. Après, je suis libre de répondre ou pas. En général les gens sont curieux mais jamais méchants. Le truc le plus pénible c'est le "c'est beau ce que vous avez fait". Quand c'est devant les enfants (une ATSEM de ma fille adorait me dire ça quand j'allais la chercher) il faut prendre le temps de corriger pour que les enfants ne pensent pas qu'on est charitable. Je répondais toujours gentiment mais fermement que c'est nous qui étions chanceux d'avoir pu fonder notre famille...

[/quote]Quels âges avaient vos enfants à leurs arrivées ? Que connaissiez-vous de leur passé ? Comment leur en parlez-vous ?
Comment évoquez-vous leur maman de naissance ? [/quote]

--> Ma fille est arrivée à 4 ans, et mon fils cet été, à 6,5 ans. Pour ma fille, on connaît le prénom de sa mère de naissance donc quand on parle d'elle, on utilise son prénom. Mais honnêtement c'est très rare, c'est un sujet qui ne l'intéresse pas du tout (pour le moment ?). Quant à mon fils on ne sait rien de son passé (il a passé 4 ans en orphelinat mais on ne connaît pas l'avant), et pour le moment ça ne c'est pas posé. Je pense qu'effectivement "la dame qui t'a porté dans ton ventre", c'est pas mal, ça reste la vérité brute sans fioriture.
Delphine (46 ans) maman d'une puce de 18 ans (Haïti, 2009), d'un grand gars de 14 ans (RDC, 2016), et d'un mini gars de 8 ans (France, 2019).
Adoption52
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par Adoption52 »

kaakook29 a écrit :Bonjour,

Je ne suis pas dur mais realiste face à l'adoption actuelle.

Nous avons fait le choix d'enfants grands ( jumeaux) et que la difference se voient, l'adoption est arrivé à nous suite à une decouverte de problèmes de sterilité et la pma nous avons testé et déssaprouvé, ce coté numero de laboratoire.

Nous ne voulions pas de bébés car on ne voulait pas d'incertitude de devellopement comme c'est le cas dans l'adoption nationale de nos jours.

Nos enfants ont une histoire bien connue et nous sommes tout a fait prêt à vivre avec et à les accompagner. Ce sont des " jumeaux maudits" de Madagascar.

Pour les 2 questions, elles me viennent du psy qui nous a fait nos entretiens. les parents attendent un enfant... Un enfant attends des parents. Il n'y a aucune difference entre un enfant bio et adoptés.

Le psy voulait aussi vous faire reagir qu'il faut s'avoir se rendre disponivle rapidement quand vous serez apparenté. Savoir prendre aussi de la disponiblité pour les 2 parents.

Quand je vous lis, j'ai pu voir beaucoup de couples rencontrés en groupe de paroles ou de reunions d'infos à l'adoption. ils sont a coté de l'adoption actuelle. Ils veulent un enfant adoptés que personne ne puissent juger ou voir comme telle.

Mes enfants sont noirs, mon fils a mon caractere de cochon et franc mais aussi son caractere de petit garcon qui a grandi loin de la civilisation européenne. Il considere les filles comme inferieur à lui et on travaille dessus tous les jours. Sa sœur est pot de colle avec ma femme. Les enfants peuvent créer un lien avec leur referente avant l'adoption qui sera difficile parfois de faire oublier.

Adopter un enfant est une histoire totalement differente de celle que vous avez tragiquement vecu. L'enfant arrivera avec son histoire meme si il n'a que 3 mois. Beaucoup d'enfants sont des deni de grossesse. l'enfant ressent les sentiments meme dans le ventre de sa mere.

Je sais que je vous renvoie toujours vers des livres mais cela sont bien pour cheminer dans un projet. "Moise, Œdipe, Superman... De l'abandon à l'adoption" il permet de voir l'histoire du coté ASE et comprendre ce qu'attendent les travailleurs sociaux.

L'adoption d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui et encore moins celle de demain. Un projet d'il y a 5 ans n'est plus du tout le meme aujourdui. Regardez juste les statistiques à l'international sur 5 ans et vous verrez que beaucoup de couple reviennent vers le national car l'etranger est en chute constante.

Donc un projet solide et bien construit avec une idee claire sur votre passé et vos attentes sera un dossier qui avancera et aboutira.

Je ne juge personne mais je vois trop de gens qui idéalisent l'adoption et projettent leur passé sur cet enfant.

Merci pour cette réponse, que je comprends mieux ;)

Et merci pour les livres, je suis en demande, n'hésitez pas, je préfère avoir des conseils lecture que d'acheter 50 livres qui ne me serviront pas dans le cheminement. C'est apparemment le cas des 3 premiers que j'ai acheté :(

Pour la disponibilité, pour mon mari, il prendra les congés auxquels il a le droit, et aussitôt (nous avons vécu cela pour mes enfants, nés 4 mois avant terme, sans prévenir). Mon mari a alors pris aussitôt ses congés, sans les demander (enfin si mais l'employeur n'avait pas vraiment le choix :D )
Je suis en CDD éducation nationale, et d'ici à ce que notre projet aboutisse, il sera sans doute terminé, mais quoi qu'il en soit, je souhaite être avec mon enfant (arrêt de travailler pendant un certain temps).

Il me semble que vous avez eu vos enfants à l’Age de 4 ans c'est cela ? Ils ont vécu 4 ans en orphelinat ?

Par contre, vous dites qu'un enfant attend des parents et des parents attendent un enfant, qu'un enfant bio et un enfant adopté il n'y a pas de différence. J'ai dit à la psy que je ne ferais aucune différence, mon enfant sera mon enfant, sans précision telles que "mon enfant adopté (ou bio) sera mon enfant". Et je le ressens comme ça (peut-être en cela qu'elle pense que je n'ai pas fait le deuil ?

Bonne soirée et merci pour les lectures :)
Adoption52
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par Adoption52 »

chrischris a écrit :Comme vous le dites si bien, je serais son unique maman, je sais qu’à ce moment précis, au moment de la rencontre, ça sera une évidence (plus j’en discute sur les forums et plus ça prendre ce sens intérieurement), mais cet enfant a un passé, une personne l’a mis au monde, qui est-elle si elle n’est pas sa mère biologique ? comment en parler si je ne peux l’évoquer sous ce terme ?

Bonjour,

Juste pour répondre à cette question : il n'a jamais été dit qu'elle n'était pas sa mère biologique mais elle n'est pas sa maman. La maman, c'est celle qui aime, qui câline, qui console, qui soigne, etc... Personnellement, lorsque nous parlons d'elle à mon fils (3 ans), nous disons "La dame qui t'a porté dans son ventre". Cela lui suffit pour l'instant.

Quant aux questions, nous avons eu lorsqu'il était petit, beaucoup de questions indiscrètes venant de parfaits inconnus. Je me rends compte, avec le recul, que cela venait du fait que mon petit garçon (noir) était très mignon (en toute objectivité bien sûr :D ) et très (trop) sociable, mais aussi que nous ne mettions peut être pas assez de barrières dans notre attitude. Aujourd'hui, les gens n'osent plus trop car nous avons réussi à mettre cette fameuse barrière invisible. Il est difficile d'expliquer comment. Et, si par malheur, certains s'y risquent quand même, nous leur expliquons que l'histoire de notre fils ne regarde que lui et qu'il n'a pas forcément envie d'en parler. La seule concession que nous faisons est concernant son pays d'origine mais cela s'arrête là. Mais là encore cela dépend de la façon dont la question est posée. Par exemple, un jour, un monsieur m'a demandé de quelle nationalité il était. Je lui ai répondu, assez sèchement, qu'il était français.

Il y a aussi des gens qui vont se contenter de vous dire en vous croisant : "Votre fils est très beau" et qui vont continuer leur chemin. Et là, cela fait du bien car ils ne sont pas intrusifs.

Bonne réflexion à vous[/quote]


Bonsoir,

Merci pour votre témoignage, ça me rassure de voir que les gens finalement je les imaginais tous comme les pires curieux du monde. Y'en aura, et comme vous nous répondrons selon le ton, selon la question et selon la personne. Je pense que cette fameuse barrière se construit au fil du temps.


Bonne soirée :)
Adoption52
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par Adoption52 »

Ah oui, c'est tout frais l'arrivée de votre deuxieme, ca se passe bien? :)
J'imaginais bien que l'enfant bien souvent se demande ou est la difference, et c'est dingue de voir qu'un enfant le voit moins qu'une personne agée. Mais la aussi, je pense que ca vient d'un probleme d'education. Vous elevez vos enfants dans le respect de l'autre et de la difference, finalement il est vraiment normal qu'elle se demande de quelle differnece on parle :D

Pour le coup de l'esteticienne, voila l'exemple de ce que je trouve "derangeant", c'est vraiment brut de decoffrage, mais est-ce que les gens se rendent compte? Je ne pense pas, et heureusement.

Concernant votre fils, vous ignorer tout de son histoire, que lui direz-vous quand il vous questionnera ? Quand j'ai dis a la psy que je n'inventerais rien et que si je ne sais rien, je lui dirais que je ne sais rien, elle n'a pas parue contente, mais en même temps, je ne sais encore pas comment réagir :(

Bonne soirée et merci :)
Fifoune a écrit :
Je suis curieuse de savoir justement comment les gens sont avec vous et vos enfants, finalement, je crois que je me fais de fausses idées et que les gens ne sont pas si envahissants que ça. Ils pensent sans doute tout un tas de choses intérieurement, mais sont-ils impolis au point de venir sans cesse vous déranger pour vous questionner ?[/quote]

--> Très franchement, on est rarement questionnés. Après, on a la chance d'être en région parisienne, dans un quartier très métissé où la différence est légion. Les enfants sont de toutes les couleurs de l'arc en ciel, toutes les religions se cotoient, donc l'adoption, c'est un détail comme un autre ;) On subit davantage le regard des autres quand on part en vacances, mais ça reste assez rare. Pour te donner un exemple de l'état d'esprit de ma fille vis à vis de tout ça, à Noël on était en vacances en Hte Savoie, en se baladant toutes les 2 on croise un couple de personnes âgées qui nous dévisage avec un peu d'insistance, je dis à ma fille "j'ai l'impression que les gens nous remarquent + ici qu'à la maison, non ?", elle m'a répondu "pourquoi ils nous remarqueraient ?". Pour elle, le pb de la différence de couleur n'existe pas. Je sais que c'est bizarre, mais c'est la réalité. Elle sait qu'on est pas de la même couleur, mais elle ne voit pas en quoi ça peut être un problème. Idem l'autre jour on révise son anglais, je lui pose la question "where are you from ?" elle me répond "From Massy". Ca me fait rire, je lui demande pourquoi elle n'a pas répondu Haïti, elle me dit "je n'y ai pas pensé". Evident. On se pose beaucoup de questions que eux ne se posent pas, en fait.
Quant aux gens qui nous questionnent, ils le font rarement devant les enfants. Un nouvel exemple : je suis passée prendre RDV chez l'esthéticienne, mon fils était avec moi. Quand le RDV a eu lieu j'étais seule, la fille commence le soin et me dit "alors, vous avez adopté ?". Bon, je ne peux pas trop le cacher ;) et c'est un peu brutal comme début de conversation mais au moins elle n'a pas été maladroite devant mon fils. Après, je suis libre de répondre ou pas. En général les gens sont curieux mais jamais méchants. Le truc le plus pénible c'est le "c'est beau ce que vous avez fait". Quand c'est devant les enfants (une ATSEM de ma fille adorait me dire ça quand j'allais la chercher) il faut prendre le temps de corriger pour que les enfants ne pensent pas qu'on est charitable. Je répondais toujours gentiment mais fermement que c'est nous qui étions chanceux d'avoir pu fonder notre famille...

[/quote]Quels âges avaient vos enfants à leurs arrivées ? Que connaissiez-vous de leur passé ? Comment leur en parlez-vous ?
Comment évoquez-vous leur maman de naissance ? [/quote]

--> Ma fille est arrivée à 4 ans, et mon fils cet été, à 6,5 ans. Pour ma fille, on connaît le prénom de sa mère de naissance donc quand on parle d'elle, on utilise son prénom. Mais honnêtement c'est très rare, c'est un sujet qui ne l'intéresse pas du tout (pour le moment ?). Quant à mon fils on ne sait rien de son passé (il a passé 4 ans en orphelinat mais on ne connaît pas l'avant), et pour le moment ça ne c'est pas posé. Je pense qu'effectivement "la dame qui t'a porté dans ton ventre", c'est pas mal, ça reste la vérité brute sans fioriture.[/quote]
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Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par kaakook29 »

Bonjour,

La question de "neny" ( mere en malgache) ne se pose pas pour le moment. Nous avons décidé de l'appeler ainsi car ca mettra la barriere geographique aussi. Bien que nous connaissons son identité, mais jamais vu car elle vit dans la brousse où les tabous sont légions...

Nous provoquons des fois des prémices d'histoire avec des livres pour enfants " la famille duvet" ," en attendant Timoun".

Lors de nos entretiens, nous avons parlé que pour nous des enfants adoptés seront accueillis au meme titre que des enfants biologiques par notre entourage. Pour notre part, nous voulions des jumeaux et on avait evoqué notre projet malgache dés le debut, ca avait plus à l'AS et au psy de savoir que l'on avait deja bien pensé à notre projet.

Tout le processus de la pma, nous avons mis en tete, jumeaux, donc on etait restés sur cette idee et cette motivation.

Sinon pour nos enfants, c'etait logique pour eux qu'un papa et une maman soit blanc. Ils sont arrivés le lendemain de leur naissance à l'institut des jumeaux. Ils ont vu au fil du temps leurs copains partir avec des parents blancs. Ma fille aime parfois reproduire sous la chemise de nuit de ma femme, qu'elle etait dans son ventre et qu'elle en sort. Mais le plus dur, c'est qu'il n'arrive pas à se dire qu'ils ont été bébé... Pour eux, ils sont nés grands car nous sommes arrivés quand ils etaient grand.

Apres il faut aussi mettre à l'aise les TS avec la disponibilité et que vous prendrez du temps... Nous avons rassurés les TS en montrant que l'on etait entouré au besoin de professionnels ( Pedo psy, psycho motricien, orthohponiste,...) car il faut integrer que les rdvs ( surtout quand il y en a 2) reviennent souvent et cela prend du temps...

Je vous mets ci dessous des notes prises lors d'une conference du Dr Baubin, pediatre conseillere aupres de ERF( Enfant recherche Famille):

Prises en charge :
- Médicaments, paramédicales, soins, régime
- Suivi et gestion des crises, rythmes
- Scolarité/ Formation professionnelle : distance, regard d'autrui
- « Accepter que votre enfant fasse des études courtes (CAP, apprentissage,..) alors que votre entourage est de niveau cadre ou plus élevés »
- Futurs adultes : Autonomie, Vie affective, pourra t il être un futur parents...

Ressources locales :
- Médicales et paramédicales : existence, distance, compétence,...
- Scolaire : type d’écoles, transport, distance, internat,..
- Formation scolaire et professionnelle pour l'enfant : existence, distance,...
- Association de soutien : centre de référence,...

Et un dernier axe qui fait pas mal travaillé, c'est de faire le questionnaire medicale pour la bulgarie, ca permet de voir et connaître ses limites... Nous l'avons fait avec l'aide du pediatre de la COCA qui nous a expliqué ce que cela etait et les conséquences.

Désolé de mettre encore un pavé mais nous avons eu beaucoup d'aide et soutien pendant notre 1er projet et j'aime bien faire de meme. Ca me remet aussi dans le bain pour la reflexion de notre projet futr...
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Patricia01
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Enregistré le : jeu. 29 mai 2008 22:36
Localisation : département de l'Ain
Situation familliale : Mariée, 2 enfants (adoptées)
Profession, activité : enseignante
Profil adoption : Maman de deux adorables puces : l'une de 17 ans, arrivée d'Ethiopie à l'âge de 15 mois 1/2 via Passerelle, et l'autre, 14 ans, arrivée du Vietnam via Médecins du Monde en avril 2010 (chacune avec leur particularité : TDAH-dyspraxie-dysphasie pour la grande, hép B pour la petite) ; membre active EFA01
emailpersonnel : patphil01@yahoo.fr

Re: Soucis enquête psychologique procédure agrément

Message non lu par Patricia01 »

Pour la façon de nommer la mère biologique, je dois avouer, contrairement à tous les conseils qu'on m'avait donnés, que ce qui m'est venu naturellement a été "maman de naissance". On m'avait dit de ne pas utiliser le mot maman, je me force à dire mère de naissance, mais de temps en temps ça m'échappe, d'autant que c'est le terme qui est venu naturellement à mes filles : la maman d'éthiopie (/du vietnam), leur maman d'avant.... le mot mère ne leur vient pas naturellement. Alors, pour ne pas rajouter une source de questionnement ou d'angoisse, je laisse couler : l'essentiel c'est qu'elles soient à l'aise avec leur histoire, quel que soit le terme utilisé. Je n'ai personnellement aucun souci avec ça, aucune concurrence ou quoi que ce soit avec cette mère de naissance. Même quand elles utilisent le terme "vrai maman", qu'elles ont entendu à l'école, je corrige, j'explique, mais ce n'est vraiment pas grave.

Quant aux questions : je vis dans une campagne avec très peu d'immigration, alors effectivement on a eu beaucoup de regards curieux, mais sans méchanceté, juste intrigués ou intéressés ; un peu trop de "c'est beau ce que vous avez fait" ; des gens qui ont eu envie de faire notre connaissance parce qu'on est forcément des gens bien... quelques discussions avec des inconnus, mais toujours sympathiques. Ce n'est pas tabou, l'adoption est visible, et je comprends très bien que les gens qui vivent loin de tout ça éprouvent de la curiosité, l'envie d'en savoir plus : pour une fois qu'il peuvent poser des questions en direct ! La seule chose qui est vraiment gênante, ce sont les réflexions admiratives devant les filles ("c'est bien d'avoir fait ça, elles ont de la chance, etc... on rétorque à chaque fois que c'est nous qui en avons). Le reste demeure plutôt bon enfant, juste une ou deux phrases au passage sans s'étendre davantage ("j'ai un neveu adopté, au Brésil.... les vôtres viennent d'où ?"). Rares sont ceux qui creusent le sujet (quelques-uns demandent si on connaît les parents de naissance, au début on répondait, maintenant on esquive). Puis maintenant, tout le monde les connaît donc les questions ont totalement disparu, c'était surtout à leur arrivée !
En France, l'adoption n'est pas un phénomène rare, donc ça reste très succinct. Plutôt un prétexte pour entamer la conversation, parfois. Par contre, en voyage en Europe de l'est, on a beaucoup plus de regards insistants et de questions !
Patricia, maman de deux grandes filles chocolat et miel (Ethiopie/Vietnam) de 17 et 13 ans, arrivées à 1 an
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