Entretien avec enfants biologiques

[Interrogation12]

Bonjour,
Je suis séparée et j'ai la garde de ma fille de 7 ans. Son père a un droit de visite "classique". Il est marié depuis.
J'ai appris par ma fille, a son retour de vacances chez son père, qu'il l'avait emmenée "voir une dame pour l'adoption du petit frère ou de la petite soeur". Ne comprenant pas de quoi il s'agissait, j'ai contacté mon ex compagnon qui m'a indiqué qu'il entamait une demande d'agrément et que cet entretien était obligatoire pour notre fille. Je lui ai dit que j'aurais aimé être informée que notre fille devait se rendre à un tel entretien et il m'a dit qu'il m'en parlerait avant le prochain rdv.
Quelques moi plus tard, ça a recommencé, ma fille m'a dit qu'elle était retournée voir "la dame".
Cette fois j'ai envoyé une lettre recommandée à mon ex car je trouve qu'il n'est pas normal qu'il emmène ma fille à ce genre de rendez-vous. Je ne connais ni le poste de la personne qui a posé des questions à ma fille, ni son nom (assistante social, psy ??) . Il m'a dit qu'il avait oublié de m'avertir une fois de plus.
Je comprends que cette démarche est très personnelle pour lui et que cela ne me concerne pas, mais ce que je comprends beaucoup moins, c'est qu'une administration (prônant la protection de l'enfance) oblige une enfant de 7 ans à aller à ces RDV et qu'elle ne s'assure pas que le parent chez qui vie l'enfant a été informé !!!
Avez-vous des témoignages dans le même genre de situation ou une réponse à m'apporter ?
Merci beaucoup

[Fifoune]

Bonjour,

Je n'ai pas été confrontée à cette situation, mais dans une démarche d'agrément, il est normal que les enfants déjà au foyer soient rencontrés par les travailleurs sociaux - afin de connaître le degré de connaissance et d'implication de l'enfant. Les travailleurs sociaux avaient interrogé notre fille alors âgée de 5 ans quand nous avons demandé notre 2è agrément, c'est resté assez succint mais c'est un passage obligatoire.

Dans votre cas, comme vous le dites, la démarche de votre ex est personnelle et confidentielle, les travailleurs sociaux n'ont pas à vous contacter (imaginez l'inverse !). En revanche, votre ex, par courtoisie, aurait en effet pu vous prévenir... pour moi c'est avec lui qu'il faut "régler" ça.

En tout état de cause ne vous inquiétez pas, cela n'a pas pour but d'examiner ou juger votre fille mais simplement de voir comment son père la prépare à cette démarche.

A bientôt,
Delphine

[Delphine]

Bonjour,
je comprends votre étonnement et votre colère de ne pas avoir été prévenue que votre fille irait rencontrer cette "dame".

Si ça peut vous rassurer, les enquêtes psychologique et sociale, obligatoires pour l'agrément, ne sont pas une thérapie ni même un soutien. C'est une évaluation de la capacité à adopter. Cela se fait en plusieurs entretiens, souvent deux ou trois entretiens avec chaque interlocuteur, parfois plus, et les enfants rencontrent généralement la psy et l'assistante sociale une fois. Votre fille a probablement rencontré (ou rencontrera) les deux. L'enquête sociale comprend un ou deux entretiens à domicile et il est généralement demandé que ça tombe un jour où les enfants sont là.
Ces enquêtes servent à s'assurer, d'une part, que les postulants à l'adoption sont bien prêts à cette parentalité spécifique, et d'autre part, que l'arrivée d'un enfant adopté ne mettra pas en péril l'équilibre déjà installé. Psy et AS veulent donc cerner le mode de vie et l'équilibre de cette famille. C'est pour cela qu'il est nécessaire de rencontrer votre fille, même si elle ne vit pas en permanence avec eux.

Est-ce que votre fille vous a paru déstabilisée par ces entretiens ?
Généralement ça reste très léger, ce sont des questions du type : "sais-tu pourquoi nous nous rencontrons ?" "comment imagines-tu ton petit frère ou ta petite soeur ?" (quel âge, quelle couleur de peau, est-ce qu'il parlera français) "qu'est-ce que tu imagines faire avec lui, si un jour tu as un petit frère ?"
L'idée est de s'assurer que l'enfant a bien compris la démarche des adultes, et également qu'il a compris que rien n'était sûr... et que ce serait probablement très long. Mes filles avaient 5 ans et demi et 7 ans quand nous avons obtenu notre agrément et nous comptions en années scolaires pour simplifier les choses : "si on y arrive, peut-être que tu seras en CM1 ou même en CM2 quand le petit frère ou la petite soeur arrivera".

Concernant la légalité de la chose : en me renseignant un peu, il me semble comprendre que votre ex-mari, ayant également l'autorité parentale, est tout à fait en droit d'emmener sa fille à ces entretiens puisqu'il ne s'agit pas d'un suivi psychologique de votre fille. Ce n'est pas un "acte important".
Ceci dit, je suis complètement d'accord avec vous, je pense qu'il aurait dû vous en parler pour que vous ne l'appreniez pas de la bouche de votre fille. Pour elle, votre étonnement et votre colère contre cet "oubli" (ou peut-être ce "secret" : votre ex-mari a peut-être du mal à en parler pour le moment...) pourraient laisser penser que vous êtes contre ce projet d'adoption, ce qui ne simplifiera pas les choses pour qu'elle vive cette attente, puis l'arrivée de ce petit frère/petite soeur, avec sérénité.

[Interrogation12]

Bonjour,
Merci beaucoup pour votre réponse.
Que les travailleurs sociaux n'aient pas à me contacter est normal bien évidemment.

En revanche, lorsque le candidat à l'adoption a des enfants biologiques d'une première union (qu'il ait ou non la garde de l'enfant d'ailleurs) , celui-ci devrait au moins être dans l'obligation d'informer l'autre parent que leur enfant (enfant en commun je le rappelle) va être reçu en entretien par un psy ou assistante sociale !
Et qui dit obligation dit vérification (par la production d'un document par exemple) par les travailleurs sociaux ...

D'une manière générale et peu importe le contexte (je ne parle même plus de demande d'agrément, mais je parle de la vie de tous les jours), quel parent ne serait pas choqué d'apprendre à postériori que son enfant a été interrogé par un organisme public sans information préalable ? Je pense qu'il peut y avoir débat !

[Interrogation12]

Merci également à vous Delphine pour votre réponse.
Je sais que légalement, sans citer l'article du Code civil , en ayant l'autorité parentale conjointe, "A l'égard des tiers de bonne foi, chacun des parents est réputé agir avec l'accord de l'autre, quand il fait seul un acte usuel de l'autorité parentale relativement à la personne de l'enfant".
Je ne juge pas son projet d'adoption, il ne me regarde en rien, je n'ai ni à être pour ni à être contre, je le réaffirme

Mais trouve scandaleux que les conseils généraux en charge DE LA PROTECTION de l'enfance .... ne vérifie pas que les 2 parents sont d'accord pour de tels entretiens. Ne serait-ce que par principe.

Bonjour,
je comprends votre étonnement et votre colère de ne pas avoir été prévenue que votre fille irait rencontrer cette "dame".

Si ça peut vous rassurer, les enquêtes psychologique et sociale, obligatoires pour l'agrément, ne sont pas une thérapie ni même un soutien. C'est une évaluation de la capacité à adopter. Cela se fait en plusieurs entretiens, souvent deux ou trois entretiens avec chaque interlocuteur, parfois plus, et les enfants rencontrent généralement la psy et l'assistante sociale une fois. Votre fille a probablement rencontré (ou rencontrera) les deux. L'enquête sociale comprend un ou deux entretiens à domicile et il est généralement demandé que ça tombe un jour où les enfants sont là.
Ces enquêtes servent à s'assurer, d'une part, que les postulants à l'adoption sont bien prêts à cette parentalité spécifique, et d'autre part, que l'arrivée d'un enfant adopté ne mettra pas en péril l'équilibre déjà installé. Psy et AS veulent donc cerner le mode de vie et l'équilibre de cette famille. C'est pour cela qu'il est nécessaire de rencontrer votre fille, même si elle ne vit pas en permanence avec eux.

Est-ce que votre fille vous a paru déstabilisée par ces entretiens ?
Généralement ça reste très léger, ce sont des questions du type : "sais-tu pourquoi nous nous rencontrons ?" "comment imagines-tu ton petit frère ou ta petite soeur ?" (quel âge, quelle couleur de peau, est-ce qu'il parlera français) "qu'est-ce que tu imagines faire avec lui, si un jour tu as un petit frère ?"
L'idée est de s'assurer que l'enfant a bien compris la démarche des adultes, et également qu'il a compris que rien n'était sûr... et que ce serait probablement très long. Mes filles avaient 5 ans et demi et 7 ans quand nous avons obtenu notre agrément et nous comptions en années scolaires pour simplifier les choses : "si on y arrive, peut-être que tu seras en CM1 ou même en CM2 quand le petit frère ou la petite soeur arrivera".

Concernant la légalité de la chose : en me renseignant un peu, il me semble comprendre que votre ex-mari, ayant également l'autorité parentale, est tout à fait en droit d'emmener sa fille à ces entretiens puisqu'il ne s'agit pas d'un suivi psychologique de votre fille. Ce n'est pas un "acte important".
Ceci dit, je suis complètement d'accord avec vous, je pense qu'il aurait dû vous en parler pour que vous ne l'appreniez pas de la bouche de votre fille. Pour elle, votre étonnement et votre colère contre cet "oubli" (ou peut-être ce "secret" : votre ex-mari a peut-être du mal à en parler pour le moment...) pourraient laisser penser que vous êtes contre ce projet d'adoption, ce qui ne simplifiera pas les choses pour qu'elle vive cette attente, puis l'arrivée de ce petit frère/petite soeur, avec sérénité.

[Patricia01]

Bah.... Je ne sais pas.... Vous avertissez-vous systématiquement l'un l'autre, avant d'emmener votre fille voir un médecin, avoir une visite médicale à l'école, voir le psychologue scolaire ou autre ? Je pose la question en toute bonne foi, je ne sais pas comment sont sensées se passer les choses en cas de divorce. Il me semble logique qu'il vous avertisse, c'est préférable, mais de là à ce que ce soit une obligation officielle validée par une attestation, ça me semble un peu excessif. Après, c'est juste mon avis!

Il faut dire que pour moi, qu'un enfant soit entendu quelques minutes par un travailleur social, dans le cadre de ce genre d'enquête, c'est un acte totalement banal ; mais peut-être que je ne peux pas imaginer les réactions de ceux qui n'ont jamais vécu de démarche d'adoption. De l'extérieur, ça doit faire "entretien officiel", sans doute, c'est peut-être impressionnant vu comme ça. Dans les faits.... c'est le père qui est évalué, pas l'enfant ; celui-ci n'est vu que très peu de temps, juste parce que les travailleurs sociaux doivent dans leur rapport expliquer un peu l'ambiance familiale, les relations père-fille, et expliquer ce qui est fait pour préparer l'enfant déjà là. Je suppose que de la même façon qu'ils ont l'obligation de venir à domicile, ils ont l'obligation de rencontrer les enfants, surtout pour vérifier que tout est "ordinaire" dans nos vie, qu'on a bien un logement et que nos enfants ont l'air à peu près bien dans leurs baskets, ne sont pas a priori martyrisés.... Enfin, je suppose. Et ça leur permet d'étoffer leur rapport en mentionnant ce que les enfants déjà là ont compris de l'adoption.... et c'est tout. Dans les rapports, ça doit faire trois lignes, c'est juste mentionné.